Mon Retour En Algérie (3)

Rencontre Parentale

Trois jours après, Lucie est venue nous récupérer à Breil, constatant de visu, notre parfaite symbiose et le bonheur que nous avions partagé Lui et moi, l’un comme l’autre affichant un air, totalement épanoui. Dès qu’il l’a vue arriver, Rachid a filé à la cuisine pour préparer le thé traditionnel, le jardin débordait de menthe fraiche sauvage. Et oui, au Maghreb on ne met pas quelques feuilles, mais de grosses poignées, que l’on fait chauffer avec le thé vert et le sucre, directement sur le feu, dans la théière métallique que possédait Lucie, bien évidemment. Il est arrivé au salon, avec son plateau, et une assiette de gâteaux de sa mère. Elle connaissait ma gourmandise et Samira avait prévu large, très large, la preuve, je n’avais pas tout fini.

« Les garçons, vous avez pu profiter de 3 jours de vacances tranquille, mais c’est la partie le plus difficile qui va commencer maintenant, alors, soyez très prudents. »
« C’est-à-dire Lucie ? »
« Tu connais ta mère, Marc. Donc, elle voulait connaitre ta famille d’accueil avant de donner son accord définitif, notamment Karim, bien évidemment. »
« Ma foi, je peux comprendre ça… »
« Alors, même si elle est vraiment très conne, elle est arrivée à saisir qu’un membre du Gouvernement n’allait pas se déplacer pour ça. «
« Ben oui…. Normal… !!! »
« Et c’est quand le Ministre lui-même lui a parlé directement en lui disant que si Karim ne pouvait venir, son fils, Rachid… Que tu connais peut-être non ?... pouvait représenter sa famille en réglant tous les derniers détails. »
« Lucie…. Tu es… Machiavélique… !!! Sublime… !!! »
« Bien évidemment, j’ai offert mon hospitalité à Rachid pendant son séjour parmi nous. »
« Mais…. Tu es encore pire que ce que je croyais… !!! » Avec des yeux et un sourire qui montraient le contraire de mes mots.
« Sauf que Prudence… !!! OK ? Rachid est ici en tant que représentant de son père et du Ministère, et toi, le futur enseignant à Oran….

C’est clair ? »
« Ça va pas être très facile Lucie… !!! »
« C’est sûr, mais pense que vous aurez tout le temps de vous rattr lorsque vous serez à Oran, et mieux ça se passera, plus vite ça ira. »

Le lendemain, un dimanche, Lucie a présenté Rachid à mes parents. Je lui avais tellement décrit toutes les spécialités oranaises que j’avais goûtées pendant mon séjour, quelle s’était surpassée, elle était une excellente cuisinière. J’avais juste imposé mes conditions, que de la cuisine niçoise et pas de porc. Cette viande si savoureuse que les Touaregs consommaient, le Porc Noir, était encore inconnue en France, du moins dans notre Comté.

J’avais quand même prévenu Lucie et Rachid de ne prendre qu’un petit déjeuner hyper léger, quelle bonne idée…

Tout y était. Pissaladière, Socca, Panisses, Petits farcis à la niçoise, Morue farcie à la blette, spécialité de ma mère, accompagnée de la vraie ratatouille avec les légumes cuits un par un, et en dessert, la vraie tourta de bléa (Tarte de blette) accompagnée d’une île flottante qu’elle réussissait toujours parfaitement. Elle aurait voulu rajouter ses gnocchis et ses raviolis maisons, mais je suis arrivé à l’en dissuader, en lui disant que ce serait pour la prochaine fois.

Même si les rapports entre elle et moi étaient souvent très distants, j’avoue que j’étais super fier d’elle, sachant d’autant plus qu’elle avait commencé à cuisiner très tard la veille au soir et qu’elle s’était levée à 5 heures du matin pour que tout soit parfait à l’heure convenue.

Au-delà de la moindre de mes espérances, l’entente entre Rachid et elle s’est instauré qu’une manière quasi immédiate. Il faut dire aussi, qu’il était d’une politesse, et d’un respect extrêmes, son français parfait facilitant nos échanges aussi.
Il est arrivé avec un magnifique bouquet de fleurs à la main, l’offrant à ma mère en lui expliquant que ce n’était pas l’usage dans son pays, mais quand il a vu le plaisir dans les yeux de Samira lorsque je suis rentré du marché aux fleurs d’Oran pour le lui tendre, il devait faire de même.

Nous nous sommes installés au salon, devant une table déjà bien dressée, mais sans aucune boisson, à part de l’eau et du Soda.

« Rachid, tu me permets de te tutoyer, tu as un peu plus que l’âge de mon fils ? »
« Mais bien sûr Madame. »
« Marc appelle tes parents Monsieur et Madame ? »
« Non…. Samira et Karim, pourquoi ? »
« Il les tutoie ou il les vouvoie ? »
« On se tutoie, mais vous savez Madame, c’est l’usage dans notre pays »
« Alors, je m’appelle Julie, le père de Marc, c’est Pierre, et on va abandonner le Vous pour le Tu, non ? »
« Si vous voulez madame… Avec plaisir et honneur Julie » une fois qu’elle l’ait serré dans ses bras. Lucie était tétanisée, estomaquée d’assister à cette situation qu’elle était loin d’avoir envisagée.
« Tu bois de l’alcool, Rachid ? »
« Assez peu, sauf le vin qui vient de nos propriétés au Sud de l’Algérie »
« Tu veux goûter un peu de celui niçois ? » Lorsque mon père lui a approché un verre à moitié rempli de ce Bellet. Ils avaient pensé à tout, même au Bellet, un des rares vins du comté, ancestral, avec celui de Villars peut-être.

Le repas s’est déroulé d’une manière majestueuse, plus que conviviale, et Rachid, pourtant dont l’appétit était féroce, n’a pas pu tout terminer, lorsqu’il s’est approché de ma mère.

« Julie, je peux te demander une faveur ? »
« Bien sûr Rachid, laquelle ? »
« Tu me laisses ta cuisine un instant ? »

Ma mère, en femme organisée qu’elle était, avait quand même mis pas mal d’ordre, lavant et rangeant au fur et à mesure qu’elle apportait les nouveaux plats, faisant en sorte que la pièce ne soit pas trop un chantier de bataille.
« Vas-y, elle est à toi. »

J’ai alors compris pourquoi Rachid avait un sac avec lui. Il avait ramené la théière, les verres algériens de Lucie, les grains de thé vert, une énorme brassée de menthe fraîche du jardin de Breil, ainsi que les quelques gâteaux de Samira qui restaient, pour remplacer le café que mon père allait préparer.
Il avait trouvé un grand plateau, celui qui nous avait servi pour l’apéritif, et avait tout disposé dessus, dès que tout ait été prêt, le posant sur la table basse.

Pour la première fois, mes parents allaient connaitre ça, et mon père, une fois la théière vide, a renoncé à son café et demandé à Rachid si il pouvait en refaire.

Il était assez tard dans l’après-midi quand le temps était venu de nous séparer.

« Julie, on va rentrer maintenant, ton repas était vraiment…. Merveilleux… !!! »
« Merci Lucie, j’espère qu’il a plu à Rachid aussi… !!! »
« Ma foi, il n’a pas vraiment l’air déçu… C’est un garçon… bien… et sa famille aussi. »
« J’ai vu ça Lucie, et ça me rassure totalement. »
« Tu me permets d’emmener Marc avec moi ? Comme ça, les garçons ne se sentiront pas seuls, ils ont l’air de bien s’entendre tous les deux, et il dormira dans le canapé. »
« Tu es d’accord Marc ? »
« Si tu me le permets Maman, avec plaisir »

Une fois arrivés chez Lucie, elle a pris un air faussement contrit, comme hyper gênée.

« Je suis désolée les garçons, j’ai oublié que je devais passer la soirée chez ma nièce. Je vais certainement y dormir… Vous m’en voulez pas ? Je vous ai quand même préparé une salade, du jambon, de porc et de bœuf, avec du fromage et une salade de fruits. »
« Un peu quand même, mais t’inquiète, on se débrouillera sans toi… !!! » Avec un clin d’œil qui démentait nos paroles.

Elle a pris un petit sac avec elle et a très vite quitté l’appartement, nous laissant seuls tous les deux. A peine la porte fermée, je me suis jeté dans ses bras, attendant ce moment depuis l’instant où il avait franchi la porte de chez moi, comme lui aussi, il s’isolait parfois sur ma terrasse pour tenter de calmer le brasier entre ses jambes.

Il nous a fallu nous unir à trois reprises pour parvenir à atténuer notre désir au summum l’un de l’autre. Si sa possession était aussi forte et puissante, je la sentais différente, je ne saurais trop vous l’expliquer, mais plus comme un homme qui baise, mais plutôt de celui qui fait l’amour à la femme qu’il aime, à la recherche du plaisir partagé.

Chatte complètement dévastée, remplie de sa semence qui me dégoulinait entre mes cuisses, je ne me lassais pas de parcourir de mes mains, tout son corps, mes doigts s’incrustant sur l’extrême densité de sa toison, mes ongles griffant légèrement son membre, pour une fois au repos, ou plutôt mi-molle. Je le vénérais tellement… !!!
Sachant qu’il ne lui en fallait pas beaucoup pour qu’il reprenne toute sa vigueur, je l’ai laissé se reposer, filant sous la douche, puis ensuite à la cuisine pour dresser la table avec la collation que Lucie nous avait préparée. Je l’ai rejoint dans la chambre pour le réveiller d’un doux baiser, mais avant ça, je l’ai contemplé pendant quelques minutes, nu, dans l’attitude du mâle repu que j’aimais, endormi après l’amour emplissant mes narines de ses effluves si prégnantes, lorsqu’il a ouvert les yeux.
« J’ai faim… !!! »

Il était vraiment un homme, il fallait lui satisfaire le bas ventre, et le ventre après. Il faut dire aussi…. Qu’il dépensait pas mal de calories… !!!

Nous avons reparlé de cette journée chez mes parents, qui lui avait parue aussi magique que moi chez les siens, à notre première rencontre. De très gêné au début, il s’est senti totalement à l’aise après, même si une certaine culpabilité persistait, enfouie en lui, d’être mon mec et de me défoncer à qui mieux mieux… !!!!

Quant à moi, j’avais quand même été surpris de l’attitude de ma mère, qui, sans être raciste, restait quand même un peu sur sa réserve face aux arabes qui vivaient à Nice, ne montrant pas tous une attitude aussi respectueuse, elle s’était fait copieusement insulter plusieurs fois par certains d’entre eux, au guichet de la Sécurité Sociale.
Mais Rachid, avec sa politesse extrême, son français parfait, son respect total et son charme indéniable, avait fait sa conquête. Sans aborder directement le sujet, elle avait compris mon désir de vivre cette expérience dans ce pays, encore « tabou » en France, rassurée du fait que j’allais être pris entre de bonnes mains, mais pas que…Elle ne savait pas si bien dire… !!!

Le lendemain, Lucie est arrivée avec des croissants et des brioches tout chauds, entrouvrant la porte de la chambre pour nous trouver imbriqués l’un et l’autre. Discrètement, elle a rejoint la cuisine pour préparer le p’tit déj, en criant :
« Debout les garçons, c’est prêt. »
Il nous a fallu quelques minutes pour arriver, puant le sexe et le foutre, ce qu’elle a fait semblant d’ignorer. Une fois rassasié, du moins pour moi, l’appétit de Rachid n’était satisfait qu’à moitié, elle a déposé une enveloppe Kraft à côté de ma tasse.
« Ouvre… !!!! »

Tous les documents étaient là, ma certification française, mon accréditation algérienne, mon contrat en tant qu’équivalent de PEGC au Lycée Français d’Oran et deux billets d’avion Nice Oran, pour Rachid et moi, sur un vol gouvernemental, cette liaison commerciale n’existait pas à l’époque, mais, militairement.

« Il ne reste qu’à en rajouter les dates et je vais voir avec Julie pour ça »
J’ai demandé à Lucie si cela pouvait attendre quelques jours, je voulais faire connaitre à Rachid ma région natale, comme il l’avait fait pour moi.

Dix jours après, sur la partie réservée du tarmac de l’aéroport de Nice, je prenais congé de Lucie et de mes parents, Rachid m’attendait pudiquement en haut de la passerelle, après les avoir salués. Mon père m’a alors serré très fort dans ses bras.

« Je suis fier de Toi, Marc… Soit heureux, le plus possible, quel que soit ton bonheur. »

La boule au cœur quand même, j’ai rejoint mon homme, et assis à ses côtés, entendant les portes de l’appareil se refermer, je sentais au plus profond de mes tripes qu’une vie nouvelle allait commencer.










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