Calvi C'Est Fini

Ce texte a été écrit par ElodieParis et par Laetitia. L’idée est que chacune donne leur version de la même histoire afin de découvrir comment les personnes peuvent vivre la même chose de façon totalement différente. C’est un peu comme deux lignes qui se croisent. L’intersection est la seule chose qu’elles ont en commun. Les lignes ne se croiseront-elles une autre fois?
Nous laissons aux lecteurs la possibilité de savoir qui est qui entre Anaïs, Elodie, Emilie et Laetitia. A vous de faire le tri.
Bonne lecture.

Emilie & Laetitia

CALVI, JUILLET 2020

1-CAFE AUX AURORES, J’ADORE

1.1 ANAÏS

- Un café s’il vous plaît !
7 heures du matin et il fait déjà chaud. Aujourd’hui, c’est ma journée. J’ai prévenu les autres, je vis ma vie de mon côté. J’ai besoin de sortir un peu de l’ambiance de la villa.

Je ne sais pas trop ce que je vais faire de ma journée. On verra bien.

Elles sont inespérées ces vacances en Corse. Une année 2020 complètement pourrie. Avec ce virus, je n’avais rien de prévu. Mon cousin avec qui j’ai renoué pendant le confinement, m’a proposé de partir avec eux. Il louait une villa à Calvi avec deux couples d’amis et son meilleur pote. Il y avait de la place pour moi.

Pourquoi pas ? Après ces mois compliqués, deux semaines de détente, deux semaines à se changer les idées. En plus j’aime la Corse et Calvi.

Au final, ça se passe plutôt bien, j’appréhendais pourtant. Fabien, mon cousin, on venait de renouer, on ne s’était pas vu depuis 5 ans, ses amis que je ne connaissais pas, il y avait un risque ça ne colle pas, j’ai quand même aussi un caractère un peu particulier parfois. Eh bien non, tout allait pour le mieux.

Bon, aujourd’hui, par contre, j’ai besoin de sortir des interactions sociales qui se sont mises en place à la villa.

Mon cousin Fabien, son pote Julien amoureux de moi, ment, c’était couru d’avance.

Le pauvre, je l’aime bien, il est plutôt mignon. Mais, non, ce n’est pas possible.il a fallu que je le repousse gentiment l’autre soir. Sa tête quand je lui ai expliqué pourquoi :

- Non, Julien, ce n’est pas toi, c’est moi …
- Comment ça ?
- Disons que je ne suis pas disponible pour une histoire avec toi.
- Tu as déjà quelqu'un ?
- Non.
- Pas de soucis alors. Je ne t‘impose rien. On verra ce que ça donne.
- Non, ce n’est pas ça Julien, c’est plutôt que je … préfère les filles. Non, ce n’est pas que je préfère d’ailleurs, c’est que je suis lesbienne.
- …

Ça l’a coulé sur place. Le pauvre. Il est toujours aussi gentil avec moi malgré tout. Un chic garçon. Je ne voulais pas être dure avec lui.

Les filles, Ludivine et Chloé. J’aime bien Ludivine, une gentille fille, plutôt mignonne, mais mariée avec Jérémy. Je ne suis pas une briseuse de couple, donc … Et à priori aucune ouverture ni espoir à avoir, Ludivine, ça a l’air d’être la bonne hétéro de base. Jeremy justement, lui, il n’a besoin de personne pour briser son couple. Ses allusions à mon égard ne laissent aucun doute, si je lui dis oui, il trompera Ludivine sans remords. Il reste discret pour le moment. S’il devient trop entreprenant, je prendrai moins de gants avec lui qu’avec Juju. Bon, pour le moment, je gère.

Chloé et Charles ? Avec Chloé, ça va, même si j’ai moins d’atomes crochus qu’avec Ludivine. Pour deux semaines de vacances, ça reste une copine tout à fait acceptable. Charles, lui, aucun souci, il est amoureux de sa Chloé. Il la couve de son regard alangui jour et nuit.

Ah que c’est agréable, de traîner sur cette terrasse de bar ensoleillé, tôt le matin. Le soleil encore supportable … Où, j’ai foutu mes lunettes de soleil d’ailleurs ? Ah les voilà !

Quasiment seule à cette terrasse. Même sur le port et en plein mois de juillet, Calvi est calme à 7 heures.
On est que trois, c’est cool. Dans quelques heures, ça sera blindé et insupportable.

Trois clients, dont moi. Ce type là et cette fille que j’ai vu passer qui s’est installée à l’intérieur. Une grande brune de mon âge apprêtée, maquillée, seins refaits et habillée classe mais dans le style too much, limite vulgaire. Bizarre accoutrement de Princesse pour sept heure du mat. On dirait qu’elle sort de boite !

Et voilà, l’autre qui me mate. Manquait plus que ça. Une fille devant lui et il craque ! Je ne suis pas Miss Univers pourtant. Bon, je suis mignonne, enfin je me trouve à mon goût, c’est déjà pas mal. Il y en a qui ne s’aiment pas elles-mêmes.

Je chausse mes lunettes, comme ça tu ne verras plus mes yeux mon garçon. T’as tout gagné. A mon avis, mes yeux, il s’en fout ! C’est mes seins qu’il a l’air de reluquer là.

Passe à autre chose machin ! Je suis lesbienne… Je devrais l’écrire sur mon front, ça m’éviterait de mettre des râteaux à tout bout de champ.

Quelle foutue année quand même ! Cette merde de Covid, le confinement, le déconfinement, la vie sociale au ralenti et la vie amoureuse … on n’en parlera pas …

Oh si parlons en justement ! Ma séparation fin 2019 avec Elsa. Après 12 ans de vie commune. Elsa, ensemble depuis la fac. Oh, on avait terminé notre histoire depuis plusieurs mois, avec le recul. On s’aimait encore, sûrement, enfin, c’est ce qu’on se disait surtout. Quand elle m’a annoncé qu’elle partait au Canada, après trois ans d’allers-retours entre ici et là-bas, ça a été compliqué à encaisser, mais finalement pas si dur que ça. Elle y partait pour au moins un an. ment, c’était la fin de notre couple. Même si on s’était dit qu’on essayerait de se voir, en ne fermant rien au moment de son retour. Aujourd’hui, je suis encore en contact avec elle. Je lui ai envoyé une photo encore hier. On ne parle plus d’avenir par contre. Deux copines, c’est tout. Elsa est mon ex, point final. Une séparation, pas une rupture.


Mouais, ça ne m’a pas tant fait de mal que ça. J’ai plutôt bien pris les choses. Oh, ça a été difficile au début, ment, 12 ans ! On ne passe pas à autre chose aussi facilement. Et puis il y a eu le choc de l’annonce de cette séparation à passer. Une fois que ça a été fait, eh bien, je m’y suis faite. C’est pour ça que je me dis que finalement, sans qu’on s’en rende compte Elsa et moi on était déjà sur la pente descendante.

Et l’autre qui ne me lâche plus là … Avec son regard d’épagneul amoureux. Il veut quoi ? Je ne baise pas avec les mecs machin ! Tu veux que je te l’écrive ? Un texto ? Un mail ?

Bon, il est plutôt pas mal. Mais non, sans façon ! Les bruns ténébreux, la barbe de trois jours, j’aime assez. Un peu cliché, je le concède. Un corse ? Un touriste ? Peu importe au final, je m’en fous … Bon, lâche moi, regarde les bateaux de l’autre côté du port, regarde la citadelle, c’est joli …

Après le départ d’Elsa, le calme plat. Début 2020, je me suis inscrite sur ce site de rencontre. Je n’y croyais pas … Et pourtant …

Déjà, je n’avais pas mis ma photo sur l’annonce, Je suis trop parano avec ça. M’afficher sur le net, pas question. Je n’ai ni Facebook, ni Instagram, ni je ne sais quoi. Les réseaux sociaux, ce n’est pas mon truc. Je n’aime pas m’afficher déjà et c’est de l’affichage permanent sur les réseaux sociaux. Et je trouve ça d’une futilité … Aucun intérêt !

Le site de rencontre donc … Un bon plan. Je n’ai pas rencontré l’amour. Mais honnêtement, ça n’a pas été ma première démarche. Je voulais des plans-cul et rien d’autre.

Douze années de fidélité, une séparation, j’avais envie de profiter, de faire dans la diversité.

Attends, il y a eu qui ?

Sophie, l’hôtesse de l’air belge ! Le fantasme de l’hôtesse de l’air ! Je pourrais dire que pour moi ce n’est plus un fantasme. On s’est vues trois fois dans une chambre d’hôtel près de Roissy, quand elle était à Paris.
Plus de nouvelles d’elle depuis le confinement d’ailleurs.

Olivia, la quadra. Cadre sup, la manageuse dans toute sa splendeur. Une femme mariée qui voulait s’encanailler. Sur le fond, c’est son problème. Moi, je suis fidèle en amour, les autres font ce qu’ils veulent. Ils gèrent leur vie. On s’est vues une fois, à l’hôtel aussi.

Après la quadra, l’étudiante. Les deux extrêmes pour moi la trentenaire. Lucie, 22 ans, étudiante en droit, inexpérimentée au possible. Sympa de lui faire son éducation saphique.

Dans la série des jeunettes, Lola, 21 ans. Une fille au look déluré, mèches de couleurs, tatouée, des piercings. Bonne expérience, une seule rencontre, mais chaude.

Et puis le confinement, plus rien. Je ne suis pas restée inactive pour autant. J’ai noué des contacts sur le site. Au déconfinement ça s’est concrétisé. Il y a eu Cécile, la vétérinaire et Eléonore l’instit. Deux plans pour une soirée.

Au moins au cours de cette année, j’aurais satisfait quelque uns de mes fantasmes. Sophie L’hôtesse de l’air, la fille plus âgée que moi, Olivia la quadra. La fille plus jeune, Lucie ou Lola, deux genres différents en plus. L’instit aussi !! Il m’en reste quelques-uns de fantasmes ! Heureusement …

Et l’autre gugusse qui est passé de mes seins à mes cuisses. En vacances, on ne peut rien cacher remarque. Il les a sous les yeux mes cuisses avec ma petite robe de plage. Le spectacle a l’air de lui plaire !

Faut dire, ma peau de blonde commence à se teinter légèrement, pas si mal mes jambes. Il y a encore trois jours, j’avais chopé un coup de soleil sur le mollet, j’étais toute rouge. Là je suis « miel », plutôt mignon …

Les mecs et moi ! Toute une histoire. J’ai eu mon premier rapport avec un garçon à 17 ans. Je me cherchais, compliqué de s’avouer lesbienne à cet âge-là. Pour donner le change aussi, pour faire taire les rumeurs sur mon homosexualité, pour sauvegarder ma réputation au bahut. Je suis sortie avec un mec, avec deux mecs (pas en même temps !), je m’affichais bien avec eux. Et j’ai couché avec le troisième.

Le sexe avec les mecs, ça ne m’a jamais vraiment déplu en fait. Même la première fois, ça c’est bien passé et les fois suivantes aussi. Je suis excitée sur le moment, j’ai envie, mais finalement … c‘est pas complètement mon truc. Surtout, je ne peux pas développer de sentiments amoureux avec les mecs. Les quelques fois où je me suis laissée aller c’était juste physique. Et puis, il y a eu Elsa, l’affaire était entendue. J’étais amoureuse et quand je suis amoureuse, je suis fidèle.

Mon gugusse à la table d’en face qui commande un petit déj complet. Il va s’incruster on dirait. Bon tant qu’il en reste à me regarder, ça ne me dérange pas tant que ça. Soyons honnête, ça me plait même un peu. Ça me flatte. Il ne va rien se passer, mais j’aime bien. Sacré ego. Je vais faire la fille pas concernée, qui passe ses SMS, tiens

- Mademoiselle, je peux vous offrir un autre café ?
- Non merci, si je prends trop de café, ça m’énerve et je deviens exécrable.
- Je prends le risque, je peux m'asseoir avec vous ?
- Ecoutez, je crois que le champ des possibles entre vous et moi est plus que limité.
- Laissez-moi au moins ma chance, je peux m'asseoir ?

Attends que je te regarde mieux toi, je vais me reculer sur ma chaise, baisser mes lunettes de soleil et les yeux dans les yeux je vais te mettre le râteau de l’année.

Séduisant de près aussi finalement.

- Si vous insistez, allez-y. Vous avez cinq minutes pour me convaincre. Me convaincre de quoi, je ne sais pas trop, mais vous avez cinq minutes.

Euh là, ce n’est pas un râteau ça Anaïs ! Tu as fait mieux dans ta carrière en tant que « poseuse de vents ».

Et voilà je lui ai cédé ! Qu’est ce qui m’a pris ?

Mon premier mec depuis 12 ans, au moins. Après tout …

Je suis en train de le suivre vers son bateau qui est amarré sur le port. C’est ce qu’il m’a dit. Gros cliché, le mec et son bateau ! Un voilier, je suis sûre. Encore un cliché, le baroudeur qui fait le tour du monde. De port en port.

J’ai envie de tout avec lui sauf de me retrouver dans un lit. Pas de mamours, pas envie de le revoir en plus.

Je veux du rapide, du viril. Je veux qu’il tire son coup avec moi, qu’il me fasse jouir … fort … et basta, on en reste là. Il me baise, il ne me fait surtout pas l’amour. Je ne veux pas de tendresse, pas de caresses, juste du cul.

La tendresse, les câlins, c’est pour mes copines. Avec lui, ce n’est surtout pas ce que je recherche.

Je lui ai dit. Tel quel. Enfin, je n’ai pas parlé des copines …

Ça a eu l’air de lui convenir, de lui plaire même. D’ailleurs, il m’a dit qu’il partait ce soir. Il prend la mer. Tranquille comme ça. On ne se revoit plus. On ne se laisse pas nos numéros. Ça me va parfaitement.

Bon, la suite, on ne va pas s’éterniser. Du cul, j’en ai eu. Ça s’est passé dans la petite cabine, cuisine/chambre/salle à manger de son voilier. Des préliminaires rapides, des pénétrations viriles, ça j’ai été servie. Debout les deux mains sur la table, lui derrière, une variante avec un genou sur la table, puis assise sur la table, lui devant, puis en levrette sur la couchette, lui à nouveau derrière. … Un orgasme violent, j’ai crié ! J’ai sûrement ameuté le tranquille port de Calvi de si bon matin. Il a voulu profiter de mes fesses ensuite. Oh, et puis quoi encore ! Non, faut pas exagérer quand même, je voulais du raide, mais il y a des limites ! Du coup, il a eu le droit à un petit plaisir buccal pour finir. Ce n’est pas vraiment mon truc, mais il méritait bien ça !

Je me suis réajustée, j’avais encore ma robe de plage autour des hanches. J’ai récupéré mon haut de maillot sur la table, mon bas de maillot sur le sol et j’ai claqué une bise sur sa joue en lui disant, « C’était parfait. Salut et merci ! ». Je ne connais même pas son prénom, et je ne lui ai pas donné le mien. Il me l’a demandé à la terrasse du bar, j’ai éludé. Pour moi, ça fait partie du délire.

Il était temps que je retrouve le quai, sans me retourner, mais avec la ferme intention de profiter du reste de ma journée qui partait sur des chapeaux de roues.



1.2 EMILIE

Ayant parcourue la ville pour assister au lever du soleil romantique, je revint vers l’endroit le plus beau que j’avais vu pour y prendre mon petit déjeuner. Je meurs de faim. J’hésite entre m’asseoir sur la terrasse ou de me mettre sous un parasol. C’est alors que j’aperçus une belle petite table en bordure de fenêtre, à l’intérieur de l’établissement. La vue devait être sublime et la banquette marquerait moins mes fesses que les chaises de l’extérieur. Mais qui sont donc ces patrons d’établissement qui choisissent du mobilier inconfortable? Je m'installe sans demander à qui que ce soit quand un serveur l'interpella.

- Pas possible Mademoiselle, c’est la table du patron.

J’ai regardé autour de moi la vingtaine de tables vides. Mais pour qui se prenait ce garçon? Je l’ai toisé de haut en bas et il se liquéfia un peu sur place, commençant à regretter ce qu’il venait de dire. J’avais pris des heures à choisir ma tenue idéale pour ce petit déjeuner de star. Je suis une lève tôt qui croque la vie. J’aime les vêtements de luxe hyper ajustés qui subliment mon corps mince et ma poitrine refaite généreusement. J’adore les accessoires, boucles d’oreille, collier, bagues montre et bracelets rutilants. Je porte juste un peu plus de ce qu’il fallait de parfum et de maquillage. Je m'étais mise en parfaite harmonie avec le style Corse, moi qui suis brune au regard marron, histoire de m’adapter à leur culture sauvage. Je baisse mes lunettes de soleil histoire d’envoyer des éclairs au garçon.

- Mais je suis la patronne!

Je le dévisage avant de m’asseoir lentement exactement où je voulais et vis à l’étincelle dans les yeux du garçon qu’il n’était pas déçu du ton de ma réponse. Je lui offrit une autre belle dose d’énervement pour qu’il comprenne l’insulte qu’il venait de me faire et la vendetta à venir sur ses dix générations à suivre.

- Alors elle veut quoi la Patronne ? Sur un ton provocateur et équivoque pour le tester un peu je poursuivis

- J’ai rien eu à manger hier soir ni cette nuit alors je dévorerai bien quelque chose.

Le garçon perdit ce qui lui restait de sa superbe. Il ne pouvait absolument pas nier que j’étais en chasse. Une vingtaine d'années de plus et il m’aurait traité de cougar. J’étais arrivée la veille au soir et comptait bien profiter de mes congés au maximum. Ce qui se passerait à Calvi resterait à Calvi. Le serveur déglutit refroidi par mon chaud de séduction et mon froid de supériorité.

- L’omelette Corse du chef est une ie.

- Parfait, avec un latté, double dose de lait. Comme il m’avait énervé il n’eut pas droit à un s’il vous plaît

- Merci Patronne

Le serveur s’était placé sous mon autorité naturelle et reparti la queue frétillante comme un bon toutou. Arrivé au comptoir il s’empressa de compter son anecdote au barman qui me regarda de travers. Encore une loupette qui ne savait pas tenir sa langue. Ces hommes, de vrais pipelettes rapporteuses.

La vue depuis la table du patron était à tomber. Calvi dans toute splendeur. Je déclinai de multiples versions photographiques pour mon compte instagram histoire de faire jalouser mes milliers de followers. Même en hiver sous une pluie battante cette table devait être la plus belle de la ville. J’étais en harmonie avec ce lieux et m'enivrait de sa sublime énergie. Dieu que cette journée avait bien commencée.

En rentrant dans l’établissement j’avais croisé sur la terrasse une femme et un homme, des jeunes trentenaires assis chacun à leur table. De là où j’étais assise je pouvais voir leur petit jeux. A la façon dont il la couvait des yeux et qu’elle répondait à ses signaux, ces deux inconnus finiraient sous une couette dans l’heure. Mes sens étaient aux aguets depuis mon arrivée dans cette île. Comment l’homme allait-il s’y prendre pour la mettre dans son lit? Ces moments-là étaient bien plus passionnants que de lire un roman sur la plage.

Il osa s’installer à sa table, elle fit semblant de refuser, mais finalement accepta. Le grand classique du non mais oui couru d’avance. L’homme faisait un peu aventurier baroudeur avec la verve d’un d’opportuniste. Il n’en était pas à son premier coup et la petite blonde allait se faire croquer.

Ce latté au lait frais était un vrai délice. Mais qui donc peut avaler du lait en brique stérilisé? L’omelette au brocciu et à la menthe était une ie et Poilâne pouvait aller se rhabiller. Leur pain avec une pointe de farine de châtaigne était tout simplement à tomber. Décidément cet établissement était une vraie petite merveille. Ma chance légendaire, j’attirai toujours de belles choses à moi. Peut-être le Patron avait-il une fille unique que je puisse épouser?

Les tourtereaux partirent tous les deux. Une affaire rondement menée. Mon sixième sens me dit de les suivre. J’ai laissé vingt euros sur la table, n'ayant pas le temps de demander l’addition. Les amoureux ne se tenaient pas par la main, restaient éloignés l’un de l’autre et ne s’étaient pas embrassés. Le gars l’amena sur son petit voilier stationné en fin de quai, aux emplacements les moins chers. Tout faisait sens, ce mec lui faisait le coup du navigateur et lui proposait un petit voyage en mer pour l’amadouer.

Et bien pas du tout ! Loin de jeter les amarres pour une balade, ils descendirent direct dans la petite cabine. Vu les mouvements du voilier, il se passait des choses en bas. Surprenant ces deux amoureux. Je n’imaginais pas la blondinette si chaude … Dans l'action, ils avaient laissé la petite porte ouverte. Ils n’étaient pas gênés de s’exhiber alors pourquoi le serais-je de les mater?

Je m’assis sur le petit banc face au bateau et profita du son et des images. Mieux qu’un roman je vous disais. Pour être honnête, le soleil était dans mon dos, pas sur qu’ils me voyaient. De toute façon, ils étaient concentrés sur autre chose de plus merveilleux que de s'occuper de moi. Dommage car un seul geste de leur part et je les aurais rejoints. Bon je ne voyais pas tout car le bateau tanguait et l’action changeait d’endroit. Mais je voyais des bribes de l'histoire, inventant le reste entre les pointillés visuels.

C’était de l’amour brut et rapide, excitant à regarder mais plié en quinze minutes. Quand tout se calma, un peu frustrée, je calmais mon envie en fumant une cigarette. J’allais partir quand la fille quitta déjà le bateau. Cette petite blonde était trop rapide, il fallait refaire son éducation. La vie est trop courte, autant prendre le temps d’en profiter. Soit elle avait rendez-vous urgent ailleurs soit le mec lui avait juste servi de sextoy vivant. Peut-être les deux finalement. Elle me toisa des pieds à la tête et fila, je fis comme si de rien n’était, puisqu’elle était pressée.




2- PLAGE DU MATIN, CHAGRIN

2.1 EMILIE

Après cet épisode matinal excitant, je suis retournée me changer dans mon superbe appartement en première ligne de mer. Objectif: filer à la plage me faire admirer. J’aime bien me faire mater par les joggeurs matinaux et les pervers baveux du troisième âge.

Avec mon style VIP je n’étais ment posée sur un transat en première ligne de mer, histoire de bien marquer mon statut social. J’avais mis mon maillot blanc et or, celui qui faisait de moi une femme à un million de dollars. Il sublimait mes nouveaux seins et mon fessier, et devenait légèrement transparent au contact de l’eau, suggérant avec élégance mon épilation totale de brune. Avec mon chapeau, mes colliers, bracelets et lunettes de star je ne pouvais pas passer inaperçue. J’aimais voir des gens se pousser du coude en me voyant ou prendre discrètement une photo de moi avec leur portable, comme si je ne les voyait pas faire.

Je louais toujours deux bains de soleil, même si j’étais seule, pour avoir plus d’intimité et m’écarter un peu plus des autres. On me voyait ainsi un peu plus et cela permettait aux hommes les plus entreprenant ou désespérés de venir s'asseoir à mes côtés pour me parler. Cette tactique fonctionnait et m’avait procuré de belles occasions dans la passé. Ma passion était de casser les mâles machos dragueur dans leur virilité et leur faire avaler leur superbe. Ma façon à moi de me venger de ce monde d’homme dominant et de leur prouver la supériorité des femmes.

Alors que je lisais un livre, absorbé par une scène particulièrement intense, mon sixième sens m'a prévenu. Je suis sensible à ces signaux rares qui méritent à chaque fois d’être écoutés. L’amoureuse du voilier se baladait en bord de mer, seule, l’air triste ou nostalgique. Elle ne pouvait pas marcher plus lentement, freinant des pieds dans l’eau. Je pense qu’elle dû ressentir l’intensité de mon regard posé sur elle car elle regarda dans ma direction. Je m'empressa de retirer mes lunettes de soleil pour qu’elle puisse lire dans mon regard. Je devina chez elle un grand besoin de parler, d’être écoutée. Alors je lui fis un simple geste de la main, l’invitant à se poser sur le transat à mes côtés en tapotant dessus. Elle ne pouvait pas m’entendre mais je prononçais quelques mots qu’elle pourrait lire sur mes lèvres.

- Venez la place est libre.

Mon cœur stoppa en la voyant se figer sur place, ses joues rosir et hésiter à me rejoindre. C’est un peu comme si elle sentait qu’en acceptant elle se jetait dans la gueule du loup. Elle n’avait pas tort cette petite. Alors je lui sorti mon sourire le plus rassurant et béni les Dieux d’avoir fait dix ans de théâtre. Mon rôle était celui de la copine la plus gentille du monde qui allait être à son écoute. Il fallait que je gomme de ma vraie personnalité ma grande envie de la croquer.

Nous firent très sommairement connaissance commençant juste à échanger nos prénoms et parler de notre ville d’origine. Anaïs, c’est aussi craquant que son physique et sa personnalité que je devinais. Elle alla nager très vite, je la sentais nerveuse et méfiante, un peu sur ses gardes, comme si elle hésitait entre s’enfuir ou rester. Je lui laissa prendre l’air pour ne pas l’ et elle est partie à l’eau toute seule. J’avais de toute façon envie qu’elle se lave de ce baroudeur qui l’avait prise sous mes yeux. L’eau fraîche lui avait fait du bien car à son retour elle sortit des eaux comme une naïade et a ôté le haut de son maillot pour m’exhiber ses petits seins adorables. Le petit poisson sirène s’était ferrée toute seule dans mes filets. Elle m’envoyait des signaux faibles et timides de séduction.

Elle avait déjà baisée ce matin mais moi j’étais en manque absolu, et je faisais tout pour qu’elle lise et devine mes désirs les plus intenses. Je compensais ma nervosité de ces moments-là par un flot de paroles, déversant sans logique particulière des informations sur mon parcours, mon job, ma famille, mes amis, mes amours et mes émotions. J’espérais ne pas trop la saouler avec mes histoires mais il fallait que cela sorte. Ma vie est tellement passionnante. Le monologue initial devint au fil du temps conversation.

La glace était brisée, nous étions copines. Elle sembla s’amuser de mes allusions au matelot. Histoire de se venger, cette salope me donna en rigolant la conclusion de mon bouquin qu’elle avait lue. Cent cinquante pages avalées pour rien. J’adorais son rire. Cette fille était fraîche, espiègle et enjouée, terriblement craquante.

A moment donné des gens qu’elle connaissait passèrent et elle me piqua mon chapeau et posa ma robe sur elle pour ne pas être reconnue. Son petit rire faisait chaud au cœur et était absolument excitant. Je me sentie surtout infiniment flattée, car se cacher d’eux voulait dire qu’elle préférait ma présence à la leur. La petite était piégée.

J’avais le feu en moi et avait besoin d’eau fraîche pour calmer tout cela. On alla se baigner toutes les deux. Elle aurait voulue m’exciter encore plus qu’elle ne s’y serait pas prise autrement. Cette fille était une petite Catin en mode papillon. J’imaginais déjà ses petits cris à l’approche de l’orgasme.

En sortant de l’eau elle fut un peu déçue qu’un mec ose venir me draguer devant elle en l’ignorant comme une plante verte. Elle fulminait sur place mais je sourit intérieurement en voyant les copains du mec un peu plus loin le regarder faire. Je ne me gênais pas pour le casser et le remettre à sa place, à tel point que je sentis même qu’elle était un peu choquée par mes paroles.

- La moindre des choses est de saluer aussi ma copine au lieu de me foncer dessus comme un animal en rut. On n’est visiblement pas du même monde vieux, et en plus je ne réponds qu’aux mecs bien membrés.

Le gars reparti la queue entre les jambes et ses copains le raillèrent.

La cloche de l’église a sonné midi

- J’ai une petite bouteille de blanc au frigo et puis je n’aime pas faire pipi dans les toilettes publiques. Je t’amène, l’appartement est juste là.

Je ne lui laissa pas l’option de refuser et pour être honnête j’avais trop envie de cette petite. Puisqu’elle avait aimé le coup du bateau je lui ferai le coup plus classique de l’appartement.



2.2 ANAÏS


Ça part fort en effet ! Ma journée de liberté, ma journée pour moi, commence de manière vraiment inattendue. Je couche avec un mec. Depuis le temps … Pas désagréable, finalement. J’ai répondu à mon instinct animal en quelque sorte. Trente secondes avant de lui dire oui, j’étais prête à l’envoyer se faire voir, de manière pas sympa du tout. Mon côté lionne, tigresse qui prend le dessus. Ça fait du bien de se laisser aller de temps en temps.

On ne va pas chercher à comprendre. Je l’ai fait, j’ai aimé, je ne suis sûrement pas prête à le faire à nouveau. Le plaisir est aussi dans la rareté !

Mais enfin, là, je me suis bien laissée aller. J’ai dû réveiller tout le monde à cent mètres à la ronde. Quand j’y repense ! Oh là là, le cri que j’ai poussé …

Attention à ne pas me vautrer en remontant sur le quai. Avec mes tongs, c’est des coups à se retrouver dans l’eau du port.

Et lui là, il aurait pu m’aider à quitter son rafiot. Je l’ai peut-être épuisé ! Pauvre biquet … Et ma phrase d’adieu a dû le scier. Il récupère là !

Me voilà sur la terre ferme sans encombre. On n’est jamais mieux que sur la terre ferme !

Oh là là, la fille sur le banc là ! C’est qui celle-là ? Qu’est-ce qu’elle a à me regarder comme ça ? Elle veut ma photo ?

La touche qu’elle a avec son chapeau ! Et les seins ! Refaits c’est sûr !

Après, je suis sûre qu’elle a dû m’entendre tout à l’heure sur le bateau, si elle était là. Je n’ai certes, pas fait dans la discrétion ! C’est pour ça qu’elle me dévisage comme ça ?

Eh oui, ma chérie, je suis une bombe sexuelle … Impressionnée non ? En plus si tu savais que je n’ai quasi pas d’expérience avec les hommes ! Mais qu’est-ce que tu veux … Les bombes c’est comme ça ! Boum, ça explose … Ah ah ah …

Hop, je réajuste mes lunettes de soleil, et je m’éloigne, sans te regarder … Matte mes fesses ma chérie ! Et imagine bien ce qu’elles viennent de subir …

Bon, je fais quoi ce matin ? Plage, sûrement, avant que ça ne soit blindé cet après-midi. Je vais marcher un peu vers la citadelle avant et prendre quelques photos de la baie de Calvi. J’irais à la plage après. J’ai ma crème solaire, ma serviette de bain, mon roman. Je vais passer une bonne petite matinée tranquille. A midi, j’irai manger un truc et cet après-midi, pourquoi pas un massage délassant à l’institut que j’ai repéré en ville.

Avant de se poser au soleil, une promenade le long de la plage s’impose, les pieds dans l’eau. Je suis amoureuse de cet endroit. Le sable très fin, la baie en arc de cercle, l’eau translucide et déjà chaude même tôt le matin, et surtout la citadelle en fond. Et j’allais oublier la montagne corse derrière. La Corse est un des plus beaux endroits du monde, mais la baie de Calvi est un peu à part sur l’île. C’est un endroit romantique. Et voilà, mon quart d’heure mélancolique, sentimental. Après l’épisode du bateau, c’est le grand écart. Anaïs et ses contradictions. Anaïs dans toute sa splendeur. Anaïs la chieuse comme aurait dit mon ex.

Qu’est-ce qu’elle me veut la fille là ? Mince c’est celle du port sur le banc en sortant du bateau, ce matin ! Mes exploits ont dû lui plaire, enfin exploits, il faut savoir raison garder quand même …

Sur le coup, ça m’a fait sourire. Avec le recul, j’ai un peu honte, quand même … Un peu seulement … Faut pas non plus exagérer !

Elle veut que j’aille sur le transat à côté d’elle ? Euh, pas sûre là … Elle va me prendre la tête ! J’ai surtout envie de tranquillité aujourd’hui. De solitude. De rester en tête à tête avec moi-même.

Dans son genre jet set, elle est plutôt drôle. Seins refaits, chapeaux, lunettes italiennes … En plus, elle brille de partout. Elle a au moins 10 kilos de bijoux sur elle. Ne va pas te baigner, tu vas couler direct ….

Bon, je fais quoi ? J’y vais ? Je n’y vais pas ? Après, un transat, ce sera toujours mieux que ma serviette sur le sable. Plus confortable du moins. Si elle me gonfle trop, je vais me baigner et au pire je me casse de là.

J’y vais, allez pourquoi pas … On verra …

- Euh … bonjour, le, transat là est libre, c’est ça ? Oui ? Merci … Comment ? Je peux en profiter ? Sympa …

Qu’est-ce qu’elle croit, elle ? J’ai l’air fauchée ? Si je veux un transat, je m’en paye un !

- Je vais me baigner, je reviens … merci encore pour le transat.

L’eau est parfaite. Encore un peu fraîche certes, mais ma peau n’est pas encore trop chauffée par le soleil. Le contraste est parfait. Quelques brasses pour me délasser, la planche. Se baigner dans ce cadre, c’est magique. Je suis bien là … Faut profiter avant que les meutes de touristes n’arrivent avec leurs mouflets qui vont brailler, tout éclabousser, et pire encore, les hordes de dragueurs. La plage n’est jamais aussi tranquille que tôt le matin. Quelle quiétude.

Je remonte, je viendrai me rafraîchir à nouveau tout à l’heure.

La fille, elle est subjuguée ou quoi ? Comment elle me regarde ! Je vais lui en donner pour son argent. Tu vas voir. Hop, démarche chaloupée, cheveux mouillés en arrière. Si ses yeux avaient des mains, je n’aurais plus de maillot !

- Ça ne vous dérange pas si j’enlève le haut ? J’essaye d’avoir le moins de marques possible !

Profite donc de mes seins. Ils sont petits, mais mignons ! Des gouttes d’eau qui coulent sur une peau je trouve ça d’un érotisme exacerbé, surtout autour des seins. Quand je serai sèche, je te ferai le sketch de la crème solaire. T’en a voulu, je vais t’en donner …

Je vais jouer le rôle de la fille sympa, mais distante. Enfin celle qui ne s’aperçoit pas de l’effet qu’elle provoque. Je vais faire mon hypocrite quoi. Un peu allumeuse, d’accord, mais faut bien rire un peu, pas vrai ?

Oh là là Anaïs ! Arrête de faire ta séductrice. Le marin de ce matin, ne t’as pas suffi ?

Bon finalement, elle est gentille. Un peu pipelette, à me raconter sa vie. Elle a de l’humour. Ce côté jet set, fait un peu décalé en fait.

Au début, j’ai cru qu’elle allait me gonfler avec son débit de parole. En fait non, ça me fait marrer.

Bon quand elle a abordé le sujet du marin, je ne savais plus trop où me mettre. Mais là encore, on a pris ça à avec la dérision que ça mérite. Je ne lui ai pas dit où allaient mes préférences sexuelles. Je me suis un peu inventée une vie. Manageuse, célibataire, un goût marqué pour la littérature et le cinéma (ça c’est vrai). En parlant de livre, je lui ai fait une bonne blague :

- Ah au fait, je l’ai lu ton livre ! C’est Jack l’assassin ! Et Mary est dans le coup ! Improbable hein ? Surtout au point où tu en est de l’histoire …

Et je suis partie d’un éclat de rire. Mon fameux rire cristallin. Le rire qui tue.

J’aime bien faire cette blague de la fin d’un film ou d’un livre. J’aurais horreur qu’on me le fasse, mais je ne peux pas m’en empêcher.

Oh zut, Ludivine et Jeremy. Ils se baladent sur la plage. Pas envie de les voir eux. Je les retrouverais avec plaisir ce soir pour l’apéro, mais là, non. C’est ma journée sans eux. Je vais prendre le chapeau de ma nouvelle copine. Il devrait me cacher entièrement, vu la taille.

Et voilà, ils sont passés sans faire attention à moi. Ah au moins, ça la fait rire ! Comment elle s’appelle déjà ? Emilie …

On retourne se baigner ? Pourquoi pas ! Le soleil commence à chauffer ma peau. J’ai pris des couleurs, mais faut faire gaffe quand même.

Elle me dévore des yeux … Ce n’est pas croyable ! Elle a faim elle … T’emballe pas non plus. J’ai eu mon compte ce matin. Profite de la vue, de l’eau qui s’est bien réchauffée déjà. J’ai cédé au marin d’eau douce, je ne vais pas céder à tout le monde, même si elle est déjà plus mon genre. C’est une fille déjà. Donc à la base, c’est mon genre. Je ne suis pas pour les seins refaits et tout le toutim, je préfère les filles plus nature, mais bon, elle a de jolies jambes et un joli cul. On ne peut pas lui enlever ça. Je suis persuadée qu’elle s’épile en plus. C’est bien le genre … j’aime bien un petit triangle perso. Mais elle, je suis sûre qu’elle a le pubis bien glabre.

D’ailleurs en remontant vers les transats, je profite de la vue de son cul. Autant les nibards, bof quoi, autant côté pile, ça vaut le détour.

Tiens, un mec qui la drague. Terminé la tranquillité, les mecs affamés sont arrivés. Les Roméo de bord de mer sont dans la place. Les Casanova des sables sont là, les Dom Juan de pacotille sont réveillés … Garde le pour toi celui-là, le genre vieux beau, pas du tout mon style. Déjà les mecs en général, ce n’est pas trop ma tasse de thé. Bon autant je sais apprécier un beau garçon qui répond aux critères qui sont les miens, genre marin au long cours quoi,. Même si je ne consomme pas, enfin pas souvent … Hum hum … Autant là … Et puis la grosse gourmette, la chaîne en or, les poils sur le torse, ça ne se fait plus mon gars. Il s’appelle comment ? Jean Jacques ? C’est marqué dessus !! Oh la vache, enlève ta gourmette, j'te jure, ça le fait pas là ! Et ses potes adossés au bar de la paillote qui regarde en se tapant du coude. J’espère qu’ils ne vont pas rappliquer ceux-là. On en a assez d’un ! Et vas-y que je montre le crocodile sur mon polo. On s’en fout de ton polo Jean Jacques …

Elle le rembarre. Et pas qu’un peu. J’aurais presque pitié pour lui, le pauvre … Ah ah … Et puis non, pas de pitié pour les Jean jacques ! Ah ah ah …

Quand même ce matin, j’y suis allée fort … Vu de l’extérieur, ça ferait presque grosse salope tout de même. Si on ne sait pas que c’est mon premier mec depuis toutes ces années. Allez, ça me fera un bon souvenir … Quand il m’a retournée et m’a soulevé par les hanches pour m'asseoir sur la table … Waaaa … ça a du bon les mecs finalement. Bon de temps en temps, quoi. Faut pas non plus exagérer ! A la longue, ça doit être d’un pénible d’en avoir un toute la journée sur le râble … Au sens propre comme au figuré en plus !

Quoi ? Elle m’invite dans son appart ? Mais elle me drague vraiment …

Une bouteille de vin blanc au frais ? J’espère que c’est un Patrimonio au moins, pas la cuvée du patron. On est en Corse, on ne va pas boire de la piquette.

J’y vais ? Je n’y vais pas ?

Je n’arrive pas à me décider. J’y vais et on verra. Si elle devient trop entreprenante, je m’en vais.

Qu’est-ce que je risque ? Et quand bien même, elle serait entreprenante. Je peux jouer à faire mon hétéro coincée et lui dire avec une voix de nunuche :

« C’est adorable de ta part, c’est flatteur même ! Mais j’aime les hommes, tu comprends. Ne le prends pas mal ! On peut rester copines … Ne t’inquiète pas, ce n’est pas toi, c’est moi … Non, je ne t’en veux pas, j’t’jure ».

Enfin grosso modo, le sketch et le discours que je sors pour me débarrasser des mecs trop entreprenants d’habitude. Je sais faire, pas de souci ! Cette fois, je vais juste le faire à l’envers.

Ah ah ah ….



3- DEJEUNER PORNO, DODO

3.1 ANAÏS


Ah, c’est un Patrimonio ! Une femme de goût !

Et dans un seau à glace … parfait. Je n’aime pas me précipiter pour boire et je n’aime pas le bon vin blanc qui se réchauffe. Vu la température ambiante, deux minutes dans le verre et il va rendre toute sa profondeur ce vin, s’aérer. Trop frappé, il va être sec. J’ai pris des cours d’œnologie moi Madame ! Oui, bon, je sais, ça fait un peu bobo de prendre des cours d’œnologie. Je ne vais pas lui dire ! Après, ce n’est pas pire que d’être végane non plus …

Elle est sympa finalement, un peu exubérante, mais sympa. Elle parle tout le temps, c’est son défaut. Un moulin à paroles. Et les moulins à paroles, ça saoule à un moment. Surtout quand on parle trop, on a tendance à sortir des conneries, qui masquent les choses sensées qu’on peut dire entre. C’est mathématique, c’est statistique même. C’est pour ça, qu’il faut toujours ne pas trop en faire !

Ben dis donc, ça fait presque une minute qu’elle n’a rien dit … Le vin la rend-elle réservée ? Philosophe ? In vino veritas !

Elle semble songeuse … Elle a beau regard, j’aime ! En fait, elle est mieux sans ses grosses lunettes D&G. Montre tes yeux ma petite Emilie, je t’assure, c’est mieux.

Bon, reste ses seins … Je n’aime pas les seins refaits. Elle, elle a mis le paquet ! En taille et sûrement au niveau du prix. Des nibards comme ça, ça doit coûter bonbon. Je préfère garder les miens comme ils sont. Je n’aime pas ment les gros seins non plus. Les seins refaits, j’ai envie de les piquer avec une aiguille, pour voir s’ils éclatent comme des ballons … C’est un peu puéril, je l’avoue ! Mon côté grand sûrement.

Mais qu’est ce qui te prend Anaïs ? Tu es venue ici, en pensant la rembarrer si elle te draguait de trop près, et tu commences à la dévisager, à lui mettre des plus et des moins …il ne va rien se passer. On boit ce vin, et je pars. Bon, OK, il y a plus de plus que de moins, mais bon, tu n’es pas là pour ça non plus !

Jolies cuisses en tout cas, surtout quand elle les croise comme ça. Oui, bon, on se calme …

- Jaime beaucoup le vin blanc de Corse. Et le Patrimonio est mon préféré ...

Et hop, je noie le poisson. Mais non, je ne suis pas troublée !! Tu ne me trouble pas Emilie ! Il m’en faut plus … Ce n’est pas parce que j’apprécie certaines choses, que tu vas me mettre dans ton lit !

Oui bon, je lui ai donné une vision un peu particulière de ma personne, avec mon aventurier des mers du sud ce matin ! Le genre salope qui cède à tous ceux qui lui demandent gentiment. Et qui cède en moins de cinq minutes en plus. Une fille facile, une Marie couche toi là. Mais non, je ne suis pas comme ça ! Enfin, d’habitude, je ne suis pas comme ça … Et puis, il n’y a pas mort d’homme … enfin, mort de femme plutôt. Je suis en vacances, j'en profite ! Et puis t’façon, le marin ne m’a pas mise dans son lit non plus. Bon il m’a baisée sur la table, ce n’est pas mieux, on va dire !

Oh là là, sa main m’a frôlé l’avant-bras. Le jeu de séduction est en place. Un classique le frôlement, genre je n’ai pas fait exprès. Et moi, comme une conne j’ai frissonné ! Elle va prendre ça pour une invitation en plus … Pourquoi j’ai frissonné moi aussi ! Genre la fille me fait de l’effet ! Mais non …

Eh mais … Elle passe sa main dans ma nuque et approche mon visage du sien. Elle va m’embrasser ?

Mais oui, elle m’embrasse ! Et elle y met du cœur en plus. Sa langue direct dans ma bouche. Carrément. Pas de round d’observation, pas de petits baisers avant, la langue au fond d’emblée, Là, tout de suite. Et de la tendresse ? Non ? Le coup du bateau a dû bien marquer son esprit … Ah ah ah …

Bon, après, ce n’est pas désagréable finalement. Anaïs, tu n’as aucune volonté, il y a encore cinq minutes, tu voulais partir en claquant la porte si elle devenait entreprenante et là, tu la laisses et rouler une pelle. Aucune constance la fille. Non seulement tu te laisses faire, mais tu en rajoutes. Et vas-y que tu l’agrippe par les hanches. Et vas-y que tu soupires, et vas-y que tu lui rends son baiser ! Ma pauvre fille, si tu n’avais pas la bouche pleine, tu minauderais à coup presque sûr !

Bon après, soyons honnête, ne serait-ce que deux minutes, tu te doutais un peu de ce qui allait arriver en acceptant de venir ici. Tu savais grosso modo que tu allais passer à la casserole. Tu étais aux trois quarts consentantes.

Elle se lève ! Je sens que ça va être direction la chambre. Finalement, j’aime bien quand c’est direct. L’amiral tout à l’heure, on ne pouvait pas plus direct. Cette fille maintenant !

Je suis pourtant plus gros câlins d’habitude. Bizarrement, ça me va bien aujourd’hui cette absence de romantisme, cette manière de me laisser guider, de m’abandonner. Pas désagréable non plus. Il y a un temps pour les mamours et le romantisme et un temps pour le sexe franc et direct.

Elle m’agrippe les fesses maintenant et elle recolle sa bouche contre la mienne. De l’air !

Eeeehhhhh … Elle vient de me mettre une grande claque sur la fesse !!! Et une autre, sur l’autre fesse.

Surprenant ! Mais finalement, pas désagréable. Ça fait partie du délire un peu.

Qu’est-ce qu’elle fait, la voilà qui me retourne. Quoi ? Elle appuie sur ma tête, Je m’agenouille ? J’ai failli perdre l’équilibre, doucement quand même ! Heureusement j’ai pu me rattr au mur. J’ai l’air fine comme ça les deux paumes sur le mur, à genoux. Et vas-y qu’elle appuie sur mon dos.

Je ne suis pas une poupée de chiffon ! Doucement. Elle veut que je me cambre ? La voilà qui soulève ma robe sur mes hanches.

- Tu es une petite catin toi, attends-moi là…

Catin … Catin … Non mais oh ! Pourquoi pas pute pendant que tu y es ….Où elle va maintenant ?

Après, je ne vais pas dire que la situation n’est pas excitante ! Quelques mots un peu crus, c’est aussi sympa, et ça colle bien avec le genre de rapport qu’on a mis en place, elle et moi. Je vais la laisser mener la danse. Ça a l’air de lui plaire, et moi ça ne me déplait pas. Si chacune y trouve son compte, hein ? On ne va pas crier …

La revoilà … Mais qu’est-ce qu’elle ramène ? Un masque, genre les masques pour les insomniaques, qui ne peuvent pas dormir avec de la lumière ! Et des menottes en moumoutte !! Ah ah ah … Le truc avec de la fourrure rose …

Elle commence à m’exciter sérieusement la fille là.

Et me voilà les yeux bandés, les fesses tendues.

Pas d’inquiétude, si elle va trop loin, en tirant un peu, ça doit se détacher comme un rien ces trucs-là. C’est juste un joujou.

En attendant, je suis offerte ! La situation me plait. J’ai toujours voulu tester ce genre de trucs, m’offrir aux caresses ainsi. Être complètement passive. Et pourquoi pas … Une petite fessée. Une fessée érotique ! Un gros fantasme jamais réalisé …

Elle enlève ma petite robe de plage, mon maillot. J’ai les yeux bandés, je ne vois rien. Je ressens par contre. L’excitation monte, ça c’est sûr.

Me voilà nue, les mains menottées dans le dos. Cette fois complètement offerte. C’est ça qui est excitant. Offerte !

Je sens doucement mes autres sens prendre le dessus avec la perte de la vue. Le toucher surtout. Dès que ses mains me touchent, je sens comme une petite décharge. Une micro décharge, mais c’est foutrement agréable. Surtout, l’effet de surprise joue à fond. Je ne sais jamais où et quand elle va me toucher.

La voilà qu’elle passe ses doigts dans le long de mon dos en remontant. Mes épaules se contractent au moment où elle passe entre mes omoplates. Bon sang, ce que c’est bon ! J’ai toujours aimé les caresses dans le dos. Là, c’est décuplé du fait de la perte de la vue.

Et elle redescend son doigt passe sur chaque vertèbre du cou jusqu’au coccyx.

Elle vient de m’enfoncer les ongles d’un seul coup dans mes hanches. Surprenant ! Douloureux ? Non, pas vraiment. Mais avec l’effet de surprise, par pur réflexe, je me contracte.

J’espère qu’elle ne va pas trop me marquer la peau avec ses ongles en me griffant … Sur ma peau de blonde, ça se voit ce genre de trucs. Je vais avoir l’air fine sur la plage. Une griffure, ça peut passer, mais le dos tout griffé, moins déjà.

Je laisse échapper un soupir. Il ne trompe pas son monde, c’est un soupir d’aise. Au moins, maintenant, elle sait que j’aime !

- Aieeeee

Deux claques, une sur chaque fesse, viennent de me surprendre. Oh putain, oui, le moment de la fessée. Nous y voilà.

Inconsciemment, je l’attendais ce moment. Le petit cri que j’ai laissé échapper ne trompe pas. J’ai lâché un « Aie » aigu, mais plus sur un ton plus de surprise et quasiment de plaisir, que de douleur.

Bon après, ça a moins rigolé.

La voilà qui me met de grandes claques sur les fesses. Je serre les dents, ça me surprend et me provoque des brûlures, mais finalement, j’aime ça ! Je ne dirais pas que je monte au septième ciel, mais ça m’excite terriblement de recevoir une bonne fessée. En plus cette femme, sait y faire … Elle frappe juste. Enfin, juste, non ce n’est pas le terme. Rater mon cul offert et tendu comme il est, ce n’est pas un exploit. Non, elle frappe juste, parce qu’elle dose parfaitement les claques, de manière à ce que ça reste un plaisir.

Il y a douleur, certes, mais douleur mesurée. Elle a de l’expérience la coquine …

La situation est explosive. Mes sens toujours décuplés, par l’absence de vision, ressentent aussi la charge émotionnelle et fortement érotique qui émane dans la pièce. Elle aussi est très excitée, je le sens bien.

La dernière claque est plus forte que les autres. Là, j’ai les fesses en feu …

- Eeeehhhhh doucement, quand même !!
- Arrête de te plaindre, on ne fait que commencer, ton cul commence à peine à rosir. Bientôt il sera bien rouge.

Ah, elle a recommencé, ses caresses aériennes, passe sur mes seins, mon ventre, mes fesses. Après le feu, la douceur. Et après la douceur, à nouveau le feu. Une claque vient me cueillir de temps en temps, entre deux caresses. J’aime. Ne voyant rien, je ne sais jamais ce qui va m’arriver. J’alterne frissons et brûlures. Mon épiderme prend ce qu’elle veut bien me donner.

J’ai le rose aux fesses, d’après elle, mais j’ai surtout le rouge aux joues, c’est sûr. J’ai un peu honte de moi, malgré tout. Être ainsi offerte et passive, attendant la punition. Ce délicieux mélange d’excitation et de honte est loin d’être désagréable par contre de me retrouver dans cette situation. Un peu honte d’aimer ça surtout. Parce que j’aime, c’est évident ! ce sentiment en rajoute encore finalement. La cerise sur le gâteau.

- On remet ça Chérie ?

Une autre claque me surprend. Elle me cingle, un peu plus fort. Je pousse un cri, « Aaaaah ». Cette fois, elle y est allée fort. Je tourne ma tête vers elle, même si je ne la vois pas. Elle a dû comprendre qu’elle y est allée un peu trop fort, la claque suivante est plus mesurée.

La suivante arrive, me prend aussi par surprise, puis la troisième, je commence à perdre le décompte. Cette série passée, elle alterne avec des caresses qui me font me détendre. Je commence à sentir la douleur provoquée dans ma chair par les claques qui ont marqué à plusieurs reprises au même endroit sur mes fesses. Le coup suivant me surprend, car il claque sur le haut de mes cuisses. Ça commence à devenir difficile, du fait de ma chair déjà sensible, et de l'enchaînement rapide et ferme des claques. Si je suis restée les fesses en l’air et la tête baissée lors des premiers coups, je me suis redressée et cambrée lors des derniers. En tout cas, elle maîtrise ce savant dosage entre plaisir et douleur.

Mes fesses brûlent, mais c’est du plaisir que j’éprouve. Du plaisir dans la douleur. De la douleur dans le plaisir.

En tout cas, je commence à bien mesurer toute la portée de la fessée érotique. Chaque coup, individuellement est supportable, mais c’est la succession qui crée cette sensation toute particulière de douleur. De douleur, mais de douleur mesurée, donc de plaisir. Je me répète là non ? Tu rabâches ma pauvre fille.

Je suis légèrement essoufflée. J’ai aimé, mais là, j’ai mon compte je pense.

Elle a dû le sentir. Elle me redresse, enlève les menottes, le masque, se serre contre moi et m’embrasse, cette fois tendrement :

- Chut, ma chérie, ça ne fait que commencer …

Le reste ? Eh bien ce fut beaucoup plus conventionnel. Plus tendre du moins. Et croyez moi, j’en avais besoin. Après la partie de baise virile sur le bateau, après ma première expérience de fessée érotique, le temps de la cajolerie et des câlineries aura été le bienvenu. Et là, je vais reprendre la main, et donner autant que je vais recevoir.



3.2 EMILIE

J’avais ouvert une bouteille la veille au soir, une petite ie, le vin Corse le plus cher qui était vendu en boutique à l’aéroport, un Patrimonio Grotte di Sole 2010. Je savais pas qu’un vin blanc peut attendre si longtemps avant d’être bu. Je prends toujours les vins haut de gamme chez mon caviste, histoire de formater mon goût aux choses luxueuses. Tout ce qui est bon est cher.

Elle sursauta de joie en découvrant l’étiquette, visiblement une connaisseuse à sa façon de le déguster. L’appartement lui plaisait et la petite s’étouffa quand je lui balançais le prix. Je ne pouvais résister, mon côté masculin qui aime faire la belle. Du coup je lui fit aussi le coup de la macho, bombant mes seins refaits comme un mec le ferait avec sa queue dressée. Oui je sais c’est puéril mais cette futilité me va si bien. Je flotte et n'arrête pas de parler. Je prends le lead et l’ascendant sur ma proie. Je le ferre, l’amène ou je veux par le bout du nez. Elle se tortille sur son siège, hésite entre s’enfuir et me séduire, elle est perdue. Parfait car moi je sais ce que je veux: elle, là, ici, maintenant.

On trinqua à nouveau dans le salon à nos vie et à nos amours. A propos d’amour justement, n’en pouvant plus d’attendre je posais ma main sur son cou, l’attrapant pour amener ses lèvres aux miennes. Quel plaisir de la sentir frissonner, se laisser faire, guider lentement vers ma bouche.

J’aimais prendre le temps du premier baiser, surtout nos bouches rafraichies et enivrées par ce vin blanc. Yeux fermés j’adore me laisser envahir par toutes ces émotions des premières fois. Mes deux mains dans son cou dictaient ce moment magique tandis que ses petites mains, n’osant bouger, étaient posées sur mes hanches.

Elle bondit quand je lui tapa fermement sur une fesse. Son petit cul ferme me donnait envie depuis ce matin. Une manifestation de ma grande besoin de la posséder. Le claquement résonna dans toute la pièce et son petit cri de surprise sentait plus chargé d’envie que la peur. Une main sur sa gorge, mon regard planté dans ses yeux, je tapa l’autre fesse encore plus fort. Elle tressaillit, ferma les yeux, fondant sur place, lâchant un second jappement de contentement. Elle sentait l’inexpérience absolue de ce type de prise en main.

Notre baiser monta en intensité et approcha le statut de la folie. Dieu que j’aime ces moments-là, intense.

Pour être honnête je lui en voulais un peu de s’être faite démonter par le matelot amateur ce matin. Alors je la fis mettre en position de levrette, main contre le mur, dos cambré, fesses tendues. J’aimais sa réaction obéissante, cette posture qu’elle pris naturellement avec rapidité et souplesse, comme pour une fessée qu’elle venait chercher, haletante, frissonnante, aux aguets.

- Tu es une petite Catin toi, attend moi là

Je la laissa ainsi dans cette position d’attente, le temps d’aller chercher mon masque Air France pour lui bander les yeux et ma paire de menottes à poil roses pour lui lier les mains. Cette petite à un côté imprévisible et ingérable, autant prévoir de quoi la dompter. De retour dans la pièce, quand elle vu les objets que je tenais en main, elle lâcha un petit son interrogatif. On aurait dit une poule devant une paire de ciseaux. Visiblement elle n’était pas habituée à cela. Parfait, j’adore les pucelles en BDSM. Son grand sourire la faisait rayonner, et en gestuelle non verbale, son petit cul était tendu comme pour me l’offrir.

Je ne pu résister à fesser des deux côtés avant de lui enfiler le masque et l’attacher. La faire languir comme punie dans son coin avec un bonnet d'âne lui avait fait le plus grand bien. Loin de la calmer cela lui avait fait monter la tension d’un cran. Ses fesses étaient déjà bien rouges, sa peau marquait bien.

C’est à partir de ce moment-là que subjuguée par mes émotions je laissa mes envies et mon plaisir de guider en mode animal.



4- EPILOGUE

4.1 ANAÏS

Un dernier baiser à Emilie et j’ai quitté son appartement vers 17 heures.

Cette journée qui devait être la mienne aura finalement réservé pas mal de surprises et aura été dense et pleines d’émotions diverses. Je ne regrette rien en tout cas …

Mes sens sont calmés, ma libido plus que satisfaite … Et j’ai les fesses toutes rouges …

Ah ah ah ! J’ai vu ça en m’habillant devant le miroir, avant de quitter l’appartement.

Demain, ça ne sera pas possible de mettre un bikini, c’est sûr. Heureusement, j’ai ce modèle de maillot shorty. J’espère qu'après-demain les rougeurs auront disparues … Je n’ai pas envie de flinguer mon bronzage et je suis pressée de retrouver mon petit bikini.

Bon cette fille, je vais l’oublier, vite. On n’est pas du même monde elle et moi. Je suis une fille simple, c’est une poseuse. C’est drôle un après-midi, mais plus, faut pas exagérer.. Je me suis un peu foutu d’elle, faut bien avouer. Elle a le mérite de m’avoir bien cernée. Enfin cerné mes envies du moment, je suis quelqu’un de bien plus complexe que ça. Et elle n’a vu que je ce que j’ai bien voulu lui montrer. Elle a bon goût pour le vin, certes, pour les filles, la preuve, elle a craqué pour moi. Par contre, pour le reste, la touche qu’elle a. C’est même plus du bling bling à ce niveau-là. Je n’ai pas envie de m’afficher avec ça. Et ces seins refaits ! Oh la la ! C’est le genre à se faire liposucer à 40 ans et des injections de botox ou d’acide hyaluronique à 45 ans. A 50, elle ne ressemblera plus à rien …

En tout cas, Calvi, ce n’est pas très grand, si je la recroise, je change de trottoir. Ah ah ah ...

En attendant, je vais retourner à la villa, retrouver les amis, prendre l’apéro et me replonger dans le fameux train-train des vacances, qui est loin d’être désagréable. Ne rien faire, ou plutôt faire plein de choses, mais des choses qu’on a envie de faire et surtout au moment où on a envie de les faire. Vive la procrastination !!

Les vacances quoi ! Une routine bien sympathique …

Arrêtez-moi si je dis une bêtise …. Et si …. Et si … Je disais oui à Julien ! Hein ? Après tout, c’est les vacances quoi … La tête qu’il va faire Juju !! Et non, je ne tourne pas hétéro ! Une fois par décennie, il faut un sacré alignement de planètes, tout de même. Bon, là ça fera deux du coup, avec Jack Sparrow ce matin.

On va attendre que mes fesses se reposent par contre …



4.2 EMILIE

Cette petite n’était absolument pas de mon monde ni de celui vers lequel je construis mon ambitieuse carrière amoureuse. Du coup je n’avais rien à attendre d’Anaïs ce qui me donna de la superbe pour l’utiliser comme un sextoy vivant et rassasier mon appétit. Il faut dire que j’étais en manque et que toute autre opportunité aurait fait l’affaire.

Comme la grande majorité des filles, Anaïs ne savait pas où elle allait, papillonnait et se contentait de suivre. Faut réagir les filles, ouvrez les yeux sinon les mecs vont nous bouffer et nous garder sous leur coupe. Retourner cinquante ans en arrière non merci, c’est ce qui est arrivé aux femmes de haut statut social en Afrique du Nord.

Au niveau conversation Anaïs n’assurait pas autant que moi, j’étais obligée de faire le job et presque de parler pour elle. Ceci dit, j'en ai bien profité pour être moi-même et lui en mettre plein les yeux. Pas sûr qu’elle ait la chance de croiser une fille comme moi dans son petit futur.

Anaïs finit dans mon lit avec plus de classe, d’élégance, de subtilité et de longueur que ce matelot de pacotille. Je mis deux heures à la draguer, la tenter, la chauffer, lui dix petites minutes minables. Il ne sus la garder pas plus que quinze minutes dans son rafiot. Anaïs resta dans mon antre cinq heures. Je trouvais cela lamentable pour lui. J’aime gagner les challenges et le battit à plate couture. C’est trop facile de gagner face à des mecs éjaculateurs précoces ou pire, ceux qui ne savent que défoncer.

Je dois avouer avoir un peu trop marqué mes fessées mais au fond de moi j’en voulait à cette conne de ne pas avoir d’ambition sociale, de se laisser mener par le bout du nez et de s’être faite démonter par le matelot. On est lesbienne ou on l’ai pas. Faut savoir lutter pour la cause et pas faire la girouette. J’espère l’avoir remise au pas et qu’elle se tienne à carreau dans le futur.

Visiblement je l’avais initié à la fessée. C’est un peu une honte pour elle d’avoir attendu si longtemps pour découvrir ce plaisir. Vu sa réaction, je pense qu’elle rajoutera cela à la longue liste de critères irréalistes à concrétiser pour trouver sa partenaire idéale.

En guise d’amuse-bouche Anaïs faisait l’affaire, et de sa bouche justement j’en abusa. Car côté douceur la petite savait y faire et cette relation fut très agréable. C’était son registre connu ou elle excellait, son univers de fille classique, douce et fragile.

C’était la seconde Anaïs que je mettais à mon tableau de chasse, mais je ne me rappelais plus du visage de la première. Je devrais prendre plus de photos.

A sa façon de manipuler mes seins refaits j’avais bien vu que c’était une première pour elle. Elle avait peur de les toucher comme s’ils allaient lui exploser au visage. Son inexpérience était mignon tout plein.

Je fis en sorte de lui faire comprendre que je serai la semaine ici au cas ou elle soit en manque d’adrénaline. C’était aussi une façon pour moi de ne pas lui laisser mon portable réservé aux VIP de ma bande, ni de lui demander le sien.

Elle me quitta en frétillant, cette excitation de s’être faite encanailler par une bombasse loin de son monde.

Il était 17h00, temps d’aller activer ce jacuzzi avec vue sur la baie. Je ne lui avais pas montré la terrasse. Il faut savoir creuser pour découvrir toutes mes facettes.

Je devais me faire belle pour un apéro sur le roof top le plus branché de la ville. Il me tardait de rejoindre ceux de mon univers, trouver une bourgeoise ou une jeune fille de bonne famille à décoincer. Mais quelles fringues allais-je porter ? Je n’avais même pas eu le temps d’ouvrir mon second bagage Louis Vuitton.

Et dire que des femmes ont des vies futiles, le mienne est plein de sens profond.

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