Rencontre Avec Kayia Ii

Alice se réveilla quelques minutes avant que ne sonne le réveil. Elle cligna plusieurs fois des yeux comme pour sortir d'un rêve trop merveilleux pour être réalité. Pourtant, elle était bien allongée dans ce lit d'un chic hôtel de la ville auprès d'une sublime jeune femme. Elle sentit le bras léger de Kayia qui reposait sur son ventre. Elle se tourna vers sa compagne qui dormait toujours, son visage dépassant du lit. Elle s'approcha d'elle et posa un timide baiser sur les lèvres entrouvertes de la jeune femme dont le souffle chaud lui chatouilla la bouche. Kayia se réveilla en sursaut et repoussa sa compagne d'un geste brusque.
- Oh pardon Alice, tu m'as fait peur.
- C'est rien, ma jolie. Je voulais juste te voler un baiser avant de partir.
- Oh, tu pars donc déjà ?
- Oui, mes cours commencent dans une heure.
- Ah oui, on a un peu de temps encore alors. La faculté n'est pas si loin.
- Je dirais une trentaine de minutes.
- A pied : oui peut être, mais je vais faire venir un taxi pour t'y ramener.
- Oh non, je vais me débrouiller, ça me fera du bien de marcher. C'est vraiment gentil de ta part.
- Bon, c'est comme tu veux.
Kayia se tourna vers sa compagne et lui proposa ses lèvres. Alice les embrassa doucement, sentant l'haleine chaude de la coréenne glissait dans sa bouche. Leurs langues se lièrent en s'humidifiant de salive.
- Alors, on va se revoir ? demanda Kayia.
- J’espère bien, oui.
- Quand serais-tu disponible ?
- Ben, je ne sais pas trop. J’ai cours toute la journée et je vais une journée complète au bar demain. Je pourrais venir te retrouver dimanche.
- Si tard ? Tu ne peux pas te libérer du tout un autre soir cette semaine ?
- J'ai quelques devoirs à réviser pour les partiels et samedi, je vais bosser au bar.
- Je peux te prendre au bar samedi soir alors.
- Je ne vais pas pouvoir m'échapper du travail tout le temps, mon patron va me virer sinon.


- Ne t'inquiètes pas pour ton patron, il fera tout ce que je lui demande. Samedi soir, je viens te prendre au bar à 19h, c'est bon pour toi ?
- Oui, mais …
- Quoi ? Tu ne veux pas ? lui demanda Kayia d'un air malheureux.
- Bien sûr que si, je souhaite cela plus que tout, j'ai juste un peu peur pour le travail. C'est le seul moyen que j'ai de financer une partie de mes études.
- Il ne faut pas que tu t'inquiètes pour ça. Je m'occupe de tout.
Kayia l'embrassa à nouveau pour la rassurer.
- Bon, je vais y aller, fit Alice. J'ai peur d'être à la bourre.
- D'accord ma belle, alors à samedi.
Alice sortit du lit, sous le regard de sa compagne qui mangeait son corps des yeux. Elle entra dans la petite salle de bain pour prendre une douche et se changer. En se séchant les cheveux, elle trouva le haut que portait sa nouvelle compagne la veille. Elle porta le vêtement à son nez. L'odeur de Kayia y était incrustée, forte et enivrante. Alice le renifla avec plaisir. Elle eut, sur le coup, envie de prendre le petit haut et l'emmener avec elle. Elle finit par le reposer à sa place et sortit de la salle de bain. Sa compagne était toujours au lit. Elle lui sourit.
- Je pourrais prendre ton numéro de téléphone ? proposa-t-elle. On pourrait se joindre si j'ai moyen de me libérer plus tôt ou autre chose.
Kayia eut l'air gêné par la question. Elle lui répondit un peu méchamment.
- Non, je … je n'ai pas de téléphone.
- Ah ok, dommage, répondit Alice, interloquée.
Devant l'air renfermé de sa compagne, elle décida de quitter directement la pièce après l'avoir salué. L'étudiante descendit quatre à quatre les escaliers qui menaient à la sortie et elle courut récupérer le bus pour rejoindre ses cours.
La journée lui parut très longue, elle eut beaucoup de mal à suivre les cours. Les heures passaient à la bibliothèque furent encore pire. Elle relut toutes les phrases plusieurs paires de fois avant de les comprendre et pourtant elle avait l'impression que rien ne rentrait dans son cerveau en ébullition.
Elle ne cessait de penser à Kayia, cette fille l'obsédait. Chacune de ses idées menaient à elle. Quand ses amies lui proposèrent de sortir le dimanche soir, elle n’eut aucune envie de passer une minute de temps libre, loin de sa nouvelle amante. Elle ne comprenait pas pour autant ce qu’espérait Kayia, elle la sentait si distante. Elle craignait qu'elle la mène en bateau pour l'utiliser à des fins obscures. Ses secrets incessants, son désir de rester injoignable mettait en doute les sentiments qu'elle prétendait avoir. Pourtant, Alice restait désespérément amoureuse d'elle. Sa prestance, sa gentillesse et sa beauté la faisait craquer dans chaque parcelle de son corps. Elle finit par se coucher tard en ruminant ses idées.

Le samedi passa très lentement pour Alice. Elle réussit à se concentrer sur son travail et ne commença à stresser que lorsqu’elle vit l’horloge marquer 18h. Chaque seconde qu'elle avait de tranquillité, elle la passa à regarder l'horloge dont les secondes défilaient avec une lenteur mortelle. Par deux fois, elle se trompa de bouteilles, mélangeant les commandes. Son patron fut même obligé de la gourmander une fois. Enfin, 19h sonna. Elle guetta alors la porte d'entrée avec un intérêt soudain. Les minutes passèrent longues et solitaires. Bientôt, Alice s'enferma dans une tristesse qui l'empêchait de sourire même à ses plus fidèles clients. Deux heures passèrent, la barman réussit à doucement se vider le cerveau en se plongeant dans son travail, le bar plein à craquer l'aidant. Kayia l'avait abandonnée, elle en était persuadée. Elle ruminait amèrement ces sombres pensées jusqu'à la fin de son service. Enfin, elle put rentrer chez elle. Elle passa tout le chemin à se poser des questions. Comment avait-elle pu croire qu'une fille aussi belle, riche, intelligente que Kayia ait pu s'intéresser à elle ? Elle était si insignifiante par rapport à la femme chez qui elle avait passé la plus belle soirée de sa semaine. Elle repensa au petit haut qu'elle avait voulu garder avec peine.
Son odeur, la saveur de sa bouche, la délicatesse de ses doigts, tout lui manquait déjà et jamais elle ne les retrouverait. Alice se demanda pourquoi la jeune femme ne lui avait pas fait l'amour, pourquoi l'avoir amené chez elle si c'était juste pour dormir une nuit ensemble. Alice pensa qu'elle avait été décevante, fade pour la prestance de la jolie femme dont elle ne connaissait finalement rien. Elle entra chez elle, désespérée. Elle se jeta sur son lit en pleurant amèrement. Elle se sentait si faible, complètement trahie.

Le lendemain la trouva allongée sur le lit comme elle s'était effondrée. Elle avait fini par s'endormir en pleurant et ses joues étaient marquées de sillons humides. Elle passa la journée à travailler ses cours mécaniquement, sans aucune énergie. Sa joie de vivre et son entrain habituels avaient disparu. Elle chercha à se réfugier dans ses études avec toute sa motivation, mais la déception la hantait toujours. Finalement, elle sortit avec ses amies pour essayer de se changer les idées. La joie d’être ensemble la dérida quelques heures mais quand elle rentra chez elle, la tristesse s’abattit de nouveau sur elle. Elle passa une bonne partie de la nuit à cherchait du réconfort en visionnant ses films préférés. Elle s'endormit au milieu d'un d'eux et se réveilla neuf heures plus tard, juste avant midi. Elle resta alors allongée dans son lit, sans rien faire, sans penser. Enfin, elle se leva pour aller à la faculté. Le soir, elle reprit son service au bar. Son patron vint directement lui demander ce qui n’allait pas.
- Tu tires une tronche incroyable, si tu vas pas bien, rentre chez toi, ça n’est pas grave.
Il se retourna et lui lança une lettre en même temps.
- Au fait, ton amie a laissé ça pour toi.
Un éclair de joie s’empara du cœur de la jeune femme. Elle la lut rapidement.
« Bonjour ma belle,
Je suis tellement désolée de ne pas avoir pu venir te chercher ce samedi. J’ai eu des affaires importantes à régler et ce n’est pas fini.
J’ai un peu de temps libre ce soir, je te laisse me rejoindre à l’hôtel dès que tu auras fini ton service. J’espère vraiment que tu ne m’en veux pas trop.
Je tiens à toi, ma douce, je t’embrasse.

Ta Kayia »

Alice sauta de plaisir et écrasa la petite lettre contre son coeur. Elle avait été si bête de s’inquiéter pour rien, sa belle inconnue ne l’avait pas oublié. Elle se remit au travail, lisant à nouveau la lettre à chaque fois qu’elle avait un peu de temps. Enfin, il fut l’heure de la fermeture et elle se précipita dans la rue, presque en courant. Elle réussit à attr un bus qui l’amena à quelques minutes de l’hôtel. Elle se rendit directement à l’ascenseur et rejoint le couloir de son amante. Elle se souvenait bien de l’étage mais avait un doute sur le numéro de chambre. Elle entendit des voix dont une voix masculine dans une des chambres. Les trois autres étaient silencieuses. Elle se souvint alors d’un petit détail dans le couloir et tenta sa chance en tapant doucement à la porte. Quelques secondes plus tard, elle entendit des pas légers de l’autre côté. Elle entendit des bruissements avant que le loquet ne s’ouvre. Kayia apparut alors, portant un grand kimono en soie brodé. Alice resta encore une fois bouche bée, devant la beauté de son amie. Cette dernière lâcha un petit rire mignon en voyant ce regard éperdu d’amour. Elle tira Alice d’une main à l’intérieur et ferma la porte alors que les bouches des deux femmes se rejoignaient.
- Oh Kayia, j’ai eu tellement peur que tu m’aies abandonné.
- Je suis tellement désolée, ma douce. Je ne voulais pas te faire de mal et j’aurais voulu rester avec toi plutôt que perdre du temps avec ces conneries. Mais je suis là pour toi, ce soir.
La belle coréenne ouvrit ses bras en grand pour enlacer son amie, en goûtant encore ses lèvres. Elles finirent par aller dans le salon. En la mangeant des yeux, Alice lui demanda ce qui l’avait tant occupé ce week-end. Encore une fois, Kayia resta très évasive, parlant de problème au travail. Elle sembla s’agacer quand Alice insista.
- Mais c’était quoi le problème, exactement ? demanda encore cette dernière.
- Ecoute, j’ai pas envie d’en parler là, ça me saoule. J’ai eu un week-end difficile, la semaine qui vient le sera aussi. Je suis fatiguée, je vais me coucher. Libre à toi de me suivre.
Sur ce, la belle jeune femme se leva et partit dans sa chambre. Alice se retrouva, seule et un peu paumée, elle avait juste voulu se montrer intéressée et souhaitait savoir pourquoi elle n’avait pas pu profiter de sa compagne tout le dimanche. Elle hésita à la position à adopter mais se dit que si elle avait été si froide, ce n’était que la fatigue et la petite serveuse se dit que de toute façon, elle rêvait de dormir à ses côtés. Quand elle entra dans la chambre, Kayia avait disparu dans la salle de bain. Elle frappa doucement à la porte.
- Excuses-moi de te déranger, mais j’ai pas pensé qu’on se verrait aujourd’hui. J’ai rien sur moi, je peux reprendre le tee-shirt de la dernière.
La voix de sa compagne résonna dans la salle de bain.
- Oh, j’ai mieux que ça. Regarde sur le lit, il y a un petit paquet, c’est pour toi.
Alice se retourna et vit en effet un petit sac d’une marque de couture célèbre. Elle ouvrit le sachet et découvrit une jolie nuisette. La jeune femme la trouva parfaite, douce, souple et élégante sans qu’elle ne fasse vulgaire. Elle mit le vêtement et se sentit bien dedans, il était adapté à ses formes.
- Tu es magnifique comme ça, fit la jeune femme qui sortait de la salle de bain.
L’étudiante se retourna vers son amante et vient vers elle.
- Tu n’aurais pas du, c’est si joli.
- C’est pour me faire pardonner de ne pas avoir pu être là samedi soir. Et quand tu viendras dormir, tu auras de quoi te changer.
Alice vient se faire féline contre sa compagne, glissant contre son corps finement couvert. Elle vient poser ses lèvres sur les joues, puis les lèvres de son amante.
- Tu es toute pardonnée, ma chérie.
Les mots étaient sortis tout seul de sa bouche, mais personne ne s’en offusqua. Elle prit la main de sa compagne dans la sienne et l’attira sur le lit. Elles échangèrent un baiser passionné à genoux sur le grand lit jusqu’à ce que la jeune serveuse ne se jette sur le lit, attirant l’autre sur elle. Elles s’admirèrent ainsi l’une sur l’autre, chacune profitant de la chaleur de sa partenaire. Pourtant encore une fois, ni l’une ni l’autre ne tentèrent d’aller plus loin que de simples baisers. Elles s’embrassèrent ainsi durant quelques minutes, caressant leur cheveux, leurs joues avant de se blottir l’une contre l’autre pour s’endormir. Cette fois, Alice mit plus de temps que sa compagne. Elle sentait l’odeur des cheveux de celle-ci lui caresser le nez, son dos couvrait ses seins. La jeune femme essaya de dégager sa main mais l’autre la tenait bien maintenue entre ses doigts. Alice continua de profiter de sentir l’odeur de sa compagne, posant parfois de petits baisers sur sa nuque. Finalement, le souffle régulier de cette dernière la berça, l’envoyant elle aussi dans un profond sommeil.

Le lendemain les trouva toujours blotties l’une contre l’autre. Alice avait un bras tout endolori, l’ayant laissé toute la nuit sous les hanches de son amante. Elles se levèrent difficilement, toutes les deux manquant de sommeil. Kayia commanda un petit déjeuner qu’elles partagèrent en silence, cette dernière étant souvent de mauvaise humeur au réveil. Alice fila prendre une douche rapidement alors que sa compagne préparait un sac de voyage dans sa chambre.
- Tu t’en vas ? demanda-t-elle, surprise.
- Oui, ma puce. Je ne saurais pas là cette semaine. J’ai du travail ailleurs.
- Mais tu reviens ? fit Alice, inquiète.
- Oui, bien sûr. Je ne t’abandonne pas. Je viendrais te chercher au bar le soir où je rentre, ça risque de ne pas être avant vendredi.
Les deux femmes s’embrassèrent longuement avant de se séparer pour une semaine qu’Alice présageait bien longue. En effet, les jours que la jeune étudiante passa à la faculté lui parurent interminables. Seule la bonne humeur dont faisait preuve ses amies la distrayait. Les soirées au bar lui parurent tout aussi longues mais étant bien occupée, elle n’avait pas le temps de penser. Quand elle arriva au vendredi soir, elle imagina toute la soirée, sa belle asiatique entrer dans le bar pour venir la chercher et l’amener avec elle dans le bonheur absolu. Malheureusement pour elle, celle qu’elle attendait n’entra pas ce soir. Elle passa le lendemain avec une boule au ventre. Elle lui avait dit qu’elle reviendrait, elle devait lui faire confiance mais l’attente était difficile. La jeune femme passa son samedi à servir. Elle avait réussi à négocier plus d’heures ce jour là pour pouvoir avoir toute la journée du dimanche avec sa compagne. Elle avait fait cela pour rien, celle-ci ne vient pas. La jeune fille repartit chez elle, le coeur serré. Elle se sentit seule dans son petit lit ce soir là. Plus seule encore qu’après sa relation avec Charline. Elle eut du mal à trouver le sommeil, l’inquiétude l’empêchant de dormir. Elle se réveilla aux alentours de 11h quand elle entendit la sonnerie de son appartement retentir. Elle se tourna dans son lit, cachant sa tête sous l’oreiller. Elle n’avait envie de voir personne et ne voulait pas être dérangée. La sonnerie retentit encore mais Alice décida de faire la morte. Elle entendit après quelques minutes, la clanche basculait.
- Merde, j'ai pas fermé, se dit-elle.
Elle se leva brusquement paniquée. Elle chercha des yeux n'importe quoi pour se défendre. Elle n'avait aucune idée de qui c'était et s'imaginait déjà le pire. Elle entendit alors deux petits coups frappait sur la porte de sa chambre. Elle se colla au coin du mur, à moitié cachée derrière son étagère. La porte s'ouvrit et elle reconnut les longs cheveux noirs de Kayia. Elle sentit son coeur passait par toutes les émotions possibles. Joie, colère, bonheur, surprise et plaisir. Elle sortit de sa pseudo-cachette.
- Oh Alice, fit la jolie coréenne en avançant vers elle. J'avais peur que tu ne sois pas là.
L'étudiante la regarda avancer, interloquée. Pour elle, tout semblait normal. Elle venait de rentrer chez elle à l’improviste sans la prévenir. Elle n’avait fait aucun effort pour la joindre et à présent elle venait chez elle sans que la petite étudiante lui ai un jour donné une adresse. Kayia s'arrêta à quelques centimètres de son visage pour l'embrasser. Les lèvres de la barman restèrent closes. Sa compagne la regarda, sentant une trace de colère en elle.
- Qu’est-ce qu’il y a? demanda-t-elle, maladroitement.
- De quel droit entres-tu comme ça chez les gens sans attendre leur permission et sans savoir s’ils sont chez eux ou pas.
Kayia sembla surprise de la réaction colérique de la jeune femme.
- Je suis venue te chercher comme convenu au bar, mais tu ne travaillais pas alors j’ai trouvé ton adresse et je suis venue ici. Où est le problème ?
- Tu devais me retrouver au bar vendredi, pas dimanche.
- Non, je t’ai dit que je ne pourrais pas avant vendredi. Mais si tu préfères rester ici et que je parte, j’y vais. Désolée pour le dérangement.
Alice la retient en lui prenant la main.
- Non, ne pars pas. C’est juste que j’étais déçue de ne pas avoir mon week-end entier à tes côtés. Et je comprend pas comment tu as pu débarquer ici comme ça ?
- Moi aussi, j’aurai préféré. J’ai juste demandé ton adresse au patron du bar.
- Mon patron, fit la jeune femme, suspicieuse.
- Oui, ce vieil homme n’est pas bien difficile à soudoyer, quelques sous suffisent à lui délier la langue. Mais j’aurais du te faire passer un message plus tôt.
- Laisse tomber, maintenant, on est ensemble. Profitons en.
Alice colla ses lèvres sur la bouche de son amante et elles partagèrent un baiser plein de tendresse. Sa peur de la perdre, sa colère contre ses habitudes de n’être jamais à l’heure, sa façon de vivre qui l’énervait, tout ça avait disparu. Elle la fixa longuement sans mot dire, essayant de lire dans ses yeux la réponse à sa question et finalement elle se lança.
- Je t'aime, fit simplement Alice en la fixant.
Les yeux de Kayia pétillèrent de plaisir, elle sentit des nuées de papillons s'envolaient dans son ventre. Elle pensait la même chose mais avait peur de se l’avouer. Elle avait vite aimé le corps, les traits de cette jeune femme. Puis elle avait observé sa façon d’être au bar, sa façon acharnée de se lancer dans une aventure avec elle. Elle avait aimé tout ça et plus encore depuis qu’elle voyait sa douceur, sa dévotion. Alors, elle s’était rendue compte qu’elle était tombée amoureuse mais avait peur de la jeune fille. Kayia avait toujours réussi à obtenir ce qu’elle voulait, mais l’amour d’une femme ne s’achète pas et elle avait peur d’avouer son amour à cette jolie femme au cas où elle ne la repousse. Mais à présent, Alice avait lâché les mots divins.
- Je t'aime aussi, ma jolie, répondit-elle alors.
Les deux femmes se regardèrent encore intensément comme pour lire au fond de leurs pensées avant de s'embrasser à nouveau. Quand elles se séparèrent, l’étudiante se dirigea vers la kitchenette.
- Désolé pour le bordel, je ne m’attendais pas à recevoir, fit Alice, en cachant autant que possible tout ce qu’elle avait laissé traîner. Je vais faire la vaisselle pour qu’on puisse manger.
- Non, laisse tomber. On va aller manger en ville.
Alice tiqua un peu, elle espérait que sa compagne la traînerait pas dans un restaurant chic qui lui coûterait trop cher. Elles sortirent toutes les deux et allèrent se balader dans le centre ville avant de s’arrêter dans un restaurant gastronomique dont Kayia avait vanté les mérites durant toute la promenade. En jetant un œil sur le menu, Alice se dit que cette sortie était une folie mais elle voulait rester avec Kayia. Elle se rendit compte de la différence entre cet établissement et les autres lieux dans lesquels elle avait pu manger. Le service était impeccable, tout lui semblait merveilleux. Quand elle eut goûté aux mets qu’on lui servit, elle se rendit compte que c’était un petit paradis gastronomique. Sa jolie compagne avait commandé pour elles et plats et bouteilles vinrent couvrir la table. Pour les autres clients, elles ressemblaient à deux amies tout à fait ordinaires, s’offrant un petit repas, mais leurs yeux ne cessaient de se découvrir. Alice raconta de nombreux détails de sa vie, elle se sentit seulement gênée quand on lui posa des questions sur ses amours passés. Elle essaya de changer de sujet mais sa compagne était pire qu’elle et elle lui parla seulement de son enfance. Au moment du dessert, la jeune étudiante sentit un pied nu, remonter doucement sur sa cuisse. Elle se laissa faire, trop heureuse pour bouger. Le serveur revient deux heures après leur entrée dans le restaurant pour leur proposer l'addition. Alice sentit une petite crispation en voyant le montant, mais elle convint que ça valait le coup. Elle s’empara de sa carte bancaire pour payer mais Kayia la retient.
- C’est pour moi, je t’invite.
- Oh non, fit Alice qui se sentait gênée d’être un fardeau. Je peux payer ma part.
- Ecoutes, commença Kayia en lui caressant doucement la main, quand je suis passée chez toi, j’ai bien vu que tu ne vivais pas dans le luxe, loin de là. Je sais que tu as besoin d’argent pour tes études, je veux pas t’en priver. Moi, de l’argent j’en ai largement assez pour t’offrir à manger. Alors laisses moi payer et allons y.
La petite étudiante chipota un peu pour la forme mais accepta. Elles passèrent la fin de l’après-midi à déambuler dans la ville, faisant du lèche vitrine, bavardant comme deux vieilles amies. Elles finirent leur tour de la ville, main dans la main aux alentours de dix huit heures. Elles s’étaient arrêtées boire un verre rapidement et à présent se regardaient, toutes les deux toujours trop timides.
- C’était une super journée, fit Alice, rompant le silence. Je suis vraiment heureuse.
- Oui, je suis d’accord avec toi, mais ça m’a crevé de marcher autant. J’irai bien me poser. Tu voudrais m’accompagner à l’hôtel ? Je peux nous faire livrer quelque chose à manger et on peut se poser devant la télé tranquillement.
Alice ne pouvait refuser l'invitation. Elle regretta de n'avoir pas enfoui sa brosse à dent et deux ou trois affaires dans son sac au cas où Kayia lui proposerait à nouveau de rester dormir. Elles partirent à pied prenant leur temps avant de rejoindre l'hôtel. Comme la dernière fois, Alice fut étonnée de sentir les doigts de son amie se dégager de sa main juste avant l’hôtel. Elle suivit sa compagne sans rien dire et elles se retrouvèrent à nouveau dans le canapé du salon, une flute de champagne à la main. Seules dans l'intimité de la pièce, elles ne savaient plus quoi se dire. Toutes deux avaient envie l'une de l'autre, mais elles ne voulaient rien brusquer de peur de froisser l'autre. Kayia proposa de mettre un film pour rompre le silence qui s'était établi. Alice acquiesça et elles se blottirent l'une contre l'autre devant l'écran. L'étudiante glissa son bras autour des hanches de sa copine pour la serrer contre elle et elles se laissèrent bercer ainsi pendant deux heures.
Le film se termina, sans qu'elles n'aient changé de position. Seules leurs lèvres s'étaient cherchées de temps en temps pour un doux baiser.
- Ben, c'était pas mal, fit Kayia en s'étirant.
- Oui, j'ai bien aimé aussi, lui répondit Alice avec un sourire.
- Je nous fais livrer à manger ?
- Bof, pas pour moi, tu m’as empiffré toute la journée, je n’ai pas très faim.
- On va se coucher ? proposa alors Kayia naturellement.
La barman regarda sa compagne avec un sourire figé entre bonheur et surprise. La question était si rapide, si imprévue à ce moment. Elle se demanda si son amante n’avait pas prévu quelque chose.
- Il est encore tôt mais d’accord.
Quand elles arrivèrent dans la chambre, Kayia ne se rendit pas directement dans la salle de bain. Elle attendit sa compagne. L’étudiante vient près d’elle pour l’embrasser doucement. Puis pour la première fois, elle osa passer ses mains sous le haut de sa compagne. Elle la caressa doucement, son regard plongé dans les petits yeux en amande, puis souleva le haut pour dévoiler un joli ventre surmonté d’un soutien-gorge en dentelle claire. Elle continua à retirer les habits de son amante en déboutonnant le jean qu’elle portait. Kayia, surprise sentit ses habits tombaient autour d’elle et quand son jean fut à ses pieds, elle fut renversée sur le lit. Sa compagne en profita pour la débarrasser du pantalon et de ses chaussettes. Elle resta agenouillée près du lit et laissant son regard suivre les yeux de son amante, elle posa un baiser sur le fin pied qu’elle venait de déchausser. L’odeur de celui-ci était forte, ayant été enfermé toute la journée dans des chaussures. Alice ne s’en offusqua pas, l’embrassant encore plusieurs fois. Les pointes de transpiration picotait sa langue mais elle trouvait ça excitant. Elle avança tout de même sur le lit, caressant les jambes nues et les couvrant de baiser. Elle s’arrêta près de la petite culotte hésitante. Elle n’avait pas l’impression que sa compagne n’ait réagi et elle eut peur d’aller trop vite. Elle décida donc de continuer son ascension. Elle embrassa le ventre qu’elle trouvait magnifique. Elle n’hésita pas en arrivant à la poitrine et posa un baiser sur le soutien gorge.
- Oh ma chérie, je t’aime, j’ai trop envie de toi, fit-elle.
- Alors, prends moi, fit Kayia en retirant son soutif.
La bouche de la serveuse vola sur les seins apparents. Ils avaient une jolie forme ronde avec des petits tétons roses qui pointaient doucement sous les caresses buccales de la jeune fille. Ils étaient un peu plus gros que ceux d’Alice mais sans rien d’exceptionnel. Celle-ci se mit à les sucer consciencieusement tandis que sa compagne poussait un gémissement. Elle glissa alors sa main contre la petite culotte. Elle la fit passer dedans, elle sentit l’humidité de la fente qu’elle trouva. Les doigts glissèrent doucement en elle, d’abord l’index puis le majeur suivit. La petite motte fut cajolée, caressée, doigtée avec plaisir. Kayia frissonna alors, se cambra doucement sous les doigts agiles. Elle fit remonter son amante sur elle pour pouvoir l’embrasser pendant qu’une paire de doigts la fouillait. Elle attrapa la petite langue entre ses lèvres et entreprit de la sucer, aspirant la salive alors que son corps s’agitait de plus en plus. Soudain, elle se crispa contre son amante, essayant d’enfoncer les doigts le plus loin possible en elle. Elle jouit fortement, la bouche complètement soudée à celle de son amante. Alice retira alors ses doigts trempés et tout en regardant son amante les enfonça dans sa bouche pour en sucer tout le jus qui les couvrait. Kayia se laissa quelques minutes pour reprendre son souffle puis à son tour chercha à déshabiller sa compagne. Celle-ci se laissa faire, se laissant caresser les bras, puis les hanches, le ventre et enfin les seins. Les tétons dorés de la jeune femme durcirent sous les ongles de la coréenne qui chercha à descendre entre ses cuisses.
- Non, je veux ta bouche pouvoir t’embrasser. Reste là, fit Alice.
La riche asiatique obtempéra et après lui avoir retiré ses bas, glissa à son tour une main adroite dans la petite culotte en coton. Elles passèrent ainsi un bout moment à se caresser et s’embrasser. Kayia savait lire le corps de sa partenaire et renforçait ou diminuait la pression de ses doigts pour faire durer le plaisir. Quand elle ressentit que sa compagne allait exploser, elle la repoussa un peu pour lire son plaisir dans ses yeux. Alice ferma alors les yeux, savourant le plus possible cet orgasme. Elle avait tant rêvé de ce moment ces dernières semaines. Elle se souvient de sa première nuit après leur rencontre où elle s’était caressée seule en pensant que les longs doigts tout fins parfaitement manucurés aurait pu la remplacer. Aujourd’hui, c’était fait.
- Comme c'était bon, fit Alice dans un soupir en rouvrant les yeux.
Elles se cherchèrent du regard avant de partager un sourire qui les fit rire. Elles se sentaient heureuses comme elles ne l’avaient été depuis longtemps.
- Je ne te pensais pas si coquine, fit Kayia, en souriant.
- Oh, ce n’est rien, je peux faire plus. Ma langue est divine.
- Je l’ai bien remarqué. Tu veux déjà recommencer ?
- Si tu me le demandes, je te lécherai toute la nuit.
- Oh ma chérie, tu me tentes. Mais cette jouissance m’a suffit pour ce soir, je me sens complètement crevée. Je voudrais bien me reposer pour attaquer la semaine qui vient.
- Tu as raison, c’est plus raisonnable.
Les deux femmes s’embrassèrent à nouveau et s’engouffrèrent sous les draps, toujours en culotte. Elles se rapprochèrent pour entrelacer leur corps. Kayia glissa sa jambe entre celles de la petite étudiante et la serra contre elle. Elle la fixa de longues minutes dans le noir, sentant sa respiration devenir lourde. Sentant la fatigue la terrasser petit à petit, elle posa un petit baiser sur les cheveux de son amante avant de s’endormir tout en lâchant dans un murmure :
- Je t’aime.

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