Donne Lui Du Sexe 2/2

Je suis troublée de voir les regards me déshabiller quand je traverse la salle de restaurant. Mais que m’arrive-t-il ?
A peine isolée, je quitte ma culotte que je garde dans ma main.
En quittant les toilettes, dès les premiers pas dans la salle, je sens mon ventre se crisper. J’ai l’impression que tous ces gens, tous ces inconnus, attendaient que je ressorte pour constater que j’ai le cul nu sous ma robe. Je suis prise d’un sentiment de honte qui se transforme aussi tôt en excitation. Je reste bloquée sur le pas de la porte. Impossible d’avancer, surtout que je sens un liquide chaud glisser le long de mes cuisses. Je mouille. Jamais auparavant, je n’ai ressenti une telle excitation.
A l’autre bout de la salle, je vois Victor me fixer. Il a les yeux exorbités, brillants.
Après une longue inspiration pour me donner du courage, je m’élance. A chaque pas je crois entendre les voix des hommes : « la salope, elle a le cul nu », alors que la salle est silencieuse comme retenant son souffle ! J’ai le feu aux joues et cela doit bien se voir. Ma vue se trouble.
Sans pour au temps comprendre, ma confusion accroît ma jouissance si bien que j’ai peur d’être submergée par un orgasme, en plein milieu des tables, avant d’atteindre celle où mon mari m’attend.
Morte de honte, je m’assois en prenant soin de garder les cuisses bien serrées. Avec un sourire malgré tout crispé, je tends ma culotte à Victor qui, subrepticement, la glisse dans une poche de son veston. Il est tout rouge également et souriant.
- Voilà ! J’ai les fesses et le sexe nus mon chéri. Tu es content ?
- Tu es formidable me murmure-t-il, de peur d’être entendu de nos voisins de table. Je suis tout excité. Je bande.
Je lui souris à mon tour. Je me ressaisis mais il a bien vu mon trouble.
- Tu vois, je ne pensais ne pas pouvoir faire cela. Je vais te faire une confidence, moi aussi je suis excitée. J’ai envie de toi.
J’ai à peine fini de prononcer ces mots que je les regrette.

Victor, malheureusement les a bien entendus. J’angoisse dans l’attente de sa réaction, mon regard fuyant le sien.
Il reste silencieux. Quand je lève les yeux sur lui c’est pour constater que ses yeux sont humides, sans en saisir l’explication. Je le fixe consciente du choc qu’il vient de recevoir. Un sourire finit par apparaître timidement sur son visage. Il me dit :
- Moi aussi j’ai envie de toi.
Je souffle, soulagée. Pour faire oublier ma gaffe, je lui propose que nous rentrions. Je règle l’addition, lui le champagne dont il récupère la bouteille encore bien remplie. « Pour tout à l’heure » me dit-il.
Dans l’auto nous restons silencieux.
- J’ai peur, finit-il par dire.
- Non, je t’en supplie. Ce soir j’ai envie de te faire l’amour, et c’est concret. Un désir fort, rien à voir avec le texto. J’espère que désormais tu le sais.
Il reste les yeux fixés sur la route.
- N’empêche que je n’ai pas le moyen de savoir ce que ces mêmes mots peuvent avoir de différent dans des contextes différents. Tu as dit cela tellement spontanément. On sentait bien qu’ils sont sortis de ton cœur.
- Oui ! Ce soir oui ! Mais pour toi. Nous étions en communion. Non ?
- Tu as été délicieuse. On a bien joué côté cul. Mais côté cœur ?
- Mais bien sûr que si. Je t’en supplie Victor, crois moi. Rentrons vite faire l’amour.
- Ok, pardonne-moi. J’ai tellement peur de te perdre.
- Tu es l’homme de ma vie. Il n’y en aura jamais d’autres.
- Je t’aime.
A peine arrivés, je l’entraîne dans notre chambre. Il nous faut à peine quelques secondes pour nous déshabiller. Quand il constate que je suis toujours nue sous ma robe, il est pris d’une érection spontanée qui le fait sourire.
- Ils sont nombreux à espérer être à ma place, dit-il en riant.
- Mais tu restes le seul. Si tu le souhaites nous pourrons encore jouer. Cela te met en forme et je suis la première à en profiter.
Nous sommes nus sur le lit.
Je commence par lui délivrer une fellation. Alors que j’engloutis son sexe dur, je l’entends soudain murmurer pour lui même.
- Elle est belle hein ? C’est ma femme et elle m’aime. Tu aimerais bien te la taper, hein !
Je comprends qu’il s’adresse à Jean, pour se libérer de la pression.
- Tu es un salaud, je te la prêterai bien, mais il faudra me la demander.
Je suis surprise d’entendre ça. Mais je comprends qu’il ait besoin d’exorciser son obsession, ses peurs.
Soudain, il me prend brutalement la tête pour m’embrasser fougueusement. J’ai peur car cela ne lui ressemble pas. Il m’allonge sur le dos, se place entre mes jambes qu’il maintient écartées et sans aucune préparation, il me chevauche et me pénètre avec une rare violence. Il souffle comme un bœuf en me limant le sexe, visiblement à la recherche de son seul plaisir.
Etrangement cette violence au lieu de me déplaire, arrive à me soutirer des signes de plaisirs. Très vite je sens qu’il est sur le point de se libérer en moi. Instantanément, son éjaculation provoque mon orgasme. Une jouissance intense qui m’est inconnue dans cette amplitude, dans cette puissance.
Nous jouissons longtemps, profondément.
Il nous faut plusieurs minutes pour reprendre nos esprits. Il reste sur moi, en moi alors que lentement je sens son sexe s’évanouir dans le mien. A la fin, il s’allonge à mes côtés sur le dos.
- J’ai joui comme jamais, lui dis-je dans un souffle.
- Moi aussi. J’ai vraiment eu envie de te posséder, t’enlever à l’autre. Cela m’a fait du bien. On va pouvoir oublier.
En l’écoutant, je me sens envahie de sanglots.
- Je suis si heureuse.
- J’étais tellement excité ! Je t’aurais bien prise sur une table du restaurant !
- Si cela te branche, lui dis-je d’un ton coquin.
- T’es bête, ma chérie.
La dessus, on éteint la lumière pour nous endormir serrés dans les bras de l’autre. On n’a même plus pensé au champagne !
Juste avant que le sommeil ne me gagne, je repense à cette dernière phrase.
L’ai-je prononcée pour le tenter ? Ou pour répondre à ce sentiment trouble qui s’est manifesté ce soir, chez moi ?
Le lendemain quand je me réveille, il est déjà parti au bureau. En faisant ma toilette, je repense à la soirée d’hier. Un sentiment étrange m’inquiète. Je me suis retrouvée cul nu dans un restaurant et au lieu de me choquer, je me suis sentie excitée.
En plus, je ne peux pas me mentir : cette phrase sortie de moi reprenant celle du SMS n’est pas vue en toute innocence. Quand j’ai écrit ce texto, j’avais vraiment envie de lui, de Jean. Tout comme j’ai eu envie de mon mari hier soir. Je suis troublée. L’intention était bien là les deux fois. Il faut que je me ressaisisse si je ne veux pas mettre mon couple en péril.
Victor me téléphone à midi pour m’annoncer qu’il a invité son collègue René pour l’apéritif ce soir même. Je suis un peu décontenancée et même furax, mais je n’en laisse rien paraître pour ne pas l’indisposer.
En préparant la soirée, une idée me revient à l’esprit : « donne lui du sexe ».
Ma reconquête est en cours, il ne faut pas baisser la garde et hier il a bien répondu à mon comportement. Ce soir je vais jouer le rôle de la femme fatale au foyer.
Je connais le collègue qu’il a invité, je ne l’aime pas. C’est un célibataire qui n’a pas froid aux yeux. Plusieurs fois il a tenté de me toucher sans aucune considération pour moi, ni pour mon mari.
Cependant, je pense qu’il est l’homme idéal pour m’aider à tester la réaction de Victor quand il va découvrir une femme sexy et avenante. Cette idée me fait sourire, certaine de sa réaction.
Je choisis de porter la robe d’hier soir, sans aucun sous vêtement en gardant les jambes nues chaussées de petits escarpins d’intérieur. Je me sens belle, heureuse, épanouie.
Il est 20 heures quand ils arrivent. Les bouteilles et petits fours sont en place.
Quand il me voit, Victor reste figé une seconde. Il est surpris mais très vite, le sourire qu’il m’adresse est sans ambiguïté.
Il est conquis. Surpris, René l’est aussi. Il me regarde, me déshabille plutôt, en me dévorant des yeux.
- Tu es sublime dit-il, en m’offrant un joli bouquet de fleurs.
- N’est-ce pas surenchéri mon époux ?
Je suis ravie, la soirée prend la tournure que j’espérais.
On boit beaucoup ; les sujets dévient rapidement vers le sexe, comme je m’y attendais. Je les encourage même avec une once de provocation en favorisant les œillades dans mon décolleté. L’effet est immédiat, les deux hommes sont conquis par cette femme si libérée et si sexy !
Le regard troublé par le désir, Victor me surprend quand il lui raconte notre soirée d’hier au restaurant.
- Tu te rends compte, elle est revenue en traversant la salle de restaurant avec sa petite culotte dans sa main. Jamais je n’aurais cru cela de sa part, hein ma chérie ?
Jouant la honte, j’arrive à répondre, baissant les yeux, .
- Oui, et moi non plus.
Je suis contente qu’il m’ait impliqué dans son discours. J’ajoute coquine :
- J’ai découvert et ressenti des sensations nouvelles.
Petit à petit les esprits s’échauffent. Je ressens comme des petits tressautements au bas du ventre. Je m’inquiète de savoir ce qui va se passer si je me mets à mouiller. Sans culotte, je risque de tâcher nos coussins. J’en suis là dans mes réflexions, quand la voix de Victor me paralyse.
- Dis-moi chérie, tu portes une culotte ce soir ?
Il termine sa phrase par un rire canaille que reprend en écho son ami. Je suis choquée, mais vite je me ressaisis. L’alcool aidant je trouve la force de répondre.
- Ben non, mon amour, je lui réponds, minaudant. Je voulais te faire plaisir.
Et là dessus René, à l’affût, surenchérit.
- Tu crois que c’est vrai Victor ?
Là, mon mari reste interdit. Il ne s’attendait visiblement pas à cette réflexion de son collègue. Il finit par répondre, mi-figue mi-raisin.
- Tu n’as qu’à demander à voir !
Un silence s’installe dans la pièce. Chacun se regarde, n’osant prendre d’initiative. Il faut dire que c’est énorme ! Me demander de montrer ma chatte à un étranger au couple. Moi, bourgeoise établie aux yeux de la société. Mesurent-ils les conséquences auprès de nos connaissances, notre famille, nos amis ? Si cette idée me fait peur, je m’aperçois qu’elle n’a aucune incidence sur l’excitation qui s’éveille en moi. Ni sur ma décision.
Prenant les devants, espiègle, je me lève du fauteuil et sans hésiter je retrousse le bas de ma robe bien au dessus du ventre, exhibant mon sexe et mon pubis recouvert d’un fin duvet soigné. Juste en dessous, je devine que les deux hommes en face de moi, ne doivent rien manquer des lèvres de mon abricot dont je sens qu’elles sont humides. Pire, je perçois clairement le chatouillement d’un liquide chaud qui s’écoule le long de mes cuisses.
Car je suis excitée. Vraiment. Et je sens même que l’envie d’aller plus loin me tenaille déjà. Je recherche le regard de mon mari. Comme son invité, il affiche un visage interdit, les yeux braqués sur mon sexe. Très vite il se tourne vers son ami comme pour s’assurer que lui aussi mate bien ma chatte.
Après presque une minute, j’abaisse ma robe.
- Voilà ! Vous êtes convaincus ?
Tous les deux se mettent à rire pour assurément, reprendre contenance.
- Tu es sublime ma belle me souffle Victor. Je t’aime.
Nous reprenons nos places. Je suis troublée. Toutes les cellules de mon corps sont sous tension. Je découvre que j’ai envie. Envie de sexe. Envie d’être prise. Je panique car ces sensations qui m’étaient étrangères, se révèlent maintenant pressantes. J’ai peur car j’ai l’impression de ne plus pouvoir les contrôler une fois installées dans mon esprit. Victor me regarde fixement. Il doit avoir senti mon trouble.
Lâchement je décide d’arrêter.
- Bon, je suis fatiguée et un peu pompette. Je vais me coucher.
Tous les deux râlent et me demandent de rester, en vain.
Une fois seule dans ma chambre, j’essaie de comprendre ce qui m’arrive. Je m’inquiète. D’abord cette faiblesse avec le SMS, puis cette sensation de plaisir au restaurant, de sentir ces yeux braqués sur moi. Enfin ce soir où sans aucune pudeur je me suis exhibée devant mon mari et un collègue dont je sais qu’il est vicieux. Et à chaque fois cette sensation de plaisir.
Quand Victor vient me rejoindre, je ne dors toujours pas, torturée par mes interrogations. Je le sens également soucieux. Je redoute que ma conduite l’ait choqué.
- Tu sais ma chérie, je dois t’avouer quelque chose d’important. J’ai adoré notre conduite au restaurant et ce qui s’en est suivi. J’ai aussi voulu ce soir. Mais quand je t’ai vue à moitié nue, j’ai d’abord été excité. Mais quand j’ai vu les yeux que notre ami portait sur ton corps, ce corps que je vénère, j’ai compris que je ne voudrais jamais te voir dans les bras d’un autre. Je ne le supporterais pas. J’ai honte, je suis possessif, même si je dois comprendre et admettre que tu t’appartiens. Je t’aime trop et d’une manière exclusive. C’est une de mes faiblesses. J’ai beaucoup souffert en découvrant les SMS. J’ai pardonné. Je veux vieillir avec toi et voir ensemble grandir nos s.
Quand il eut fini de parler, je fus prise de sanglots. De bonheur, évidemment. Mais en même temps de peur, de panique même, en essayant d’effacer mes pensées qui m’inquiètent. Je me veux rassurante pour lui comme pour moi quand je lui réponds :
- Je t’aime aussi. Je souhaite les mêmes choses que toi.
Nous n’avons pas fait l’amour ce soir là.
Les jours qui suivent, tout semble redevenu calme. Nous avons repris une vie de couple normale. Victor est toujours aussi amoureux et fougueux quand nous faisons l’amour. Il n’est plus jamais fait état de mon comportement, ni du sien. Je retrouve une certaine sérénité.
Jusqu’au jour…
Un SMS de Jean.
- J’ai envie de toi !
En une seconde, je comprends que tout peut effondrer autour de moi. Je me mets à trembler. Je sens mon ventre se crisper, une onde de chaleur m’envahir, un mélange d’angoisse et de désir. Je veux résister mais c’est plus fort que moi.
- Vient vite ! Je suis seule.
ÉPILOGUE
Elle avoua, il voulut mourir.
Il la quitta, elle voulut mourir.
Ces deux là s’aimaient à la folie, d’un amour passionnel, fusionnel, jusqu’à penser et envisager de ne pas survivre à la disparition de leur amour. Qui souffre le plus ? La coupable ? La victime ? Qui est Qui ?
Coupable d’un seul écart, une seule faute ? Une pulsion brutale, physiologique ou pathologique, contre laquelle aucune volonté ne résiste, même pas celle des biens pensants, pour en faire, pourquoi pas, elle aussi, une victime ?
Les censeurs ne sont pas les payeurs, lieu commun certes, mais efficace. La résistance est-elle une vertu ?
Peux-t-on se soustraire, s’affranchir de la faim ? De la soif ? D’une pulsion sexuelle ?
Ils se séparèrent, malheureux tous les deux. Une déchirure ! Amour et sexe étaient indissociables pour lui, elle a cru une seconde, pourvoir les séparer. Il a contribué, encouragé, et même participé innocemment, à l’émulation de la libido de son épouse.
Les partages qui suivent leur séparation sont douloureux.
Aujourd’hui, chacun doit supporter une vie de solitude, rongés par l’impuissance à pouvoir influencer leur avenir sentimental.
Mais un jour, pourquoi pas, un texto…
FIN

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