France Rurale (5)

Je me suis mis au travail comme un forcené, même si ma démarche était hésitante, mon fondement me cuisait encore mais je voulais respecter ce « pacte ». A la ferme, j’étais un ouvrier comme les autres qui certes, vivait dans la demeure familiale, Pierre ayant informé tous ses employés que j’étais le fils de son meilleur ami de régiment et qu’à ce titre, il me considérait comme un membre de la famille. Il n’y avait donc aucune jalousie envers moi, surtout quand ils m’ont vu à l’œuvre, j’accomplissait ma part de l’ouvrage comme tous les autres, sans aucun traitement de faveur.

J’avais même refusé le déjeuner avec « les maîtres » comme on disait à l’époque, partageant avec toute l’équipe, le casse-croûte que Thérèse avait préparé. Cette femme était… incomparable… D’une finesse d’esprit qui me surprenait de jour en jour.

En la rejoignant dans la cuisine ce matin-là, un peu plus tardivement que les autres, ma gaucherie m’a repris, sentiments mêlés de honte, elle ne pouvait pas ignorer comment ma nuit s’était déroulée, mais aussi d’une admiration totale et d’une tendresse, que je n’avais jamais éprouvée, même pas pour ma mère.

« Approche-toi gros benêt… Tu as encore faim ? »
« Non, merci Thérèse, mais je voudrais vous demander quelque chose »
« Combien de fois il faudra qu’on te dise de nous dire TU, à Pierre et à moi ? »
« Je ne le pourrais jamais Thérèse » J’ai passé des années auprès d’eux, les plus belles de ma vie, sans doute, mais je les ai toujours vouvoyés, même pendant toutes les nuits que j’ai passées avec Pierre.
« Tu veux quoi mon beau ? »
« Vous pouvez me préparer un casse-croûte pour midi ? »
« Mais… Tu n’en as pas besoin… Tu déjeunes avec nous, bien sûr »
« Non Thérèse, ce n’est pas que je ne le veux pas, mais je suis un valet de la ferme, je partage mon travail avec les autres. Je ne veux pas qu’ils sentent une différence. Je veux être soudés avec eux, et qu’ils sachent que je fais partie de leur équipe aussi… Pas le Chouchou du Patron… Et le rituel du casse-croûte en fait partie »
Le panier repas pour les ouvriers était déjà prêt, toujours très copieux et dans lequel, elle a ajouté une ou deux choses que je n’ai pas regardées.



Vers 13h, comme d’habitude, la femme de salle nous l’a apporté, étalant d’abord une grande nappe à carreaux sur la longue table au coin de la grange et disposant ces victuailles simples mais abondantes pour remplir les estomacs de ceux qui travaillaient dur, sans ménager leur peine. Michel était resté avec nous, se restaurant pour la première fois, autour de cette tablée qui respirait la bonne humeur. Les ouvriers découvraient un autre Michel, jovial, rigolant aux blagues quelque peu salaces. Le fils du Patron était avec eux, partageait leur repas, détendu, et semblant heureux. Il n’était certes que le cadet des deux frères, mais c’était si surprenant pour eux.

Pierre avait instauré une pause d’au moins une heure laissant libre à chacun de vaquer à sa guise, avant de reprendre le travail. Je comprenais maintenant pourquoi le domaine était si prospère, aucun d’entre eux ne lui aurait refusé d’allonger leur présence lorsque le besoin s’en faisait sentir. (C’était l’ATT, l’Aménagement du Temps de Travail bien avant son heure…)

Puis, notre ventre plein, Michel m’a entraîné vers une petite bâtisse, non loin de nous et dont personne n’en connaissait l’utilité, abandonnée depuis belle lurette.

« J’ai envie Marc… Trop envie… » Si les amples pantalons des paysans cachaient leur appendice viril sous leurs plis, même lorsqu’ils étaient en forme…dans le cas de Michel, c’était impossible.

Il m’a courbé sur une sorte d’établi de menuiserie, baissé mon pantalon, avec sa salive et un peu de graisse qu’il avait conservé du repas, il m’a préparé à le recevoir en moi. D’une bonne moitié d’abord, et ensuite, quand son forêt a été bien en place, il a tout rentré, me baisant comme un malade, comme un fou en manque de sexe. Je m’accrochais à ce fameux établi mais mon cul allait au-devant de ses coups de boutoir. J’ai lâché mes mains pour les poser sur ses fesses dures et velues, appuyant fort pour que la pénétration soit encore plus profonde.
Il lui a fallu trois jouissances pour enfin se calmer un peu, sortant enfin de mon orifice dévasté, débordant de sa semence. Le linge qu’il avait avec lui m’a permis de me nettoyer un peu, à contre cœur je l’avoue, j’aurais tant aimé garder toute sa substantifique moelle en moi et sur moi.
Journée finie, péniblement pour moi, mais Michel, intelligemment, avait justifié auprès des autres, une mauvaise chute de ma part, ce qui arrivait souvent.

Une fois le travail achevé, au crépuscule, ce n’était pas une horloge qui en donnait le rythme, mais le soleil, nous sommes rentrés à la maison où je me suis rué un premier à la salle de bains. Pas uniquement pour évacuer de moi les merveilleuses senteurs d’homme dont j’étais imprégné, mais plutôt pour me délasser et me rendre présentable au repas.
Thérèse s’était essayée à un plat inconnu dans nos campagnes… Des Frites… Des vraies frites de pommes de terre, en longueur, (on dirait à la Belge aujourd’hui), cuisinées dans une bassine en cuivre remplie de graisse de bœuf et dont elle nous en avait fait une montagne, avec un rôti découpé en fines tranches à côté.
Tous surpris par ce plat inconnu, nous avions saisi notre fourchette pour y goûter, vertement tancés, ça se mangeait avec les doigts. Que c’était bon… On riait tous de cette découverte, enfournant ces drôles de morceaux les uns après les autres, accompagnés de viande que nous avions eu le droit de couper au couteau. Un flan aux œufs, aromatisé de zestes de citron et d’orange, avec une pointe de rhum finissant ce repas pour le moins extraordinaire.

« Les hommes… Au lit… Et toi, Marc… Dans le tien… Ta chambre est prête, tu as besoin de repos et tu dors seul » J’allais obtempérer quand elle m’a demandé de rester un instant auprès d’elle, me préparant une infusion de verveine.
« Reste… Je me donne l’air d’une femme forte, mais je suis autant déroutée par ce qu’il se passe chez nous depuis que tu es arrivé »
« Vous voulez que je parte Thérèse ? Je comprendrais et je suis autant chamboulé que vous »
« Nous revivons depuis que tu es là, Marc… Pas seulement pour… les nuits.
.., mais aussi pour ta simplicité, pour ta joie de vivre, pour le travail que tu accomplis le jour et pour ce que tu nous donnes quand tu es avec nous. »
« Je sais pas Thérèse, je calcule pas… Je me sens aussi heureux avec ma fourche, que quand j’apporte aussi du bonheur en partageant la couche de… »
Je n’ai pas pu finir ma phrase, nez plongé dans ma tasse, remuant la cuillère comme si elle remuait mon cerveau en même temps. Après les semaines passées auprès d’eux, je voulais révéler le fond de mon âme à cette femme que j’aimais maintenant.
« Thérèse, je me suis donné à Pierre, à Jean et surtout à Michel avec plaisir. Mais chacun des trois cherchait un but différent, hormis assouvir un fort besoin sexuel dont ils avaient été privés. »
« Je t‘écoute »
« Pour Jean, c’’est le sexe… Que ce soit un vagin ou un cul, ce qu’il cherche, c’est baiser le plus possible et il est trop content que je sois disponible pour ça à chaque fois qu’il en a envie »
« Pour Michel, c’est très différent et je préfère ne pas vous en parler pour le moment »
« Quant à Pierre, même s’il me possède comme un fou, c’est vous et vous seule qu’il cherche. Je ne suis qu’une pâle réplique de Vous. Et je mettrais toutes mes forces pour vous aider à être de nouveau sa femme ».

Et j’ai regagné ma nouvelle chambre, seul cette fois-ci






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