Une Putain De Chance

J'étais assis à la table de la cuisine en train de déjeuner d’un bol de céréales, lorsque j'ai été surpris par une série de coups énergiques sur la porte d’entrée. Perplexe, me demandant qui pouvait me déranger aussi tôt un dimanche matin, j'ai traversé le couloir pour ouvrir ma porte.

Un type entre deux âges, debout sur mon perron, vêtu d’un costume froissé bon marché, on aurait cru voir l’inspecteur Columbo. Derrière lui, trois flics en uniforme. Ce n'était certainement pas la routine normale du dimanche matin !

"M. Lejeune?" demanda le type en costume, en brandissait brièvement sa carte : 
"Pouvons-nous entrer, nous avons quelques questions à vous poser ?"

"J'ai bien peur de ne pouvoir converser qu'avec une seule personne à la fois, monsieur ?… comment avez-vous dit que vous vous appeliez ?"

"Lecoq. Inspecteur Richard Lecoq. Moi, j’aimerais vous poser quelques questions, M. Lejeune. Ces gars aimeraient juste, en quelque sorte, jeter un petit coup d’œil, si cela ne vous dérange pas ?"

"Auriez-vous un mandat? J'ai vu suffisamment de polars pour savoir que vous avez besoin d'un mandat pour forcer ma porte, et entrer chez moi jeter un coup d’œil, comme vous le dites si bien " affirmais-je.

"Non, monsieur. Nous n'avons pas de mandat. Je vous demande la permission de laisser entrer ces policiers, afin qu’ils puissent fouiller votre maison. Vous avez le droit de refuser ma demande. Du coup, je devrais obtenir un mandat " a convenu l’inspecteur.

Je n’arrivais pas à imaginer ce que ces flics pourraient trouver de compromettant chez moi, mais je ne savais pas exactement ce qu'ils cherchaient non plus. Du porno pédophile sur mon ordinateur ? Des bébés congelés dans le frigo ? Des téléchargements illégaux me paraissaient plus probables !

"Vous n'êtes pas de chez Hadopi, n'est-ce pas?" Ai-je rapidement demandé.

"Non, M. Lejeune. Croyez-moi, nous ne sommes pas intéressés par les films copiés illégalement.

Tout le monde s'en inquiète toujours" a reconnu le flic en secouant tristement la tête.

"Pourriez-vous me dire de quoi il s'agit alors ?" Ai-je poliment demandé. "C'est assez inhabituel dans ce quartier. Pourquoi voulez-vous fouiller ma maison ?"

"Monsieur, il y a eu un , et j'enquête. Ces policiers m'aident. Auriez-vous une raison de refuser ma requête ?" me demanda l’inspecteur Lecoq.

"Euh … oui ! Parce que je le peux. Parce que je ne veux pas d'un tas de types errants dans ma maison. Parce que la maison est propre, et que je ne veux pas affronter ma femme, quand elle se lèvera, et qu’elle trouvera tout en bordel !"
J'ai répondu. "Et les vôtres, de raisons ?"

"Que dirais-tu si je ramenais ton cul au quartier général et que je te questionne pendant quarante-huit heures, pendant que mes collègues obtiennent un mandat de perquisition, et reviennent ici avec les godasses pleines de boue, foutre le boxon dans ta maison propre, connard ?" grogna Lecoq sans desserrer les dents.

"Que diriez-vous, messieurs, d'entrer et de jeter un petit coup d’œil, pendant que je divertis l’inspecteur Lecoq ?" ai-je demandé, en posant ma question aux trois flics en uniforme.

Je ne savais pas pourquoi les flics voulaient fouiller ma maison, mais j'étais certain qu'ils ne trouveraient rien de très accablant.

J'ai fait signe à l’inspecteur Lecoq de s’installer sur une chaise de cuisine, tandis que les trois flics en uniforme se précipitaient vers l’îlot central. Ils se tournèrent à l'unisson pour me regarder.

"Un seul chacun !" Grognai-je alors que le trio infernal plongeait leurs mains dans ma boîte de beignets à la confiture. 
À cette heure matinale, les trois flics étaient probablement de service depuis le début de la nuit, et ils crevaient de faim.

L'arôme de mes beignets à la confiture de fraise avait bouleversé leur instinct professionnel. C'est à ce moment que ma femme, Jeanne, entra précautionneusement dans la cuisine, serrant fermement son peignoir sur sa poitrine.


"Serge, que se passe-t-il? Pourquoi des policiers se baladent dans la maison en mangeant des beignets? Quelque chose ne va pas?" demanda-t-elle avec inquiétude.

"Jeanne, voici l’inspecteur Lecoq. Non, ce n’est pas une blague. J'espère qu'il nous éclairera sur la situation en posant ses questions. Je leur ai donné la permission de jeter un coup d’œil, comme me l’a demandé gentiment l’inspecteur Lecoq. Inspecteur, voici mon épouse, Jeanne. Voulez-vous nous parler de votre enquête sur un ?"

"M. Robert Morgan a été tué par balle la nuit dernière, vers minuit. Je crois que vous le connaissiez, tous les deux?"

"Eh bien, oui ! C’était le patron de Jeanne. Vous ne devriez pas manquer de suspects, inspecteur. Le salaud a créé plus de cocus dans cette ville que n’importe qui. Vous pouvez chercher un mari jaloux, peut-être même une armée entière" ai-je gloussé, ne ressentant aucune tristesse au sujet du décès de l’employeur de ma femme.

Personne n'a souri à mon excellent trait d’humour. Le visage de Jeanne était blanc, ses traits défaits, et des larmes se formaient dans ses yeux. Lecoq hocha légèrement la tête en étudiant mon visage. À l'exception des sanglots poignants de Jeanne, la pièce était devenue extrêmement silencieuse.

"Mme Lejeune, depuis combien de temps aviez-vous une relation sentimentale avec votre employeur, Robert Morgan?" interrogea l’inspecteur.

"Ce n’était pas ce que vous croyez, je veux dire que ce n'était pas vraiment sentimental ..." a sangloté Jeanne. 
"C'était plus un truc ... occasionnel. Pas de sentiment entre nous, juste ... Depuis probablement environ six mois, la première fois que ... Mais je ne tirerais sur personne, et certainement pas sur Robert !"

"Je n'ai jamais suggéré que vous l’aviez fait, Mme Lejeune. J'essaie simplement de comprendre la situation" déclara Lecoq d'un ton neutre. "D’ailleurs le par arme à feu est souvent l’acte d’un homme, un mari jaloux … À ce propos, comment votre mari a-t-il réagi en apprenant votre liaison avec M.
Morgan. Était-il jaloux? En colère? Enragé, quand il l'a découvert ?"

"Serge ne savait pas que je lui avais été infidèle, jusqu'à cet instant, M. Lecoq. Le sujet n'a certainement jamais été abordé entre nous. Je suis certaine que Serge aurait été bouleversé, mais pas assez pour Robert" a répondu Jeanne, mais avec moins de conviction que je ne l'aurais espéré de ma femme.

"Vraiment?" grogna le détective. "M. Lejeune, que répondriez-vous aux mêmes questions ?"

"Ils ont baisé pour la première fois le 9 août de cette année" répondis-je calmement. "C'était après un dîner chez Morgan. Je me suis absenté à cause d'un problème au travail. Il a proposé à Jeanne de la raccompagner chez elle, et il l'a cabossée sur le siège arrière de son SUV. Je ne suis pas contrarié parce que Jeanne et moi avons un accord tacite. En termes simples, nous sommes libres de baiser qui bon nous semble, chacun de notre côté, et nous en profitons. Jeanne a décidé de baiser avec Morgan. C'était son droit !"

La bouche de Jeanne était grande ouverte et ses yeux écarquillés, en entendant ma révélation. Cela lui prit quelques secondes pour traiter toutes les informations que je venais de révéler à l’inspecteur. Je pouvais voir les rouages de son cerveau tourner au ralenti.

"Comment se fait-il que je n'ai jamais entendu parler de ce soi-disant accord ?" demanda Jeanne avec indignation.

"Parce que c'est à cause du mot "tacite" chérie !" répondis-je rapidement. "Si nous en avions discuté, j'aurais dit que vous et moi avions un accord verbal, et si nous l'avions notarié et signé, cela aurait été un accord écrit. Le nôtre était tacite, donc muet !"

"Eh bien, ça aurait été mieux si je l'avais su" a râlé Jeanne. 
"J'ai enduré beaucoup d’épreuves pour t’empêcher de découvrir ma relation avec Robert. Je pense que tous nos accords devront être discutés, et même documentés à partir de maintenant. Cette furtivité me fait mal au cul !"

"Cet interrogatoire ne produit pas ce que je considérerais comme des réponses normales" a admis Lecoq en fouillant dans la poche de sa veste et en sortant un petit enregistreur : 
"Vous devez tous les deux être conscients que j'enregistre tout ce que vous dites.
Mme Lejeune, aviez-vous des aventures avec d'autres messieurs, ou M. Morgan était-il le seul à profiter de votre générosité ?"

"Bien sûr que non !" protesta Jeanne, peut-être avec un peu trop de véhémence. "Je suis une honnête femme ! Comment pouvez-vous avoir l’outrecuidance de poser une telle question ?"

"Votre mari aurait-il profité de cet accord "tacite", à votre connaissance, ou vous a-t-il été totalement fidèle ?"

"Serge n’aurait jamais rompu ses vœux de mariage, inspecteur !" répondit Jeanne avec indignation. "Il est aussi fidèle qu'un vieux chien !"

"Et vous, M. Lejeune, si je vous pose les mêmes questions. Aurez-vous les mêmes réponses que votre femme ?"

"Jeanne baise aussi régulièrement avec son directeur commercial, Bernard Anvers, depuis le 15 septembre. À part les deux dirigeants de son entreprise, elle est fidèle ..." ai-je répondu sans émotion.
Jeanne a eu un drôle de hoquet en entendant : "Elle apprécie la compétence qu’il a pour lui manger la chatte !"

"Vous semblez être un mari remarquablement bien informé, mais le plus étonnant, c’est votre manque d'émotion" a observé le détective. "Beaucoup d'hommes seraient contrariés, au point de commettre un , s'ils apprenaient que leur femme divertissait deux amants. Pourquoi êtes-vous si indifférent à propos de tout cela, M. Lejeune ?"

"Comme je l'ai déjà dit, nous avons un accord tacite. Jeanne prenait du bon temps, mais j'avais ma petite récompense, si vous me comprenez" ai-je souri, impudique.

Jeanne était cramoisie maintenant. Ses yeux brillaient de rage contenue. Sa main devant sa bouche pour s’empêcher de hurler sa colère, elle soufflait fort en essayant de se maîtriser.

"Êtes-vous en train de me dire que vous aviez aussi une relation extra-conjugale ?" demanda le détective, époustouflé.
"Il semblerait que votre femme ne soit pas au courant de cette liaison. Avec qui était votre relation, et quand a-t-elle commencé, M. Lejeune ?"

"Vous êtes très subtil. Il ne serait pas étonnant que vous soyez nommé commissaire rapidement !" ai-je répondu, sarcastique. "J'ai baisé avec Janette Morgan pour la première fois le 11 août, deux jours après que son mari ait baisé Jeanne sur le siège arrière de sa voiture. Croyez-moi, cette femme est une affaire, elle adore baiser !"

Sous le choc de cette révélation, Jeanne a failli s’évanouir. Elle a vacillé sur sa chaise, le regard dans le vague.
Lecoq la surveillait du coin de l’œil, redoutant semble-t-il une action violente de sa part. Lecoq était trop secoué pour former une pensée cohérente.

"Bordel ! Vous baisiez la veuve de la victime du !" il s'est exclamé. "Chaque jour de la semaine, vous culbutiez la veuve ! Je l'ai interviewée brièvement cette nuit, elle n'a jamais mentionné votre nom. Y a-t-il une chance que vous vous trompiez ou que vous essayiez une sorte de blague morbide ?"

"Vous voulez l'entendre crier mon nom, Lecoq ? Cachez-vous dans le placard la prochaine fois que je la bouscule et vous l'entendrez gueuler mon nom. Bien sûr, je ne peux pas me tromper. Je me souviens des pétasses que je fourre !" 

"Vous utilisez le pluriel en parlant des femmes que vous séduisez, M. Lejeune. Auriez-vous d’autres ...?"

"Maintenant que vous me le demandez, je dois admettre que je fais quelques séances de yoga horizontal avec Lise Anvers depuis la mi-septembre. Nous nous voyons le week-end, et parfois en semaine. Cette femme suce comme un vacuum à dépression ! " lui ai-je révélé.

Les larmes coulaient maintenant sans discontinuer sur le visage de Jeanne qui se décomposait à vue d’œil, en proie à un incommensurable chagrin.

La bouche de Lecoq faisait un drôle de bruit, comme un claquement sec appréciateur. Après avoir laissé passer une minute pour se concentrer, Lecoq plongea en avant dans la bagarre.

"M. Lejeune, vous devez réaliser que vous avouez des relations ... hum ... sexuelles, avec les épouses des deux hommes qui baisent votre femme. Comment pourrais-je supposer que c'est une coïncidence ? Puis-je également dire que j'ai auditionné Mme Anvers et qu'elle ... disons ... qu’elle paraît extrêmement appétissante !"

"Je n'essaierais pas de vous dire ce que vous pouvez ou ne pouvez pas supposer, Lecoq, mais j'ai baisé ces deux gonzesses après que leurs maris se soient tapé Jeanne. Ma vengeance c’est de baiser les femmes des types qui baisent ma femme. Leur vengeance, c’est de baiser le mari de celle qui baise leurs mecs. La vengeance est d’autant plus douce, et c’est encore meilleur. J'ai eu la chance de faire cette expérience incroyable avec un plaisir évident !"

"Êtes-vous en train de me dire que vous avez assassiné Robert Morgan pour se venger de sa liaison avec votre femme? Merde, vous utilisiez sa femme charnellement tous les jours de la semaine ! Cela ne vous suffisait-il pas ?" 
demanda l’inspecteur Lecoq.

"La réponse à vos deux questions est un non catégorique. Vous comprendrez ma vengeance en temps voulu" lui ai-je promis.

"Quelles étaient les questions auxquelles vous venez de répondre non ?"

"Il faudrait me poser vos questions l’une après l’autre pour comprendre mes réponses, inspecteur !"

"Alors, vous prétendez être innocent du de Robert Morgan? Ou vous dites que vous ne l'avez pas tué pour vous venger?" demanda Lecoq après avoir ré-écouté ses questions.

"Qu’est-ce que je fais ? Puis-je répondre oui à ces deux questions ?" répondis-je.

"Bordel !" grogna Lecoq. "Je dois me rappeler de poser qu’une question à la fois. Maintenant que j’ai le motif, ce qui me manque, c'est l’opportunité. Je suppose que vous avez passé une soirée tranquille à la maison, en compagnie de votre femme ?"

"En fait, j'étais dans la chatte de Lise Anvers presque toute la soirée, sur son lit conjugal, pour être précis. J’en suis parti à 11H12 exactement, et je suis rentré directement à la maison. Jeanne dormait quand je suis arrivé ici. Je ne suis pas sûr que Lise puisse être en mesure de confirmer l'heure, car elle était ivre morte quand je suis parti... " ai-je ajouté.

"C'est tellement pratique. Vous vous souvenez de l'heure exacte à laquelle vous êtes parti de chez elle, mais Mme Anvers était trop ivre pour se souvenir de quoi que ce soit, et votre femme dormait à votre retour à la maison. J'ai presque peur de vous le demander, mais comment se fait-il que vous vous souveniez de l’heure exacte à laquelle vous avez quitté Lise Anvers ? " questionna Lecoq.

"Facile ! Son mari a laissé un message sur le répondeur pendant que je sodomisais sa femme. Il a dit qu'il venait juste d’atterrir à l'aéroport et qu’il rentrait direct. Il était 10H12. Je savais qu'il lui fallait une heure pour rentrer à la maison. alors j’ai surveillé ma montre pour partir avant 11H12. J'ai croisé sa voiture en remontant la rue devant leur immeuble, en rentrant chez moi " lui ai-je révélé.

"Même si vous êtes parti à 11H12, comme vous le prétendez, cela vous donne encore beaucoup de temps pour vous rendre chez Morgan et abattre Robert Morgan quand il a répondu à la porte. Je pense que nous avons assez pour vous arrêter et vous inculper de , M. Lejeune " a déclaré le détective très satisfait de son enquête.

Il cherchait ses menottes lorsque son portable sonna. Lecoq a fait signe à l'un des flics de garder un œil sur moi pendant qu'il sortait pour préserver la confidentialité de l’appel. Il est parti presque une dizaine de minutes.
Son regard et son visage, à son retour, parlaient pour lui.

"Espèce de salaud ! Le détective Brun vient tout juste de confesser Bernard Anvers. Il lui a raconté qu'il est rentré de l'aéroport pour trouver sa femme ivre morte et couverte de sperme. Cela s'échappait de ses orifices et maculait son visage. Il est venu pour la secouer, quand il a remarqué un portefeuille sur le lit, à côté de sa femme qui ne répondait pas. C'était le portefeuille de Robert Morgan, alors il a pris son flingue, est allé chez Morgan et lui a fait un trou bien rond en plein cœur. Il a essayé de nier au début, mais s'est effondré sous l'interrogatoire de Brun."

"Auriez-vous une idée de la façon dont le portefeuille de Robert Morgan s'est retrouvé sur le lit, à côté de Lise Anvers ?" demanda Lecoq.

"Juste une supposition, Lecoq," répondis-je doucement. "Il le laissait souvent sur la table de chevet près de son lit. Je l'ai remarqué plusieurs fois pendant que je baisais sa femme. Pourquoi lui, ou quelqu'un d'autre, le laisserait traîner, par erreur ou par duplicité, chez Anvers, c’est un mystère pour moi !"

"Il semble que l'un des amants de votre femme va croupir très longtemps en prison pour avoir tué l’autre amant. Pendant tout ce temps, vous pourrez visiter les femmes de ces deux hommes plus souvent que les deux le faisaient avec la vôtre. Comment appelez-vous un bordel comme ça ? "

"Une putain de chance !" fut ma réponse.

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