Journal D'Un Apprenti (5)

Les soirées d'automne restent encore chaudes. Aussi je dîne dehors. Je réfléchis à prendre un chien. Le patron n'y voit aucun inconvénient, bien au contraire. Cela renforcera la garde de la propriété. Une voix interrompt mes cogitations au sujet de la race de l'animal. L'arrivée d'Adrien qui réitère ses venues intempestives:
<< - Salut, toi!
- Salut l'éternel partant pour toujours. Faudrait savoir: on se sépare à jamais ou pas?
- Bon, d'accord, je foire souvent. Mais on ne va pas en faire un drame, non?
- C'était juste pour dire. Que me vaut l'honneur?
- Disons que je m'ennuyais. Ça te va?
- Valable comme raison mais peu flatteur pour moi.
- Allez, Daniel, tu charries un peu. Je ne savais pas quoi branler à part ma queue. J'ai pensé que tu serais content de le faire avec moi. Je sais que tu m'aimes bien malgré tout.
- Tu en as mis du temps pour t'en apercevoir. Mais c'est peut-être trop tard, maintenant.
- Ça, je n'y crois pas. Et je te le prouve. >>

Adrien se jette sur moi, applique ses lèvres contre les miennes pendant que ses mains batifolent sous ma chemise, dans mon pantalon. Je bande, oublieux de ma résolution de repos, oublieux du lendemain vendredi. Résonne alors une autre voix, plus grave, celle de Marco:
<< - Tu devais pas rester les orteils en éventail, aujourd'hui ?
- Qu'est-ce qu'il t'arrive? Pourquoi tu es là?
- Je m'emmerdais tout seul. J'ai pensé que ça t'emmerderait pas si je venais faire un peu la causette avec tézigue. Le patron m'a dit où que tu pieutais. Bath la masure! N'aies crainte, je chouraverais rien chez tes bourges. C'est pas mon genre de mettre les potes dans la merde. surtout un qu'à la fesse gironde comme toi. >>

Adrien observe, gourmet, un Marco mis en appétit par notre position plus que lascive. Une main s'agite, dans une des poches de l'arrivant qui, à l'évidence, ne branle pas le mérinos mais bien sa queue en éveil.

Marco s'approche de nous, sort sa bite. Je ne cède pas à la partouze qui s'annonce, je la réclame de tout mon être, comme s'il y allait de ma survie. Marco me fait comprendre que je serai bien plus à l'aise agenouillé devant lui pour le sucer. Sans se consulter, Adrien et moi lui imposons quelques préliminaires, condition sine qua non pour aller plus avant. Il grogne, mécontent, hésite puis se laisse câliner, condescendant même à tâter nos bites. Petit à petit, il se met au diapason. Ses lèvres daignent s'entrouvrir. Deux minutes plus tard il n'a plus aucune réserve et se donne totalement aux prémices sexuelles. Adrien, plus expérimenté que nous dans le domaine des trios, prend la direction des opérations. À mon grand étonnement, il passe directement aux actes sérieux en tendant ses fesses, offrant ainsi sa pastille à l'énorme vit hyper tendu du Mario alléché par la proposition gestuelle.
Tout en pénétrant l'anus d'un Adrien plus qu'émoustillé, le Marco en question me fait signe de l'enfiler prestement provocant ainsi une nouvelle surprise. J'obéis. Il sait y faire, le gredin! Il m'ordonne presque de ne pas bouger, promettant d'agir pour trois. Nous procédons avec fougue mais avec méthode: Adrien sodomisé par Marco qui s'encule sur ma queue en ébullition. La pression monte pour enfin trouver un exutoire dans l'éjaculation. Trois corps s'avachissent sur le sol de la cuisine, un tantinet frisquet. Nous gagnons la chambre, à poil, les queues dégoulinantes de foutre non essuyé. Nous terminons de nous dévêtir avec essuyage des parties trempées. Nos yeux brillent dans l'espoir des prochaines actions salaces, d'ébats prometteurs de jouissances. Je tempère mes acolytes en leur annonçant que je dois me coucher tôt, dormir tôt, pour cause de lendemain surchargé. Nous cantonnons les prouesses coquines à quantité de pelles, de caresses voire de quelques introspections anales avec un ou deux doigts. Las! Les coquineries m'agacent vraiment et m'obligent à céder, une nouvelle fois, tant elles sont agaçantes! Nous voilà affalés sur le tapis, gémissant notre bonheur de mêler nos chairs.
À mon tour de subir la queue de Marco qui ne se fait pas prier pour recevoir celle d'Adrien. Les anus subissent plusieurs giclées de sperme tout comme le tapis. Je me promets de ne pas garder ces deux là pour la nuit: me faut du repos, quand même!
Promesse non tenue. Une fois grignotés les restes du frigo, nous repiquons aux séances cochonnes. Cela commence par la lecture d'une revue porno (hommes exclusivement) apportée par Marco qui, j'en conclue, venait me voir avec une idée de derrière les fagots. Fait rarissime, l'histoire est assez plaisante, les photos sensuelles et sexuelles. Les modèles présentent bien, tous bandants aux appâts avantageux. Les textes brefs s'insèrent dans des bulles discrètes. Je tourne les pages d'une main tandis que l'autre fourrage vers les bites avoisinantes et bien réelles. Résultat, les doigts de chacun visitent les queues de tous. De là à nous retrouver les uns sur les autres, il ne se passe que quelques minutes. Nous délaissons la lecture, trop accaparés que nous sommes. J'entends grommeler "Putain! Je deviens pédé!". Nous ne relevons pas la remarque, nos corps étant sur le point de cracher le reste de foutre qu'ils possèdent. Vers minuit, nous sommes tous les trois allongés sur le lit, dans les bras de Morphée et dans ceux des uns et des autres.
Deux heures plus tard, peu habitué à dormir avec autant de monde sous la couette, je me réveille, me glisse doucement hors de la couche et de la chambre pour gagner ce que j'appelle présomptueusement la serre, espace couvert par une véranda mais non encore complètement clos, sous lequel je fais pousser plusieurs plantes décoratives. Une couverture sur moi, je somnole sur une chaise longue.

Un bruit attire mon attention: Marco, habillé, s'approche:
<<- Je me barre. Merci pour la soirée.
- Pas de quoi. Quand tu veux.
- C'était la der des ders pour moi. Faut comprendre.
- C'est vrai que tu as peur de virer pédé.
- Ouais! Seulement comment faire? Les bonnes femmes baisables, c'est rare dans le coin!
- Rares mais pas inexistant.
Qu'est-ce qui t'empêche de tenter ta chance?
- Elles ont les jetons quand elles me croisent. Je te rappelle que je sors de taule, garçon.
- Ça, c'est toi qui le crois. Personne ne sait d'où tu viens. Le patron n'a rien dit, moi non plus. Ce n'est pas écrit sur ton front. Dis plutôt que tu n'oses pas par manque d'expérience. À moins que tu n'ais pas très envie d'une femme. Possible aussi que tu sois à voile et à vapeur. Probable même. Tu ne rechignes pas à te faire sauter! C'est un signe.
- Tu sais, en taule, y lorgnent de préférence les jeunes bien tendre, à la peau douce et sans poil. C'était mon cas. On sert de femelle aux plus costauds qui nous protègent en échange. Y'a pas, faut y passer si on veut vivre peinard quand on est au ballon.
- Je l'ai entendu dire. Mais tu continues. Reste à savoir pourquoi. Tu aimes ça, c'est évident.
- Ben ouais! Bon, faut que je me trisse. >>

Un signe de main en guise d'au-revoir et il quitte la maison. Le besoin de vérifier s'il n'a rien volé s'empare de moi. La nouvelle télévision couleur et le magnétoscope made in Japan avec passage à la douane de Poitiers aux fins de droits d'importation supplémentaires à payer, représentent une certaine valeur. J'hésite à me lever. Je me contrôle et me rendors. C'est Adrien qui me réveille, prêt au départ:
<< - Salut beau gosse! Je décampe vite fait, je suis à la bourre.
- Tu as pris un café?
- Ne t'inquiète pas pour moi. La cafetière est au chaud, sur la cuisinière. Ciao! >>

Grosse pelle et il s'enfuit presque. Je me traîne jusqu'à la chambre, me faufile entre les draps où je reprends ma nuit dans les effluves de nos chairs assouvies.

Tout en petit déjeunant, je cogite sur les gonzes. Mes pensées vagabondent. Quel type de mâle je préfère? Aucun. Je les aime tous, à vrai dire. Enfin tous ceux que je connais. Quoique … aimer n'est pas le verbe exact. Baiser avec eux me convient parfaitement, sans plus.
Souvent, je soupire après Bernard. Il représentait la stabilité, une sécurité qui, aujourd'hui, me manquent. Peut-être une petite préférence pour Adrien, le plus ancien parmi mes relations amoureuses, le premier aussi, celui que l'on n'oublie jamais en somme. Marco n'est pas mal du tout. Au fait, la télé et le magnétoscope sont toujours là. Quel idiot, je fais, de l'avoir soupçonné. Son aspect de brute ne me déplaît pas, au contraire il aurait tendance à m'exciter. Mais le supérieur, c'est bien Théo. Une splendeur pour moi, un chef d'œuvre. Quant à ses capacités au lit, je le classe parmi les virtuoses. Bien qu'Adrien … et Marco qui s'y met …en définitive, j'éprouve de menus sentiments pour chacun d'eux. À l'évidence pour moi, baiser implique un petit quelque chose de plus que le sexe. Cela me sied à ravir. Je suis content de les avoir trouvés, mes trois mecs. Encore une petite pointe de regrets en pensant à Bernard le possible quatrième. Je me lève, vais farfouiller dans le tiroir "à papiers", retrouve la feuille de carnet sur laquelle sont inscrites les coordonnées de ce brave garçon. Je décide de l'appeler cet après-midi, de la poste, lorsque j'irai faire les commissions pour le tête-à-tête amoureux de ce soir avec prolongation tout le week-end.
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J'attends … j'attends … je m'énerve … je désespère. Les bougies se consument, coulent sur la nappe. Les fleurs semblent se faner anormalement. La bouteille de vin perd de sa magie. La table fait grise mine. Dans le four gît une canette farcie que j'estime déjà trop cuite et en voie d'assèchement avancé. L'heure tourne, mon festin aussi. Ma soirée vire au dramatique. Ainsi donc, le beau Théo ne viendra pas. Premier gus à me poser un véritable lapin. J'y croyais, je croyais en lui. Lui ne croit pas en moi. La preuve: il ne vient pas. Pourtant, c'est lui qui s'est proposé de venir. Je ne lui ai rien demandé, même si j'en rêvais. La colère m'envahit. Les questions affluent qui embrouillent totalement mon esprit déjà bien encombré par la rancœur. Néanmoins, je reste sur le qui-vive, guettant le moindre bruit provenant de l'extérieur.
Enfin, j'entends un moteur: une voiture se gare. Théo arrive. En l'observant descendre du véhicule, je me demande pourquoi cette peur de ne pas le voir. Simplement mon amour-propre qui en prendrait un coup dans le cas d'un lapin! Je me crois donc à l'abri de pareille avanie au point de me persuader que nul ne m'infligera une telle vexation? Va falloir que je me raisonne et me fasse à l'idée qu'un jour, certainement …

Les bras de Théo enserrent ma taille tandis que ses lèvres s'emparent des miennes. J'oublie tout le reste, ne prête aucune attention à ses paroles, savourant chaque seconde de cette pelle merveilleuse que je n'espérais plus. Les jambes s'entrecroisent, les mains s'activent. Les pantalons tombent sur les chevilles laissant toute liberté aux queues en effervescence. Les frottements des corps contre corps provoquent une montée de sève qui ne tarde guère à glisser le long des cuisses. Les bouches laissent échapper un gémissement de plaisir bien qu'elles ne se désunissent pas. Nous rentrons dans la maison, les mains tenant les pantalons relevés de sorte qu'ils n'aillent pas essuyer les dégoulinées de foutre. Nous rions de cet exploit, comme deux gamins après une bonne farce. Douche langoureuse, friponne, coquine, salace. Je rugis de bonheur en sentant la bite de Théo frétiller dans mes entrailles. Je frémis de joie en le pénétrant. Les jambes flageolent pendant les éjaculations. Nous nous lavons mutuellement, laissant notre sperme s'écouler sur le carrelage de la paroi.
Les pieds se taquinent durant le dîner dont nous ne nous préoccupons guère, trop accaparés par nos agaceries sensuelles. Abandonnant promptement les victuailles, nous nous retrouvons au lit, enlacés. Théo susurre:
<< - Je suis bien, avec toi. J'aime ton corps. J'aime ta queue et ton cul. Je veux baiser toute la nuit avec toi. >>

Inutile de répondre. Je lui prouve mon accord par des gestes appropriés. Nous voilà partis pour un 69 endiablé. Nous bouffons nos queues comme des affamés, avant de bouffer nos culs. Plusieurs doigtés permettent d'assouplir les anus en vue de sodomies langoureuses, profondes, et de les asperger de mâle jus.
Petite pause, histoire d'avaler le dessert et plusieurs gorgées de vin, le tout accompagné d'inévitables mutuelles papouilles et autres galoches.
La nuit se déroule pour deux hommes inséparables, embrochés l'un dans l'autre ou l'autre dans l'un et vice-versa. Les bouches fonctionnent à plein régime tout comme les langues qui ne cessent de titiller un sein, une bite, une rosette, un orteil. Les poses, de plus en plus acrobatiques, apportent un supplément non négligeable de sensations. Enfin, allongés côte à côte, nous épions l'aube naissante, épuisés, rassasiés. Lentement le ciel pâlit, bleuit. Le soleil écarte la brume. Les paupières s'alourdissent, les corps s'assoupissent. Main dans la main, nous sombrons dans le sommeil, comblés.
La lumière, éblouissante, nous réveille. Je n'avais pas fermé les volets, trop pressé de savourer mon mec. Premiers gestes, premiers baisers, premiers attouchements. Nous ne prenons pas garde à l'odeur de nos haleines, n'ayant qu'un seul désir: s'accoupler une nouvelle fois. Les sexes turgescents, délicatement masturbés, sont prêts aux pénétrations qui ne tardent plus. Suivent dix minutes de pistonnages réciproques qui font tressaillir les tripes des sodomisés. Les éjaculations, redevenues un peu plus abondantes, maculent les ventres, les draps. On se lève, heureux de soi, heureux de l'autre.

Au cours du petit déjeuner pris sur la terrasse, Théo annonce:
<< - Mille pardons pour le retard, hier soir. Un problème de dernière minute au bureau. Autre chose: Luc va nous rejoindre. Je lui avais dit que je serai ici, avec toi. Ça ne t'ennuie pas?
- Qu'il sache pour nous deux? Pas du tout. Mais je croyais que nous devions passer la journée en tête-à-tête.
- Ne t'inquiètes pas, il ne restera pas longtemps. Il a insisté en prenant pour prétexte de venir chercher un truc oublié à la maison. En réalité, je le soupçonne de vouloir vérifier si c'est vrai entre toi et moi.
- Ne me dis pas que vous avez parié là-dessus?
- En quelque sorte. Mais c'était bien avant qu'il ne se fasse piquer par un serpent. Je te le jure, Daniel.
- Je vois. Quand Luc arrivera, il faudra qu'on se mette au lit, à poil, pour qu'il constate son pari perdu. Je me trompe?
- Cette nuit, tu as pu juger que j'étais venu pour d'autres raisons que ce pari. Non?
- Bon, ça va. J'oublie le pari. Mais j'aimerais ne plus être l'enjeu de ce genre d'amusements entre vous deux. >>

D'un signe de tête, Théo donne son accord. Petite pelle pour sceller la disparition de cette légère ombre qui venait entacher ce merveilleux week-end.
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Luc apparaît en début d'après-midi, alors que nous effectuons une sieste réparatrice, nus, enlacés sur des couvertures qui ne nous couvrent plus du tout, installés au centre d'un plan herbu situé à une vingtaine de mètres de la maison. Il ricane:
<< - On y croirait presque. >>

Dans un ensemble parfait, moi et Théo ouvrons les yeux, nous détachant l'un de l'autre et montrant chacun une indubitable érection prouvant nos envies du moment. Le visiteur, gêné, bredouille:
<< - D'accord, ça va! Vous baisez ensemble. Maintenant, mettez un truc sur vous. Inutile d'en rajouter. >>

Un tantinet émoustillé par la vision de nos vits sublimement tendus, je provoque Luc:
<< - Pourquoi, ça t'excite de voir deux types à poil qui bandent dur?
- Non, pas du tout. Qu'est-ce que tu crois? Je ne suis pas pédé, moi!
- Ou tu penses ne pas l'âtre ou ne veux pas l'être. Ce qui n'est pas pareil.
- Arrête tes conneries, Daniel. Il n'y a pas que des pédales sur terre. Sans compter que l'on pourrait vous voir.
- Nous voir? Tu veux rire! Ce petit coin, je l'ai spécialement aménagé pour n'être vu de personne. Et je n'attends personne. Cela dit, bander parce qu'on regarde deux mecs à poil avec la queue raide, ce n'est pas ment être pédé.
- Je ne bande pas. Ce serait plutôt le contraire, oui!
- Prouve-le, Luc. Vas-y, prouve que tu ne bandes pas!
- Ça ne va pas, non!
- Tu as bien exigé des preuves pour moi et Théo. C'est que, quelque part, tu avais envie de voir. Tu ne penses pas?
- Normal que l'on vérifie le résultat quand on a parié. Vous faites une montagne d'un rien, vous les tantes.
- Et toi tout un foin pas possible parce que tu vois deux types à poil bander. Tu fais du sport, je crois. Alors ne me dis pas que tu n'as jamais vu une queue en érection. Mais peut-être que tu es gêné uniquement parce que tu vois Théo dans cette situation. Serais-tu jaloux, par hasard, Luc?
- N'importe quoi! Qu'est-ce que tu vas imaginer!
- Rien que de très banal. Supposons que tu en pinces pour Théo, sans même t'en rendre compte …
- Eh bien! Supposition erronée, Monsieur le psychologue!
- Alors prouve-le. Montre que tu ne bandes pas.
- Je ne bande pas. Même si je vous regardais baiser ensemble, je ne banderais pas. >>

À ma grande surprise, Théo prend la relève:
<< - Daniel a raison. Prouve que tu n'as aucun élan homosexuel, puisque tu es si sûr de toi.
- Pas toi, Théo. Tu sais bien …
- Je ne sais rien, mis à part ce que tu consens à me dire.
- Tu vois bien que je sors avec des filles, quand même!
- Sortir avec des filles ne précise pas ce que tu fais avec elles. Après tout, tu passes plus de temps avec moi qu'avec tes copines. Ce n'est pas vrai? >>

Luc blêmit, l'écume au bord des lèvres, la rage dans les yeux. Il lance:
<< - Vaut mieux que je me taille d'ici. Ce sera plus sûr pour tout le monde. >>

Théo insiste:
<< - Donc, même si tu ne bandais pas en nous voyant, tu as peur de faiblir ou tu as peur parce que tu as faibli.
- Non je ne bande pas! Non je n'ai pas bandé! Je suis simplement vexé parce que toi, mon meilleur ami, tu mets ma parole en doute. Je pensais que tu me faisais confiance.
- J'ai confiance en l'ami, pas en l'hétérosexuel, nuance, Luc. En matière de cul, les hétérosexuels n'aiment guère dévoiler leurs pulsions homosexuelles s'ils en ont. >>

Luc s'éloigne, grommelant des paroles inintelligibles. Alors qu'il s'apprête à disparaître derrière les arbres, au tournant, il rebrousse chemin, nous lance sur un ton de défi:
<< - Parfait! Je vais vous prouver que je ne bande pas en regardant deux types baiser. Ça vous va comme ça? >>

Estomaqué par ce revirement, ne sachant trop quelle attitude adopter, je laisse à Théo le soin de répondre:
<< - OK! Disons ce soir vers les 23 heures. >>

Luc opine du chef avant de partir pour de bon. Un peu inquiet, je déclare:
<< - Je crois que nous avons poussé le bouchon un peu loin.
- Rassures-toi! Il ne viendra pas. Il trouvera une excuse loufoque. Je lui enverrais une vanne ou deux quand on se retrouvera la prochaine fois, puis on oubliera. Cependant, jamais je n'aurais pensé qu'il accepterait un tel défi. Moi qui croyais le connaître … c'est raté! >>

Nous chassons Luc de nos têtes afin de nous consacrer exclusivement à nos deux personnes sans pour autant faire de folies avec nos corps que nous mettons au repos, exception faite des gâteries et autres mignardises d'usage inhérentes à deux jeunes être soucieux de se mélanger dans d'innocentes effusions sensuelles.

Dîner sobre mais reconstituant. La nuit tombe de plus en plus tôt. Aussi effectuons-nous une brève promenade sous les ultimes rayons de soleil avant de regagner mon logis, alors qu'un voile sombre recouvre le côté Est et qu'une rougeur disparaît côté Ouest.
Quelques étoiles scintillent pendant que nous débarrassons la terrasse avant de rentrer pour la nuit. Nous prononçons peu de paroles, trop occupés à nous admirer mutuellement.
Détente sur le canapé tout en regardant notre Président de la République citer un philosophe, en réponse à une question concernant les relations estimées coupables que peut entretenir un (ou une) professeur (e) de 30 ans avec un (ou une) élève de 16 ans.
On frappe à la porte d'entrée. Je regarde l'heure: 23h pétantes! Luc tient parole au grand dam d'un Théo fort embarrassé qui propose:
<< - Bon, ça va. Nous te croyons, Luc. Inutile de faire une démonstration. Le fait que tu sois venu prouve ta bonne foi. Allez! On boit un coup et on oublie.
- Pas question! Tu as mis mon honnêteté en doute. Je tiens à prouver que vous avez tort.
- Ça risque de mal se finir, cette histoire.
- Alors fallait pas que vous la commenciez. Tu te dégonfles, Théo? Et toi, Daniel? >>

Le Daniel en question ne pense rien. Une seule envie l'accapare: que Luc se barre vite fait. Néanmoins, je tente une manœuvre:
<< - On plaisantait. C'était de mauvais goût, je te l'accorde. Mais c'était histoire de te bousculer gentiment. On ne voulait pas te blesser. >>

La mine que j'étale doit lui faire grande pitié tant je l’imagine miteuse. Il condescend à annuler l'épreuve, comme il appelle ce que nous projetions de faire. Illico, un doute s'insinue en moi: il ne devait attendre que ça, qu'on le supplie d'annuler. En tout cas, soulagement général.
Luc déguste son armagnac tout en reconnaissant:
<< - J'avoue que mes certitudes s'amenuisaient à l'approche de l'instant crucial. Je n'étais plus si sûr de moi. Je ne suis pas pédé mais je ne connais pas mes réactions physiologiques si je voyais deux types s'envoyer en l'air. Seulement, je peux vous jurer que cet après-midi, quand je suis arrivé et que je vous ai vu à poil la queue à l'air, ça ne m'a pas fait bander. Aucune réaction de ce côté-là. >>

Le sujet est clos. Du coup, la conversation se poursuit sur le sexe, les pratiques diverses et variées, ce qui plaît ou non, les fantasmes. La bouteille de vieil armagnac décline à vue d'œil. Notre sagesse s'évanouit. Luc, assis sur un fauteuil, face au canapé, semble absent. Je remarque la bosse non négligeable pointant sur le bas-ventre d'un Théo quelque peu obnubilé à la vue de la proéminence qui point sous le mien de bas-ventre. Luc propose, mi-figue mi-raisin:
<< - Faites comme si je n'étais pas là, les gars. Ne vous gênez pas, allez-y! Je vois que vous en mourrez d'envie. Comme ça, je passerai le test malgré tout. >>

Cette invite provoque chez nous une certaine réserve, réserve que nous avions perdue un moment. Nous reprenons une tenue dite décente, tout comme l'est la conversation qui dévie sur un sujet à l'opposé du porno.
Aux environs de deux heures du matin, Luc, légèrement grisé, dort dans le fauteuil. Un clin d'œil à Théo et nous voilà tous les deux dans la chambre, refermant soigneusement la porte et nous vautrant sur le lit, dans les bras l'un de l'autre, toutes lumières éteintes. Les langues se chevauchent dans des bouches avides de baisers. J'arrive à murmurer:
<< - J'en crevais d'envie depuis un sacré moment. >>

À l'intensité de la pelle que Théo me roule, je comprends que lui aussi en mourrait d'envie. Nos corps collés cherchent à s'aimer. Les prémices anodines passées, nous entamons un 69 que nos lèvres goulues effectuent amoureusement. Ma tête enfouie entre les cuisses de mon amant, la sienne enfouie entre les miennes de cuisses, nos oreilles n'entendent que les bruits de succions entrecoupés de doux gémissements attestant de la volupté de nos actes. Nos escapades buccales vont jusqu'aux rosettes que nous taquinons ardemment. Alors que je prends position dans la perspective d'une sodomie, jambes en l'air, prêt à recevoir le gourdin vénéré, je devine comme une silhouette bizarre non loin de la porte. Elle reste figée tout en dégageant une existence bien réelle. J'allume la lampe de chevet. Luc, assis sur un tabouret, nous enjoint:
<< - Continuez! Faites comme si je n'étais pas là. C'est bien ce qui devait se passer, n'est-ce pas? >>

Les vapeurs d'alcool et de rut nous obligent à ignorer la présence de l'intrus. Toutefois, cette présence met du piment dans nos ébats. Le voyeur nous excite un chouia de plus. Théo serait davantage satisfait de savoir son meilleur ami non loin de nous que cela ne me surprendrait pas. Nous constatons que Luc vient de tomber pantalons et slip. Il s'extirpe de sa chemise et vire le maillot de corps. Nu, il nous interpelle:
<< - Voyez! Je ne bande même pas. Qu'est-ce que vous en dites? >>

Nous n'en disons rien, trop occupés à autre chose de bien plus jouissif. Nous reprenons notre position. Théo, bouche sur la mienne, me pénètre hardiment. J'enserre sa taille avec mes jambes, l'attire encore plus sur moi à l'aide de mes bras. Je le veux entier en moi! Il ahane puis pousse de petits cris qui se rapprochent, annonçant l'ultime pallier de la jouissance, l'explosion des sens. Je jouis à l'unisson. Mes cordes vocales le clament.
Notre voyeur ne cache pas sa honte, ou ce qu'il croit telle. Il expose à nos regards quasi indifférents ses mains engluées de foutre. Il n'a pu maîtriser ses pulsions. Selon lui, une envie irrépressible de se branler s'est emparée de son corps après avoir constaté qu'il bandait alors que la bite de Théo s'enfournait entre mes fesses.
Nous ne commentons pas l'événement, laissant Luc gagner la salle de bain afin d'y procéder à quelques ablutions. Il revient, revêtu de son slip, portant nos verres dans lesquels il verse le reste de la bouteille d'armagnac. Nous buvons en silence, oublieux de nos doigts (les miens et ceux de Théo) qui s'aventurent sur nos parties intimes respectives. Ma queue se rebiffe, désireuse d'embrocher mon Théo qui ne demande que cela puisque mon index s'insinue dans son anus qu'il trémousse à l'envi.
Je crois rêver en constatant le contenu du slip de Luc, contenu qui déborde et laisse entrevoir un braquemart le plus joliment membré. Il se recule, soucieux d'éviter tout contact avec nous. Nous posons nos verres à même la moquette et reprenons nos amours charnelles. Sans ambages, j'encule Théo. Mes regards se dirigent vers un Luc au bord de l'apoplexie. Il se débarrasse de son slip, caresse généreusement sa bite que je ne me prive pas d'admirer. J'aimerais la sucer tandis que j'enfile mon amant en titre.
Comme s'il devinait mes pensées, Luc avance ses attributs vers moi. Je sens le gland humide sur ma joue. Il ferme les yeux dans l'attente du passage à l'acte de ma part. Il ne fera plus un pas, je le sens, même s'il en meurt d'envie. Théo assiste à cet échange muet. Il sait que j'hésite malgré mon pressant désir. Alors il décide de briser la barrière que nous pensions infranchissable quelques instants plus tôt. Ses lèvres happent l'énorme engin qu'elles lèchent avidement. Je me penche afin que ma bouche rejoigne la sienne et apporte ma contribution au plaisir de Luc dont la queue se meut entre quatre lèvres. Il procède à un va et vient qui lui tire des gémissements.
D'un commun accord, sans nous consulter moi et Théo, nous procédons à une manœuvre visant à présenter mon anus juste en face de la bite enviée. Luc n'ose bouger. Sautera-t-il ce nouveau pas? Je l'espère, bien que je sois satisfait de l'avoir sucé. Une fois de plus, Théo précipite les choses. Il se contorsionne afin de s'emparer du mandrin de Luc qu'il attire au bord de ma rosette. Ensuite, il me pousse afin que la pénétration débute. Luc n'opposant aucune résistance, je m'embroche sur son vit, non sans glousser de bonheur. Luc se campe solidement sur ses jambes, laissant ses bras ballants le long de son corps. Débute un pistonnage effréné mais bien trop rapide à mon goût. Je comprends, aux spasmes qui le secouent, qu'il crache son foutre dans mon trou. Je savoure cet instant magique que je ne revivrai probablement plus jamais.
Luc s'avachit sur moi, soucieux de ne pas gêner mes mouvements. Je continue d'enfiler Théo qui ne tarde plus à jouir. Je l'imite peu de temps après. Nous restons collés deux bonnes minutes. Je sens toujours cette barre combler mon tréfonds. Elle ne débande pas. Nos désirs s'éveillent une fois encore. J'oscille mon bassin. Luc reprend son balancement, provoquant le mien dans le cul de Théo. Ce dernier manifeste un besoin de changement. Nous voilà, moi et lui, suçant l'énorme engin de l'invité surprise, léchant ses couilles velues, allant taquiner son anus vierge. Etonné par l'initiative, Luc se contracte subitement. Nous n'insistons pas et en revenons à la bite dont nous nous régalons. Luc se couche sur le lit, mains derrière la tête, appréciant la séance. Théo cesse la fellation, me demande de mettre mes fesses à sa disposition. Ce que j'agrée. Je me délecte de cette queue qui ne tarde pas à vibrer en moi. Luc se croit abandonné, ne sachant quelle attitude prendre. Alors Théo s'assied sur lui, enfournant le gros braquemart entre ses fesses et délaissant les miennes de fesses. Je le suce tandis qu'il procède à un lever-baisser laissant augurer de futurs plaisirs. Passées quelques minutes, il s'allonge sur Luc, me fait signe de joindre ma bite à celle de son enculeur actuel. Double pénétration que semble approuver notre novice maintenant aux anges. Je m'active dans cet anus en feu. J'exulte en sentant ma queue frotter sur une autre, toutes deux enveloppées par les chairs anales accueillantes. Nos spermes se mélangent. Celui du bel enfilé nous asperge. À aucun moment Luc ne nous a caressés. Il évitait tout contact qui n'était pas nécessité par la fellation et la sodomie. Jamais nous n'avons tenté de l'embrasser ou l'obliger de toucher à nos sexes, par exemple. Il se comportait comme tout bon hétérosexuel en manque qui tire un coup vite fait avec un autre type afin de se soulager: séance hygiénique en quelque sorte.

Le moment le plus délicat arrive: celui, pour un hétérosexuel ayant "fauté" avec un homosexuel, de l'après, du juste après l'acte. En fait, mes craintes son infondées. Luc se comporte fort bien. Il demande la permission d'utiliser la salle de bain, s'y rend et ferme la porte à clé, nous interdisant ainsi de le rejoindre. J'enlace Théo, je l'embrasse. Il laisse un doigt errer aux environs de ma rosette. Nos queues se relèvent. La sienne va se nicher dans mon habitacle anal qu'elle bourre un peu brutalement mais magnifiquement. Je subis l'assaut avec reconnaissance. Luc revient, habillé, annonce:
<< - Je dois rentrer. À demain ou plutôt à tout à l'heure. >>

Le ton me paraît neutre, ferme, sans animosité, sans peur mais sans chaleur. Il s'en va, sans attendre notre réponse que nous sommes incapables de lui formuler étant dans le feu de l'action. Pour la énième fois, les giclées de foutre s'écoulent dans mes intestins ou sur les draps. Un peu éberluées par les prouesses de la journée et de la nuit, nous nous endormons l'un dans l'autre.
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Ma tête va exploser. Certes, l'armagnac était d'une qualité irréprochable, d'un âge plus que respectable et respecté, mais il n'en reste pas moins que d'en avoir abusé se paye en cette matinée grisâtre. Ajoutons à cela les nombreux assauts dans nos ébats et nous avons les raisons de ce réveil quelque peu douloureux. Théo ne semble pas au mieux de sa forme. Il se jette sur le tube d'aspirines, en avale deux avec un grand verre d'eau. Je ne résiste pas à l'interroger:
<< - Comment tu crois qu'il réagira, Luc, après la séance de cette nuit?
- C'est la grande question, la grande inconnue plutôt. Je n'en sais fichtre rien. Agissons comme si de rien n'était. On verra bien. Cela étant, il était très calme en partant. Je ne l'ai pas trouvé complexé ou quelque chose du genre.
- Tu regrettes?
- Pas du tout. Pour dire vrai, j'en avais envie depuis que je le connais. Qui n'en aurait pas envie avec lui? Un parti comme ça, on ne le laisse pas filer sans rien tenter. Malheureusement, il a toujours été intraitable et j'ai essuyé refus sur refus. Je me suis fait une raison, ou presque. Dans le cas contraire, c'en était finie de notre amitié. Et ça s'est produit, à cause de toi, en partie.
- Tu as poussé à la roue, toi aussi.
- Évidemment! Tu as ouvert la voie. Je m'y suis engouffré. Je n'allais pas laisser passer une telle occasion. Bon, si on pensait à nous deux, Daniel? Un câlin ça te dit? >>

Sa proposition me procure un immense plaisir. Nous limitons nos exploits à des jeux érotiques fort anodins mais fort plaisants. Puis petite virée dans les environs boisés avec cueillette de champignons à la clé, le soleil s'étant décidé à chasser la brume.

Cèpes, girolles, ne manquent pas dans la forêt avoisinante, appelée forêt brûlée. Si jamais elle l'a été, brûlée, c'était il y a très longtemps. Aujourd'hui, elle est verdoyante au possible, couverte d'arbres en pleine santé. J'aime cet endroit. Nos deux paniers remplis, nous nous asseyons sous un chêne majestueux. L'air doux appelle à la tendresse. De nombreux baisers parsèment cette courte pause. Main dans la main, nous regagnons la maison tout en continuant à nous bécoter. Parfois un doigt effleure une braguette ou une fesse.
Notre petit jeu cesse lorsque nous apercevons Luc assis à la terrasse, un gros paquet posé sur la table. Nous le saluons avec beaucoup de réserve dans notre attitude et nos paroles. Il semble décontracté, annonce, non sans une certaine fierté:
<< - J'ai perdu mon pari. Je reconnais ma défaite. Bien qu'aucune mise n'ait été définie, je tiens à faire amende honorable. Normal quand on perd un pari. >>

Tout en parlant, il ouvre le carton, en sort des victuailles très appétissantes: bloc de foie gras truffé, magrets de canard, champagne (Dom Pérignon SVP!), deux bouteilles de saint amour, plateau de fromages. Il ajoute:
<< - Daniel, tu as bien quelques pommes de terre pour accompagner la viande, de la salade pour le fromage et des fruits pour le dessert, n'est-ce pas? >>

Nous montrons notre cueillette et nous mettons aux fourneaux. Pendant que je m'affaire à confectionner un clafouti aux poires, Luc et Théo préparent les champignons selon mes directives. Les discussions se font rares. Cependant, aucune gêne ne plane. Rien de malsain ne règne entre nous. J'ai une furieuse envie de connaître les pensées de Luc. Toutefois, je sens le regard de Théo qui m'impose de ne rien tenter. La pâtisserie au four, je sors afin de quérir du bois pour la cheminée où grilleront les magrets. Au bout de quelques minutes, Théo me rejoint prétextant qu'il ne trouve pas l'engin pour égoutter la salade. Il ajoute:
<< -… Laisse faire, ne le provoque pas. Je le connais. Il se retient pour ne pas exploser. >>

C'est l'instant que choisit Luc pour venir près de nous. Il s'enquiert:
<< - Je suis prêt à parier que vous complotez à mon sujet. Ne dites rien, je sais: comment va réagir Luc après la nuit précédente? Eh bien! J'accepte les faits, ne les renie aucunement. Je suis même prêt à les réitérer aujourd'hui, si cela vous dit. Ensuite, j'aimerais que nous n'en parlions plus jamais et que vous ne tentiez plus de me circonvenir. Mon amitié pour Théo ne changera pas. Quant à toi, Daniel, j'apprécie ta compagnie. Êtes-vous satisfaits? >>

Nous ne répondons pas, continuant à paraître captivés par nos occupations. Aussi nous contentons-nous d'un hochement de tête.

Le repas se déroule dans la bonne humeur.
Une sieste s'impose, dans le petit coin isolé où j'ai tendu une grande couverture. C'est là que, pour une ultime fois, Luc me saute accompagné de Théo, dans une double pénétration torride. Nous ne pouvons remettre le couvert, comme on dit. Les corps n'en peuvent mais. En fin d'après-midi, les deux plus beaux garçons de la terre quittent mon logis.

À suivre …


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