Xander Épisodes 1 À 3

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- Evidemment elle sera là l´autre pétasse!


Ma mère venait de pester comme ça lui arrivait rarement. Cet éclat teinté de vulgarité n´en était que plus impressionnant. L´objet de la discussion houleuse qui avait lieu ce jour là à la maison, était la réunion de famille que mes grands-parents organisaient à l´occasion de leur anniversaire de mariage. Cet évènement était devenu une sorte de rituel et l´attaque cardiaque de mon grand-père l´hiver dernier rendait celle-ci encore plus sacrée. Toute la famille, assez nombreuse, faisait des efforts pour y assister. Toute la famille y compris Henri, un cousin éloigné de ma mère que nous ne fréquentions qu´en ces occasions. Agé de 60 ans ce cousin veuf s´était remarié il y a trois ans avec son infirmière alors âgée de 25 ans. Cette union scandaleuse fit jaser dans la famille! Mais l´ire de ma mère ce jour là prenait pour prétexte non ce remariage finalement accepté, mais la personnalité de la jeune femme elle-même.

Absent lors des dernières retrouvailles, je n´avais jamais eu l´occasion de voir ce phénomène qui apparaissait comme l´ennemi public numéro 1 de toute femme mariée qui se respecte, aux dires de ma mère.


- Allons Carole, tu exagères - Répliqua mon père

- Oooh bien sur, toi, hein! Comme les autres,.... Comme les autres!


D´après ce que j´en avais compris elle s´appelait Rachel. Elle était blonde et affectionnait les tenues vulgaires et provocantes.


- Ce n´est pas la peine d´en faire une histoire. Ecoute on se mettra loin d´eux, tu es contente?

- Je ne supporte pas les airs de cette petite grue! Sa façon qu´elle a de montrer sa culotte à tous les hommes....

- Bon calme-toi, ça ne sert à rien de te mettre dans des états pareils.

- C´est une vraie "marie-couche-toi-là", et j´espère qu´elle aura la décence de ne pas rire à tue-tête comme les autres fois.




Décidément ce que j´apprenais sur cette bombe commençait à m´intéresser moi aussi et j´attendis avec impatience le week-end prochain.


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Celui-ci arriva finalement. La route prit trois heures à travers la campagne pour atteindre la ferme de mes grands-parents. Ma mère était nerveuse et mon père ne faisait rien qui puisse déclencher une éventuelle explosion d´humeurs.


Enfin à destination nous nous aperçûmes que la moitié de la famille était déjà là. Retrouvailles, embrassades, nouvelles. J´allai embrasser tendrement mes grands-parents et fis le tour des autres convives. Je vis de loin mon cousin Thomas.


- Tom!


Il se retourna et une chaleureuse accolade nous réunit. Thomas était le cousin que je connaissais le mieux et avec qui nous avions partagé le plus d´expériences réjouissantes. Après quelques bavardages il me confia:


- Oh dis donc. Tu n´étais pas là l´an dernier! T´as raté le canon du siècle!

- Ah quoi donc?

- Rachel! J´arrive pas à me faire de l´appeler "Tante Rachel". Tu vas la voir, c´est LE canon une vraie Top Model!

- J´ai entendu des "rumeurs" sur elle de la part de ma mère.


Thomas rit sous cape


- Si ce sont les même que celles de la mienne... Elles ne peuvent pas la voir. Elles crèvent toutes de jalousie! Cette nana elle tombe qui elle veut quand elle veut!

- Et elle ne s´en prive pas à ce que je crois


Il pris un air dubitatif


- Ca... On le dit c´est vrai, maintenant...

- Dis-moi, on pourrait vérifier aujourd´hui

- Comment ça?

- Eh bien on ne la lâche pas d´une semelle et on verra bien si elle s´envoie en l´air ou pas!

- Oh! oh! oh! ben toi alors, j´te reconnais bien là sacrée vipère lubrique!


Tout en circulant dans la cour, qui se remplissait toujours de nouveaux arrivants, nous nous amusâmes à échafauder mille plans pour surveiller ce phénomène, à son insu bien sur.
Soudain une rumeur s´éleva, suivie de salutations plus bruyantes. L´oncle Henri venait de faire son apparition avec sa jeune épouse à son bras. On aurait pu tout aussi bien dire qu´une star avait fait son apparition soutenant charitablement un vieil homme. De loin je n´apercevais que sa chevelure blonde mais bientôt le cercle s´agrandit et je pus constater que l´opinion de ma mère était... totalement fausse, mais.. peut être aussi très juste!


- Alors - Me dit Thomas avec un coup de coude - J´te l´avais pas dit?


Rachel n´était pas du tout vulgaire. Comme Tom me l´avait dit c´était... voyons... c´était un vrai fantasme masculin ambulant! Blonde, cheveux courts elle devait mesurer 1m70, silhouette gracieuse, seins ronds sans exagération et surtout... un vrai visage d´ange, un visage de star de cinéma: fin avec une bouche délicate et souriante, de grands yeux bleus. Vraiment rien de vulgaire, mais coté "ennemie publique numéro 1", là je dois avouer que ma mère risquait d´être dans le vrai.


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Pendant l´apéritif nous avons mis notre plan à exécution. Effectivement cette beauté avait le rire facile, pour le plus grand plaisir de ses interlocuteurs et l´agacement des femmes alentours. Elle était vêtue d´une robe claire, près du corps qui s´évasait au niveau des cuisses pour former une corolle laissant apparaître ses genoux. Le décolleté était parfaitement correct, encadré par les bretelles de sa robe et un petit foulard autour du cou. Elle avait une voilette dans les cheveux attachée par une épingle fleurie et portait des sandales à talons très fins. Ses jambes, parfaitement galbées, étaient voilées de bas couleur chair qui leur donnaient un aspect vaporeux. Vraiment rien de vulgaire.. mais alors... j´en avais un début de frisson.


Plusieurs hommes de tous âges se relayaient pour entretenir la conversation avec elle. Sa façon de se tenir, de se déhancher, de mordre sa lèvre inférieure, de baisser lentement ses paupières, et surtout son air de boire vos paroles en faisait visiblement la plus dangereuse des prédatrices, sous ses airs angéliques.



Le repas en plein air suivit. Thomas et moi nous étions placés de manière à bien contrôler la place qu´elle occupait. Mon père, tenant parole, avait installé ma mère le plus loin possible de cette dangereuse créature. De proches parents s´y étaient également réfugiés.

Rien de notable ne se passa dans un premier temps. Un incident retint toutefois notre attention: Un lointain cousin, nommé Jean-Charles je crois, se leva, une cruche vide à la main pour se donner un prétexte. Il passa derrière Rachel et se pencha à son oreille. Elle sourit et sans le regarder, hocha la tête. Tout cela n´avait duré qu´une seconde mais nous l´avions vue!


- Ohh laaa, ooh laaa... c´est louche ça! - Me chuchota Tom

- Surveillance rapprochée mon vieux!


Il ne me plaisait pas trop ce cousin là. Assez corpulent, la quarantaine, une barbe en collier, des lunettes. Un vague air de professeur qui en impose. Une première pause dans le repas permit aux convives de se dégourdir les jambes, de danser, de changer de places. Rachel parlait avec des amies. Elle se faisait de plus en plus discrète mais elle ne pouvait échapper à notre vigilance!

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