Collection Homme Femme. Abandon (1/2)

COLLECTION HOMME FEMME. Abandon (1/2)


- Bonjour à tous, je me présente Susy, je serais votre professeur dans le cadre de la préparation à votre accouchement sans douleur.
Enfin sans presque aucune douleur.
Vous êtes six couples, enfin presque.
Pour faciliter les rapports entre nous, je vous appellerais par vos prénoms, appelez-moi Susy.
Gaëlle, vous êtes seule, votre mari vous a abandonné dans votre état.
- Non, Susy, mon copain, seulement mon copain.
- Je vois vous êtes pour l’union libre et vous vous retrouvez seule pour assumer votre grossesse !
- Vous vous trompez, mon copain devait venir, il a dû avoir un empêchement.
- Je veux bien vous croire, passons.
- Pierre et Paul et vous accompagnez Babette.
Elle au moins elle a de la chance, deux hommes pour l’accompagner et surtout à l’heure.

Voilà comment je fais la connaissance de Pierre et Paul deux beaux gosses semblant très amoureux l’un de l’autre.
Susy présente les autres couples rien que de bien banals.
Papa maman, la petite graine et on vient se préparer à être trois.
Première erreur, Luce et Luc, ce seront des jumelles, ils seront quatre.

- Bien, chacune de vous a son ballon, vous vous asseyez dessus.
Luce, attention de rester le dos bien droit.

Nous faisons l’exercice et elle nous explique le suivant.

- Gaëlle, vous serez exempté pour aujourd’hui de ce dernier exercice, les maris doivent participer.
Il y aurait bien une solution, non, c’est impossible, il faut toucher le ventre de sa femme.
- Dite tous de même votre solution.
- Je veux éviter les quiproquos et les situations bancales, ça entraine toujours des emmerdes.
Enfin si vous insistez, Pierre ou Paul vous pourriez en désigner un de vous qui prendrait la place du mari de Gaëlle.
Bien sur Babette, avec votre accord.
- Ben aucun problème, Paul ou Pierre, elle choisit, je suis là pour leur faire plaisir, j’ai déjà accouché cinq fois.


Alors les cours d’accouchement sans douleur, je m’en tape le coquillard.

À bien y regarder, ces trois-là forment un drôle de couple.
Plutôt un drôle de trio.
Eux bien mis, sport mais bien mis.
Chemise Lacoste pour l’un, marinière à la Française pour l’autre.
Certainement une bonne marque, voire grande marque et pantalon très bien coupé en Tergal pour les deux, avec pour chacun des mocassins italiens de couleurs différentes.
Elle, Babette en salopette à peine propre, achetée il y a vingt ans dans une brocante.

- Je vais aider mademoiselle, tu es d’accord Pierre ?
- Tu sais que j’adore rendre service aux femmes seules.

Depuis le départ, ces trois-là, put la combine, seul le ventre de leur compagne semble les intéresser.
Bref, Paul me caresse les cervicales d’une main mon ventre de l’autre comme le demande Susy.
J’aime.
Le court se termine, je me retrouve à l’extérieur.
Babette est là sur le trottoir, une clope à la bouche.
Les garçons semblent la réprimander, à la limite de les courroucer.

- Je m’en bas la queue, est-ce moi qui suis venue vous chercher espèce de taré.
- On nous avait garanti que vous étiez une femme sérieuse, nous nous sommes bien fait avoir.
Notre fils va naître pollué.

J’arrive près d’eux au moment où la Babette se barre sans un mot.

- Vous avez des soucis avec votre mère porteuse ?
- Ça se voit tant que ça ?
- Comme votre nez au milieu de vos figures.
- Tu vois Pierre, je t’avais dit que c'était une mauvaise idée de venir à ces cours d’accouchement sans douleur.
Babette a déjà cinq gosses et sait les mettre au monde.
Oui, mais je voulais que nous les pères nous fassions le même parcours que les autres pères.

Nous nous dirigeons vers le métro.

- On te laisse là, nous habitons dans cet immeuble.

Sur la porte, plutôt sur le côté, une plaque en cuivre.


« Paul Durant.
Pierre Dupont.
Avocat en droit juridique. »

- Vous travaillez là.
- Oui et au Palais de Justice de Paris la plupart du temps.
Peut-on t’offrir un café ?
- Pierre, dans le bouquin sur la grossesse que nous lisons tous les soirs, ils disent, aucune boisson euphorisante c’est mauvais pour son bébé.
- Le coca, trop de caféine et trop de sucre.
Le thé, euphorisant.
L’Orangina trop de sucre.
Le whisky il faut oublier.
- Eh oui, il reste un bon verre d’eau.
J’accepte l’invitation, il faudra que j’amène une bouteille la semaine prochaine.

Ils me font entrer, tout est en marbre dans le hall.
De grandes glaces me renvoient mon image de femme enceinte abandonnée.

- Dis-nous Gaëlle, vous avez percé notre secret avec Babette, c’est une mère porteuse qui va nous offrir un .
Pierre va le reconnaître et comme nous aurons des difficultés avec Babette, elle se retirera et c’est nous qui l’élèverons.
Jusque-là, il nous faut être prudent car comme tu le sais ce que nous faisons est entièrement dans l'illégalité.
Ton mec, celui qui t’a fait ton , il t’a quitté ?
- Oui, juste avant de rentrer dans la salle de cour tout à l’heure.
J’ai reçu un SMS.
Regardez.

Je sors mon portable et je leur montre le SMS.

« C’est trop dur, tu savais que j’étais contre me reproduire.
J’ai une opportunité pour partir au Canada.
Je voulais vraiment t’aider quand tu m’as dit que nous allions avoir un .
Je suis devant la porte d’embarquement, je sais je suis un lâche, mais adieu. »

- Même pas un mot pour le bébé, que les hommes sont mesquins quelques fois.
- Vous vous êtes des hommes bien, vous vous aimez, et vous voulez avoir une descendance c’est humain.
Moi aussi.
Tient il vient de bouger, mon garçon vient de bouger.
- On peut sentir, celui de Babette que nous avons fait par insémination en Belgique.

C’est Pierre qui a fourni le sperme.
- Pourquoi Pierre et non toi Paul ?
- Nous en voulons deux, c’est le contrat avec Babette, elle nous offre notre premier, on régularise la situation et la femme qui nous a fait rencontrer Babette nous fournira une autre mère porteuse pour que Paul soit le sien.
- Pourquoi attendre et avoir deux bébés avec ces deux femmes ?
- Car Odette, la deuxième, porte déjà le bébé d’un couple stérile et pourra en avoir un deuxième d’ici huit mois.
- C’est fou ce que le pognon peut faire.

Il s’approche sans répondre, c’est le seul point qui semble leur poser un problème à la tête qu’ils me montrent.

- Je sens, il a bougé, tu as senti Paul.
- Oui, c’est dommage que le nôtre soit si loin, ça on peut difficilement le vivre à part dans notre livre.
- Vous savez qu’à moi aussi il me manque quelque chose au cours de ma grossesse.
- Dis-nous, on peut t’aider.
- Deux homosexuelles, c’est impossible, quand la femme est enceinte son taux d’oestrogène augmentent sa libido et on a toujours envie de faire l’amour.
Paul quand tu m’as caressé le ventre, tu aurais caressé ma chatte, tu aurais vu que ma chatte mouillait.
Ma petite culotte est tout humide.
Hélas, je devrais me contenter de mes doigts dès que je serais de retour à la maison.

Je tombe en larmes.

- Pourquoi pleures-tu ?
- En partant le père de mon bébé me jette à la rue.
Avant de décoller il m’a envoyé un autre message, regardez.

« J’ai libéré l’appartement, tes affaires sont toutes chez la gardienne. »

- Où habitiez-vous ?
- Dans une tour à quelques kilomètres d’ici.
Je vais prendre le métro et je pense passer la nuit dans la gare Saint-Lazarre en attendant d’aller voir les services sociaux.
- Hors de question, Paul, sortons la voiture et allons chercher les affaires de Gaëlle.
Nous t’installerons dans la chambre d’amis.

Merci vous êtes des amours…

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