Lucie, Obéis. (Épisode 2)

Lucie eut l'impression de s'effondrer de l'intérieur. Comme une tour qui s'écroule. Elle ressentit un profond vide en elle, comme si tout ce qui était elle avait été volé, comme si tout ce qui était Elle avait été rendu public et ne lui appartenait plus.
Le rideau de l'appartement d'en face voilà rapidement le grand écran, mais déjà les images restaient gravées dans l'esprit pétrifié de Lucie. Il lui fallut plusieurs minutes pour commencer à se poser les questions évidentes : qui était ce pervers ? Qu'espérait-il avec sa mise en scène cruelle ?!
Bon sang, c'était trop bête ! Lucie se sentit soudain stupide. Si elle avait seulement été plus prudente, si elle et Sam avaient pris la peine de s'éloigner des regards... mais elles n'avaient pas pu s'empêcher... c'était d'ailleurs la peur de se faire surprendre qui avait ajouté ce petit piment qui manquait tant à Lucie. Même lorsque l'action commençait dans le salon, Tom – peu importait son degré d'excitation – l'invitait toujours à regagner la chambre, pour être « à l'abri des regards »...
Tom n'avait pas tort.

Lucie se sentit stupide une bonne partie de la journée. Elle oscillait entre cet état de culpabilité et la sensation affreuse d'être prisonnière de cette vidéo. Le taré d'en face pouvait bien en faire ce qu'il voulait ! Elle ne parviendrait jamais à empêcher ça...
Il pouvait la diffuser, la donner à Tom, la vendre... bon sang ! Elle aurait aimé que tout ça ne soit jamais arrivé !

Puis elle se reprenait, elle se disait qu'après tout ce n'était pas si grave, qu'elle trouverait un moyen de détruire cette honteuse séquence... quoi qu'il arrivât, elle parviendrait à s'en sortir.
Et puis elle n'y croyait plus.

Avant que Tom ne rentre ce soir là, elle s'était imaginé différents scénarios :
elle lui avouait tout, demandait son aide, pour ne plus être seule. Oui, et elle lui briserait le cœur, pour être seule pour de bon, avec un pervers pas loin qui la matait avec sa copine métisse.

.. ou bien elle ne lui disait rien, en attendant que... que quoi ?! Que ça se sache ! Alors-là oui, elle perdrait Tom, c'était évident. Elle l'avait trompé et ne pouvait rien y changer !

Elle n'avait pas le choix, elle devait encaisser ça toute seule. Ou alors à Sam ! Elle pouvait en parler à Sam ! Au moins sa copine serait tout aussi furieuse et à deux elles trouveraient une solution.
Oui... ou alors Lucie se dit qu'elle attendrait, en espérant que rien ne se passe. Jamais.

Elle vit Tom ce soir-là et ne parvint pas à cacher son embarras. Il l'interrogea pour essayer de la rassurer, mais elle mentit, et prétexta un petit coup de blues comme on en traverse parfois. Tom étant un homme compréhensif, il s'en tint à cette version, et apporta à sa jeune compagne autant de chaleur humaine qu'elle en désirait.

Rien ne se passa cette nuit-là.

Rien non plus le lendemain. Lucie commençait à se sentir mieux, cette histoire sortait petit à petit de ses préoccupations.
C'est bien sûr à ce moment là qu'un homme se rappela à son bon souvenir. Le voisin d'en face.
Le possesseur d'une vidéo où l'on voyait Lucie et sa jeune métisse au cul rond et aux seins pointus, occupées à se lécher et à se baiser l'une l'autre.

Bonjour Lucie.
La jeune femme fit volte-face, surprise qu'elle était alors que sa clé s'enfonçait dans la serrure.
Bon... bonjour. On se connaît ?
Pas vraiment, fit l'homme, j'habite. Euh, j'habite en face.
Le visage de Lucie s'empourpra aussitôt, un mélange de colère et de honte qui fut rapidement submergé par la honte.
Non, non, ne vous embarrassez pas! L'implora l'homme, je ne vous veux pas de mal.
Que voulez-vous ?! Coupa net Lucie, acculée contre la porte de son appartement.
Vous devez me prendre pour un pervers ! Supposa l'homme.
Il supposait bien.
Mais la vérité est plus simple. Si je pouvais vous en parler, à l'intérieur, proposa-t-il sur un ton plus bas.

Non, fit Lucie en secouant la tête. Allez-vous en.
Lucie, je t'en prie.
Et ne me tutoyez pas ! Enragea-t-elle autant qu'elle put.
L'homme avait du charisme. C'était un séducteur, la quarantaine, sans doute célibataire, un homme à femmes. Il était bien habillé, se tenait droit et dégageait une confiance en lui qui troublait Lucie.
Mais elle était dans son hall d'immeuble, elle était dans son droit, lui, comment osait-il ! Elle se retranchait derrière sa légitimité de victime, mais lui semblait si... à l'aise. Il la déconcertait de plus en plus.

Lucie, excusez-moi. La vérité, comme je le disais, est très simple : j'adore les femmes, et surtout les belles femmes comme vous.
Lucie rougit malgré elle, cet homme se tenait si près d'elle, il l'observait avec un air lubrique.
Je suis vraiment désolé Lucie, quand je t'ai vue, pardon, quand je vous ai vue, avec... il chuchota presque... votre amie. Je n'ai pas pu m'empêcher de sauter sur l'occasion de tout filmer.
Vous êtes dégoûtant ! fit Lucie.
Et vous ! Rétorqua le quarantenaire, vous faites l'amour à une femme en pleine journée sans tirer les rideaux... et vous étiez si...
Oh ! C'est bon ! N'en dites pas plus... Je veux la vidéo, annonça Lucie, enfin calme.
Je n'en ferai rien, je vous le promet. J'aime la regarder, confia-t-il sans rougir.
…
Le silence ne semblait pas gêner cet homme. Lucie par contre, semblait ne pas le supporter. Elle prit la parole en se tournant pour rentrer chez elle.
Vous êtes un pervers.
Vous n'aimez pas le sexe ?
Ce n'est pas la question, évita-t-elle de répondre.
Vous ne croyez pas que j'ai le droit de me donner du plaisir en regardant une femme aussi belle que vous faire l'amour ?
Lucie se sentit transpercée par le regard de l'homme. Elle fit un pas à l'intérieur pour s'y réfugier, il la suivit. Elle l'arrêta.
Lucie, pas la peine de mentir, je sais ce que tu es.
Le regard de Lucie s'assombrit.
L'homme s'approcha très près, son attitude ne trahissait aucun doute, il n'accepterait pas de refus.
Laissez-moi tranquille.
Tais-toi ! Tu veux que je te dise ce que tu es. Ce que ton mec refuse d'accepter.
Allez-vous en ! Voulut hurler Lucie, mais seul un filet de voix s'échappa de sa gorge.
Lucie !
Elle se figea, son corps se raidit, sa bouche s'assécha.
Demande-moi ce que tu es.
Non, fit elle en reculant encore dans son appartement. Mais lui n'était pas prêt à la laisser partir.
Il s'approcha, se colla contre elle, fit un geste brusque pour attr un de ses seins. Elle se cambra, rebondit, il la serra contre lui en serrant le mamelon qu'il avait emprisonné. Puis dans son oreille, il respira fort, et enfin, lui dit :
Salope.
Elle ferma les yeux, il la maintenait contre lui en lui malaxant les seins.
Dis-le.
Dis-le et je te laisse tranquille !
Elle commençait à haleter tandis que les mains du quadragénaire prenait possession de son corps. La pièce entière était envahie d'une énergie écrasante, une énergie animale.
Lucie lutta avec elle-même, puis malgré elle, comme si une partie d'elle avait profité de son mutisme , elle chuchota :
Salope...
C'est ça que tu es ? Laissa échapper entre ses dents serrées le voisin.
Je suis une salope.
Quoi petite pute ? J'ai rien entendu.
Je suis une salope ! Une putain de petite salope.

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