Cache Cache

Cela fait plusieurs mois que Claude et Emma, deux collègues, échangent par mails, par
SMS, par site interposés. De quelques mots simples, banals, sans s'en rendre compte,
ils se sont découverts des points communs. en particulier ce plaisir à décrire leurs
plaisirs intimes, chacun avec leur partenaire. Leurs scénarios, leurs fantasmes, leurs
envies s'échangèrent. Mais bien que ce lien virtuel soit intense, ils restaient
neutres lorsqu'ils se rencontraient au hasard du déplacement de l'un chez l'autre.

Emma est venue dans l'agence de Claude aujourd'hui. La journée fut studieuse pour les
deux. Cette fois, ils n'ont pas travaillé ensemble. Cela ne gêne pas Claude, car au
bureau, Emma reste sa collègue avant tout. Il la connait sous un autre jour, mais peu
importe. Mélanger les deux au travail n'a aucun intérêt.

16h45. Emma ne rentre chez elle que demain en avion et l'aéroport n'est pas loin de
leur bureau. Elle a une chambre dans un hôtel non loin de la zone industrielle.
Habituellement, elle s'arrange pour y être déposée. Mais voilà, elle n'est pas souvent
dans cette agence, et sa présence, malgré son physique avantageux, passe un peu
inaperçu. Si bien que ce soir, elle se retrouve en manque de chauffeur. Seul Claude
semble disponible, finissant habituellement vers 17h. L'hôtel n'est pas loin, ce ne
sera pas un gros détour. Et puis de toute façon, ce sera toujours un plaisir.

Claude se propose donc. Emma est surprise sur le coup. Se retrouver seule avec lui,
l'idée l'intrigue. Ce n'est pas qu'elle n'a pas confiance en lui, mais, elle ne l'a
jamais imaginée. En tout cas, elle n'a jamais imaginé que cela puisse se produire pour
de vrai. Là, la réalisation dépendait d'un simple mot. Après une rapide réflexion,
elle accepta.

Claude saisit sa veste, salue ses collègues, puis invita Emma à le suivre.

Claude
brise le silence sur le chemin qui les amène à sa voiture.

- Tu as de la chance finalement, que je ne sois pas parti plus tôt.

- Oui, sinon, j'aurais pris un taxi

- Cela aurait été dommage, ne trouves-tu pas ?

Emma ne répondit pas. Elle n'osait pas trop. Finalement, la situation était étrange.
Un moment hors du temps, entre la vie au bureau et sa vie "extérieure", dont Claude
connaissait une partie. Elle ne savait trop quoi penser.

Claude ne manqua pas d'ouvrir la porte de sa voiture à Emma. Délicate attention, mais
qui ne la surprit pas plus que cela. C'était dans sa logique, lui qui ne manquait pas
de lui faire toujours des compliments sur son physique, sa prestance, ses tenues. Elle
s'en amusait toujours, trouvant cela touchant... Peut-être un brin intéressée, certes,
mais une femme ne va tout de même pas se plaindre qu'on la remarque.

Une fois parti, Claude tente à nouveau de discuter. Il sent l'étrangeté de la
situation, comme Emma.

- Ce sera bien la première fois que nous nous retrouvons seul, si ce n'est devant nos
claviers.

- Oui, finalement, tu as raison, répondit Emma, en donnant faussement l'impression de
ne pas d'en être rendu compte avant...

- J'adore me balader dans ce quartier. Je t'avais dis que j'y avais vécu quelques
années ? Avant de rentrer chez moi, cela me rappelle des bons moments.

- Non, je ne m'en rappelle pas.

- J'y puise parfois mon inspiration, au gré des visages que je croise. Seul dans ma
voiture, mon imagination bouillonne

- Et je sais combien elle est prolifique ! se surprend à répondre Emma.

- Tiens, je vais te montrer un endroit plein de souvenirs pour moi. Tu es attendu ?
interrogea Claude sur un ton moqueur

Emma ne dit pas non. Rien de tendancieux, juste une occasion de découvrir un peu plus
de cet homme.


Ils atteignirent rapidement une ville mitoyenne, vivante, arborée. Malgré la nuit, le
quartier était agréable et elle l'imaginait aussi vivant de jour. Au bout d'une
dizaine de minutes, Claude s'arrêta au bord d'une rue d'un quartier pavillonnaire.
L'éclairage était discret. D'un côté, des maisons; à l'opposé, une sorte de petit
bois, à travers duquel on distinguait à une cinquantaine de mètre une petite
résidence.

- J'ai vécu dans cette résidence pendant plusieurs années. Au début en tant
qu'étudiant. Le quartier est intéressant, car tu as toutes les commodités à proximité,
et en même temps, tu n'as pas l'impression d'être dans une grande ville. Depuis mon
étage, j'avais vu bien au delà de la ville, et j'aimais au petit matin, lorsque le
soleil se levait, voir tous les arbres et la végétation. D'en "bas", on n'a pas idée
de la luxuriance de cette ville.

Emma écoutait avec attention ses mots, pour s'imprégner de son ambiance, pour essayer
de comprendre ce qui le séduisait dans ce lieu.

- Ce bois est très ancien, il date de l'époque Napoléonienne. Ils ont failli le raser
quand ils ont construit le tramway. Ça aurait été dommage, compléta-t-il.

- Oui, mais bon, la nuit, on a du mal à bien le distinguer

- Certes, mais au delà de ça, c'est de se dire que le jour, c'est un bois quelconque.
La nuit, il change, on le voit différemment, on peut penser à plein de choses en ces
lieux si on a suffisamment d'imagination...

Emma fut intriguée par cette dernière remarque. Le mot "imagination" dans sa bouche la
ramenait automatiquement à leurs échanges intimes, où fantasmes et envies s'en
donnaient à cœur joie.

- Le jour, bien éclairé, il n'est animé que par les voyageurs du tramway qui
l'empruntent, par quelques habitants qui promènent leur chien, quelques amoureux. Mais
la nuit, peuplé d'ombre, de recoins, le silence et la solitude y sont maîtres.

Dérangés uniquement par le cri de quelques oiseaux nocturnes, par le craquement d'une
branche morte sous le poids d'un animal inconnu, ou autre... insista-t-il. Qui
verrais-tu toi ?

Emma fut prise de court. Certes, son imagination n'est pas en reste, mais là, dans un
lieu inconnu, hors propos, elle n'avait rien d'original en tête.

C'est alors que Claude précisa :

- Imagine un homme, une femme, seuls dans ce bois. Rien ne les oblige à y être. Ce
n'est pas un lieu qu'ils connaissent ment. A cette heure-ci, ils pourraient être
chez eux, à table, ou ... à l'hôtel. Faire ce que tous les autres font à cette heure.
Mais, eux, ils décident de ne pas faire comme les autres, de changer leur quotidien,
de sortir des sentiers battus et d'aller là où on ne les y attendrait pas. Une partie
de "cache cache"...

A ce mot, Emma sourit et manqua d'éclater de rire. Une partie de "cache-cache" dans la
nuit, dans un bois, quelle "drôle" d'idée...

Claude compléta :

- Je te vois sourire. Nous ne sommes plus des s, c'est vrai. C'est pour cela que
le jeu sera plus pimenté. Si je ne te trouve pas, j'ai un gage... A toi d'imaginer
lequel. Dans le cas contraire, je disposerai de toi...

- Si "tu" ne me trouves pas ? souligna Emma, "Mais dis donc, qui te dit que j'ai envie
de jouer ?"

- Oui, "je". Nous sommes dans le virtuel depuis un certain temps et nous apprécions
bien nos échanges. Voila une occasion d'entrer dans la réalité. Nous connaissons nos
envies, alors, après avoir été les auteurs de nos fantasmes, soyons en les acteurs !

Emma ne sut quoi répondre sur le coup. Leur monde, son monde un peu irréel se
télescopait avec la réalité. Certes, elle avait pu vivre plusieurs situations très
excitantes avant des amants ponctuels. Mais là, c'était différent. Rien de préparé.

Elle décida de prendre Claude au mot, et sans répondre, sortit de la voiture. Claude
fit le tour du véhicule pour se rapprocher d'elle :

- Je te laisse 2 minutes. Après, la chasse est ouverte...

Emma s'exécuta, à la fois pressée de trouver une cache et excitée à l'idée d'être la
proie. L'actrice principale du fantasme de cet homme se dirigea vers le bois.

Très vite, elle entra dans l'obscurité. Le faible éclairage de la rue ne l'aidait pas.
Ponctuellement, elle se retournait pour observer Claude, stoïque, attendant l'heure de
l'ouverture de la "chasse". Il ne cherchait pas à la suivre du regard. Etait il si sûr
de lui ? Avait-il un plan ? Son apparente confiance inquiétait Emma et lui donnait
l'impression qu'aucune cache ne saurait la protéger. Prudemment, en essayant de faire
le moindre bruit possible, Emma s'enfonçait dans le bois. Elle manqua à plusieurs
reprises de tomber en trébuchant sur des branches. Mais ce qui lui importait, c'était
avant tout de ne pas trahir sa présence. Elle mit la main sur ce qui semblait être la
souche d'un gros arbre. En l'inspectant, elle découvrit le reste du tronc, gisant au
sol. Elle se tourna une dernière fois vers le limier : il regardait maintenant vers le
bois, mais à l'opposé d'elle. Elle prit cela pour un signe. Elle enjamba le large
tronc et s'accroupit derrière. De là, elle avait une vue imprenable sur la voiture et
Claude.

Soudain, Claude s'avança : la chasse commençait. Le cœur d'Emma battait fort.
Finalement, elle s'était prise au jeu. Elle avait confiance en Claude, la question ne
se posait pas.

Claude entra dans le bois à son tour. Il se doutait bien qu'Emma devait l'observer de
sa cachette. Son but était d'essayer de la surprendre.

Il fureta, à pas feutré, parfois ponctué d'un mouvement brusque, pensant peut-être
avoir trouvé la cache de sa proie. Le manège dura quelques minutes, sous l’œil
attentif d'Emma.

Claude se dirigea vers le côté du bois qui dissimulait Emma. Elle se tapie dans
l'ombre. Elle savait bien que sa cache était efficace, pourtant, le doute surgit. De
toute façon, en changer serait se trahir. Il était trop tard. Il fallait qu'elle
compose avec et se rassura de son choix.

Claude n'était qu'à quelques mètres, poursuivant son inspection méthodique. Peut-être
dissuadé par l'épaisseur de la végétation qui encombrait l'endroit par lequel il était
passé, il ne s'avança pas plus. Emma le vit s'éloigner, soulagée.

Claude se dirigea vers la petite résidence. Etrange, se demanda Emma. Elle même
n'aurait pas pensé aller s'y cacher, car trop visible. Et puis, ce n'était pas la
règle du jeu. Claude fit le tour de la résidence, puis disparu du champ de vision
d'Emma. Au début, elle ne s'en inquiéta pas. Mais il tardait à revenir. L'avait-il
découverte ? Voulait-il l'inquiéter ? Ses doutes la reprirent. Bouger, changer de
place... Son cœur battait encore plus fort.

Aucun bruit, aucun signe de Claude. Que fait-il ? Où est-il ? Elle ne tient plus. Elle
se lève prudemment de sa cachette pour avoir une meilleure vue. Elle regarde : point
de Claude. Elle va pour regagner sa tanière lorsqu'une main se pose sur son épaule.
Elle sursaute en poussant un léger cri de surprise. Spontanément, elle se retourne.
Accroupie, elle devine la silhouette de Claude. Cela la rassure... Mais en même temps,
elle sait qu'elle a perdu.

- C'est toi le chat, murmura Claude, sur un ton satisfait et amusé.

- Tu as rusé, rétorqua Emma

- Peut-être, mais, un chasseur a ses secrets. L'essentiel n'est-il pas la compétition
et ... la proie ?

Emma sourit, mais il n'est pas sûr que Claude le vit dans l'obscurité. C'était le jeu,
elle avait accepté les règles. Certes, elle aurait aimé gagner, ne serait-ce que pour
le battre sur son propre terrain. Vaincue, elle était désormais à la merci du
chasseur.

- Et bien, tu l'as attrapée ta proie. Elle est désormais à toi, annonça Emma.

- J'y compte bien, rétorqua Claude.

Ce fut ses derniers mots. Il saisit Emma par les avants bras pour la relever. Aussitôt
à la hauteur de son visage, il goûta à la douceur de ses lèvres et de sa bouche dans
un baiser fougueux. L'homme avait visiblement faim. Emma ne tenta pas de l'amadouer.
Elle savait que cela ne marcherait pas. Et puis, en avait-elle envie ?

Les histoire imaginaires qu'ils s'étaient échangés mutuellement, ses propres
aventures, lui revenaient à l'esprit. Et l'idée d'en réaliser une avec Claude n'était
pas pour lui déplaire. Bien au contraire. Elle avait bien l'intention d'en profiter et
de se donner à lui.

Claude abandonna ses lèvres et la saisit par les hanches. Il lui fit comprendre par la
pression de ses mains qu'il voulait qu'elle se retourne. Elle n'opposa aucune
résistance et s'appliqua dans son rôle de proie soumise. Claude n'eut aucun mal à
relever cette petite jupe dont il n'avait pas hésité à complimenter le choix le matin
même. Emma se pencha en s'appuyant sur ce tronc qui n'avait pas été finalement d'une
grande aide tout à l'heure. Elle sentit les mains et les doigts de Claude se faufiler
pour atteindre son string. Il ne mit pas longtemps à le lui enlever. Il passa la main
entre ses jambes pour caresser son sexe. Emma fut surprit de constater son excitation.
Certes, elle, là, en tailleur, en plein milieu d'un bois, dans la nuit, prête à être
prise, cela ne pouvait que l'exciter. Jusque là, elle était prise dans le jeu et
constatait désormais qu'il avait eu des effets insoupçonnés. La main de Claude cessa
son exploration quelques secondes. Emma sentit le sexe dur et chaud de Claude qui se
posa entre ses fesses. Claude surligna cette ligne du bout de son sexe par quelques
va-et-vient. Puis, son le gland descendit plus bas entre ses cuisses. Emma sentit la
douce de sa peau se frayer un chemin entre ses lèvres. Il ne mit pas longtemps à
s'enduire du liquide chaud qui perlait du sexe d'Emma. Et au hasard d'un de ces aller-
retour, elle sentit Claude la pénétrer. Elle se cramponna au tronc pour ne pas
basculer. Mais surtout, elle voulait bien le sentir en elle, pendant ces quelques
premières secondes où le membre dur de l'homme entre pour la première fois dans son
intimité.

Elle se mordait les lèvres de plaisir. Du plaisir de sentir un sexe en elle, du
plaisir de réaliser ce fantasme, et qui plus avec Claude. Très vite, elle oscilla sous
le rythme régulier que lui imposait Claude. Elle guettait avec impatience le moment où
ses cuisses viendrait percuter ses fesses. Elle sentait le sexe de Claude s'enfoncer,
régulièrement avec vigueur. Elle en voulait plus. La frêle proie eut alors un peu
d'audace. Elle leva la jambe gauche pour la poser sur une pierre ou une branche un peu
plus haute. Claude ne s'en vexa pas, et profita pleinement du sexe d'Emma, ouvert et
offert à lui. Maintenant, il faisait de petits mouvements du bassin pour asseoir un
peu plus sa prise sur Emma.

Tout en essayant de ne pas perdre sa victime, Claude releva Emma pour la rapprocher
d'un arbre. Il l'abandonna là pour qu'elle s'y accroche. Il reprit alors sa
pénétration, encore plus profonde. Emma sentait sa fougue, son ardeur dans chaque
mouvement. Son sexe était dur à souhait et lui apportait beaucoup de plaisir. Elle
passa sa main entre ses jambes pour s'assurer de la dureté de ce membre si
bienfaiteur. Elle constata combien il s'adaptait si bien à son sexe, comment il
rentrait avec délectation en elle. Sentir le sexe de Claude glisser entre ses doigts
en même temps que dans son vagin l'excitait encore plus.

Des phares apparurent dans la ruelle. Ce n'était pas la première fois depuis qu'ils
avaient commencé leur jeu. Mais cette fois, le véhicule stoppa. Trois personnes
sortirent et se mirent à discuter. Etait ce la peur de se faire surprendre ou bien la
situation l'excitait elle encore plus ? Quoiqu'il en soit, Claude se retira et saisit
Emma pour la retourner et la plaquer contre le tronc de l'arbre. Dans cette position,
leur silhouette se confondait avec celle de l'arbre. Claude n'en resta pas là. Il
saisit les cuisses d'Emma et les passa autour de ses hanches. Puis ses mains
écartèrent les fesses d'Emma. Elle, soumise, accrochée au coup de Claude, se laissa
descendre et retrouva vite la délicieuse sensation que lui procurait il y a encore
quelques secondes, le sexe de Claude.

Claude reprit ses mouvements cadencés, ponctués par quelques coups de reins plus
fermes. Tandis qu'elle sentait le sexe de Claude grossir, elle eut une terrible envie
de crier de plaisir et de serrer encore plus fort son amant chasseur entre ses
cuisses. Claude posa la main sur sa bouche pour son cri et n'en laisser
échapper qu'un râle étouffé. Deux ou trois coups de reins plus tard, Claude explosa
dans Emma qui s'abandonna enfin dans ses bras.

Les deux amants restèrent ainsi quelques secondes, et ne se séparèrent qu'au même
moment où les passants entrèrent dans une maison. Reput, visiblement satisfait de la
proie qu'il avait capturé, Claude consentit à ramener Emma à son hôtel. Ils se
séparèrent, non sans un dernier baiser. Pas celui de deux collègues, mais de deux
amants satisfaits.

Sous la douche chaude, Emma se repassa le film de cette histoire. Elle n'avait pas
besoin d'inventer des images, elle l'avait vécu, et elles étaient bien encrées dans
son esprit.

Le lendemain au bureau, Claude salua comme à son habitude Emma, sans aucun signe
témoignant de ce qu'ils avaient vécus la veille.

A la salle à café, tous réunis, un collègue interpella innocemment Emma :

- Tu as passé une bonne soirée ?

Et Emma, croisant le regard de Claude

- Oui, j'ai profité de la douceur de la soirée pour me balader un peu et découvrir les
plaisirs de la nature qu'offre la ville. Ce fut très revitalisant et j'ai adoré.

Claude plongea son visage dans son mug, sans sourciller. Seuls ses yeux parlèrent pour
lui, un brin brillant... comme Emma les aime tant.

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