Journal D'Un Apprenti (7)

Retour inattendu, inopinée, d’un Théo déconfit. Je reste cloué sur place en le voyant arriver, pensant qu’un pépin est advenu au « château ». Je comprends vite qu’il désire me parler de bien autre chose, qu’il hésite ne sachant trop comment s’y prendre : honte de sa conduite envers moi, probablement. Qu’importe ! C’est à lui de faire le premier pas. Je ne suis pas allé le chercher. Mauvais que je suis quand j’ai la rogne ! Il entre sous la terrasse, après un bonjour des plus discrets, s’assied, regarde la cafetière, demande s’il peut : bien sûr qu’il peut. Il se sert dans ma tasse et ajoute une sérieuse rasade de cognac. Une gorgée de café mêlé à l’alcool lui redonne la parole :
<< - Ne nous en veux pas, Daniel. Luc et moi, çà s’est fait comme ça, quelques semaines après qu’avec toi, ici … Je sais, nous n’avons pas été très corrects. Nous aurions pu te dire ce qui s’est passé entre lui et moi.
- En effet, c’était la meilleure solution. Je ne méritais certainement pas que vous me fassiez la gueule, que vous m’ignoriez comme vous l’avez fait. Il y a autre chose que j’ai beaucoup de mal à encaisser : vos mensonges sur vos liens familiaux. C’est toi le fils de la maison, pas Luc. Pourquoi ces histoires ?
- Nous sommes tous les deux fils de la maison. Né de père inconnu, Luc a été adopté par mon père à l’âge de 1 an et demi, à la mort de sa mère. Tu sais, Luc et moi nous n’aurions jamais pensé qu’un jour …. Enfin, tu vois ce que je veux dire…
- Je vois, effectivement. Je ne veux pas en entendre davantage, ni sur le comment ni sur le pourquoi ni sur le quand. Ça ne me regarde pas. Mais merci quand même pour ces explications tardives. Donne-moi plutôt la raison de ta visite car, je suppose, tu n’es pas venu pour te remémorer mes qualités ?
- Pourquoi, ça ne te plaisait pas, nous deux ? Nous avons passés des moments délicieux, ensemble.
- Des moments délicieux, c’est vrai. Moments que tu t’es empressé de détruire comme un gâté qui casse son jouet parce qu’il en aperçoit un nouveau qu’il désire.

Le jouet cassé, c’était moi. Remarque, pour être honnête, en agissant ainsi tu m’as obligé à en revenir à la réalité. Je rêvais trop sur vous deux. Si ça avait continué, je ne sais pas comment ça aurait fini. Peut-être m’as-tu fait espérer l’impossible, à ton insu. Mais revenons-en à toi, à la raison de ta visite.
- Je crois que Luc a un amant.
- Si tu penses que je suis cet amant, tu te fourres le doigt dans l’œil.
- Je sais bien que ce n’est pas toi. C’est le facteur du coin.
- Augustin ?
- Oui, c’est lui. Ils se sont connus ici. Mais je crois qu’ils se voient en ville, à M… Quand Augustin porte le courrier et que nous sommes là, Luc a un regard qui ne trompe pas. les sourires qu’ils échangent, les sous-entendus, idem.
- Tu crois que tu ne t’emballes pas un peu vite, Théo ? Luc et Augustin ont fricoté, c’est vrai.
- Ah ! Tu vois que j’avais raison de soupçonner quelque chose !
- Laisse-moi finir. C’était tout au début qu’Augustin faisait sa tournée dans le coin. Luc et toi n’étiez pas encore ensemble, si je crois ce que tu viens de me raconter. En plus, ça n’a pas été bien loin, d’après ce que m’a dit Augustin : amusements façon collégiens, sans plus, entre mâles soucieux de ne pas paraître pédés. Les as-tu vus entrer dans un hôtel ensemble ? Les as-tu surpris se pelotant ou se bécotant ? Un truc du genre ?
- Non. Mais quelque chose me dit qu’ils fricotent dans mon dos.
- Je connais bien Augustin. Je ne pense pas qu’il s’envoie en l’air avec un gars comme Luc. Il sait rester à sa place, Augustin, et veut à tout prix éviter les embrouilles dont vous semblez être si friands. Maintenant, je ne comprends toujours pas pourquoi venir pleurer dans mon giron alors que je n’ai aucune raison de t’écouter. Pour en finir, pose franchement la question à Luc et tu verras bien.
- Il mentira, c’est évident. De ton côté, Daniel, tu ne pourrais pas essayer de savoir quelque chose avec Augustin ? On dit que vous êtes de bons copains tous les deux.

- Certainement pas ! Augustin est un garçon très sympa, à l’amitié duquel je tiens énormément. Je ne vais pas ternir cette relation par une inquisition quelconque. Tu n’as tout de même pas cru sérieusement que j’allais t’aider de cette manière, après ce qui s’est passé entre nous ? >>

Théo insiste. Je ne change pas d’idée mais je me fiche de notre entretien. Ma tête va exploser tant elle est en ébullition. Augustin me serait-il infidèle ? Mais pourquoi infidèle ? Quelles raisons justifient ce qualificatif ? Aucune. Nous sommes deux garçons bien faits de leur personne, s’attirant mutuellement, se donnant l’un à l’autre corps à corps et aimant cela. Rien de plus.
Une urgence devient évidente : voir Théo foutre le camp de chez moi et au plus vite. Toutefois, en apparence, je reste très calme, n’omettant pas d’observer la bienséance envers un visiteur. Enfin sur le pas de la porte, il tente un bisou. Je me défile, tend une main. Il la serre, quitte les lieux. Je referme la porte, poussant un gros soupir de soulagement mêlé de rage.

Ainsi donc, Augustin se fout de moi ! Il gémissait de me voir fréquenter plusieurs amants que je connaissais bien avant lui. Il se disait le plus heureux des hommes quand il s’est retrouvé mon seul amant. Et toute cette comédie simplement pour que je ne fasse pas comme lui ! Mais pour qui il se prend, le facteur ? Pour le coq de la basse-cour ? Le mâle du harem ? Je vais les rabattre ses couilles ! Je vais la lui ramollir sa grosse queue ! Attends un peu voir qu’il se pointe, Augustin !

Mauvaise nuit. Impossible de dormir. Je renaude contre moi. Après tout, il fait sa vie, Augustin. Rien ne doit l’en empêcher et surtout pas moi qui, jadis, folâtrais à qui mieux-mieux tout en le fréquentant assidûment, le facteur. S’il s’est retrouvé mon seul amant c’est uniquement dû à un concours de circonstances et non de ma propre volonté. Alors quoi ? Et puis, rien n’est sûr dans cette affaire. Théo suppose.
Je m’emballe, je m’emballe bêtement, voilà ce qui est certain. Je finis par m’endormir, au petit matin, rasséréné.

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On tambourine à la porte. Mal au crâne parce que trop peu dormi. Un regard furtif à la fenêtre m’indique que l’hiver est là. De la neige partout. Les sapins ploient sous le poids de cette eau devenue poudre glacée. Je lorgne vers le bas : mon patron en personne qui, comme tout châtelain, s’impatiente. Ça sent la catastrophe, me dis-je, tout en enfilant pantalon et pull. Je me précipite, le fais entrer, lui présentant mes excuses pour ma tenue alléguant un pseudo rhume. Il grelotte, le cher homme. Lui aussi me présente ses excuses. Non ! Il me prie d’accepter ses excuses pour le dérangement inopiné : courtois et bien élevé, le boss. Non moins courtoisement, je lui propose un café bien chaud qu’il accepte volontiers. Tout en bavardant presque amicalement, je l’observe. Pas à délaisser le quinquagénaire (presque sexagénaire selon les mauvaises langues). De beaux restes quand même. On jouerait bien avec lui par un après-midi de solitude. Doit avoir de l’expérience, le vieux. Sous sa braguette en velours côtelé, j’aperçois une bosse très alléchante. Banderait-il ? Une énorme envie de le déculotter, puis de lui sucer la queue, s’empare de moi. Faut absolument que je me maîtrise. Tout juste si je ne passe pas ma langue sur mes lèvres en lorgnant les vestiges dudit châtelain. Il m’annonce tout de go, le rose aux joues revenu :
<< - Pourriez-vous nous servir de chauffeur, mon cher Daniel ? Ma femme et moi sommes arrivés tout à l’heure, pour les fêtes de fin d’année. Malheureusement, la chaudière refuse de démarrer : panne complète et le chauffagiste ne peut venir nous dépanner que Lundi. Nous ne comptions venir que dimanche. Un impondérable nous a permis de prendre quelques jours de repos en plus. Nous aurions dû vous prévenir dès que nous avons décidé de passer les fêtes ici. Nous n’y avons plus pensé. Résultat, personne n’a préparé notre venue.
Enfin ! c’est fait, n’est-ce pas ? Trop tard pour gémir. Donc, à peine arrivés à la maison, le chauffeur a appelé un taxi pour se rendre à la gare d’où il prend le train pour se rendre dans sa famille. Ni ma femme, ni moi, n’avons le permis de conduire. Plus de train avant demain. Nous ne pouvons pas rester dans cette maison glaciale. Alors nous avons pensé à vous.
- Navré de ce contretemps, Monsieur. Mais vous vous adressez à quelqu’un qui n’a pas son permis. Les seuls engins que je conduis sont des machines agricoles et des tracteurs. J’oubliais ma mobylette. Je compte m’inscrire pour le permis, dès que mes finances m’y autoriseront. Dans quelques mois, probablement.
- Manquait plus que cela ! Un comble de malchance !
- J’ai une autre solution à vous proposer. Appelez votre épouse afin qu’elle vous rejoigne ici, au chaud. Ensuite je contacterai le chauffagiste que je connais bien. C’est un ami. Je crois qu’il viendra d’ici ce soir. >>

Ce qui fut dit fut fait, comme dirait un faux snob. Madame arrive cinq minutes plus tard, transie de froid, heureuse de goûter une température clémente et un café bien chaud. Quand au chauffagiste (un de mes patrons occasionnles) il accepte de venir en début de soirée, ajoutant :
<< - … Pourquoi qu’y m’a pas dit que c’était ton patron ? J’aurais venu de suite, mon gars. Maintenant, je suis pris et j’ai personne de libre avant tout à l’heure. Qué couillon ! >>

Mondanités coincées en attendant l’homme de l’art. Cela étant, je n’ai rien à dire à mes patrons, mis à part ce qui concerne le boulot. Alors on comble le silence par des banalités plus que banales. À telle enseigne que Madame bouscule la monotonie du moment par une observation que d’autres jugeraient saugrenue :
<< - Vous devez connaître nos fils ? Ils n’ont certes pas dû manquer de venir fouiner par ici, j’en suis certaine. >>

Le ton sec, limite dégoûté, n’augure rien de bon. Je décide de me contenter d’un minimum de mots dans mes réponses. Las ! Je commets ce que je pense être une gaffe :
<< - Je les connais, en effet. Théo comme Luc.
- Tout le monde sait que l’un ne va plus sans l’autre. Ils ont probablement tenté de vous expérimenter, Daniel. C’est leur expression pour définir leurs relations avec autrui. >>

Je suis coincé, c’est le moins que l’on puisse dire. Pris au piège pour je ne sais quelle raison. Monsieur le patron tente vainement de détourner la conversation. Je suis soulagé de le voir encore plus gêné que moi. Elle insiste, la gueuse ! Ses yeux fixent un horizon indéterminé, sa bouche se contracte. Je devine, enfin, qu’elle cherche noise à son époux. Pour moi, le piège réside dans le fait que je suis entre les deux protagonistes. Témoin utile pour l’heure (encore que je ne vois pas où se trouve cette utilité) mais qui deviendra très vite bon à jeter à peine la scène achevée. Sans le vouloir vraiment, je désamorce la bombe prête à éclater dans la pièce :
<< - Oh ! vous parlez de leur façon un peu spéciale de plaisanter. En effet, ils s’y sont essayés avec quelque réussite, tout au moins au début. Un tantinet puérils, leurs petits jeux, mais bien innocents.
- Vous avez une drôle de conception de l’innocence, Daniel. A moins que ces deux gredins n’aient joué une admirable comédie afin de vous berner. Quand pensez-vous, chéri, vous qui les connaissez si bien au point de participer à leurs amusements ? >>

Le chéri n’a pas le temps de répondre. Soit béni le chauffagiste ! Sa camionnette pénètre dans la grande allée. Nous l’apercevons se dirigeant vers la maison. Deux énormes « ouf » sortent de deux mâles poitrines tandis que Madame semble désappointée de n’avoir pas réussi sa manœuvre. Néanmoins, elle procède à une ultime tentative :
<< - J’ose espérer qu’ils n’ont rien tenté de déplacé… >>

Je n’entends pas la suite. Elle quitte la maison, presque tirée par son mari impatient de la voir occuper ses pensées ailleurs. Il lui enjoint sans cesse de revenir chez eux.
Je prends ma grosse veste doublée mouton et je les accompagne afin de rejoindre mon ami le chauffagiste.
Rien de bien grave. Le gicleur est encrassé. Il me montre comment nettoyer, la pièce à remplacer dont il me laisse un exemplaire en réserve, remet tout en place et repart aussitôt.

Revenu chez moi, les réflexions de la patronne me laissent perplexe. Elle semble au courant de la sexualité de ses fils qu’elle doit certainement qualifier de pervers. Elle semble mal supporter cet état de fait. Par contre, Monsieur se veut plus compréhensif voire au-delà. N’a-t-elle pas précisé que, parfois, il participait aux jeux de sa progéniture ? Quant à l’expérimentation supposée des deux larrons sur ma personne, les soupçons de Madame sont amplement justifiés. Reste que les deux compères ne sont pas très discrets puisque tout le monde semble connaître leurs « turpitudes ». Mais sont-ce les mêmes turpitudes que partagerait Monsieur leur père, de temps à autres ?
Quelque chose en moi déprécie Luc et Théo, les enlaidit, les défigure. Ils me paraissent quelconques. Je les imagine dévoyant leur père sous la menace de certain chantage. Cet homme n’a pas l’air d’aimer le mâle. Tout ceci frise l’e. Pire ! Ces pensées montrent que je me suis sali avec les deux frangins. Je me secoue, estimant qu’il me faut les oublier. Cependant, une idée, non une envie plutôt, germe dans mon cerveau. Passer quelques dizaines de minutes avec Papa, le dévergonder afin de m’assurer qu’il en tâte, du mec !

Tandis que je m’affaire à la cuisine, le loup, pardon mon patron, s’en vient, une bouteille de whisky à la main, afin de me remercier pour l’hospitalité. Il ajoute, badin :
<< - … Vous êtes au courant pour nos deux gaillards. Ils traversent une crise de fin d’adolescence. Ils veulent s’affirmer comme ils disent. Alors ils nous provoquent, sa mère et moi. Comme vous l’avez pu constater, mon épouse supporte très mal cette situation.
- Elle est au courant, pour moi, Monsieur ?
- En tout cas, si elle l’est, ce n’est pas par moi. >>

Nouveau moment silencieux. Ouverture de la bouteille par mes soins, dégustation du vieux breuvage issu du pays d’origine, confidences sur la progéniture, quelque peu dévoyée, mais combien attachante, du patron. Il déplore que cette famille, si unie un an auparavant, soit en train de se désagréger. Il espère que ce séjour, à l’occasion des fêtes de fin d’année, ressoudera les liens distendus. Je crois voir dans ses yeux qu’il se persuade déjà de l’échec de sa tentative. Machinalement, comme s’il s’agissait d’un sujet m’impliquant, je questionne :
<< - Vous partagez leurs exploits, selon votre épouse ?
- Pardon ?
- Madame votre épouse a bien dit que, parfois, vous partagiez les amusements de vos deux gaillards, comme vous les appelez. >>

Monsieur reste figé, devient glacial. Là, je viens de commettre une énorme bourde et de façon totalement irraisonnée. Je me vois déjà préparant armes et bagages, quittant les lieux, séant, renvoyé comme un malpropre. Heureusement qu’il ne rentre pas de la chasse avec son fusil. Je fais machine arrière, en quelque sorte :
<< - Je ne sais pas ce qui m’a pris de vous demander ça. Je ne suis en rien concerné. Veuillez m’excuser. >>

Monsieur se dégèle, se meut en portant son verre à la bouche et en le vidant cul-sec. D’une voix égrillarde, il déclare :
<< - C’est ce que croit mon épouse. Elle se trompe. Je ne joue jamais avec mes fils, dans ce genre de divertissements. Elle le croit, à mon grand désespoir, s’étant mis dans le crâne qu’ils sont ainsi par ma faute. En effet, j’ai, par le passé, vécu quelques aventures viriles dont elle a eu connaissance. Plus récemment, je me suis offert les services d’un accompagnateur dont j’ai appris plus tard qu’il connaissait bien mes fils. Voilà, Daniel, vous savez tout de nous. Nous sommes devenus des intimes, vous ne croyez pas ? >>

Ce disant, le futur sexagénaire fait plusieurs pas dans ma direction, prend ma tête entre ses deux mains, approche sa bouche de la mienne et enfourne sa langue entre mes lèvres.
Je réponds à l’appel des sens tout en répondant à la pelle (hi !hi). Mes mains n’hésitent pas, défroquant le châtelain qui montre une superbe queue raide et droite. Un magnifique membre dont la vigueur ne doit rien à un plus jeune. J’empoigne la chose, tâte le velouté de la peau, passe mon pousse sur le gland déjà humide. Il geint, le gueux, demande que l’on pousse le câlin jusqu’au plaisir final. Ses lèvres ne décollent pas des miennes. Comme par enchantement, nos habits s’envolent, parsemant le salon puis la chambre. C’est à poil que nous nous congratulons amoureusement avant de nous affaler sur le lit qui va accueillir nos amours. Le boss glisse à mon oreille :
<< - Je manque de temps, Daniel. >>

J’ai compris : pallions aux urgences. Il se positionne à quatre pattes, au-dessus de moi, tête sur ma bite qu’il engloutit avec tendresse. J’avale la sienne aux proportions correctes et lui administre une suite de succions qui lui tirent des grognements de satisfaction. Il suce comme un pro, le Monsieur ! Faut dire qu’à son âge, doit avoir de l’expérience. Une de ses mains glisse sous mes fesses, atteint mon cul qui s’ouvre dès qu’un doigt vient à se rencontre. Vais-je passer à la casserole. Monsieur cesse sa fellation, daigne expliquer :
<< - Une autre fois, je te baiserai. Mais là, je suis en manque total. Prends-moi ! >>

Service, Monseigneur. L’homme n’a pas l’habitude des nouveautés, prône le routinier. Il se couche, à plat-ventre, écarte les jambes et s’ouvre l’anus avec ses mains tirant sur les fesses. Bon, baisons à la pépère ! Pas besoin de lubrifiant. Nous mouillons tant et plus. Il serre ses muscles anaux. Tout juste l’extrémité du gland inséré dans ce trou offert et Monsieur déploie ses talents vocaux. Devrait plutôt chanter la Marseillaise pour rythmer l’action ! Non, il glousse. J’enfonce d’un coup sec. Il glousse plus fort. Je pistonne gentiment, il grogne que c’est mou. Je le pilonne dur, il s’émerveille de pouvoir résister à de telles friandises que sont les amours entre mâles mais déplore leur rareté en ce qui le concerne. Je sors ma queue, histoire de le rendre plus fébrile. Il couine son désespoir et m’ordonne de le fourrer illico presto sous peine de me voir congédier. C’est qu’il le ferait, ce con-là ! Alors je reprends le pilonnage intense. Soubresauts à répétition et Monsieur s’épanche sur les draps, criant sa joie de jouir avec un braquemart dans le cul. Sitôt l’ultime goutte expulsée de ses couilles, il expulse ma queue de son trou. Rapide comme l’éclair, il m’allonge sur le dos, gobe mon engin gluant de fluides corporles, procède à une fellation que je qualifierais de féroce. À telle enseigne que mon jus explose en moins de temps qu’il n’en faut pour écrire l’événement.

Monsieur met autant de célérité à se rhabiller qu’il en mettait à me faire éjaculer. Penaud, honteux, il prend une enveloppe dans sa poche : un boni en matière pécuniaire (étrennes obligent) pour mes bons et loyaux offices. Le regard toujours fuyant, il murmure :
<< - Je ne sais pas ce qui m’a pris. Désolé !
- Pas de quoi. C’était excellent.
- Au fait, j’allais oublier. Peut-être vaudrait-il mieux que vous ne soyez pas là durant une quinzaine. Prenez deux semaines de congés payés. Bonnes vacances. Nous nous reverrons le 3 janvier. >>

Poignée de mains, très virile mais chaleureuse. Il regagne sa grande maison de Maîtres. Je n’y pense plus, content de ce congé imprévu.

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Je m’attable, m’apprêtant à déguster un reste de civet de lièvre. J’entends gratter à la porte d’entrée. Par la fenêtre, je vois Marco, grelottant, sautillant afin de se réchauffer. Cette visite impromptue me laisse envisager certains ennuis bien qu’elle me ravisse.

D’abord, dégeler le glaçon humain, debout face à moi, sale des pieds à la tête, des vêtements que l’on dirait tout droit sortis d’une poubelle. Il claque littéralement des dents, l’œil apeuré. Il ne reste rien de l’hidalgo fringant. Il n’arrive pas à prononcer une seule parole. J’ôte sa veste de ville qui ne doit guère le préserver du froid. Elle pèse une tonne, signe que Marco vient de séjourner pas mal de temps dehors. Il s’assied près du radiateur où il se dévêt à l’aide de gestes lents et maladroits. Je l’assiste. Ensuite, direction la douche pour une friction générale du corps sous l’eau chaude. Il se laisse diriger comme un . J’œuvre à le laver, sans privauté sur son intimité. Séché, un peu revigoré, je lui donne un de mes pyjamas ainsi qu’une paire de pantoufles. Nous allons dans la cuisine où je lui concocte un grog bien tassé qu’il boit lentement.
Alors qu’il avale la dernière gorgée, son visage retrouve des couleurs. Il se décide à parler :
<< - Tu sais, l’ébéniste, il s’est fait cambrioler. On lui a chouravé la caisse avec pas mal de pèze dedans. Les poulets me soupçonnent, bien sûr.
- Je croyais que tu vivais avec ta femme, à M … Qu’est-ce que tu fais ici ?
- Ben je suis venu pour le boulot. Là-bas, y’a rien. Alors j’ai eu le patron qu’a bien voulu me reprendre après les fêtes. C’est que je suis toujours en conditionnelle. Alors bath de retrouver du boulot. En plus, ma donzelle est en cloque avec une bedaine grosse comme celle d’un éléphant. Va falloir les faire boulotter, les deux et mézigue aussi.
- Tu es donc revenu pour te faire réembaucher. Mais pourquoi on te soupçonnerait du vol ?
- Ben j’étais tellement joice de tout ça que j’ai un peu beaucoup picolé au Bistro de la Poste. Alors j’ai fait du stop pour rentrer à la turne. Un mec m’a pris. Mais les condés nous ont arrêtés à la sortie du patelin. Quand y z’ont vu mes fafiots, y m’ont demandé de les suivre. J’ai eu les jetons. Pas question de retourner en cabane pour faire la pute des marlous, tu comprends ? Et y’a le môme qu’arrive. Alors je m’es taillé sans réfléchir. Les condés m’ont pas rattrapé, j’ai marché une bonne partie de la nuit sans savoir comment me sortir de cette merde. J’ai pioncé dans un fourré protégé par un mur. Quand j’ai repris la marche, je m’es aperçu que j’étais près d’ici.
- Dis-moi, franchement : c’est toi qui a piqué dans la caisse ?
- Non ! Je te jure sur ma tronche ! J’aurais pas dû me barrer comme un con, devant les poulets. Ça je sais.
- Un seul moyen, Marco : réparer ta connerie. J’appelle le père Dupuy et lui expliquer. >>

Marco accepte.
Charmant, le père Dupuy : le voleur a été arrêté, l’argent retrouvé dans son intégralité. Je lui passe son futur employé à qui il explique que les gendarmes voulaient simplement l’entendre comme témoin. Il s’engage à appeler la maréchaussée afin qu’elle ne s’occupe plus de Marco.

Ce dernier retrouve le sourire qu’il a éternellement superbe ce qui provoque certain émoi au niveau de ma braguette. La petite séance avec le patron, hier, m’a mis en appétit de matraque dans mon fion. Toutefois, je me retiens pensant que mon invité se remet tout juste d’une aventure de glaciation.
Dehors, la neige tombe, drue, fournie. Marco téléphone au bistro, en dessous de chez lui, afin de prévenir sa douce et tendre qu’il ne peut rentrer : pas de train, ce qui est la vérité.
Je me retrouve en tête-à-tête avec un Marco narrant ses exploits de futur papa, émerveilléde ce que le lardon bouge ses petons dans le ventre de maman, etc.
Cet avenir n’indispose en rien un Marco aimant le présent avant tout. La preuve : il s’approche de moi alors que je termine de ranger la cuisine. Je sens deux paumes s’appesantir sur mes fesses, des lèvres bécoter mon cou puis une langue flirter dans mon oreille droite. Ma bite répond présent ! J’en devine une autre se frotter contre mes arrières. C’est parti !
<< - Putain ! Y me manquait ce petit cul ! J’arrivais pas à l’oublier. Les femmes, c’est pas pareil. Et pi, on perd pas facilement les bonnes habitudes, comme celle d’enculer. >>

Je suis touché au cœur. Les avatars de ces dernières 24 heures n’ont aucun effet néfaste sur la virilité de mon visiteur. D’une main il baisse mon pantalon jusque sous mes fesses. De l’autre, il dégage sa bite du pyjama. Je la sens très vite s’appuyer sur ma rosette. L’excitation monte mais ne produit aucun lubrifiant, preuve que quelque chose ne fonctionne pas très bien dans nos organismes. Marco s’empare de la bouteille d’huile d’olives qui se trouve à portée. Dextrement, il enduit mon anus avant de procéder à la pénétration délectable. Comment oublier un tel engin et la maestria du gars qui officie ? Je constate simplement qu’il me manquait, malgré tout. Je la sens coulisser dans mes tréfonds pendant que des mains palpent toutes les parties de mon corps. Je tends les miennes, de mains, en arrière, m’empare des fesses de mon enculeur que je colle encore plus près contre moi. Il ricane doucement, heureux de ce mouvement qui lui prouve mon appétit et ma satisfaction. Il mordille mon cou avant de lui infliger un suçon des familles alors que sa queue crache sa divine liqueur. Il se retire, délicatement, me présente son cul sur lequel il applique une lichée d’huile d’olives avant de s’occuper de ma bite en feu. La pénétration demande quelques efforts. Marco se contracte. Une bonne claque sur les fesses et me voilà entièrement en lui. Il râle ferme mais très vite manifeste son contentement. Je m’épanche dans ses entrailles.
Nous gagnons la chambre où nous remettons le couvert, prenant soin, cette fois, de nous attarder sur les préliminaires.

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La présence de Marco se prolonge de deux jours pour des motifs identiques aux précédents. Lorsqu’il part, je me sens bien tristounet. C’est qu’il est devenu un mec bien, l’ex taulard et partageur avec ça !

L’occasion des fêtes se conjugue avec cartes de vœux. J’en reçois une d’Adrien, très suggestive : une jolie bouche virile dépose un baiser baveux sur un gros paf. La bouche c’est la sienne, le paf c’est le mien. Flatteur va ! Je réponds de suite par une douzaine de phrases aux allures pornographiques non sans lui donner des nouvelles de tous les jours.
Dans le même courrier, une longue lettre de Bernard. Style étriqué, conventionnel. À peine une allusion à nos soirées de luxure : « … ton hospitalité plus que chaleureuse… » qu’il précise. Il dit repasser par chez moi d’ici peu, pour raisons professionnelles. Il signe de son prénom une fois m’avoir assuré de « … ses sentiments vraiment très amicaux. »
Je lui adresse une carte des plus mondaines, selon mes critères : prudence c’est un époux avec s à charge.
Augustin s’absente quelques jours. Lui aussi passera les fêtes en famille, à Paris. Je l’aime bien ce garçon. Pas compliqué pour deux sous, bon baiseur. Des qualités qui posent indéniablement son homme ! Avant de partir, mon beau facteur m’a gratifié de trois ébats salaces en deux heures. Par deux fois je l’ai mis, une fois il me l’a mis. Un cadeau éreintant mais inoubliable. Ensuite, il m’a proposé le sempiternel calendrier des PTT pour lequel j’ai volontiers versé mon obole appelée étrennes du facteur. Il ne perd pas le nord, le très cher. Toutefois, il s’est presque excusé prétextant la coutume, n’est-ce pas ...

D’un coup, la présence virile d’un joyeux compagnon me fait terriblement défaut. Jamais je n’ai passé de Noël ou de Saint Sylvestre en compagnie galante. Je rêve d’un tête-à-tête en amoureux, au pied d’un sapin richement décoré. Le 31 au soir, nous égrènerions les minutes, juste avant minuit, tout en savourant le velouté de nos épidermes, la douceur de nos systèmes pileux, la roideur de nos vits en ébullition. Quand les douze coups de minuits sonneraient, on se mettrait en 69 avant de se bouffer mutuellement l’arrière-train pour s’achever dans de bonnes enfilades suivies d’éjaculations en quantité façon geyser.
Ces pensées me donnent un petit coup de blues. Mais la perspective des vacances me permet de positiver.

Sept jours de repos en famille. Maman est aux anges. Elle retrouve le sien, d’ange ! C’est agréable de se replonger dans l’ambiance des temps jadis de son enfance. Par contre, le petit lit ne s’entend plus guère avec ma carcasse habituée à un lupanar grands espaces !
Le jour de Noël après les agapes de circonstance, je me balade dans la campagne enneigée. Je me promets de passer une semaine à me fourvoyer dans des lieux orgiaques. Promis ! Je conserve en mémoire les endroits visités avec mon mentor Adrien, un certain chef laborantin vaguement gigolo à ses heures, il y a bien trop longtemps de cela, à mon goût. Demain, je serai dans l’appartement vide d’Adrien qui m’en a confié les clés en attendant de se décider à revenir ou à partir définitivement.

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Mise en route du chauffage et du cumulus. Dépoussiérage rapide des meubles. Passage de l’aspirateur partout. Sur la table basse du salon, je trouve un guide pour homosexuels en goguette. Très attentionné, mon Adrien adoré ! Courses à l’hyper marché du coin avec choix d’un complément de garde robe au goût du jour. Retour à l’appartement. Frigo plein, vêtement neufs à la machine à laver puis dans le séchoir avant un passage sous le fer à repasser. Déjeuner sur le pouce, enfin bien assis quand même avec ce qu’il faut dans l’assiette et le verre. Petite sieste histoire de reposer la bête, douche, rasage, habillage, un peu de « pue bon » sur le museau du monsieur (tout le monde la trouve jolie, ma figure, et pas que mes parents) et me voilà paré à affronter les virils assauts de la gente mâle. En premier lieu, le sauna.

L’extérieur de l’établissement est tel que dans mon souvenir : murs vétustes, lépreux, enseigne borgne (manque plusieurs lettres). Je sonne. Un œilleton s’ouvre puis la porte. Le préposé à l’ouverture (sœur tourière ?) croit bon de proférer une mise en garde s’agissant du type de clientèle exclusivement masculine qui fréquente l’endroit et des activités que l’on pratique à l’intérieur. En réalité il se contente de signaler qu’ici c’est un club privé réservé aux seuls mâles en quête de viriles échanges.
Rien de bien intéressant lors de mon déshabillage.
Au bar, un monsieur présentant un visage grassouillet comme le reste de sa personne, sans âge, sourire commercial, voix haut perchée, geste de dame hôtesse de grande maison (du genre ?), se croit tenu d’entamer la conversation dissertant sur le grand vide de client dû aux fêtes de fin d’année. Puis il me complimente sur mes charmes qu’il estime inoubliables, non sans jeter dans ma direction certaines œillades se voulant provocatrices et excitatrices. Je le remercie pour ses bons offices, termine mon verre et me dirige vers la piscine.

Malgré la nouveauté, pour moi, de ce genre d’équipée en solo, je trouve que je ne m’en sors pas trop mal, persuadé ne pas faire trop « bouseux » sortant de ses étables à bovins. Je plonge.
La piscine contient un seul poisson, genre celui auquel je ne m’attendais pas. Un homme, la soixantaine environ, bien conservé, sportif, me fixe d’un regard quasi adorateur. Nul besoin de l’inspecter : je connais le moindre de ses recoins. Monsieur mon patron, en personne, se détend en barbotant. Il ne semble pas surpris de me voir. Il sourit, s’approche :
<< - Je ne suis libre jusqu’à 19h ! Tu veux rester avec moi ?
- Je croyais que vous restiez en famille afin de recoller les morceaux.
- Contentes-toi de t’occuper de ta queue que je vais enfiler dans mon trou. >>

Serait-ce un ordre ? Je l’exécute promptement en tendant mon bassin. L’autre plonge la tête sous l’eau, enfourne ma bite qu’il suçote afin de la faire se développer, ce qu’elle fait. Il prend un bol d’air, replonge, suce et ressort. Il décrète :
<< - J’ai une cabine privée. Nous serons plus à l’aise. >>

Deux minutes plus tard, séché, nous humidifions nos corps à la sueur qu’ils dégagent tant nos mouvements se précipitent. Dans cette petite pièce, l’atmosphère devient vite étouffante. Nous ne ménageons pas nos efforts afin de réjouir nos sens. Le bonhomme roule des pelles merveilleuses, pelles dont je ne me rassasie pas. Que dire de sa fellation ? Je me juge petite main à côté. Par deux fois je l’interromps pour cause de jute affolée. Il refuse que je m’occupe de son membre, estimant qu’il joue le rôle de la femme et moi celui de l’homme. Je m’apprête à lui débiter mon couplet sur les amours viriles quand il me sort :
<< - Ferme-la ! Je connais tes opinions à ce sujet. >>

Qui lui a révélé mes petites manies ? Luc et/ou Théo, évidemment. Donc, ils parlent ensemble de leurs sexualités. Mais les pratiquent-ils ensemble ? Je suis obligé de repousser cette pensée, accaparé par la sensation nouvelle de m’immiscer en entier dans un trou béant. Je fourre un anus, non un tunnel, non une bouche de métro. Je ne prétends pas posséder un vit surdimensionné, loin de là. mais il en comble plus d’un, d’anus. Pour l’heure, il semble frétiller dans un antre aux parois très éloignées, qu’il ne touche pratiquement jamais. J’exagère, bien sûr, mais il y a de ça. J’en perdrais presque mes moyens physiques tant j’ai l’impression de pistonner dans le vide ! Je ne retiens pas une réflexion :
<< - Putain t’es large toi ! C’était pas comme ça l’autre jour. >>

Compréhensif, le sieur que j’encule serre les fesses et les muscles anaux. Le plaisir revient. Maintenant, je le pistonne de tout mon savoir. Lui sur le dos, les jambes en l’air, griffe mon dos, mes cuisses, fermant les yeux afin de mieux savourer ce bâton qui lui triture les chairs internes. Je me penche afin de goûter une pelle dont il a le secret. Il se plie à ma demande muette d’autant qu’il laisse s’écouler son sperme entre nos ventres alors que, moi-même, je subis les étranges secousses de l’éjaculation arrosant ses intestins.

Douche en commun avec papouilles gentilles. Puis nous repiquons aux ébats dits de sodomites. Il me présente pour la seconde fois ses arrières afin que je les honore comme il convient à tout bon baiseur. Même scénario.

Au moment de la séparation, il conclue ainsi notre aventure :
<< - J’ai pris beaucoup de plaisir avec toi, Daniel. Cependant nous devons nous éviter, surtout à la maison. Ma femme se douterait très vite de quelque chose. Je la soupçonne de m’épier ou de me faire épier. Merci pour cet agréable après-midi. >>

Petit patin sur mes lèvres déjà bien rougies. Signe d’adieu de la main. Il quitte l’établissement une heure avant moi. J’utilise cette heure à des occupations saines pour mon organisme : sauna, douche, hammam, douche, piscine, douche.

À suivre …

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