Gloryhole Mon Amour

J’avais bien apprécié le texte de Lexdepenny, « Caty cherche un bikini », publié ici il y a quelques temps. La situation était cocasse. PP06 s’en est emparé pour en faire une suite. Une suite à la Patrick, pleine d’à propos.Une suite très réussie (comme toujours).

Quand j’ai lu le récit de Lexdepenny, puis la suite de PP06, il m’est venu à l’esprit que la situation aurait pu être différente et déboucher sur un quiproquo encore plus cocasse.

Dans ces deux histoires, que je vous engage à lire au préalable (sinon, vous n’allez rien comprendre), David sait que c’est Caty et Caty ne sait pas que c’est David.

J’ai aussitôt imaginé une situation similaire, mais David ne sait pas, et Caty non plus. Vous voyez où je veux vous emmener ?

Donc, non ce n’est pas une suite, juste une variation sur l’histoire initiale.

D’ailleurs chez moi, Caty et David deviennent Belinda et Fred, les époux Michu. Laure quant à elle devient Maud.

A lire au second degré !! Je me suis fait plaisir sur ce coup-là.

Lexdepenny a bien évidemment donné son accord pour cette variation, que je lui ai fait découvrir en avant-première. Je l’en remercie chaleureusement.

Cette histoire s’appelle :


GLORYHOLE MON AMOUR


Le Maréchal des Logis-Chef Jacques Pautte de la Brigade de Gendarmerie de la Grande Motte se gratte la tête.

En près de 30 ans de carrière, c’est la première fois qu’il a une affaire aussi tordue à gérer. Et pourtant, il en a vu !

- Bon Madame Michu, on reprend. Qu’on en finisse, je n’ai pas que ça à faire.
- Je vous ai déjà tout raconté au moins dix fois …
- Eh bien on recommence ! Il y a des passages un peu obscurs, et avec mon adjoint, on va devoir confronter votre version avec celle de votre mari. J’ai un procès-verbal à taper moi ! Il faut que ça soit carré, parce que j’aime les choses carrées.

Et là, rien n’est carré dans votre histoire. Voyez-vous ! Rien ! Et ça, je n’aime pas ! Vous êtes donc Madame Michu domiciliée à Foix, en vacances dans la région.
- Oui, Belinda Michu.
- Belinda ?
- Ma mère était fan de Claude François, Mon nom complet, c’est Belinda Claudette Alexandra Michu et en fait nous n’habitons plus à Foix, mais à Troyes …
- Sur votre carte d’identité c’est Foix. Carré, je vous ai dit !
- Oui, mais avec mon mari, nous venons juste de déménager. On n’a pas eu le temps de changer la carte.
- Je rectifie, « Belinda Claudette Alexandra » et « domiciliée à Troyes ». Vous changez souvent de domicile ?
- Troyes, Foix, Sète et c’est tout …


Dans la pièce d’à côté, l’adjoint du Maréchal des Logis Chef Pautte, le gendarme de première classe Adam Dejours se gratte également la tête. Il a en face de lui, Fred Michu :

- Donc Monsieur Michu, je récapitule vous avez mis à sac avec votre épouse Belinda Michu, la boutique d’un honnête commerçant, Monsieur Tony Lenclume …
- Honnête commerçant ? Vous plaisantez, vous avez vu le type de magasin qu’il tient ! Un sex-shop !
- Arrêtez de m’interrompre, on ne va pas y arriver sinon. Vous êtes accusé, avec votre épouse, de coups et blessures, de destruction de biens privés, d’insultes, de voie de fait sur la personne du susnommé Tony Lenclume et de, je le cite, « mon assistante et ma comptable », Mesdemoiselles Ninon Nihouy et Sarah Vigotte.
- Assistante ? Comptable ? Vous rigolez ! c’est des putes ! Elles font du peep show !
- Ah ! Ne recommencez pas avec vos injures ! On reprend depuis le début …
- Bon, c’est quand je suis sorti de la cabine, que j’ai reconnu ma femme … Cette salope !!
- Depuis le début, je vous ai dit ! Et on arrête les insultes !
- Bon, tout a commencé quand, à la plage, mon épouse a fait une tâche de goudron sur son bikini …


Revenons donc, nous aussi, au tout début de cette histoire bien embrouillée, ami lecteur.


Et d’ailleurs, le Maréchal des Logis-Chef Jacques Pautte, prit sur lui pour écouter à nouveau l’histoire de Belinda depuis le début. Il inspira un grand coup.

Après cinq ans passés à la Brigade du Cap d’Agde, il avait enfin obtenu son affectation à la Grande Motte. Il pensait être tranquille, loin de des pervers de tous poils, comme au Cap d’Agde, et voilà que ça recommençait. Carré ! Il aime les choses carrées !

- Mais pourquoi êtes-vous venus à la Grande Motte ? a-t’ il demandé à Belinda d’une voix plaintive, Pourquoi ? Pourquoi ici ? Pourquoi chez nous ?
- Ben, c’est mon mari qui a insisté pour venir à la Grande Motte cette année…
- Pourquoi ? Mais pourquoi …
- C’est après avoir vu un film, il m’a dit.
- Quel film ?
- Le Dernier Tango à Paris.
- Oh mon Dieu …
- Moi je l’ai pas vu …
- Je vais craquer là …

Chez Adam Dejours :

- Ma femme, donc, s’est fait une tâche de goudron sur son maillot de bain. D’ailleurs, je me permets de vous signaler que vos plages sont dégueulasses. Au prix où on …
- Au fait, venez-en au fait !!
- Bon, nous avons quitté la plage, elle et moi, pour lui trouver un nouveau maillot. Et c’est là qu’on a croisé par hasard, une de ses collègues de travail, en vacances elle aussi à la Grande Motte.
- Vous avez son identité ? Elle n’est citée par aucun des plaignants.
- Oui, Maud Zarella. Elle a filé dès que ça a commencé à sentir le roussi dans le sex-shop
- On vérifiera. Continuez …
- Maud Zarella a proposé à ma femme de l’accompagner pour l’achat du maillot de bain. Moi, ça m’arrangeait. J’ai horreur de perdre mon temps dans les boutiques de fringues. Elle en aurait essayé dix, pour choisir le premier, après avoir hésité une demi-heure et serait revenue au dernier, qu’elle aurait réessayé. Quelle plaie ! Tout ça pour un maillot !
- Au fait Monsieur Michu, au fait !
- Je m’baladais sur l’avenue, le cœur ouvert à l’inconnu, quand je suis passée devant la devanture de cette boutique …
- Le commerce de Monsieur Lenclume ?
- Oui voilà, appelons-le comme ça ! Commerce ! je baguenaudais dans les rayons …
- Vous faisiez quoi ?
- Je baguenaudais … Enfin, je furetais dans les rayons, je flânais …
- Oui, c’est bon, j’ai compris
- Bon, je baguenaudais donc, quand j’ai repéré une affiche au fond « GloryHole ».
Ne sachant pas de quoi il s’agissait, j’ai demandé à la put… Eeeeuh à la vendeuse, ce que c’était. Elle m’en a expliqué le fonctionnement, et c’est par pure curiosité, je le précise, que je suis entré, et que j’ai … enfin, vous voyez … mis ma … Enfin je me suis fait faire une fellation. Dans le trou quoi … Je suis un homme quoi, je ne suis pas en bois. J’ai lâché la purée vite fait, surtout que la personne de l’autre côté y a mis du sien … Vous voyez ?
- Oui, oui, je vois, continuez …
- C’est en sortant de la cabine, que je suis tombé nez à nez avec mon épouse Belinda qui sortait de là aussi, avec l’autre salope là, Maud Zarella. Belinda s’essuyait les lèvres avec un kleenex. Mon sang n’a fait qu’un tour, je me suis un peu énervé, j’en suis désolé, mais admettez que c’est dur à encaisser.

Le Maréchal des Logis-Chef Jacques Pautte, de son côté, était au bord de l’explosion. Avec le gendarme de première classe Adam Dejours, après s’être concertés, ils ont décidé de réunir les deux époux Michu dans la même pièce, pour une confrontation :

- Bon, je vous lis la déclaration de Monsieur Lenclume et de Mesdemoiselles Nihouy et Vigotte :

« Tel un malade, le type a pris un article à vendre sur un présentoir (un godemichet de 25 cm) et l’a jeté vers la femme, qui s’est baissée. Ma comptable Sarah Vigotte, qui passait par là, se l’est pris en plein sur le front. Elle aurait pu être assommée, voire éborgnée.
La femme, dans le même état que le type, s’est emparé de boules de geisha, et telle Bruce Lee dans la Fureur du Dragon a commencé à jongler avec en s’approchant de son mari et en poussant des petits cris aigus. Comme Bruce Lee, pareil, le genre feulement. J’ai voulu les séparer et je me suis pris aussi un coup de boule de geisha dans la mâchoire. J’ai perdu une dent sur pivot. Je précise, qu’elle m’a aussi mordu à l’avant-bras. J’ai encore les marques. Le mari comme fou a renversé l’étalage des DVD en promotion. Il en a empoigné quelques-uns.
Il a poursuivi sa femme à travers les rayons en essayant de lui lancer à la tête des DVD. Et en passant derrière la caisse, où ma vendeuse, Ninon Nihouy, s’était réfugiée, il a voulu saisir sa femme par les cheveux. C’est les cheveux de ma vendeuse qui ont pris dans la mêlée. Imaginez, Ninon sortait de chez le coiffeur Dans son métier, euh … vendeuse, il faut toujours bien présenter, c’est primordial.
C’est dans le rayon SM que ça a vraiment dégénéré. La foldingue a fait un croche-pied à son mari qui s’est retrouvé au sol sur le ventre. Elle l’a menotté et s’est saisi d’un martinet. C’est à ce moment que vous êtes intervenus. Heureusement, ils auraient mis à sac mon commerce. J’en ai vu des malades dans le métier, mais là …. Je ne suis pas une flipette, mais je vous jure que là, j’ai eu peur ! Pour mon intégrité, pour mon personnel, pour mon magasin. Et je ne vous parle pas du langage ! ».

Vous reconnaissez les faits ?

- C’est pas moi, M’sieur l’agent, c’est ce pervers qui …
- Salope !
- Gros dégueulasse !
- Morue !
- P’tite bite !
- FERMEZ-LA, a hurlé le Maréchal des Logis-Chef Jacques Pautte.

Puis, se reprenant :

- Alors écoutez-moi, les Michu, on n’en peut plus. On vous connaît pas, mais laissez-moi vous dire qu’avec Adam, on n’a pas envie de se taper des nuits blanches avec vous … des migraines … des « nervous breakdown », comme on dit de nos jours.

Trop c’est trop … Alors, je vais vous faire une proposition. Soit vous acceptez, soit c’est au trou. Vous me comprenez ?

- Oui …
- Oui, M’sieur l’agent.
- Je ne suis pas un agent, je suis gendarme ! Et je suis Maréchal des Logis-Chef. Mais taisez-vous, contentez-vous de hocher la tête ! Au pire, répondez par oui ou par non, pas plus. C’est compris ?

Belinda et Fred opinèrent.

- Donc, voilà, je vais vous faire une proposition, une seule. Je déchire ce PV et vous dégagez de ma ville … Vous ne revenez jamais à la Grande Motte !
- Oh oui, merci Monsieur le Maréchal des Logis-Chef.
- On avait dit oui ou non, je ne veux pas entendre un mot de plus de votre part. Par contre, il y a eu des dégâts. Il faudrait indemniser Monsieur Lenclume. Je suis sûr qu’il retirerait sa plainte contre un peu de cash. Lui et Mesdemoiselles Nihouy et Vigotte.
- Combien ?
- Au bas mot, 1000 euros satisferaient Tony, euh, Monsieur Lenclume …
- 1000 ? Ah carrément !
- Ecoutez, c’est ça ou c’est au gnouf, en cabane, au trou, au bloc, au mitard, au ballon, au placard, en prison quoi !
- Tu en penses quoi Belinda ?
- Ah elles nous coûtent chères tes vacances à la Grande Motte, gros pervers !
- Non mais dis donc pouffiasse, c’est pas moi qui suce des bites dans des cabines de gloryhole.
- Oh ! Mais non ! Mais je rêve là ! c’est pas moi qui me fais sucer par des pétasses dans un sex shop non plus !! Et déjà je n’ai pas sucé DES bites, mais j’ai sucé TA bite …
- C’est le hasard !! Si je n’étais pas intervenu, tu en aurais sucé d’autres !
- Le hasard !!! Tu te fous de moi !!! C’est par hasard que tu as fourré ta queue dans un trou de gloryhole ! Il a bon dos le hasard !
- Et c’était qui la pétasse ? Je te rappelle qui c’était la pétasse ? Hein ?
- VOS GUEULES !!!!! De un, je ne veux plus vous entendre, de deux vous êtes tous les deux aussi fautifs l’un que l’autre, alors vous dites oui, je déchire ce PV. Vous vous réconciliez, vous divorcez, je m’en tape, mais vous faites ça loin de ma ville !!! Du carré ! Je veux du carré, que du carré … Rien que du carré …
- Fred ? Tu en penses quoi ?
- C’est d’accord pour moi Belinda …
- Pour moi aussi Fred … Dis mon chéri, tu me pardonnes?
- Oui, ma chérie …
- Je te promets de ne plus jamais recommencer ! D’ailleurs, c’est Maud qui m’a entraînée, jamais je n’y serais allée toute seule.
- Et moi aussi, je te promets de ne plus entrer dans ce genre de … boutiques.
- Un bisou Mamour ?
- Oui, un bisou ma bichette …
- Eh bien voilà ! Je déchire en confettis le PV, vous me donnez 1000 euros pour couvrir les dégâts, vous faites vos valises et demain matin vous n’êtes plus là. Adam ?
- Euh Chef, ce n’est pas très réglementaire, mais nonobstant, moi non plus, je n’en peux plus. S’ils partent, et tout de suite sans atermoiements, Sine die, je suis d’accord.

Et c’est ainsi que nos deux tourtereaux ont pu éviter la honte d’un procès.

Gageons qu’ils auront retenu la leçon, après qu’honteux et confus, ils jurèrent qu’on ne les y prendrait plus !


FIN

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