Malika Episode 1 : La Rencontre


Avertissement :
L’histoire qui va suivre m’a été envoyée par un fidèle lecteur, journaliste de profession. Je ne
sais pas si l’histoire est totalement vraie et si elle a été vécue exactement comme elle est
racontée par son protagoniste principal (probablement qu’elle a été quelque peu enjolivée pour la
rendre plus intéressante) mais, connaissant assez bien le milieu social dans lequel les évènements
sont censés se dérouler, j’ai été convaincu de leur véracité. J’ai donc pris la décision de la
reprendre telle quelle et de laisser les lecteurs seuls juges de son intérêt.
Gérache

Je m’appelle Rafik et je suis journaliste dans un grand journal francophone du soir, pour lequel
j’assure une chronique politique et sociale hebdomadaire, qui semble avoir un grand succès auprès du
lectorat. C’est aujourd’hui encore mon occupation professionnelle principale. L’histoire que je me
propose de vous raconter m’a tellement marqué que – aujourd’hui qu’elle a pris fin - j’éprouve un
irrésistible besoin de la revivre à travers des souvenirs égrenés sur une feuille blanche. J’espère
en outre qu’elle plaira aux lecteurs qui auront l’amabilité de la lire. J’aimerai aussi qu’ils
sauront comprendre les ressorts psychologiques des personnages principaux et, surtout, qu’ils ne
jugeront pas mal le comportement de Malika, arrivée à un moment de sa vie où il lui fallait, soit
s’épanouir dans une relation adultérine passionnée, soit s’étioler dans une vie rangée de riche
bourgeoise délaissée par son mari – trop occupé à ses affaires – et n’ayant rien d’autre à faire
qu’à tenir une maison trop grande, que même ses s, devenus indépendants, ne fréquentaient plus
que la nuit, pour y dormir.
Physiquement, et sans forfanterie, je suis un homme assez bien de ma personne : grand, mince et,
m’a-t-on assuré, dégageant une espèce de force tranquille qui impose le respect à mes
interlocuteurs.

Mes traits sont fins – presque maigres – et avec une remarquable bouche gourmande
d’épicurien (c’est ainsi que je me vois quand je me regarde dans un miroir). Ce n’est pas par hasard
que j’ai employé les termes de gourmand et d’épicurien. En effet, et je ne sais s’il ne s’agit pas
en fait d’une tare (ce que les chrétiens rattachent au péché de chair), tout ce qui compte pour moi
ce sont les plaisir de la vie. Tous les plaisirs de la vie.
Ma devise dans la vie se résume à bien manger, bien boire et bien b… Tel est le seul mode de vie qui
m’agrée. C’est d’ailleurs à cause de cette nature de jouisseur que je suis resté célibataire et que,
aujourd’hui encore à près de quarante ans, je ne pense toujours pas à fonder un foyer et poser mes
valises. La vie est trop belle et trop précieuse pour me mettre la corde au cou et perdre toutes les
belles choses que la vie continue de m’offrir. Question sexe, je papillonne d’une femme à l’autre
(parfois plusieurs en même temps, ce qui souvent me pose de vrais problèmes de gestion de mon temps)
et y prends un maximum de plaisir. Bien entendu je n’ai pas eu que des succès avec la gent féminine.
Il m’est arrivé plusieurs fois de faire de vrais flops avec de belles plantes, qui connaissant mon
tempérament et mon refus de tous liens permanents, m’ont envoyé promener, donnant un douloureux
coup de griffes à mon amour propre de mâle prétentieux. Mais l’un dans l’autre, la vie pour moi
avait été plutôt généreuse et j’étais satisfait de son déroulement.
Depuis que j’ai commencé à travailler, juste après avoir effectué mon service national, j’habite
seul un petit appartement de fonction - dont je suis devenu assez rapidement propriétaire - dans une
petite cité sur les hauteurs d’Alger. Et c’est dans le quartier où j’habitais qu’avait démarré mon
histoire avec Malika. Elle commença une fin de matinée, alors que j’étais entrain de faire quelques
petits achats dans le grand magasin du quartier qui venait d’ouvrir ses portes.
Il me fallait
acheter quelques produits d’entretien ménager et réapprovisionner mon frigo qui s’était vidé depuis
quelques temps déjà. En me promenant dans les allées du magasin à la recherche des produits que je
voulais acheter, mon regard fut attiré par une magnifique croupe de femme. Une vraie croupe de
pouliche, dont la seule vue suffit à titiller le bas ventre de n’importe quel homme normalement
constitué. Elle appartenait à une splendide plante entrain de pousser un chariot qui débordait de
produits et qui, d’évidence, commençait à peser trop lourd pour elle. Je l’observai un moment
entrain de s’escrimer avec son chariot, rattrapant de temps en temps un paquet qui avait tendance à
tomber par terre.
Je n’avais encore rien mis dans mon chariot. Je m’approchai de la dame pour lui proposer de l’aider.
Je venais de céder à une de ces pulsions qui de temps en temps s’imposaient à moi, sans trop savoir
pourquoi, et auxquelles je ne savais pas résister.
- Si vous mettez dans mon chariot, tout ce qui déborde, vous vous en sortirez mieux, lui dis-
je, en m’efforçant d’accrocher à mes lèvres un sourire, que je pensais irrésistible.
La dame se retourna pour regarder et jauger l’homme qui s’adressait ainsi à elle. Elle semblait ne
pas trop savoir comment prendre ma proposition de l’aider. D’évidence, elle se demandait si j’étais
entrain de la draguer, ou si je faisais partie de cette race d’hommes galants, qui était entrain de
disparaître de la surface de la terre. Mais je voyais, au demi-sourire qu’elle avait sur les lèvres,
qu’elle semblait bien contente de trouver une main secourable pour l’aider à transporter tout ce
qu’elle avait acheté. Après avoir hésité quelques secondes, elle me répondit, d’une voix assurée
d’où perçait un soupçon de moquerie :
- Je n’ai pas quatre bras pour pouvoir pousser deux chariots en même temps!
- Mais je suis là pour pousser le deuxième !
- C’est vrai ?
- Bien entendu que c’est vrai !
- J’ai encore d’autres produits à acheter.
Cela ne vous ennuie pas de m’accompagner jusqu’à ce
que je termine ?
- Ce sera un plaisir pour moi !
Et ce fut ainsi que je fis la connaissance de Malika. Une superbe plante d’environ quarante-cinq
ans, brune – une vraie brune au teint mat et aux immenses yeux noirs – grande et plantureuse. Elle
était vêtue d’un large jogging qui était censé cacher ses formes, mais que chaque pas qu’elle
faisait en poussant son chariot, mettait en valeur. J’avais eu tout le loisir d’admirer ses larges
hanches et son fessier proéminent pendant qu’elle s’escrimait avec son chariot. Ce qui m’avait le
plus attiré chez la femme, c’était ses immenses yeux noirs, ses pommettes saillantes et sa grande
bouche entourée par deux lèvres superbement ourlées, légèrement maquillées en marron. J’avais aussi
tout de suite aimé son regard profond qui semblait plein de mélancolie, malgré que ses yeux
brillaient de mille étoiles, sous l’effet des lumières crues du magasin. Je me disais que la dame ne
devait pas avoir une vie très gaie. Malgré sa grande beauté, son visage renvoyait surtout de la
tristesse et de la mélancolie. Il n’y avait pas de trace de joie de vivre et de bonheur dans ce
visage et ce regard.
Je venais de comprendre que la pulsion qui m’avait poussé à lui proposer mon aide n’était en fait
que l’expression de mon instinct de prédateur qui venait de se réveiller. Cette femme m’attirait
comme un aimant. Il me fallait faire sa connaissance et voir s’il n’y avait pas moyen d’aller plus
loin avec elle. Il me fallait profiter du court moment qui m’était offert- entre le temps de
compléter ses achats et celui de les ranger dans sa voiture - pour l’amener elle aussi à
s’intéresser à moi.
Je suis de tempérament extraverti et j’ai le contact assez facile avec les gens. Mais là je ne
savais pas trop comment m’y prendre pour l’intéresser et créer en elle le besoin de mieux me
connaître.
J’y suis allé au culot.
- Il y a là de quoi nourrir toute une caserne, fis-je en montrant le contenu des deux chariots
qui continuaient de se remplir ! Vous avez une grande famille ?
- Non, mais comme j’ai horreur des courses, j’essaie de ne les faire qu’une fois par mois.
J’achète en une fois tout ce qui est indispensable et n’est pas périssable. Pour le reste, je me
contente des commerçants du quartier. C’est moins contraignant.
- Vous habitez loin ? Je ne vous ai encore jamais aperçue ici.
- Je viens du quartier juste au dessus de celui-ci. Cette grande surface est la plus proche de
chez moi. Vous habitez dans le coin ?
En moi-même je jubilais. Je venais de l’amener à s’intéresser à moi. Il ne me restait plus qu’à
ferrer le poisson et à le tenir fermement.
- J’habite juste à côté. Je fréquente rarement les grandes surfaces ; tout ce dont j’ai
besoin, je le trouve moi aussi chez les petits commerçants du quartier. Il faut dire qu’en tant que
célibataire, je n’ai vraiment pas de gros besoins. Juste un petit frigo à remplir pour les rares
moments que je passe dans mon appartement.
- Vous habitez seul ?
- Oui ! J’ai un mode de vie qui n’admet pas de vivre en famille. Je suis journaliste ; presque
toujours par monts et pas vaux.
Je me rendais compte que j’avais attiré l’attention de la dame. Ma qualité de journaliste semblait
avoir éveillé sa curiosité. Elle n’arrêtait pas de me questionner sur le contenu de mes chroniques
hebdomadaires et sur mon analyse de la situation sociopolitique du pays. J’étais aux anges, non pas
parce qu’elle s’intéressait à mes écrits, mais parce que le temps passait et qu’elle était toujours
avec moi. Elle termina de remplir le deuxième chariot et nous fîmes la chaîne devant la caisse, tout
en continuant de papoter, comme de vieux amis.
Je l’aidais à charger ses achats dans son véhicule (un immense 4 X 4, d’une grande marque coréenne)
qui était garé à quelques dizaines de mètres du magasin. Il me fallait absolument la revoir et je le
lui dis franchement :
- Ne prends pas mal ce que je vais te dire (j’en étais au tutoiement !) mais j’ai vraiment
envie de te connaître plus intimement. Tu es le genre même de femme qui m’attire, et pas seulement
parce que tu es belle et désirable, mais surtout parce que tu es intelligente et cultivée et qu’il y
a quelque chose en toi de mystérieux. Pour te dire la vérité il y a beaucoup de mélancolie et de
tristesse dans ton regard et j’aimerai bien percer ton secret. Ne me répond pas tout de suite. Prend
ma carte de visite et si tu décides de me revoir, appelle-moi.
Elle ne répondit rien. Elle eut un sourire furtif, prit ma carte et s’engouffra dans son 4 X 4 en me
disant merci pour mon aide. Elle démarra en trombe et disparut dans la circulation. Je suis resté
longtemps immobile à réfléchir et ruminer ma déception de l’avoir laissé partir. Je me dis qu’elle
n’allait certainement pas me rappeler, même si j’étais certain d’avoir éveillé de l’intérêt en elle.
Un intérêt purement intellectuel, pensais-je. Je me disais – esprit d’escalier quand tu nous tiens !
– que j’aurais dû lui demander son numéro de téléphone pour pouvoir l’appeler moi-même (tout en
sachant que c’était impossible, parce que la dame était mariée). Je retournai dans le magasin pour
faire les achats pour lesquels j’étais venu et retournai chez moi, la tête pleine de Malika. J’étais
certain qu’elle allait occuper longtemps encore mon esprit, mais qu’il y avait très peu de chance
pour que nous nous revoyions.
Je passais le reste de la journée devant mon micro à écrire le texte de ma prochaine chronique - qui
devait absolument paraître le lendemain – et l’envoyai par mail au journal. Jusqu’à une heure
tardive de la nuit j’allais d’un site internet à un autre à la recherche d’informations
intéressantes pour ma prochaine chronique et vers une heure du matin, je me mis au lit pour dormir.
C’est le moment que choisit Malika pour m’appeler. Je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’elle
m’appelle. Et surtout pas en pleine nuit. Inutile de dire dans quel état j’étais et combien le
rythme de mon cœur s’était accéléré.
- Allo ! Rafik ? C’est moi Malika ! Tu me reconnais ?
- Evidemment que je te reconnais ! Je suis vraiment heureux de t’entendre ! Je ne m’y
attendais vraiment pas ! C’est une magnifique surprise ! Comment vas-tu ?
J’essayais de parler à toute vitesse de manière à attirer son attention et à l’empêcher de
raccrocher. J’étais conscient qu’elle avait dû hésiter longtemps avant de m’appeler et qu’au moindre
signe de ma part qu’elle me dérangeait ou que je jugeais mal son appel en plein milieu de la nuit,
elle allait raccrocher. En parlant vite et beaucoup, je voulais la rassurer pour qu’elle se lâche et
me dise ce qu’elle avait à me dire.
- Je n’arrive pas à trouver le sommeil ! Je suis seule dans ma chambre. Mon mari est sorti
pour un diner d’affaire qui va le retenir dehors jusqu’au petit matin. Je m’ennuie et j’ai pensé à
toi. J’ai vraiment passé un moment agréable avec toi ce matin. Tu as une grande culture et tu parles
tellement bien de plein de choses.
- C’est très gentil de ta part. Il t’arrive souvent de te retrouver seule comme cela la nuit ?
J’ai vraiment l’impression que tu te sens délaissée par ton mari. C’est peut-être cela l’explication
de la tristesse qui se dégage de ton visage. Je me trompe ?
- Non tu ne te trompes pas. Cela fait une vingtaine d’années que je suis mariée. Les premiers
temps, c’était le paradis. Mon mari était alors très amoureux et se comportait avec moi à la manière
d’un prince charmant. Cela avait duré environ cinq ans. Jusqu’à la naissance de nos deux s et
jusqu’à ce qu’il quitte son travail de fonctionnaire pour se lancer dans les affaires. Depuis,
matériellement tout s’est amélioré chez nous (il a même fini par acheter une superbe villa dans un
quartier chic, dans laquelle nous vivons), mais à force de courir après toujours plus d’argent et
toujours plus de pouvoir, la stabilité et l’équilibre de notre couple en ont pris un sacré coup.
Mon mari n’a pratiquement plus de temps à me consacrer et est très souvent absent. Tant que les
s étaient petits, m’occuper d’eux suffisait à remplir ma vie. Mais depuis qu’ils ont grandi et
sont devenus indépendants, je me retrouve seule.
- Et malheureuse ?
- Oui ! Je me sens inutile ; donc malheureuse.
- J’avais senti cela ce matin. Je me disais que la tristesse qui se dégageait de toi ne
pouvait s’expliquer que par une déception amoureuse ou bien par une vie plutôt morose. En fait il
s’agit des deux raisons à la fois. Tu te sens délaissée par l’amour de ta vie et ta vie quotidienne
te parait morose et inutile. Je vais te poser une question embarrassante à laquelle tu peux ne pas
répondre, si tu la trouves déplacée. Comment cela se passe-t-il pour le sexe ? Tu es trop belle et
encore très jeune, pour avoir tiré un trait sur le sexe. Comment cela se passe-t-il avec ton mari ?
Il y eut un long silence à l’autre bout de la ligne. Un moment, j’avais même craint qu’elle n’ait
été choquée par ma question et qu’elle allait raccrocher et mettre fin à la conversation. En fait
il n’en fut rien. Elle était simplement entrain de réfléchir à la réponse qu’elle allait me faire.
- C’est gênant pour moi d’en parler, mais pour être honnête mes relations au lit avec mon mari
deviennent de plus en plus distendues et rares. En y réfléchissant, cela fait bien une année qu’il
ne pas fait l’amour. Et pour être encore plus franche, cela me manque énormément. Cela te choque que
je te parle comme cela ?
- Absolument pas ! Je ne peux pas imaginer un beau brin de femme comme toi sans amoureux. Je
ne te connais que depuis peu, mais je peux te dire qu’il suffit d’un regard pour comprendre que tout
en toi est amour et érotisme : ton corps dont les formes feraient perdre le nord à n’importe qui ;
tes immenses yeux noirs ; ta grande bouche aux lèvres pulpeuses; ta langue que tu fais apparaître
furtivement, mais régulièrement, pour humecter tes lèvres ; ton long cou lisse et brillant ; le
teint mat de ta peau. Je suis sûr qu’au lit tu es un vrai volcan ! Je me trompe ?
- Tu me gêne en parlant comme ça. C’était comme si tu décrivais une catin. Or je ne suis pas
une catin. C’est vrai que j’aime faire l’amour avec mon mari et que cela me manque de ne plus le
faire aussi souvent qu’avant. C’est vrai aussi qu’il m’arrive de plus en plus d’être en chaleur et
d’être très frustrée de ne pouvoir assouvir mon besoin de sexe.
- Dis-moi que c’est ce qui se passe en ce moment même : tu es en chaleur et tu as envie de te
trouver entre les bras d’un homme qui te fera grimper aux rideaux. Je suis sûr que tu as envie de
faire l’amour et que c’est uniquement cela qui t’empêche de dormir ! J’ai raison ?
- J’ai honte de le dire, mais c’est vrai. J’ai rarement été dans un tel état d’excitation. Je
ne comprends pas pourquoi.
- C’est à cause de moi ! Je suis sûr que tu n’as pas cessé de penser à moi depuis ce matin !
J’y allais au culot, sachant qu’elle avait déjà été trop loin pour être vraiment choquée par mes
paroles et pour me raccrocher au nez.
- Tu es un petit prétentieux. Tu crois vraiment que je n’ai fait que penser à toi toute la
journée ?
- Oui ! Je sens que tu as vraiment envie que je te fasse l’amour. Je suis certainement ton
type d’homme. Tu dois te dire qu’avec moi, tu grimperas aux rideaux comme tu ne l’as jamais fait
dans toute ta vie amoureuse. Et c’est bien cela que je te promets si tu as le courage de franchir le
Rubicon. Tu veux essayer ?
- Tu es fou ! Je suis une femme sérieuse, pas une catin ! Je n’ai jamais trompé mon mari et je
ne vais pas commencer aujourd’hui. Même si c’est vrai que tu me plais et que j’ai envie.
- Tu as envie de faire l’amour ?
- Oui !
Elle avait dit « oui » de manière presque inaudible, dans un souffle que j’avais immédiatement
interprété comme une invitation à lui faire l’amour, comme cela au téléphone. Elle voulait
satisfaire son désir d’être avec un homme, même si c’était de manière virtuelle. J’avais déjà eu
affaire à des femmes qui aimaient faire l’amour comme cela, au téléphone. C’était pour elles une
espèce de fantasme qu’elles vivaient de manière anonyme. Mais je ne pensais pas que Malika faisait
partie de cette catégorie. Elle n’avait certainement jamais encore fait l’amour de cette manière.
Cela n’avait pas d’importance ; je me disais qu’il fallait que je l’appâte comme cela par une séance
d’amour virtuel, pour ensuite la rendre accro à moi et, objectif suprême, la faire venir chez moi le
lendemain ou les jours suivants, pour nous aimer pour de vrai.
- Tu dors comment ? Toute nue ou en pyjama ?
- En nuisette !
- Super ! Et en dessous ?
- Soutien-gorge et petite culotte !
- Tu me laisse venir à tes côtés pour te faire l’amour ?
- En imagination ? Tu sauras t’y prendre et me faire jouir rien qu’en parlant ?
- Bien entendu ! Je suis un vrai pro ! Tu m’écoutes, tu dis tout ce qui te passe par la tête
en matière d’érotisme et bien entendu…tu te caresse. Ou si tu préfère, tu te masturbes ! Tu veux
essayer ? Je te promets que tu passeras un moment superbe et que tu en redemanderas ! Je viens ?
- Oui ! Viens et dis-moi tout ce que tu vas me faire ! Fais-moi jouir ! J’ai besoin de jouir !
Cela me manque beaucoup !
- Me voilà ! Je viens m’allonger à tes côtés. Je soulève le drap qui te recouvre jusqu’au cou
pour voir ton corps à travers la nuisette transparente. Mon Dieu que tu es belle et bandante ! Tes
cuisses sont découvertes jusqu’à laisser voir ta petite culotte en soie noire ! C’est magnifique !
Je bande déjà comme un âne ! Je m’approche de toi pour t’embrasser; sur la bouche. J’ai été tout de
suite attirée par ta bouche : grande, toujours entrouverte ; avec une paire de lèvres ourlées et
sensuelles. Tu sais que ta bouche est une machine à faire bander les hommes ? Tu sais que celui qui
te regarde t’imagine immédiatement entrain de lui faire une fellation du Diable ? Je vais poser mes
lèvres sur les tiennes pour un long baiser torride et mouillé. Tu veux ?
- Oui ! Embrasse-moi ! Comme cela, avec la langue qui pénètre dans ma bouche et va à la
conquête de ma langue. Lèche-moi l’intérieur de la bouche ! Bois ma salive ! Donne-moi un peu de la
tienne ! Elle a le goût du sucre ! Laisse ma langue entrer dans ta bouche pour jouer avec ta langue
! Oui ! Comme ça ! C’est délicieux ! Caresse-moi en même les seins ! Ils ont besoin d’être pétris
par une main d’homme ! Non pas si fort ! Tu me fais mal ! Voilà, comme cela, en douceur ! C’est bon
! Embrasse-les ! Sur le téton ! Tu sens comme il est dur et sensible ! Tu vois comme j’aime être
caressée comme cela sur les seins ! Continue ! C’est bon ! Tu veux que j’enlève complètement mon
soutien gorge ? Comme cela ? Tu trouve que j’ai encore de beaux seins ? Malgré mon âge ? Ils sont
encore très fermes et très doux ! Tu les aimes ?
- Oui ! Ils sont doux et fermes. On dirait les seins d’une jeune fille. J’ai envie de les
écraser ; de te faire un peu mal. Je te fais mal ? Tu veux que je te caresse plus doucement. Comme
ça ? Je vois que tu aimes ! Tu commences à gémir doucement de plaisir. Je vais accroître ton plaisir
en allant à la rencontre de ta chatte. Je commence à te caresser à travers le tissu de ta petite
culotte. Je vois que tu aimes et que tous tes muscles sont tendus en attendant que ma main pénètre
sous la culotte. Tu continues à gémir doucement. Je vois que tu salives de plaisir ! Dis-moi que tu
aimes !
- J’adore ! A’acel ! (Du miel !) J’aime la sensation de tes doigts sur mes grandes lèvres, à
travers la culotte. Je suis entrain de mouiller ! Cheft kiffach en-sil ? (Tu sens comme je coule ?)
Arrache-moi la culotte ! Je veux que tu me caresses directement ! Oui comme cela ! Je suis
complètement mouillée ! Je relève mon bassin pour mieux sentir tes doigts pénétrer dans mon vagin !
Vas-y plus franchement ! Hek-li ! (Masturbe-moi !) Plus fort ! Plus profond ! Je coule sur tes
doigts ! Tu entends les clapotis que font tes doigts à l’intérieur de ma chatte ? C’est super
excitant ! Encore plus fort ! Plus vite ! Rahi djaïa ! (Je sens que je ne vais pas tarder à jouir !)
- Non ne jouis pas encore ! Pas avant que je ne te pénètre ! Je veux te faire jouir avec ma
queue ! Pas avec ma main ! Tu veux ? Tu veux que je sorte mon manche du pantalon ? Tu veux voir
combien il a envie de ta petite chatte ? Tu veux le voir bander comme un âne et frétiller
d’impatience de te posséder ? Il est beau ? Il est assez grand pour toi ? Tu l’aimes ? Tu le veux ?
- Il est magnifique ! Achal kbir ! (Comme il est grand !) Il est deux fois plus gros et plus
grand que celui de mon mari ! Je suis sûre qu’il va me faire très mal ! En’habou ! (Je l’aime !)
Laisse-moi le tenir dans ma main ! Il est trop gros ! Je n’arrive pas à l’entourer complètement !
H’lou wa skhoun ! (Il est doux et chaud !) Dekhal ‘hou li ! (pénètre-moi !) Tu me le mets ? Tu veux
le placer entre mes grandes lèvres et me pénétrer en force ? Tu veux me défoncer ma petite chatte ?
Bghit tekassarli saouti ! (Je veux que tu me défonces la chatte !) Je veux que tu me prennes comme
une brute ! Je veux sentir toute la force de ta queue ! Je veux devenir son esclave ! Ahhhhh ! Oui
comme ça ! Plus fort ! Plus fort ! Plus vite ! Ouuiiii ! Zid ! (Continue !) M’lih ! (C’est bon !)
Wadja‘ani ! (Fais-moi mal !) Plus fort ! N’hab ki etnikni ‘hakha ! (J’adore être baisée comme cela
!) Be ezzour ! (En force !) Be zeb el a‘adjib ! (Par une superbe queue !) Par un bel homme ! Par
une brute ! Zid ! Zid ! Ziiiid ! (Encore ! Encore ! Encooore ! ) Je vais jouir ! Je vais jouir !
C’est bon !!! Je jouis !!!!!!! Ahhhhh !
Je sentais que Malika était vraiment entrain de jouir. Je l’accompagnais avec des paroles et des
gémissements lui faisant sentir que moi aussi j’étais sur le point de jouir. Elle continua un bon
moment à haleter et à dire des mots de plaisir de plus en plus difficile à comprendre. Elle parlait
tantôt en arabe, tantôt en français. J’avais l’impression que c’est dans sa langue maternelle
qu’elle préférait s’exprimer dans ces moments là. Elle avait un plus grand pouvoir érotique que la
langue française.
Elle semblait vraiment jouir très fort. Comme si elle faisait réellement l’amour avec moi. Elle
était partie dans un monde virtuel dans lequel elle prenait vraiment du plaisir. Je devinais qu’elle
se caressait très fort et que sa main jouait le rôle que devait jouer ma queue dans son histoire.
Tout lui paraissait réel. Ce n’est qu’après avoir joui de manière très bruyante, et après un long
moment de silence – le temps de reprendre son souffle et de réaliser ce qui venait de se passer –
qu’elle se mit parler.
- J’ai vraiment joui comme une folle ! J’ai un peu honte de moi. Je ne me croyais pas capable
de faire ce que je viens de faire. Tu vas me prendre pour une salope. Tu trouves que je suis une
salope ? Dis-moi la vérité !
- Non tu n’es pas une salope. Tu es une femme en manque d’amour qui avait vraiment envie de
prendre du plaisir. Tu n’as pas pu le faire pour de vrai ; tu t’es contentée de le faire de manière
virtuelle. Il n’y a rein de plus normal. Tu veux que je te dise ce que je pense vraiment ? Tu es
épatante ! Tu es partie au quart de tour, sans tabous. Et surtout tu y as pris du plaisir. J’espère
que la prochaine fois, ce sera pour de vrai. Tu m’as fait bander comme jamais une femme ne m’a fait
bander ! Je ne pourrais pas dormir tranquille tant que tu ne me promettras pas de t’offrir à moi
pour de vrai. Tu veux ? Surtout ne me dis pas non !
- Je ne peux pas ! Je suis mariée et je suis une femme fidèle à mon mari! Même si cela fait
trop longtemps qu’il ne m’a pas fait grimper aux rideaux. Il est trop occupé par ses affaires et
rentre toujours très tard la nuit, très fatigué. Je ne peux pas le tromper, même si c’est pour
connaître autant de plaisir que tout à l’heure !
- Beaucoup plus ! Car ce sera pour de vrai ! Sans me vanter, je suis un superbe coup au lit.
Et puis tu me plais tellement qu’avec toi, je sais que je me surpasserai. S’il te plait, ne dis pas
non et promets-moi de venir demain matin chez moi. Je te garantis que tu passeras une journée
inoubliable dans mes bras. Dis oui !
- Je ne peux pas ! J’ai déjà honte de ce que je viens de faire ! Si je me donnais réellement à
toi, je serais vraiment très mal moralement ! Je te dis bonne nuit et merci pour le plaisir que tu
m’as donné cette nuit ! Je ne pense pas que nous nous reverrons !
- Il faut absolument que nous nous revoyons ! Je n’accepte pas que tu disparaisses comme cela
! Après ce qui vient de se passer. Je suis convaincu que toi aussi tu as envie de me revoir et que
notre histoire aille plus loin. Tu sais que je suis un homme très discret et je te promets que
personne ne saura jamais rien de notre histoire. Avoue que toi aussi tu veux me connaître plus
intimement. Sois honnête avec toi-même et dis-moi la vérité ! Tu veux faire l’amour avec moi pour de
vrai ! Dis-moi que tu veux faire l’amour avec moi ! Allez dis-le ! Dis-le !
- Oui ! J’ai vraiment envie de vivre des moments torrides avec toi ! Mais je ne peux pas !
- Si tu peux ! Je t’attends à neuf heures chez moi ! Je veux que tu viennes ! Je t’ordonne de
venir ! Je te supplie à genoux de venir ! S’il te plait ne me déçois pas!
- Je ne te promets rien !
Cette dernière phrase était une victoire pour moi. Elle ne m’avait pas dit catégoriquement non. Elle
m’avait même fait comprendre qu’elle allait venir : car ne pas promettre et refuser, c’était des
choses totalement différentes. Je ne la laissais pas dire autre chose. Je lui souhaitai une
merveilleuse nuit pleine de rêves érotiques et lui donnai rendez-vous pour le lendemain matin. Je
raccrochais avant qu’elle n’ait eu le temps de répondre quoi que ce soit.
J’eus beaucoup de mal à m’endormir, tant j’étais excité et tant j’étais impatient que le jour se
levât et que l’heure de mon rendez-vous arrivât. A neuf heures, rien ne se passa. Neuf heures-
trente, toujours rien. J’étais sur des charbons ardents et je commençais à douter. Je me disais que
la belle avait finalement décidé de ne pas venir et que la raison l’avait emporté chez elle sur la
passion. J’en étais là à ruminer mes pensées noires, quand le téléphone se mit à sonner. C’était la
petite voix chevrotante de Malika (elle semblait très émue et peut-être aussi un peu honteuse de sa
démarche) qui m’annonçait qu’elle se trouvait au dessous de l’immeuble et qu’elle voulait que je la
guide jusqu’à chez moi.
J’avais failli pousser un grand cri de victoire, tant j’étais heureux. Je la guidais, à partir du
balcon de mon appartement, vers la bonne cage d’escalier et, une fois qu’elle s’y était engouffrée,
je l’attendis devant la porte du hall à l’étage où se trouvait mon appartement. Elle se présenta à
moi dans la même tenue de sport que la veille. Elle était toujours aussi magnifique. Elle avait les
yeux baissés et ne semblait pas être très à l’aise. La situation semblait vraiment l’embarrasser. Je
me dis qu’il me fallait la mettre à l’aise et lui enlever de la tête toute idée de culpabilité et de
mauvaise conscience.
- Bonjour ma grande ! Merci d’être venue ! Entre vite !
Je lui pris la main et la tirai doucement à l’intérieur. Je lui donnai un très léger baiser sur la
joue droite et la relâchai. Elle resta un instant debout devant la porte d’entrée, hésitante sur ce
qu’elle devait faire. Je me disais qu’il ne fallait pas que je lui laisse trop le temps de réfléchir
et analyser l’incongruité de la situation. Je me disais que si elle était venue, c’était parce
qu’une force supérieure à la morale et au devoir, l’avait poussée vers moi. Même si une petite voix
intérieure - pour la culpabiliser- lui disait qu’elle se comportait mal, l’envie de vivre quelque
chose de vraiment fort avait pris le dessus. Il ne fallait surtout pas qu’elle ait, même faussement,
l’impression que je la jugeais mal et que je la considérais seulement comme un bon coup dont
j’allais profiter come un goujat. Elle ne voulait absolument pas que je la considère « comme une
catin ». C’était ce qu’elle m’avait dit la veille au téléphone.
Je repris sa main que je portai à ma bouche pour y déposer un très léger baiser. Un baiser furtif
qui ne dura qu’une seule seconde. Je voulais seulement qu’elle comprenne que j’avais du respect pour
elle et que je savais contrôler mes instincts bestiaux. J’arrêtai le baiser, mais je ne lâchai pas
sa main. Au contraire, je la gardai dans la mienne, tout en la forçant en douceur à me suivre jusque
dans le salon. Je la fis assoir sur le sofa qui trônait contre le mur du fond.
Jusque là elle n’avait pas prononcé un seul mot. Elle avait gardé les yeux baissés comme si elle
était gênée d’être là et qu’elle ne savait pas quoi faire. Je m’assis à côté d’elle en tenant
toujours sa main dans la mienne. Je refis le geste de la porter contre ma bouche et y déposai un
autre baiser ; un peu plus appuyé que le premier, mais sans trop insister non plus. Je la regardai
avec insistance. Elle leva les yeux sur moi, probablement pour y découvrir les sentiments qui
pouvaient me traverser l’esprit et juger mon comportement. J’étais convaincu à l’intensité du regard
qu’elle me lança qu’elle était prête à partir, au moindre geste qu’elle aurait jugé déplacé de ma
part. Je devinais qu’elle craignait par-dessus tout que je la juge mal ; que je la prenne pour une
femme de mauvaise vie. Probablement les restes d’une éducation traditionnelle qui n’admet aucun
écart de conduite –surtout pour une femme.
Je ne fis rien qui pût l’effaroucher, sinon continuer à garder sa main dans la mienne et à la porter
plusieurs fois à ma bouche. Avec beaucoup de douceur, en la regardant droit dans les yeux et lui
souriant gentiment, je portais sa main vers mon visage et lui fis faire le geste de caresser ma joue
droite. Au début, elle ne fit que se laisser faire. Puis petit à petit, elle se laissa prendre au
jeu et se mit à me caresser elle-même, tout doucement au début, puis avec de plus en plus
d’insistance. Elle avait même commencé à sourire en me regardant presque avec reconnaissance.
J’étais certain qu’elle avait apprécié que je ne lui aie pas sauté dessus dès qu’elle avait pénétré
chez moi.
Au bout d’environ une demi-heure, je jugeais qu’elle était maintenant rassurée à mon sujet et qu’il
était temps de pousser l’avantage un peu plus loin et réveiller son envie de prendre du plaisir,
comme elle l’avait fait la veille, au téléphone. Je repris sa main dans la mienne et me mis à
l’embrasser avec passion ; sur le dos d’abord, puis sur la paume. Elle eut un petit rire, comme si
mes baisers la chatouillaient. Elle me regardait faire avec un sourire de plus en plus éclatant. Je
compris que c’était gagné et qu’elle appréciait vraiment ma manière de faire. Je pris sa deuxième
main et lui appliquai le même traitement. J’embrassai à tour de rôle l’une puis l’autre. Ses mains
étaient vraiment douces. Mes lèvres s’attardèrent longtemps sur ses paumes, avant d’aller s’occuper
de son long cou doux et brillant.









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