Vengeance

Il va être temps de mettre un terme à cette longue randonnée sous la pluie. C'est tout
du moins ce qui me vient à l'esprit lors qu’apparaissent, à l'orée de la forêt, les
premières maisons de ce village perdu. Mes pieds sont trempés d'avoir marché dans
l'herbe. Mon jean, lourd de pluie, me colle aux cuisses. L'eau s'infiltre par le col
de mon coupe-vent et fait de longues traînées sur ma chemise. Malgré ma capuche, une
partie de mes cheveux est aplatie par l'onde. La première maison est un peu à l'écart
des autres. Elle sent bon le sud avec son toit de tuiles rouges, ses murs clairs et sa
treille conçue pour lui donner de l'ombre. Sur le pas de la porte se tient un petit
homme aux cheveux rares, aux lunettes de myope, dont le ventre naissant souligne
l'âge. Il me hèle et je le reconnais : c'est un ancien ami dont l'ex-épouse m’a
accordé quelques faveurs. Il me propose de venir me mettre à l'abri. J'y souscris.

À peine rentré dans la maison, il m'aide à me défaire de mon sac et de la totalité de
mes vêtements mouillés, qu'il va étendre dans une remise. Me voici donc entièrement nu
dans l'espace sombre de son salon et vaguement oppressé par cette situation
inattendue. Il revient, un verre d'eau à la main, qu'il me tend dans un sourire. Je
l'avale goulûment et pose le verre sur la table proche, Pendant tout ce temps, il a
contemplé avec un regard amusé et envieux mon anatomie. L'émotion me fait prendre des
poses indécentes que ses yeux savourent. Sa main se pose alors sur mon bras et
commence à remonter vers mon épaule comme dans une caresse. Mon cœur bat la chamade.
Mon cerveau me dit de couper court à ce qui va obligatoirement suivre. Mais mon corps
ne me répond déjà plus. La main descend le long de mon dos, tandis qu'une autre se
pose sur ma poitrine. Mes fesses et mes tétons sont tendrement caressés.

Mon sexe se
redresse et le contact se fait plus précis. Il pelote mes bourses puis ma verge qui
durcit encore. Il embrasse ma bouche et y fourre sa langue gloutonne. Sa barbe mal
rasée irrite mon menton et mes joues. Je ne fais aucun mouvement, et pourtant tout mon
corps est tendu vers lui et facilite sa caresse.

Il guide mes mains vers le dossier d'une chaise et m'oblige à me courber de façon à
lui offrir mon cul. Il écarte mes cuisses et commence une longue caresse de mon
entrejambe qui m'excite et me tire quelques petits cris rauques. Ils se sent encouragé
et redouble d'énergie jusqu'à sentir mon corps vibrer. Il me pénètre alors l'anus d'un
doigt humide et commence à me besogner. Son va-et-vient adoucit mon sphincter qui se
dilate comme pour l'aider. Un deuxième doigt rejoint le premier et mon excitation est
à son comble. Lorsque son sexe me pénètre, j'exulte et ne tarde pas à jouir. Ses
hanches claquent sur mes fesses, ses bourses heurtent mes bourses et je reste excité,
même si la tension de mon sexe s'est un peu relâchée. Lorsqu'il est au bord de
l'orgasme, il sort de mes fesses et inonde mon dos de son foutre chaud. Dans le feu de
l'action il m'a traité de: « petit pédé » et de «  sale pute  ».

Lorsque nos sens se sont un peu calmés, je réclame un vêtement qu'il me refuse. Je
comprends alors que son attirance pour moi est doublée d'une envie de revanche de
l'époque lointaine où, avec son ex-épouse, je l'ai fait souffrir. Il m'explique qu'il
veut continuer à disposer de mon corps, a pouvoir se soulager dans mon cul, a montrer
à ses proches qu'il dispose de moi son gré. Curieusement je ne dis rien. Son discours
m’oppresse autant qu'il m'excite. Il m'a si bien baisé que j'ai encore envie de lui;
que je suis prêt pour cela à toute indignité ; que je suis prêt au déshonneur pour
satisfaire mes sens.
Je me colle à lui et l'embrasse. Je baisse son pantalon et avale
son sexe. Je fais tout ce qu'il faut pour qu'il m'encule, en levrette, à nouveau
violemment. Je jouis et éparpille mon foutre sur le sol tandis que je sens son sexe se
soulager en moi. J'accepterai tous les mauvais traitements. En un mot, je l'élève au
rôle d'amant privilégié, même s'il me sodomise plus par vengeance que par amour.

Après une semaine tourmentée, des nuits agitées peuplées de rêves érotiques pervers,
de longs moments d'insomnie, je reviens vers mon amant rempli de désir et de peur. Il
me fait entrer et me regarde à peine. Il m'ordonne de me mettre nu. Je me déshabille
lentement guettant chez lui un regard de désir. Son œil est glacial et distant. Sur sa
demande je m'allonge sur le dos, jambes repliées sur le torse, au bord de la table
rustique. Il ouvre sa braguette et m'encule à sec en me pinçant les seins. Je grimace
de souffrance mais, après quelques mouvements de va-et-vient, me dilate et m'excite.
Ils me besogne violemment encore tout un moment et je me tords de plaisir. Il sort de
moi et inonde mon visage et mon torse de son foutre en criant : « décidément, tu n'es
qu'une salope ! ». Après quelques instants de repos, il me jette hors de la maison nu,
puis balance mes affaires dans la poussière du jardin. Je m'éloigne en m'habillant,
convaincu de ne jamais revenir.

Au fur et à mesure que les jours passent l'envie de mon amant renait puis se renforce.
Un beau matin, n'y tenant plus, je retourne m'offrir. La pluie est à nouveau de la
partie. Je revêts une longue cape imperméable sur mon corps nu et de solides
chaussures de marche. Tout au long du chemin l'excitation ne cesse de monter. Mon sexe
se lève. Mon cerveau est embrumé d'images érotiques. J'imagine mon amant capable de
mille pratiques perverses. Le bout de mon sexe est humide et mon cul s'échauffe.
J'y
risque un doigt et hoquette de plaisir. À mon arrivée il m'aide à enlever ma cape
lourde de pluie et sourit de me trouver ainsi, complètement nu, indécent et déjà
excité. Il m'explique qu'il a décidé de m'offrir à ses amis du village. Il me caresse
un peu pour calmer mon angoisse et passe quelques coups de fil. Il stimule à nouveau
mes sens puis s'interrompt pour aller ouvrir à ses amis.

La suite est difficilement descriptible. Mon cul et ma bouche sont longuement
assaillis par la horde villageoise qui ne prend même pas le temps de se déshabiller.
Les sexes sortent à la hâte et se fichent dans mon corps sans préliminaires. Après un
long moment d'exercice périlleux où je suis pris dans toutes les positions, je me
retrouve couché à terre, le corps gluant de foutre, les yeux brûlants et les cheveux
collés, douloureux et incapable de bouger. En partant, nombre d'entre eux me
manifestent leur mépris sous diverses formes. Pourtant, à aucun moment je n'ai refusé
la moindre de leurs exigences, comme si mon plaisir dépendait de la grossièreté de
leurs envies. Aujourd'hui aussi, je suis rejeté hors de la maison, nu et sale. La
pluie a redoublé d'intensité et lave les traces de cette matinée d'enfer. Je me sèche
comme je peux et rentre en grelottant chez moi. Plus tard, au hasard de la ville, je
rencontrerai le regard méprisant des acteurs de cette journée. A chaque fois je
rougirai de honte, mon cœur et mon souffle s’accélèreront et, paradoxalement, mon bas
ventre se crispera de plaisir.

Malgré tous ces outrages, ma dépendance à mon nouvel amant reste totale. Ses arrière-
pensées m'excitent plus qu'elles ne me rebutent. Par une chaude après-midi d'automne,
je suis de retour chez lui. Il m'oblige à une longue promenade en forêt uniquement
vêtu de mes chaussures et un très court T-shirt qui ne voile que mes épaules et ma
poitrine.
Tout au long du chemin, il me fait marcher devant lui et agace mes zones
érogènes au point que mon sexe reste à demi dressé. Au gré des paysages, je
m'agenouille sur l'herbe pour qu'il viole ma bouche offerte ou, le ventre collé à
l'écorce d'un arbre, je prends la pose pour qu’il défonce mon cul. J'aime qu'il
éjacule en moi. Au détour du chemin, il m'offre à la vue de quelques randonneurs
pervers qui savourent cette opportunité. Au cours de cette promenade, il découvre pour
la première fois le plaisir de me sucer. Il alterne sur mon vit la douceur de sa
langue et la rudesse de ses dents. Bientôt il me surprend lorsque son larynx avale mon
gland et m'amène presque au plaisir. Mais ces petites gâteries resteront rares.

Ce n'est que bien des mois après qu'il m'offrira son cul en remerciement de ma
fidélité. Je n'y ai pris que peu de plaisir. Je me plais dans mon statut d'objet
sexuel disponible et perpétuellement émoustillé des projets qu'ils suppose. Mon amant
bannit l'usage de tout sous-vêtement. Lorsque nous nous promenons ensemble, il
m'exhibe au hasard des rencontres et me laisse photographier ainsi. J'ai souvenir
d'une étonnante traversée de ville où il m'a mille fois dénudé sous le regard amusé
des passants. Il ne me laisse plus monter dans sa voiture sans avoir au préalable
dévoilé mon bas-ventre. Tout au long du parcours, sa main rôde sur mon entrejambe, mes
cuisses, et tous les endroits accessibles. À tout instant, rempli de désir, je lui
offre mon cul. Tous les lieux sont propices : les toilettes, une aire de repos, un
coin de plage, la haie d'arbres du jardin public, un recoin du musée, un compartiment
de train à demi déserté, un chemin bordant l'autoroute…

Je ne vis que pour lui et ne suis plus qu'un sexe ; ou tout du moins un cul qu'on
fourre à tout instant. Et ce statut me plaît ; et ce statut m'enchante. Peu importe
qu'on m'aime ou bien qu'on me déteste, pourvu qu'on me désire. Si je suis son objet,
c'est d'abord pour mon cul offert à tous les vents et en toute saison. Je sais que je
suis beau dès lors que l'on m'encule. Tourmenteur et amant, fais donc ce qui te
plait !

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