Mathilde Ou Gloria

Nouveau récit, nouvelle envie d’écrire une à suite à cette histoire dont la fin m’a laissé sur ma faim.

Le mari a du mal à accepter la trahison de sa femme. Il l’aime, mais avant de pardonner, il veut qu’elle prenne conscience de son désarroi, et des conséquences de sa conduite. Il cherche surtout à protéger sa famille et à sauver son couple.

Dans une première partie, j’ai résumé le récit jusqu’à l’aveu de Gloria… Ensuite, comment aurais-je réagit à la place du mari.

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J’aime mon métier de régisseur. Je m’investis totalement dans mon studio. Pour mon plus grand plaisir, ma femme Gloria travaille maintenant avec moi.
Nous nous sommes connus sur un plateau de tournage alors que j’étais stagiaire et elle éclairagiste. C’était il y a douze ans. Le coup de foudre. Nous nous sommes mariés et nous avons deux magnifiques s.
Tout va pour le mieux pour nous à la fois dans notre vie sociale, notre vie intime, et financièrement on n’a pas à se plaindre.

Gloria, a joué un petit rôle dans un téléfilm un peu osé, tourné par un collaborateur dans mon studio. Téléfilm sans lendemain, mais elle a été repérée, et le film qu’un grand producteur lui propose est une opportunité à saisir.

Le tournage a lieu sur la Côte d’Azur. Il doit durer plus d’un mois. Tous les soirs, elle me raconte sa journée au téléphone. Laissant les s à ses parents, je décide de la rejoindre chaque week end.

Arrivé vendredi soir, nous ne sommes pas sortis de notre chambre d’hôtel pendant deux jours, et c’est à contre cœur que je rejoins Paris dimanche soir, laissant Gloria poursuivre le tournage de ce film marquant le véritable début de sa carrière de comédienne.

La semaine est longue malgré nos appels téléphoniques qui au fil des jours sont de plus en plus courts.
Samedi matin, j’arrive à Nice par le premier avion, une voiture de location m’attend pour rejoindre le lieu de tournage à une heure de route.

Après un petit bonjour aux techniciens que je connais, je me dirige vers le plateau où Gloria doit jouer. Je me fais discret, pour ne pas déranger. J’irais embrasser Gloria après la prise de vue qui démarre.

Les maquilleuses et les techniciens s’éloignent sur ordre de l’assistant du réalisateur, le silence se fait presque immédiatement.
Une sirène, puis « Moteur ! ». Gloria est au milieu d’un salon, elle quitte son peignoir, qu’elle pose sur un tabouret. Elle est nue, entièrement nue, elle n’est pas seule, un homme joué par un acteur très célèbre, entre derrière elle, nu également. Sans un mot, il saisit Gloria, enfin Mathilde dans le film, par la taille, l‘embrasse dans le cou. Je suis surpris, il bande, il n’est pas protégé par la coque habituelle dans ce genre de scène. Le tournage continue, ils s’embrassent fougueusement à pleine bouche, le comédien lui caresse les seins, la fait se pencher en avant. Je n’en crois pas mes yeux, le réalisme va plus loin que je n’aurais jamais pu imaginer, je vois un sexe tendu disparaître dans la chatte de la comédienne, dans la chatte de ma femme. Il la pénètre vraiment. Elle tend ses fesses, cherchant à être prise le plus profondément possible, et lui pousse autant qu’il peut pour lui donner un maximum de plaisir. Je vois le sexe sortir puis entrer à nouveau, dur et raide. J’entends Mathilde gémir, dire qu’elle aime ça, mais c’est Gloria qui gémit, Gloria qui aime ça.
Les corps se figent, un long cri, Mathilde, non Gloria jouis. Nouveau silence, ils s’embrassent enlacés dans les bras l’un de l’autre. Le plaisir ultime semble avoir été atteint.
Un grand silence règne sur le plateau. Puis j’entends « Coupez ! ». Le comédien se retire, il ne bande plus, ce n’est pas possible, il vient d’éjaculer.
Une assistante tend une serviette à Gloria qui s’essuie entre les cuisses.

Je suis écœuré. Ce que je vois m’empêche de respirer, je dois être livide. Et pourtant je dois bien l’admettre, Gloria vient de se faire baiser.
Comment a-t-elle pu accepter, sans rien me dire.

Gloria ne m’a pas vu. Je ne peux pas aller la voir. Je fais demi-tour pendant que s’affairent les techniciens pour organiser la scène suivante. Retour à Nice rendre le véhicule de location et je regagne Paris par le premier vol.

Je ne suis plus revenu sur le tournage. Je me suis contenté des comptes rendus de plus en plus brefs que me faisait Gloria le soir au téléphone. Elle ne s’est plainte qu’une fois que je ne vienne plus la voir, puis finalement n’a plus insisté.

A son retour un mois après, nous avons repris notre petite vie de tous les jours. Elle semblait ne pas avoir changé. Je n’ai posé aucune question. J’attendais qu’elle me parle, qu’elle se confie, mais rien ne venait.

Ce n’est que huit mois plus tard, quand elle a su que le film allait sortir dans les salles, qu’elle s’est enfin décidée à me parler du tournage. Elle s’était rendue à l’avant-première, et les journalistes qui y avaient été invités ne tarissaient pas d’éloges sur le metteur en scène et sur les comédiens, tout en soulignant le caractère particulièrement réaliste et crû des scènes de sexe. Le ministère de la Culture, lui, s’est immédiatement posé en censeur, en obligeant à une interdiction aux mineurs.

C’était nécessaire qu’elle me parle, pour me préparer à la violence des images qu’elle a vues, et qui je crois l’ont choquée. Je saurais un jour, évidemment, il faut donc qu’elle me le dise avant. Il n’y a pas dans le montage de gros plans, mais parlant d’elle à la troisième personne, elle me précise que les comédiens ne simulaient pas.

« - Qu’entends-tu par « ils ne simulaient pas » ?
« - Je pensais que tu comprendrais. Le metteur en scène nous a poussés dans nos retranchements. Il voulait quelque chose de très réaliste, de très intime.
« - Oui, et alors ?
« - Alors tant que nous simulions, il a recommencé les prises. Jusqu’à ce qu’on se laisse vraiment aller.

« - Ça signifie quoi, « se laisser vraiment aller » ?
« - Ça signifie simplement que dans quelques scènes, il n’y avait pas de simulation.
« - Je comprends. Donc tu ne simulais pas le plaisir, tu en prenais vraiment. Et l’acteur aussi. C’est bien ça ?
« - C’est bien ça. Le plaisir était réel, visible. C’est ce que voulait le metteur en scène.
« - Ça a dû être difficile, mais je suis persuadé que tu as très bien joué ces scènes. Je crois en ton talent.
« - Merci… Mais je pense qu’il me faut être plus claire…
« - C’est-à-dire ?
« - On a vraiment fait l’amour devant les caméras.
« - …
« - Tu comprends ?
« - …
« - Dis-moi quelque chose !
« - « Vraiment fait l’amour », ça veut dire caresses, pénétration, fellation ?
« - Oui.
« - Tout est réel ? Il a vraiment joui en toi ? Dans ta bouche, dans ta chatte ?
« - Oui.
« - Tu as vraiment joui devant les caméras, en baisant ?
« - Vraiment, oui. Au début, non, puis quand c’est venu une fois, c’est venu à chaque fois que nous tournions une scène de sexe.
« - Il y en a eu beaucoup des scènes de sexe ?
« - Dans le film, il y en a quelques-unes. Mais on en a tourné plus, oui.
« - Tu es en train de me dire que je suis cocu ? Et pas qu’une fois.
« - Non, je jouais un rôle. Ce n’était pas moi mais mon personnage, Mathilde. Elle devait montrer sa passion, sa liberté, son amour physique, sa générosité au lit et sa capacité à donner du plaisir, son obsession d’en prendre. C’était Mathilde, pas moi.
« - Mais celle qui jouissait, ce n’était pas Mathilde, c’était toi. C’était ton corps, ta langue, tes seins, ta peau, ton sexe…
« - Tu es en colère ?
« - Oui, depuis des mois.
« - Comment ça ?
« - Le week end, comme convenu, je suis venu sur le tournage. Je t’ai vu. Tu imagines ce que j’ai ressenti quand je l’ai vu te pénétrer ? Anéanti, je suis reparti. En professionnel, je t’ai laissé finir ton film, espérant que tu me parlerais, le soir au téléphone ou à ton retour.
Tu ne m’as rien dit, tu m’as tout caché jusqu’à ce que tu n’aies plus le choix avec la sortie du film.
« - Je me sentais tellement coupable… Je ne savais pas comment t’en parler.
« - Comme tu viens de le faire, dès ton retour j’aurais pu comprendre.
« - Tu aurais eu la même colère ?
« - Certainement, mais j’aurais su que je pouvais avoir confiance en toi, même si tes aveux auraient pu venir avant, pour décider ensemble. Tu n’as même pas été surprise que je ne vienne plus te voir le week end, tu m’avais totalement oublié.
« - …
« - Tu as aimé faire l’amour avec lui ?
« - Mais, chéri, c’était un rôle. J’ai aimé jouer ce rôle. Ça ne se limite pas au sexe. Il y a plein d’autres choses dans ce film.
« - Je sais oui. J’ai lu le scénario. Mais je te pose la question sur les scènes de sexe. Tu as aimé les jouer ? Tu as aimé faire l’amour devant une caméra ?
« - Il fallait que je montre que j’aimais ça. Donc la comédienne, oui elle a aimé. Il fallait qu’elle aime faire l’amour, qu’elle le montre.
« - Mais toi, Gloria ?
« - Je fais la différence entre les deux.
« - Moi je ne fais aucune différence.
« - Que veux-tu que je te dise, ce qui est fait est fait.
« - Et en dehors des tournages, vous vous êtes vus avec l’acteur principal ?
« - On a eu pas mal de répétitions, oui.
« - De répétitions ? Seuls ?
« - Le plus souvent non. Il y avait du monde avec nous, les auteurs et le metteur en scène.
« - Le plus souvent, donc parfois oui ?
« - Oui, parfois on ne répétait que tous les deux. Il fallait qu’on montre de l’intimité devant la caméra, ça se travaille. On a beaucoup discuté. On est allé se promener, dîné au restaurant. On est même allé au cinéma.
« - Comme deux amoureux.
« - Pas du tout, non. Il est très pro. On ne cherchait qu’à se connaître pour être plus réalistes à l’écran.
« - Se connaître… y compris dans l’intimité ?
« - Je lui ai dit ce que j’aime, oui.
« - Tu lui as expliqué ce que tu aimes, c’est-à-dire ?
« - Comment me mener au plaisir.
« - Comment te faire jouir, c’est ça ?
« - En quelque sorte, oui.
« - Mais c’est très intime.
« - C’est vrai, mais il fallait en passer par là.
« - C’est-à-dire ? Arrête de tourner en rond.
« - Pose-moi une question directe, alors. C’est toi qui tournes en rond ! me réplique-t-elle sur un ton un peu agacé.
« - Avez-vous fait l’amour sans les caméras, juste tous les deux, dans une chambre ou ailleurs ?
« - Oui.
« - Souvent ?
« - Oui.
« - Avez-vous dormi ensemble ?
« - Jamais. Je te le jure, jamais.
« - Quand vous faisiez l’amour, tu étais Mathilde ou Gloria ?
« - Au début, Mathilde.
« - Au début seulement ?
« - Au début seulement, oui.
« - Et après, tu étais Gloria ? Le changement est venu comment ?
« - Quand il m’a fait jouir la première fois.
« - Tu m’as dit juste avant que c’était Mathilde qui jouissait devant la caméra, pas toi.
« - C’est vrai oui. Mais dans l’intimité, je ne jouais plus un rôle.
« - Tu n’étais pas obligée, tu m’as trompé délibérément. Je suis donc vraiment cocu.
« - Non, Je me suis juste un peu égarée.
« - Tu t’exonères bien vite.
« - Tu sais qui est cet acteur. Beaucoup de femmes fantasment sur lui. Je me suis laissée aller, je le reconnais, j’ai perdu tous mes repères.
« - C’est arrivé vraiment souvent ?
« - Arrête, tu te fais du mal pour rien.
« - Je veux juste savoir.
« - Assez souvent, oui.
« - Tous les soirs ?
« - Oui
« - Et c’était mieux dans l’intimité ou devant les caméras ?
« - Dans l’intimité, évidemment.
« - Après le tournage, vous vous êtes revus ? Vous avez encore baisé ?
« - Non, pas une seule fois.
« - Et que comptes tu faire maintenant ?
« - …
« - Vous comptez vous revoir ?
« - Professionnellement peut-être. Sinon, non. Il n’y a aucune raison.

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« - Tu as encore envie de coucher avec lui ?
« - Mais NON… que penses-tu de moi ?
« - Que veux-tu que je pense ? Tu m’as trompé sans aucun état d’âme. Lorsque tu couchais avec lui, je n’existais plus. Alors maintenant, comment te croire ?

« - Pourquoi veux-tu savoir tout ça ?
« - Pour voir si je peux encore te faire confiance.
« - Mais oui bien sûr, tu en doutes ?
« - Oui j’en doute, tu m’as trahi, alors…. Tu sais que devant ton silence, que ce soit durant le tournage ou depuis ton retour, j’ai envisagé nous séparer. J’ai même consulté un avocat.
« - Tu veux me quitter, juste pour un film. Mais ce n’était qu’une fiction.
« - Pour Mathilde oui, pour Gloria ce n’était pas une fiction. C’est Mathilde qui baisait devant la caméra, mais c’est Gloria qui jouissait, et c’est Gloria qui faisait l’amour tous les soirs,
« - …
« - Tu m’as déçu. Jamais je n’aurais cru ça de toi. Si je suis encore là, c’est que je voulais comprendre.
« - …
« - Et avec le réalisateur, comment se passaient les répétitions ?
« - Normale, il nous indiquait ce qu’il attendait de nous dans les scènes du lendemain.
« - Et quand c’était une scène de sexe, il te baisait pour montrer ce qu’il attendait de toi ?
« - NON, tu me prends pour qui ?
« - Maintenant, je m’attends à tout.
« - Oh !
« - Tu te réservais pour ton amant ? Lui, tu ne voulais pas le tromper ?
« - Ce n’est pas mon amant. Je ne t’ai jamais trompé.
« - Sans parler du tournage, tu as couché avec lui tous les soirs pendant un mois. Je ne sens vraiment cocu.
« - Non, ne dis pas ça comme ça. Ce n’est pas ce que je voulais, il n’y a jamais eu de sentiments avec lui. C’est toi que j’aime.
« - …
« - Je ne suis pas la seule à avoir tourner des scènes de sexe, regardes les plus grandes actrices.
« - Oui mais elles, elles simulent, et hors du tournage elles ne baisent pas avec leur partenaire. Ce sont de vraies comédiennes.

Le « vraie comédienne » fait mouche, Gloria baisse la tête, elle est blessée, je sais pourtant qu’elle a du talent, dommage, le métier va la cataloguer, va la réduire au rang d’actrice porno.

« - Sais-tu combien de fois tu as baisé devant la caméra ?
« - …
« - 32 fois, certains jours 3 ou 4 scènes, plus de 5 heures de baise, et seules 4 prises sont dans le film. Tu ne te demandes pas pourquoi ?
« - Comment sais-tu tout ça ?
Je lui explique que jouant de mes relations, j’ai réussi à récupérer la plupart des rushs, les scènes tournées non conservées pour le film, de peur de les retrouver un jour sur Internet, ou dans une émission cinéma à la télévision.
Je les ai tous visionnés. Gloria faisant l’amour dans toutes les positions, certaines en très gros plans, pour rien, juste pour le plaisir pervers du réalisateur.
« - Tu dois bien les connaitre ?
« - Non je n’ai vu aucun rush, le réalisateur de voulait pas, pour ne pas gâcher la spontanéité. Je n’ai vu que le film, le résultat final. C’est vrai je ne me suis pas souciée de ce qui a été tourné.
« - Moi, j’ai vu toutes les prises, tu t’es vraiment surpassée.
« - …
« - Tu veux les voir ?

Gloria se cache le visage « NON ».
Sans savoir comment ça a été filmé, elle sait ce qu’elle a fait devant la caméra. Elle avait tenté d’oublier et que je ne sache jamais rien, et voilà que je les lui jette à la figure. Elle a honte.

Malgré ses protestations, j’allume notre home cinéma, et met le DVD que je conserve bien à l’abri.

« - Regarde cette séquence, elle ressemble à celle que j’ai vu lorsque je suis venu te voir. Tu ne savais pas que j’étais là, j’attendais la fin de la prise pour venir t’embrasser, j’espérais passer la soirée avec toi. Tu vas comprendre pourquoi je suis parti, je n’existais plus pour toi.
« - Non, ce n’est pas vrai, j’étais dans mon rôle, c’est tout.
« - Pourtant ce soir-là, tu ne m’as pas téléphoné, même pas étonnée que je ne sois pas venu comme prévu. Tu as dû passer la soirée et le week end à baiser avec lui, sans te soucier de moi.
« - …

Je lance la vidéo : Scène de cul assez classique, ils sont nus tous les deux, ils s’embrassent, se caressent, Mathilde, mais pour moi c’est Gloria, prend vraiment du plaisir, sans gros plan, on voit bien la femme se faire pénétrer. Ils ne simulent pas, ils baisent.
Gloria se cache derrière sa main, elle a peur de regarder l’écran, peur de ma réaction, elle tremble au souvenir de ce tournage, de plaisir ou de honte ?
Fin de la séquence, la jouissance est visible, la vraie, sur le visage des deux acteurs. Mathilde a le visage déformé par le plaisir, le même visage que Gloria quand elle jouit avec moi.
L’homme se retire, il a éjaculé en elle. La caméra se déplace sur le côté, on a le temps d’apercevoir le sexe entrouvert de Mathilde, non de Gloria.
On entend « coupez », mais la caméra continue de filmer, Gloria se relève elle est en sueur, nue, une assistante lui tend une serviette, comme lorsque j’étais présent. Gloria écarte les jambes, se baisse un peu pour bien essuyer ses cuisses, son sexe, regarde entre les jambes, s’essuie à nouveau, autour d’eux les techniciens s’affairent, certains la regardent.

« - Pourquoi ont-ils filmé ça ? C’est vulgaire.
« - Vulgaire oui, tu as trouvé le mot … Ce n’est plus Mathilde, c’est Gloria qui est vulgaire. Comment pouvais-tu t’exhiber ainsi devant autant de monde ?
« - …

Une nouvelle fois, je fais mouche, je cherche le mot qui blesse.

« - Regarde cette autre scène, elle doit te rappeler aussi de bons souvenirs

Sur l’écran, l’acteur est nu de dos, ses fesses en gros plan. Gloria entre, lentement elle déboutonne sa robe qui tombe à ses pieds, elle est nue, ça devient une habitude, a-t-elle tourné une seule scène habillée ? La caméra est fixe, Mathilde s’avance vers l’objectif, vers l’homme qui attend, gros plan sur leur visage, ils s’embrassent à pleine bouche, on imagine leur langue en action, ce n’est pas un baiser de cinéma, ce baiser me fait mal, c’est encore plus intime. Ils se regardent dans les yeux, on sent l’amour entre eux deux (réel ou comédie ?), la caméra s’éloigne doucement, l’homme pose ses mains sur les épaules de Mathilde, la fait s’accroupir devant lui, sa tête disparait, caché par le corps de l’homme dont on voit les fesses se crisper. La scène est claire, elle le suce, la caméra tourne autour d’eux, elle le suce vraiment, on voit les lèvres de Gloria aller et venir, engloutissant la queue tendue. M’a-t-elle jamais sucé comme ça ?
La caméra remonte, gros plan de l’homme, les yeux révulsés il se grispe, sa jouissance se lit sur son visage. Gloria/Mathilde se relève, le regarde tendrement dans les yeux, un filet blanc au coin des lèvres.
« - NON… pas comme ça ?
« - Beau souvenir, non ? Il a bon gout ?
« - …
« - Quelle comédienne ! Vous aviez dû répéter cette scène plusieurs fois avec application.
« - ….
« - Là non plus, tu n’as pas voulu simuler ? Ce n’est pas Mathilde, c’est Gloria qui suce et qui a bouffé son foutre ? Sans même être à l’image. Tu l’as fait juste pour le plaisir ?
« - …. Je n’ai jamais su ce qu’ils filmaient exactement, je jouais la scène sans m’en préoccuper, c’est leur job.

Je fais une rapide recherche sur le DVD, … tiens, une autre scène, très belle, une répétition.
« - Non, non, arrête … je t’en prie, mon chéri, arrête.
« - Mon chéri ? Tu te fou de moi. Ton chéri, il est sur l’écran.

Sans l’écouter, je relance le DVD.

Le réalisateur prépare une scène, il dirige la caméra. De loin un lit, Mathilde est nue allongée, les jambes pendantes … le réalisateur avance avec la caméra, il donne des directives à Gloria et au caméraman, Mathilde écarte les cuisses, relève les jambes, la caméra tourne, juste le temps de voir quelques secondes le sexe de Gloria, la caméra sur le côté fait un plan sur sa poitrine et son visage, on lit dans les yeux de l’actrice le plaisir qui monte, ses seins se soulèvent, sa respiration s’accélère… traveling arrière sur le côté, Gloria a toujours les jambes écartées. Le réalisateur s’avance, donne ses consignes à l’acteur qui est hors champ, il se place entre les cuisses de Gloria et tout en expliquant la scène, il la mime, il caresse les cuisses, empoigne ses seins en se collant sur le sexe, on devine sa main en train de caresser la chatte de Gloria, mais sa cuisse la cache aux regards du spectateur, au regard de la caméra, il ne faut pas se faire cataloguer film porno. Gloria se cambre, la caresse est réelle, l’acteur se renseigne « c’est bien la scène de sodomie », le réalisateur s’énerve « non tu ne suis pas, là tu la baises comme d’habitude », en disant cela, il enfonce ses doigts dans la chatte de Gloria qui accepte sans réagir, juste sa respiration qui d’un coup s’accélère.

Le réalisateur s’éloigne… silence, moteur… la séquence redémarre…vu sur le lit une femme allongée nue, jambes pendantes, l’acteur entre de dos dans le champ, il laisse tomber son peignoir, il est nu, on voit ses fesses se diriger vers Mathilde. Gloria joue la scène tel que le réalisateur vient de lui montrer, elle écarte les jambes… le caméraman suit, vu de trois quart arrière sur l’acteur, on le voit bander, la queue bien raide… il s’enfonce dans la chatte de Gloria, la tien aux hanches, suit deux minutes de baises intenses… gros plan sur son visage, il se crispe, on comprends qu’il jouit dans la chatte de l’actrice, gros plan du visage de Mathilde, ses yeux se révulsent, elle jouit à son tour…Gloria jouit réellement.

Gloria est effondrée, son manque de pudeur l’effraie, faire et voir sont deux choses bien différentes, et son mari à côté d’elle qui regarde ces images avec elle. C’est pire que les scènes retenues pour le film, pourquoi les avoir tournées ?

« - Pardon mon chéri, pardon, je ne sais pas quoi te dire, j’ai honte.
« - Tu t’en souviens ? Le réalisateur faisait comme ça à chaque fois ? Tu aimais qu’il te caresse devant tout le monde ? Il t’a aussi baisé ?
« - Non jamais,
« - Je te crois, Tu sais qu’il est impuissant, ça se sait dans la profession. Il tourne juste pour le plaisir, c’est sa façon de jouir, il t’a baisé par personne interposée.
« - …
C’est une découverte pour Gloria. Elle prend conscience que je suis dans le vrai. Elle n’a pas uniquement tourné pour le film, mais pour le seul plaisir pervers du réalisateur et de son acteur fétiche.

Je fais à nouveau défiler les séquences, je m’arrête sur le gros plan d’une paire de fesses, celle de Gloria.

« - Tu as entendu, il parlait d’une scène de sodomie, tu veux la voir ?
« - NON, pas celle ça… NON.
« - Pourtant elle est très réussie, ils auraient dû la garder au montage. Joli gros plan sur tes fesses…bel orgasme… si tu voyais ton visage à ce moment-là.
« - Non … Non.
« - Je ne savais pas que tu aimais la sodomie. Tu avais dû aussi répéter cette scène plusieurs fois avant.
« - …
« - (Haussant le ton) … tu l’avais répété souvent ?
« - (Un timide) quelques fois oui.
« - Dire que tu m’as toujours refusé… même depuis, rappelle-toi il y a un mois, j’ai essayé, tu m’as repoussé en me disant que tu trouvais ça sale…sale avec moi, pas avec lui.
« - Pardon mon chéri…
« - Pourquoi avoir accepté avec lui ?
« - Je n’ai pas osé dire non, c’était pour le film, mais je n’ai aimé.
« - Pourtant tu as joui.
« - Non, pas comme ça… Je sais aussi simuler, je ne voulais pas paraitre trop bête.
« - Il t’a fait mal ?
« - Un peu oui. J’ai serré les dents pour ne pas le montrer.

Gloria frissonne à ce souvenir plutôt douloureux. Elle n’ose me regarder en face. J’ai envie de la prendre dans mes bras, la consoler, lui dire que je l’aime. Mais je suis encore trop en colère, je range le DVD.

Je souffre, je veux la blesser. Je crois avoir déjà réussi, mais je continue :
« - As-tu pensé à nos s ?
« - …
« - ment, un jour ils vont voir ton film, peut-être même en cachette. Ils te verront nues en train de baiser. Que vont-ils penser de toi ? As-tu pensé au choc sur de jeunes esprits ? C’est ça l’éducation que tu veux leur donner, montrer à ta fille comment il faut faire ?
« - Non ….
« - Et un jour, quand ton fils rentrera en pleur du collège, parce qu’un de ses copains t’aura vu et lui aura dit « canon ta mère, t’as vu ses nichons, elle est bonne, je me la ferrais bien ».
« - Oh non ! … je n’ai pas pensé à eux, …
« - Comment aurais-tu pu penser à eux, tu n’as même pas pensé à nous.
« - … Tu me pardonnes ?
« - Pardon ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Tu m’as trahi, je me sens perdu, abandonné.
« - Mon chéri… c’est toi que j’aime.
« - En baisant 10 fois par jour avec un autre… drôle de façon d’aimer.
« - Que veux-tu que je te dise ? Je regrette, mais je ne peux pas revenir en arrière …
« - Tu as tout gâché… ce film était pour toi plus important que notre famille, nos s, notre couple.
« - …

Sur ces mots, je quitte la pièce la laissant au bord des larmes.
Le soir, pas un mot de tout le repas, je mange sans la regarder. Une fois couché, je lui tourne le dos, j’ai mal. Elle n’ose pas bouger, je l’entends renifler doucement.

Au réveil, elle se fait tendre, se colle à moi, me fait des bises, câline, elle espère que tout va s’arranger sur l’oreiller. Je la repousse, je ne peux pas la prendre dans mes bras, mon corps refuse…

« - Je suis désolée mon chéri. Je ne voulais pas te faire de mal. … Tu sais comment ça se passe, l’ambiance du tournage, on vit en vase clos dans l’histoire, la vie extérieure n’existe plus, je n’étais plus moi, j’étais Mathilde … Tout s’est enchainé, je ne me rendais plus compte de ce que je faisais, j’ai subi la pression générale. Notre seul objectif était de réussir le film.

C’est vrai, j’ai déjà vécu ce phénomène, une vraie bulle hors du temps, mais je ne veux pas l’admettre et la dédouaner trop vite.

« - Peut-être, mais tu aurais pu m’en parler. On se téléphonait tous les soirs, tu as eu tout le temps. Tu aurais pu te poser des questions de ne plus me voir sur le tournage, non tu en as profité, le cocu te laissait le champ libre.
« - Oh mon chéri, oui j’aurais dû t’en parler plus tôt. J’ai réalisé en rentrant chez nous, mais c’était trop tard. J’avais honte de ce que j’avais fait, je me sentais trop coupable pour te parler. Je me sentais sale.

Je m’assoie, en la regardant :
« - Au fait vous avez toujours baisé sans préservatif ?
« - Bien sûr, ce n’est pas photogénique.
« - Le soir aussi, dans l’intimité tu l’as sucé et il t’a baisé sans protection.
« - …
« - Et les risques ?
« - Rassure-toi, le réalisateur nous a fait faire un test pour être certain que nous étions clean, nous le refaisions toutes les semaines.
« - Vous aviez tout prévu ? Tu as fait le test à Paris avant de partir ?
« - Non, on l’a fait sur place au bout d’une semaine lorsque le réalisateur nous a demandé de ne pas simuler.
« - Quand il t’a demandé de ne pas simuler, ça ne t’a pas posé de problème ? Tu aurais pu m’en parler avant de faire ce test, pour décider ensemble. Non, ta décision était prise, c’est sciemment que tu as tout accepté.
« - …
« - Lorsque je suis venu te voir le premier week end, tu avais déjà fait ce test ?
« - Oui
« - Donc, quand on faisait l’amour, tu savais que dès le lundi tu allais te faire sauter par un autre et tu ne m’as rien dit.
« - Je sais, j’aurais dû, je n’ai pas eu ce courage.

Pendant plusieurs jours, je ne la touche pas. Je repousse ses tentatives de rapprochement.

Une nuit, je me réveille à moitié, nous sommes dans les bras l’un de l’autre, instinctivement je la caresse dans mon sommeil, je bande, nous faisons l’amour… la jouissance nous réveille, elle se blottit dans mes bras, je l’embrasse :
« - Je t’aime.

Notre vie peut reprendre doucement son cours…

Le film est présenté officiellement.

En sortant de la salle où était projetée la première, c’est à mon bras que les photographes l’ont mitraillée. J’avais honte, mais ne voulait rien faire paraitre, on a sa fierté. Le public venait d’applaudir debout et de se tourner vers elle. Les critiques exaltées du lendemain ont achevé la consécration d’une nouvelle venue au monde des actrices bankables.

Depuis, il ne s’est pas écoulé une semaine sans qu’elle reçoive une sollicitation pour un autre tournage. Je ne sais pas si elle refuse parce que les scénarios ne lui plaisent pas, ou en raison des inévitables scènes de sexe qu’on lui propose, ou si c’est pour me ménager.

Malgré elle, elle est cataloguée dans le porno. Elle a gâché sa carrière de comédienne.

Lorsque nous faisons l’amour, j’ai pris l’habitude de fermer les yeux, puis j’ai éteint systématiquement la lumière, je ne pouvais supporter voir son visage lorsqu’elle jouissait, les images du film se superposaient. Gloria avait le même visage déformé par le plaisir que Mathilde.

Les mois ont passé, j’ai appris à vivre avec, mais avec cette blessure au fond de moi. Elle doit bien le sentir, nos relations ne sont plus tout à fait comme avant. Un jour peut-être…

Mon but, protéger notre famille, sauver mon couple. J’ai donc racheté le maximum de copies et les DVD du film. Relégué dans les salles spécialisées, il n’a pas eu le succès attendu, ça m’a facilité la tâche. Grace à mes relations, j’ai même pu racheter le master, au prix fort, le film n’a donc jamais pu passer à la télévision, même sur canal +.

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Quelques mois plus tard, l’affaire Harvey Weinstein éclate. Le monde du cinéma est en émois. En France, des actrices parlent, dénoncent…
En regardant un reportage à la télévision, je ne peux m’empêcher de faire une remarque désagréable à Gloria. Elle ne dit rien, baisse la tête.

Une actrice porte plainte contre cet acteur, … puis une seconde. Une autre raconte comment elle a été abusée par le réalisateur, la forçant lors de répétition le soir, l’obligeant à des relations face à la caméra… Je fais remarquer à Gloria qu’elle n’est pas la seule à avoir été manipulée. A ces mots, elle se braque, ne veux pas le reconnaitre.

Deux semaines après, elle est convoquée à la police, elle doit être interrogée dans le cadre de l’enquête diligentée contre le réalisateur et l’acteur. Gloria panique :
« - Que vais-je leur dire ?
« - Simplement la vérité, ce que tu m’as dit, qu’ils ont fait pression pour que tu acceptes de ne pas simuler, que le réalisateur te l’a demandé lors des répétitions, que l’acteur te mettait tous les soirs en condition pour t’empêcher de trop penser. C’est de la manipulation mentale.
« - Je ne peux pas dire ça, j’étais consentante, ils risquent d’être condamnés.
« - J’espère bien,
« - Non … je ne peux pas.
« - Tu ne peux pas, ou tu ne veux pas ?
« - J’aurais l’impression de les trahir.
« - Tu m’as bien trahi moi… question d’habitude.
« - …
« - A toi de décider, si tu veux protéger ton amant.
« - Ce n’est pas mon amant…

Devant les inspecteurs, Gloria a expliqué comment elle a été piégée, manipulée, en essayant de ne pas trop insister sur ses soirées.
Mais la police n’arrêtait pas de la pousser dans ses retranchements. Ils ont vite compris comment ça se passait sur les tournages. Elle n’était pas la seule, plusieurs actrices, et même des techniciens sont allés dans le même sens, ont raconté les mêmes scènes.

En attendant le procès, les accusés sont laissés en liberté, interdiction de sortir du territoire, obligés d’abandonner leur projet en cours.

Un soir, le téléphone de Gloria sonne, le réalisateur l’appelle. Gloria frémit, change de couleur, je lui tiens la main, je dois la soutenir. Je lui fais signe de mettre le haut-parleur.

« - Bonjour, c’est xxx, comment vas-tu ?
« - …
« - Comment as-tu pu nous faire ça ? Personne ne t’a pas violé, tu as tout fait en connaissance de cause.
« - …
« - Dis quelque chose.
« - Non, tu ne m’as pas violé, mais je n’étais plus moi, tu as abusé de ma confiance. J’ai vu les rushs qui ne sont pas dans le film, tu es un pervers, pourquoi avoir tourné autant de scènes pour rien ?
« - C’est le cinéma ma petite, le film se fait au montage, avec le matériel filmé. Tu as toujours été consentante, je ne t’ai pas à faire les tests. Ne me dis pas que tu n’aimais pas faire l’amour devant les caméras… Ça te plaisait… comme toutes les actrices porno tu es un peu exhibitionniste.

Le terme « actrice porno » lui vrille le cœur… elle comprend que pour lui, elle n’a jamais été une véritable comédienne. Elle lui en veut.

« - Le soir, après le tournage, tu n’étais pas obligée non plus. Tu as pris du bon temps, ne viens pas faire ta mijaurée.

Gloria ne dit rien, elle sait qu’il a raison, mais je suis là, j’entends tout. Elle n’ose pas me regarder.
« - Je te passe xxx.
« - Allo Gloria.
« - …
« - C’est moi, tu sais que tu casses ma carrière. Reviens sur ton témoignage.
« - Toi tu as cassé la mienne de carrière, à peine commencée. Et, tu as failli casser mon couple.
« - Non, c’est toi qui n’as plus voulu tourner, j’avais donné tes coordonnées, tu as dû recevoir un tas de propositions, tu étais l’actrice porno la plus bankable En plus, tu aimes l’amour, tu aurais pu faire une belle carrière.
Et pour ton couple, tu aurais dû y penser plus tôt. Je ne t’ai jamais e, bien au contraire, tu as la mémoire courte.
« - ... (le salaud)

Gloria raccroche, fuit mon regard.

Le procès est arrivé, très médiatisé compte tenue de la personnalité des accusés. Gloria a dû témoigner face aux deux accusés qu’elle n’osait pas regarder. J’étais au fond de la salle. Elle parlait d’une petite voix, répétant la même chose qu’aux enquêteurs.
J’ai entendu Gloria, malgré ses réticences, accuser celui qui lui avait donné tant de plaisir, sous le regard des juges et des jurés qui, elle le sentait, la jugeaient elle. Elle devait se renier elle-même, à quelques mètres du box des accusés, honteuse de ce qu’elle disait, honteuse de ce qu’elle avait fait avec eux, honteuse du plaisir qu’elle avait pris.

Plusieurs actrices, des techniciens, sont passés à la barre, tous dirent la même chose. Certains ont essayé de défendre la profession plus que les accusés, sans convaincre personne.
Pour le jury, Gloria n’était qu’une actrice porno qui essayait de se faire de la publicité pour relancer sa carrière. Les journalistes n’ont pas été tendre avec elle, ils ne l’ont pas épargnée, elle a eu honte à la lecture des journaux. Elle s’en voulait, mais sa carrière était définitivement finie.

Le réalisateur et l’acteur ont, tous les deux, été condamnés à une peine avec sursis, évitant la prison au bénéfice du doute.

Le temps a passé, je lui ai pardonné, enfin j’ai essayé.
Quand nous faisons l’amour, est-ce avec Mathilde ou avec Gloria ? J’aimerais pouvoir oublier.

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