Deux C'Est Peu Ou Trop

Quand Joseph, Jo pour ses amis, décidait de draguer, afin d'éviter les embrouilles avec le voisinage, il quittait son quartier. La ville était assez grande pour trouver ailleurs les proies impatientes de dénicher un béguin. Jo était grand, brun, marchait avec fière allure. Jo avait dû décourager les avances de certains garçons. Par contre Jo plaisait naturellement aux filles et il savait en tirer avantage. On ne comptait plus ses conquêtes ou ses victimes selon le point de vue où on se place.

Depuis qu'il portait son uniforme d'aviateur le nombre de ses succès avait crû plus vite que souhaité et Jo, désormais trop connu, presque blasé, fatigué par l'excès de désir des donzelles à la cuisse légère, se lassait de la trop grande facilité des rapports amoureux. Curieusement aucune des filles qu'il avait connues ne se plaignait de la brièveté de leur relation. Il avait pris ce qu'on lui offrait, il avait donné de sa personne, il s'était fait désirer et avait su calmer de sa queue les fringales sexuelles des plus ardentes.

Elles avaient pris leur pied, lui en étaient reconnaissantes et gardaient l'espoir de recommencer même lorsqu'elles voyaient tournoyer autour de lui d'autres affamées. N'était-ce pas le signe qu'elles avaient eu bon goût ou parfait jugement en le distinguant et en lui ouvrant leur corps. Des gars beaux comme lui il y en avait trop peu; il fallait se faire une raison et admettre que d'autres aient leur tour et profitent des avantages physiques accordés par la nature à ce bel homme.

En premier la fille remarquait la silhouette élégante, s'extasiait à la vue des galons et fondait devant sa fine moustache droite à la Clark Gable. Elle l'accostait, demandait s'il était colonel ou général. En guise de réponse il éclatait de rire. Contente de cette réponse plus qu'évasive, elle le félicitait, accrochait sa manche pour se faire une place et pour écarter la concurrence. La plus hardie gagnait la place.

Elle lui souriait la mine pleine se sous-entendus. Ils finissaient par s'isoler, se déclaraient réciproquement,s'embrassaient gentiment d'abord, plus tendrement puis fiévreusement. De la joue le baiser glissait dans le cou, derrière l'oreille, s'arrêtait sur les lèvres; on se découvrait en frissonnant. La jeune bouche résistait un peu, comme pour nier la caresse insistante sur son sein, sur le ventre ou la progression irrésistible d'une main sous la jupe.

Lui tâtait la fine culotte, l'écartait, atteignait une vulve conquise au premier contact. Alors elle répliquait et empoignait la bosse du pantalon çà travers l'étoffe. Les bouches restaient étroitement soudées, on se bouffait la trogne pendant que plus bas l'activité des mains hardies excitait les sens et menait à l'inéluctable conclusion. Le renfoncement d'un garage, une haie, un porche ou un escalier, tout endroit à l'abri des regards servait de scène à l'union sexuelle recherchée. Ils restaient debout, elle levait une jambe, il pliait les genoux, explorait l'entrecuisses et envoyait son gland contre la fente qui se mettait à bâiller, à juter. D'un coup de rein Jo pénétrait le vagin qui l'attendait. Et vas-y que je te pousse, il ramait, elle ahanait. L'étreinte pouvait durer rythmée par le va-et-vient du pieu dans l'abricot.

La fille perchée sur un pied réclamait un changement, faisait demi-tour, se penchait, prenait appui sur un mur ou un muret et tendait les fesses dans l'attente d'une nouvelle invasion. Jo avait le choix entre deux voies et selon l'humeur du moment ou selon les souhaits de sa partenaire, il pourfendait un anus ou retournait chercher le contact d'un col d'utérus au fin fond du sexe. Il se démenait, allait venait enfincrachait sa semence. La demoiselle essuyaitle frifri et ses alentours, y compris la toison pubienne. On s'embrassait pour se remercier du plaisir partagé. On prenait rendez-vous sans illusions sur une improbable suite, avec le vague sentiment que c'était bon mais pas nécessairement renouvelable en raison des sollicitations si nombreuses.


A la bavarde qui voulait tout savoir sur son héros, Jo racontait la vie de la base aérienne, les avions, le bruit des moteurs, il vantait le courage et le mérite des pilotes, ne précisait pas le partage entre personnel volant et personnel au sol. Jamais " l'aviateur" ne raconta qu'il avait la charge indispensable et donc très importante de faire entretenir les pistes du terrain d'aviation. Ses admiratrices le quittaient persuadées d'avoir volé dans son cocpick en sa compagnie vers les étoiles durant ce coït exceptionnel par la rapidité de sa mise en oeuvre. et l'intensité formidable de l'assaut subi. Jo avait donné des ailes à leur rêve d'amour et de bonheur et fourni de quoi alimenter des rêves merveilleux.

Jo voyageait de quartier en quartier, de fille en fille, son sexe visitait toutes les grottes accueillantes, jeunes de préférence. La crevasse de la mariée en manque et la cramouille de la fausse vierge avaient les mêmes chances que le minou de l'innocente curieuse. Sa moto ronronnait d'une extrémité de la ville à l'autre. De coup de foudre en coup de foudre il initiait une foufoune ici, ou arrosait là une moule baveuse.

Aux copain il décrivait le sexe en pressoir d'Adèle, ou la chagatte d'Emilie la blonde. Que de trous il visitait, entourés ou non de poils frisés, trous ronds ou en losange. Tel mimi était fameux en minette, telle fente était un extracteur à sperme à fort rendement, tel manchon était le plus surprenant divertissoire. Ses récits suscitaient parfois de la jalousie toujours une sorte d'admiration.

Mais un jour la mécanique s'est détraquée. Des commandos ont pris en main le destin des filles pour protéger leur vertu, disaient-ils, mais avant tout pour se réserver leurs faveurs sur place. Le climat s'est détérioré en périphérie de ville, des menaces on est passé au jet de pierres ou de canettes. Le chasseur de nana devint l'ennemi aussi haï en certains endroits que les pompiers ou la police. Ajoutez au danger de la drague le décès des parents de Jo, son accès à une maturité et au sens des responsabilités.
Il songea à fonder une famille avec une fille sérieuse donc très différente de celles qu'il avait connues par le passé. Se ranger, oui, il fallait se ranger après avoir trop longtemps jeté sa gourme.

Nous découvrons tout à coup un Joseph assagi, un homme nouveau capable de se projeter dans l'avenir. Arrive à ce moment précis un événement déterminant pour la suite de sa vie

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