Hébergement D'Urgence (26)

À dix heures, le lendemain, elles n’étaient toujours pas levées.
J’ai préparé deux plateaux de petit déjeuner que je suis venu leur apporter dans la chambre.
– Génial !
– Excellente initiative !
Elles se sont redressées dans le lit, les seins nus, offerts. Toutes les deux.
Je les ai aidées à arranger les oreillers. À s’installer commodément.
– Bon. Eh bien, bon appétit ! Je vais ouvrir.
– Oh, mais c’est pas à un quart d’heure près, le magasin. Vous avez pas envie qu’on vous raconte comment elles étaient faites les deux filles qui se sont occupées de vous, hier au soir, à « La Paroi » plutôt ? Et plein d’autres trucs ? Si ? Eh ben alors, asseyez-vous !
Au bord du lit.
C’est Emma qui a commencé.
– Oui, parce que j’étais juste derrière elle, la première, celle à qui vous lui avez giclé dessus à peine elle vous a eu en mains. Et qui s’y attendait pas. Pas aussi vite. Ça lui a sauté plein le corsage, du coup. Un beau corsage rouge. Ça a dégouliné tout du long. Et il y en avait ! Qu’est-ce que vous avez fourni, mine de rien ! Mais ça l’a pas traumatisée plus que ça, l’état de son corsage, hein, n’empêche ! Parce qu’elle est repartie à l’abordage aussi sec. Ce qu’elle en a vidé des queues, au final ! Quatre. Cinq. Six. Je sais pas. Je sais plus. J’ai pas vraiment compté. Avec la main. Avec la bouche. Avec tout ce qu’elle pouvait. Et, apparemment que vous lui aviez donné des idées, parce que, chaque fois, c’était le corsage qui ramassait. Vous auriez vu la tête de la bavure, à l’arrivée !
Coralie a suggéré.
– Peut-être qu’en rentrant, elle l’a accroché au mur, dans sa chambre ?
– Et qu’elle recommencera le prochain coup. Qu’elle recommencera tout un tas de fois. Et qu’au final tous les murs seront tapissés de corsages pleins de jute.
– T’imagines la tête du mec qu’elle ramène chez elle, comme ça, un soir ?
– Bon, mais on délire, là ! Si tu lui racontais plutôt l’autre ? La fille qui l’a embobiné dans ses cheveux ?
– Oui, oh, ben, celle-là ! Non, mais vous imaginez ? On est là, une quinzaine de nanas, sagement occupées à sucer des queues, à les lécher, à les branler ou à attendre notre tour.

Et elle, elle se pointe, elle se désape complètement, elle sort tranquillement un gode de son sac, elle se l’enfile aussi sec dans la chatte et elle le fait aller et venir dedans en nous regardant nous amuser avec les mecs. Même qu’elle soit hyper décontractée, l’ambiance, ça surprend quand même un peu, faut dire. Surtout qu’à un moment elle s’est mise à venir leur caresser les cheveux à certaines, en leur faisant tout un tas de compliments dessus. Et en leur laissant traîner sa main libre un peu partout.
J’ai voulu savoir. Et à elle, Coralie ? Elle lui avait fait à elle ?
C’est Emma qui a répondu.
– Vous pensez bien que oui. Même que ça lui a bien plu. Et qu’elle a joui.
– Mais non ! C’est pas ça…
– T’as pas joui peut-être ?
– Si ! Mais à cause du mec. C’était trop bon comment elle me battait contre la langue, sa bite.
– Tu parles ! Comme par hasard, c’était juste quand l’autre, derrière, elle avait le nez et les lèvres dans tes cheveux et qu’elle te murmurait je sais pas trop quoi à l’oreille. Tout en pressant ses seins contre toi. Mais, bien sûr, ça n’avait rien à voir.
– Peut-être un peu quand même, si !
– Un peu beaucoup, oui, tu veux dire ! Même qu’après, toi et moi…
Elle s’est tue. Elle a posé sa tête contre sa poitrine. Elles se sont enlacées.
Elles ont respiré plus fort. Plus vite.
– Tu lui as remis sa cage à lui, hier soir ?
– Non. Faut bien qu’il respire un peu de temps en temps, son truc.
– Oh, ben alors ! Il doit bander comme un furieux.
– Faut qu’il ait ma permission pour ça. Il a pas le droit sinon.
– À mon avis, là, il s’en passe allègrement.
– Pas si sûr ! Bon, mais de toute façon, maintenant, faut qu’il aille bosser. Ça fait même un moment qu’il devrait y être…

* *
*

Elles ont passé l’après-midi dehors. Quand elles sont rentrées, je venais tout juste de fermer.
– Tout va comme vous voulez ?
Ça allait, oui.
– Il y a eu des petites nanas au magasin ?
– Quelques-unes.

– Mignonnes ?
– Encore assez.
– Et vous en avez bien profité. Vous avez bien fait. Parce que les meilleures choses ont une fin. Je vous l’ai laissée suffisamment longtemps à l’air libre, non, vous croyez pas ? Alors maintenant on remballe.
Emma a absolument tenu à s’en charger.
– Je l’ai jamais fait.
– Eh, ben vas-y !
Elle n’avait pas vraiment le coup. Ce qui ne simplifiait pas les choses. Parce que plus elle touchait et plus…
– Putain ! Mais arrêtez de la faire grossir comme ça ! Comment vous voulez que j’y arrive, sinon ?
Elle y est enfin parvenue. Après d’interminables tâtonnements.
– Ah, là, ça y est ! Elle peut plus bouger.
Elle a longuement contemplé son œuvre. D’un œil satisfait.
– Non, mais il me faut aussi un mec à moi. Vraiment à moi. Rien qu’à moi. À enfermer, comme ça, quand ça me toque. Dommage qu’Alexis…
– Insiste !
– Tu crois ?
– Je crois qu’il en a, à la fois, très envie et très peur. Comme la plupart des mecs. Suffit juste que t’arrives à le faire basculer du bon côté. Ce qui, à mon avis, ne devrait finalement pas se révéler si difficile que ça. Je commence à le connaître maintenant depuis le temps. Maintiens la pression, le lâche pas et tu verras qu’il finira par te tomber tout rôti dans le bec.

* *
*

Elles sont sorties de la chambre de Coralie comme des diables de leur boîte.
– On va au resto. Elle nous invite, Romaine. Elle veut nous dire des trucs. Eh ben, allez vous préparer ! Dépêchez-vous ! Restez pas planté là comme ça !

Elle s’était réservé une table un peu à l’écart, près de la cheminée.
– C’est le patron en personne qui va venir nous servir. Et il a intérêt à ce que tout se passe bien parce que sinon…
Il s’est aussitôt approché. Il s’est incliné, cérémonieux. A pris la commande, s’est éloigné.
– T’en fais ce que tu veux, hein !
– Absolument tout ce que je veux.
Ce qui préoccupait Emma, elle, c’était de savoir s’il l’avait en cage, là, en ce moment.

– Ce n’est plus vraiment nécessaire. Disons qu’il parvient maintenant à se comporter, la plupart du temps, sans sa cage comme s’il l’avait. Mais je ne vous cacherai pas que, pour en arriver là, ça a pas été facile tous les jours. Il a fallu des semaines et des semaines d’efforts soutenus. Et d’intrinsigeance absolue.
Coralie a planté ses yeux dans les miens.
– Nous, on n’en est pas encore là. On en est loin. Mais j’ai tout de même bon espoir.
– Oh, oui. Oui. Il y a pas de raison. Parce que, pour autant que j’aie pu en juger, il est plein de bonne volonté. Et toi, tu sais ce que tu veux. Tu te donnes les moyens de l’obtenir. Alors vous y arriverez. Ce n’est qu’une question de temps. Et à condition que, peut-être, vous acceptiez maintenant, tous les deux, de passer à la vitesse supérieure. D’ailleurs, à ce propos, c’est pour ça que je voulais te voir, on est six filles à se retrouver, le dimanche 16, à Lille, avec nos encagés. Histoire d’échanger expériences, points de vue, conseils et tutti quanti. Alors si le cœur t’en dit…
– Tu parles que ça me dit !
Emma a poussé un soupir à fendre l’âme.
– Et moi, je suis de la baise ! Et tout ça à cause de cet animal d’Alexis qui veut pas que je la lui enferme. Oh, mais faut que je le voie ! Faut qu’on cause tous les deux !

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