La Nuit Était Beaucoup Plus Fruitée !

Ce récit pourrait s’intituler « fouilles paléontologiques 3 », parce qu’il est le troisième du genre. Il est, plus exactement la suite du premier récit du même titre, publié voilà maintenant plusieurs jours.

Dans ce récit, l’histoire se passe essentiellement de nuit. Elle est la continuité du premier récit intitulé « fouilles paléontologiques », car le second ne fait pas référence au même chantier.
Je dois vous dire par ailleurs que cette histoire, basée sur des faits réels, ne mets aucunement en scène les exploits ou infidélités déjà plusieurs fois illustrés de ma chérie. Non, cette fois-là, elle et moi ne fûmes que spectateurs.

L’héroïne était une jeune femme jeune de notre génération, mais qui en faisait dix fois plus ! Certes, j’exagères, mais elle avait une façon de s’habiller qui ressemblait à celle d’une personne âgée : robe grise et austère jusqu’au mollet ! Ses seins étaient bien cachés et jamais elle ne dénudait ses épaules. Bref, on avait l’impression, ma copine et moi d’être au siècle dernier en la voyant. Les autres fouilleurs du site partageaient notre opinion. Cela ne nous empêcha pas cependant de discuter avec elle, de déjeuner avec elle et de travailler avec elle. Dans la conversation, elle était assez sympathique.

La fille était assez grande (plus grande que moi) et était de mémoire parmi les plus grandes personnes du site. Seuls les deux italiens pouvaient rivaliser avec elle. Elle mesurait bien 1 mètres 85. Les deux italiens étaient peut-être un peu plus grands qu’elle. Ils venaient de la région de Rome. Ils étaient bruns et ténébreux. Eux aussi vinrent passer quinze jours sur le chantier en tant que fouilleurs bénévoles.

Je ne me souviens plus de leurs prénoms ni de celui de la fille. En quinze jours de chantiers, nous n’eûmes aucunement le temps de tisser des liens forts pour nous unir, d’autant que nous fonctionnons par équipe de deux ou de trois fouilleurs sur des secteurs différents du site.

Ma chérie et moi travaillons souvent avec Audrey sur une zone où fut découvert l’année précédente des œufs de sauropodes, un de ces grands dinosaures herbivores disparus depuis plus de 65 millions d’années.

La fille que j’appellerai Olga, par ce qu’elle avait l’air d’une Norvégienne (mais ce n’était certainement pas son prénom) travaillait le plus souvent avec les deux italiens.

Sur le chantier, on pouvait choisir avec qui on voulait travailler pour la fouille. Virginie et moi n’avions pas de préférence et nous nous retrouvions avec Audrey, une jolie fille brune de notre âge, qui était venue seule sur le site, pour les vacances.

Olga avait choisi de travailler avec les deux italiens parce qu’elle en maitrisait la langue elle-même. D’ailleurs, elle parlait quatre ou cinq langues étrangères. Le français était sa langue maternelle C’était à coup sûr une véritable intellectuelle. Elle portait d’ailleurs des lunettes qui lui allait plutôt bien. Elle n’était néanmoins pas dépourvue d’humour.

Un soir, alors que nous arrivions à la fin du chantier (cela faisait 12 jours que nous fouillons !), nous décidâmes tous d’un commun accord de faire un tour de nuit dans la campagne environnante avec seulement quelques lampes de poche. Nous étions une bonne dizaine à participer à la balade. Un membre du groupe nous avait prêter une lampe à Virginie et moi. Nous n’avions que trois lampes pour tout le groupe.

La fille qui eut l’idée de cette sortie, Azalée (quel très beau prénom cela dit en passant) prit la route la première avec deux garçons. Virginie et moi étions dans le milieu du groupe, nous suivîmes l’itinéraire proposée par Azalée. La campagne environnante n’était pas éclairée. Le ciel était beau et étoilé. On pouvait voir la Voie lactée.

Nous marchâmes ainsi une bonne partie de la nuit, en faisant quelques haltes de temps à autre. Nous entrâmes soudain dans le cimetière d’un village. Il ne s’agissait pas de vandaliser quoi que ce soit.
Loin de nous cette idée là, mais nous avions eu envie de nous faire peur les uns les autres. Certains se racontaient des histoires de morts-vivants. Moi je n’avais qu’une envie : faire l’amour avec ma chérie sur une tombe !

Cela effraya ma chérie quand je lui eus mis l’idée dans l’oreille. Olga, la grande blonde restait avec les deux Italiens. Elle était la seule du groupe, à part eux bien sûr, de parler aussi bien la langue. Eux en retour, comprenaient assez bien le français mais ils ne le parlaient que très difficilement, ne connaissant que les phrases les plus courantes.

Après notre halte au cimetière, nous reprîmes la route à travers champs. Lampes éteintes, on ne voyait rien du chemin que nous empruntions. Nous marchons dans des creux et des bosses qu’il fallait deviner à chacun de nos pas. Avec précaution, nous évitions les forêts déjà parce que certains d’entre nous avaient peur mais surtout pour ne pas nous perdre. La campagne était grande et le village tout petit. Nous étions près du site de fouille, mais nous ne reconnaissions pas le chemin.

Soudain, nous nous sentîmes perdus. On se regardait les uns les autres avec nos lampes pour vérifier que tout le monde était bien là. Parfois on se faisait peur en plaçant notre lampe sous notre menton tout en faisant une grimace terrifiante. Tous les moyens étaient bons pour s’amuser. Tout à coup, nous nous aperçûmes qu’il nous manquait Olga et les deux Italiens. On vérifiait par trois fois avec nos deux lampes (l’une s’était éteinte). A présent nous en étions sûrs : nous venions de perdre Olga et les deux Italiens. Elvis (oui, c’est son nom !), l’un des membres du groupe lança soudainement le faisceau lumineux de la lampe de poche au loin vers le chemin d’où nous venions. Nous y vîmes tous Olga dans les bras des deux Italiens. La belle était bras dessus bras dessous avec chacun d’eux et les embrassait ouvertement sur la bouche. La fille se faisait même peloter par les deux hommes !

Nous étions tous scotchés par ce que nous venions de voir.
Pour une fille qui nous paraissait être la plus coincée de toutes ! Nous étions gênés et nous détournions aussitôt le faisceau lumineux qui éclairait la fille et ses deux soupirants. Nous reprîmes alors la route s’étant assuré malgré nous que tout le monde était bien là.

Le lendemain matin, Virginie et moi apprenions que la fille avait couché dans la tente des deux Italiens. Le bruit courut qu’elle s’était faite sauter par les deux étalons, la même nuit.

Vers sept heures et demi, elle arriva pour le petit-déjeuner avec un quart d’heure de retard. Elle arriva radieuse comme nous ne l’avions encore jamais vue et était accompagnée des deux Italiens. Ma chérie et moi n’avions alors plus de doute : Elle s’était surement envoyée en l’air avec les deux beaux bruns ténébreux !

Fin

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