Les Amis D'Audrey : Rose

Nous sommes en 1975. Je suis née en 1937. Faites le calcul : j’ai 38 ans.

Je m’appelle Marie-Rose Couret. Mais depuis mon enfance tout le monde m’appelle Rose. Je suis la fille unique d’un couple sans histoire. Mon père rêvait d’être chef d’orchestre, mais issu d’une famille modeste il ne put jamais faire de musique. Il se contenta d’une place de d’agent d’entretien au théâtre de notre ville, terminant sa carrière comme régisseur du-dit théâtre. Ma mère aurait voulu devenir chanteuse. Elle avait un beau brin de voix mais qui ne dépassa jamais le bout de notre rue. J’avais cinq ans lorsqu’une de mes tantes, sœur de ma mère, décéda. Par je ne sais quel miracle, son piano, un splendide quart de queue fut récupéré par mes parents juste avant de partir chez un antiquaire.

Je me mis à pianoter. Un voisin, charmé, me fit connaitre à une de ses cousines, professeur de piano qui décela chez moi un don pour la musique. A force de travail et d’abnégation je remportai quelques prix dans des concours régionaux.

Mes parents, persuadés qu’une grande carrière se présentait à leur fille, économisèrent pour que je participe au concours Tchaïkovski à Varsovie. J’y arrivai la veille. J’avais seize ans et des ambitions plein la tête. En fait j’ignorai tout du haut niveau. En entendant mes concurrents répéter, je compris brutalement que je n’atteindrais jamais leur niveau d’excellence. Le jour du concours, je partis me promener dans la vieille ville et ne me présentai pas. De retour à la maison, je prétendis avoir terminé cinquième. Je n’avais pas gagné, mais… Pour mes parents, ce fut le drame. Ils avaient tant misé sur moi.

Je me mis à déserter le lycée de jeunes filles. J’allais me promener dans la forêt, séchant les cours régulièrement. Au cours d’une de mes promenades, je fis la connaissance de Joseph, un solide bûcheron. Il avait quarante ans, célibataire, le verbe haut et le rire communicatif. Il me fit découvrir la forêt, les arbres, les oiseaux…et l’amour physique.

Nous faisions l’amour presque tous les jours. Je faisais attention pendant la période féconde. Il se retirait alors pour déverser son foutre sur mon ventre. Il m’apprit mille positions. J’étais amoureuse et plus la flamme brûlait en moi, plus mes notes s’abaissaient. Six mois après le début de notre relation, alors que ma mère m’avait envoyée aux courses en centre-ville, je le vis se promener, bras dessus bras dessous avec une femme qui tenait deux s par la main. Je restai sans voix. Quand il me croisa, il ne manifesta aucune réaction. Comme si je n’étais pas là. La terre s’effondrait sous moi. Je perdis confiance en moi. Je me réfugiai dans la musique. Je quittai le lycée une année avant le baccalauréat.

Mes parents avaient déménagé dans un bel appartement d’un immeuble cossu. Le piano trouva une place digne de son statut dans le salon. Ayant arrêté mes études, je passai l’une ou l’autre annonce pour donner des leçons de piano dans l’appartement. Et en dehors de ces leçons, je jouais du piano pour me perfectionner et pour mon plaisir. J’avais peu d’amies, que je perdis l’une après l’autre quand elles se marièrent. Je n’avais pas d’ami masculin, la trahison de ce maudit Joseph ayant cassé quelque chose en moi. Je venais d’avoir trente-et-un ans quand mes parents décédèrent dans un accident de voiture. Je conservai l’appartement. Je m’isolai alors encore un peu plus.

J’avais remarqué que lorsque je jouais du piano, des ondes sensuelles parcouraient mon corps. C’est la musique qui réveilla ma libido endormie. Lorsque je jouais, je sentais de plus en plus régulièrement mon sexe de venir humide et des frissons venir faire dresser les pointes de mes seins. Un jour que je jouais un morceau de Chopin, je sentis naitre une onde trouble dans mon ventre. Je serrai et desserrai convulsivement les cuisses. Rien n’y faisait. Je m’arrêtai de jouer. Je posai ma main sur mon sexe par-dessus mon pantalon. Ce contact suffit à me faire jouir me laissant pantelante.
Cela faisait presque quinze ans que je n’avais plus ressenti de plaisir. Seule dans l’appartement, je pouvais m’habiller comme je le voulais. J’avais soif de liberté. La mode commençait à se libérer, le style hippie se répandait. Je troquai mes vêtements tristes par des tuniques larges et légères, de longues jupes en voile, des sandalettes à lacets. Le changement, brutal, surprit mes élèves. Pour autant, je restais inflexible. Pour progresser et rester mon élève il fallait travailler dur. Les touristes comme je les appelais n’avaient pas leur place avec moi. Je pouvais être sélective car ma réputation de prof parlait pour moi. Je refusais des élèves.

Petit à petit, je constatai que le jeu de mes meilleurs élèves réveillait en moi des pulsions libidineuses.

Il y a cinq ans, j’avais une élève qui s’appelait Clarisse. Elle avait dix-huit ans. Elle était petite et bien en chair. De longs cheveux châtain et des yeux marrons. Une petite poitrine moulée dans des pulls trop serrés. Elle était toujours en jupe. Une jupe toujours courte qui remontait encore plus sur ses cuisses lorsqu’elle s’asseyait. Nous étions à la fin du mois d’octobre. Une de ces dernières belles journées d’automne encore tièdes. Ce jour-là, j’avais une longue robe en voile ocre. Un voile léger qui dévoilait ma silhouette plus qu’il ne le cachait. Depuis l’été je ne mettais presque plus de soutien-gorge. J’aimais sentir mes seins libres et le frottement des pointes contre le tissu. En arrivant, Clarisse m’avait souri. Elle s’était assise sur le tabouret de piano. Dans le mouvement, sa jupe était remontée très haut sur les cuisses. Elle entama ses gammes et ses arpèges puis attaqua sa sonate de Beethoven. Elle était douée et jouait brillamment. Je me sentais bien. Une chaleur apaisante commençait à m’envahir. Je me penchai un peu en avant par inadvertance. Je jetai un coup d’œil sur ses mains pour en vérifier la tenue. Ses cuisses étaient disjointes, les cuisses aussi écartées que l’étroitesse de la jupe le permettait.
De ma position penchée, je vis sa culotte blanche. Elle moulait le relief de son sexe. La culotte était blanche mais mouillée. Mon regard remonta vers le visage. Elle avait les yeux dans le vague. Prise d’une pulsion imprévue, je posai m main sur sa cuisse, à la limite du bas de la jupe. Ma main glissa sous la jupe, atteignit la culotte. Elle était trempée. Clarisse gémit doucement. Je ne sais comment, nous nous retrouvâmes debout, l’une contre l’autre, nous serrant follement. Je penchai la tête vers elle. Nos lèvres se trouvèrent, nos langues se rejoignirent. J’avais posé mes mains sur ses hanches. Je goûtai à ce premier baiser lesbien. Clarisse embrassait divinement bien. Elle pressait son corps contre le mien, frottant sa poitrine contre la mienne. C’est elle qui prit la direction des opérations. Elle attrapa les bords de ma robe et la releva, la faisant passer par-dessus ma tête. Je me retrouvai presque nue dans ses bras. Elle s’attaqua à mes seins, les caressant, les malaxant, les léchant, les mordillant. Je sentais les pointes se dresser, devenir de plus en plus sensibles. Je ne pouvais me détacher de sa langue. Mes mains partirent à l’aveugle sur ses fesses. Je retroussais sa jupe sur ses reins, caressant les fesses recouvertes par la culotte sage. Clarisse se détacha. Elle se mit à genoux et se mit à embrasser mon sexe. Ma fine culotte était trempée. Elle tira sur l’élastique et le fit tomber. Une langue agile prit possession de ma vulve, s’enfonçant, léchant, agaçant. Tandis qu’elle suçait mon clitoris, elle me pénétra de deux doigts. Je sentais la jouissance arriver. Prise de tremblements, je jouis intensément, me retenant pour ne pas tomber.

Lorsque je repris conscience, mon regard croisa celui de Clarisse. Un regard lourd, chargé d’érotisme. J’étais nue. Elle était habillée. Elle me souriait. Nos lèvres reprirent leur ballet, nos langues accentuant le désir. Je passai mes mains sous son pull. Sa peau était chaude. Je remontais vers ses seins.
Elle gémissait. Je fis passer son pull par-dessus sa tête. Je dégrafais son soutien-gorge et libérai ses seins, ma bouche s’en emparant avec volupté. Puis ce fut le tour de sa jupe et de sa culotte. Elle était enfin nue. Son corps n’était pas parfait, mais pour moi il était celui de la libération. Nous roulâmes sur le tapis, membres enchevêtrés, nous frottant l’une à l’autre. Nous nous mîmes tête bêche. Je voulus la pénétrer de deux doigts mais elle bloqua ma main « je suis vierge » me dit-elle. Ma langue s’occupa de son clitoris tandis que mes mains pétrissaient ses fesses. Elle se mit rapidement à gémir plus fort et à s’agiter. Son bassin se décolla du sol, sa respiration s’accéléra. Elle jouit ainsi, presque sans bruit. Nous nous séparâmes à regret et nous rhabillâmes. Avec Clarisse, j’avais réveillé ma sexualité. Les cours se poursuivirent. Parfois ses doigts ne faisaient qu’effleurer les touches du clavier, parfois ils s’évadaient sur mon corps.

L’année d’après, je rencontrais Hugues. C’était un de mes élèves, vingt ans. Il me plaisait. Un jour, j’avais mis une jupe courte et une chemise large, dont les deux boutons du haut étaient déboutonnés. Hugues jouait. Il me jetait des regards à la dérobée. D’où il était il avait une vue sur un de mes seins, largement visible sous ma chemise entr’entrouverte. Ma jupe était remontée haut sur mes cuisses. D’où j’étais, je constatai que ce tableau ne le laissait pas indifférent. Une belle bosse déformait son pantalon. N’y tenant plus, je posai la main dessus. M’aventurant, je le déboutonnai. « Continue de jouer » lui soufflai-je. J’entrepris de caresser son sexe tendu. A la fin du morceau. Je le fis se lever et le basculai sur le canapé. Je déboutonnai entièrement ma chemise, retroussai ma jupe sur mes reins et fis glisser ma culotte. Je m’empalai sur lui. J’étais tellement excitée qu’il me prit facilement. Il éjacula en moins d’une minute. Mais à cet âge on a de la réserve. Nous continuâmes notre joute allongés plus confortablement sur l’épais tapis. Nous fîmes l’amour longtemps pour notre grand plaisir.

Après Clarisse et Hugues, au fil du temps, il y eut d’autres élèves. Mais c’était occasionnel, ne croyez pas que toutes et tous y passèrent…. Lorsque l’une ou l’autre associait une sensibilité supérieure à la fois à la musique et à l’érotisme, je les partageai avec mon ami Jean.

Avec Jean, nous rencontrâmes Audrey. Au fil du temps Audrey se confia à moi. Elle aussi était tombée entre les griffes sentimentales d’un homme qui ne pourrait que la faire souffrir et la décevoir. Son histoire me renvoyait à la mienne. Avec Jean, nous conçûmes un plan pour qu’Audrey découvre la véritable facette de son amoureux. Cela la ferait souffrir mais je la savais suffisamment intelligente pour en guérir.

Le plan était simple. Jean avait rencontré cet Alexandre et lui avait raconté que j’étais à la recherche de beaux étalons. Rendez-vous fut pris le samedi, une heure avant le cours d’Audrey. Je m’étais préparée. Après tout, si je faisais une œuvre utile, autant en profiter… Une longue chemise d’homme recouvrant mes cuisses gainées de bas. C’est à peine si nous eûmes le temps de boire un verre. Alexandre déboutonna ma chemise, caressant mes soins dont les pointes dressées traduisaient mon excitation. En homme habitué aux femmes il ne pouvait l’ignorer. Il se débraguetta promptement, présentant son dard à moitié tendu à ma bouche. Je le suçai avec application, le rendant gros et dur. Une belle pièce ma foi qui saurait me combler. Il se détacha de moi, acheva de se dévêtir et, me renversant sur le canapé, il m’écarta largement les cuisses et m’enfourcha d’un trait. Si l’homme était sans intérêt, en revanche sa queue était diablement efficace. Mon sexe trempé accueillit sans difficulté sa verge tendue. Il me besognait sans fioriture, s’empalant au plus profond de moi, m’arrachant des gémissements de plaisir. Il me retourna, me débarrassa de ma chemise. Je me mis à quatre pattes, tendant mon cul. Il me prit en levrette, triturant mes seins, pinçant les mamelons. Son ventre claquait contre mes fesses. Un coup de sonnette retentit, annonçant l’arrivée d’Audrey. Tableau pervers. Je copulais avec celui qu’elle croyait être son amoureux, Jean, nu comme un ver et le sexe bandé la poussait dans la pièce. Elle découvrit la scène. Alexandre se tourna vers elle et sans ralentir sa course l’apostropha en lui conseillant de baiser avec Jean avant qu’il ne vienne la rejoindre. Sa réaction fut celle que Jean et moi attendions : livide, les yeux remplis de larmes, elle prit la fuite. Soulagée, je pus enfin me relâcher et profiter de son amant. Il se déchaina. Il s’allongea sur la moquette. Je m’accroupis et m’empalai sur lui. Il savait durer le bougre. Son sexe semblait infatigable. Il enfonça un doigt dans mon anus, mimant un coït imaginaire. Il me fit jouir bruyamment deux fois avant d’éjaculer longuement sur mes fesses.

A aucun moment il ne parla d’Audrey. Il partit en glissant un « A la prochaine chérie, t’es un super coup ». Il n’y eut jamais de prochaine.

Les cours reprirent avec Audrey. Je lui expliquai pourquoi nous avions ainsi agi. Elle m’en voulut un moment. Je la gardai encore un an comme élève, jusqu’à ce que le baccalauréat en poche elle quitte la ville pour continuer ses études.

Je la revis par hasard des années plus tard. Mariée et mère de deux s, elle menait une vie rangée. Elle continuait le piano pour son plaisir. Nous n’évoquâmes pas le passé.

Après Audrey, il n’y eut plus de dérapage avec des élèves. Je voyais Jean et nous finîmes par nous installer ensemble pour profiter d’une retraite paisible et courir ensemble les salles de spectacles et les expositions….

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