Jules & Nathan - Saison 2 - Episode 13


- « Vous êtes sûr docteur ? »
- « Avec le plan sous-cutané que je lui ai fait, pas de cicatrice ! Soyez
rassurée Madame. »
- « Parfait, merci beaucoup. » répondit la maman.
Jules finissait de remplir le dossier médical de son petit patient de neuf ans qu’il
finissait de recoudre quand, levant les yeux, il vit Nathan qui l’attendait derrière
la vitre.
- « Excusez-moi je dois vous laisser, je repasse dans cinq minutes. »
A peine était-il sorti le rejoindre que Nathan l’attrapa par le col de sa blouse pour
l’embrasser.
- « Nath… Nath… La mère de mon patient nous regarde là ! »
- « Et alors ? »
- « Mais c’est pas ça, c’n’est pas très pro c’est tout. »
- « Mais qu’est-ce qu’il y a ? J’ai l’impression que ça ne va pas… Je t’ai pas
vu depuis des jours ! »
- « Excuse-moi, je suis juste fatigué. Je viens d’enchainer plusieurs gardes,
mon chef me met la pression, et là ils parlent de me changer encore de service. »
- « Encore ? »
- « Oui ils veulent que je parte en chirurgie, un interne de là-bas vient de
partir et ils veulent que je le remplace. Enfin bref ce n’est pas important… Désolé
d’être un peu râleur. »
- « Je comprends t’inquiètes. T’es pardonné. »
- « Comment va Max ? »
- « Il m’inquiète. Je sais pas il devient… froid. Je l’ai pas vu sourire depuis
des jours ! Je crois qu’il déprime. »
- « Maintenant que tu me le dis… C’est vrai qu’il a l’air bizarre en ce moment.
Pourquoi t’essaye pas de le faire sortir un peu ? »
- « Ouais bonne idée ! Bon je file, tu finis à quelle heure ? »
- « Euh vingt et une heures. On se voit à l’appart ? »



Max arrivait en salle de permanence quand il s’aperçut que parmi ses amis, Alban était
présent. Il s’arrêta alors net, croisa leurs regards, puis fit demi-tour et sortit
dans le couloir.
- « Bah qu’est-ce qu’il lui prend ? » se demandèrent plusieurs de ses amis.


- « Il pète un câble depuis qu’il est pédé non ? » lança Julian.
- « Mais ta gueule ! » rétorqua Alban.
- « J’avoue, c’est quoi cette remarque-là ? » lança Camille avant de prendre son
sac et de sortir le rejoindre.

- « Max ! Max attends ! »
- « Quoi ?! »
- « Tu comptes faire comment, nous éviter toute l’année ? Toi comme Alban vous
faites partie de nos meilleurs potes… »
- « On a décidé qu’on ne devait plus se parler. Et puis c’est mieux comme ça, tu
as vu comment les autres me regardent maintenant ? »
- « Moi je veux pas que tu partes… Allez viens. »
- « Je préfère pas, désolé. Et puis je ne me sens pas bien de toute façon, je
vais rentrer chez moi. »
- « S’teup. J’ai envie qu’on parle. »
- « Je préfère pas pour l’instant, vas-y, retourne avec eux, ça ira mieux
demain. »
- « Bon… ok. »



Maxime attendait sur un siège du bureau de l’administration, la tête dans les bras
croisés sur ses jambes, lorsque Jules entra enfin.
- « Bonjour Monsieur, vous venez pour Maxime ? »
- « Oui c’est ça. »
- « Signez ici svp, pour la décharge. »
- « Ok. Voilà, bonne journée. Tu viens Max ? »
Ils étaient installés dans la voiture que Max n’avait toujours pas décroché un mot.
Jules le ramena à l’appartement dans un long silence et à peine arrivé, Max se
précipita pour s’enfermer dans sa chambre. Jules rouvrit la porte et entra doucement,
puis vint s’asseoir au bord du lit où Max s’était allongé.
- « Qu’est-ce qui ne va pas Max ? »
- « Rien. »
- « Tu me fais quitter ma garde en pleine journée, te ramener ici et t’autoriser
à sécher les cours sans que ton frère soit au courant, et tout ça pour rien ? »
- « Ça va ! Tu le sauteras une fois ou deux et il te pardonnera ! »
- « Mais qu’est-ce qui te prend ?! »
- « Qu’est-ce que ça peut te faire sérieux ? T’es mon frère ? Non, donc lâche-
moi ! »
- « Il faut être ton frère pour être inquiet pour toi ? Ou alors… Ah mais tu
crois que je ne m’intéresse à toi que parce-que je saute ton frère comme tu dis ? »
- « La prochaine fois j’appellerai Nathan, je suis sûr qu’il sera moins chiant.

»
- « Tu as raison, on va l’appeler tout de suite d’ailleurs. Demander son avis… »
- « Non ! Ok… Je suis désolé, je suis méchant avec tout le monde en ce moment...
Mais j’ai l’impression d’avoir une boule dans le ventre, remplie de colère, tu vois ?
»
- « Oui, je vois. »
Max se confia enfin à Jules, ses tracas au lycée avec ses potes, sa difficulté à
réaliser qu’il aimait les mecs, son problème avec Alban.
- « Ouah ! »
- « Qu’est-ce qu’il y a ? »
- « Le truc que je sentais dans mon ventre, il est parti… »
Jules se rapprocha de Max et passa son bras autour de son épaule : « Tu amorces un
changement énorme dans ta vie ! C’est normal que ça remue un peu… Si tes potes sont
aussi chiants, c’est peut-être parce-qu’ils ont besoin de temps eux-aussi. Et puis
Camille a vraiment l’air de tenir à toi, ne l’envoie pas promener ! »
- « Oui, tu as raison… Je vais lui envoyer un texto pour m’excuser. »
- « Bonne idée. Si tu as besoin de temps, eux aussi, donc laisse un peu couler.
Et puis bosse un peu, que je ne me fasse pas trop engueuler ce soir pour t’avoir
laissé sécher. »
- « Pourquoi, tu t’en vas ? »
- « Oui je dois retourner bosser, j’ai déjà trouvé une amie sympa pour me
remplacer je ne peux pas trainer. »
- « Ah, ok. »
- « Tu voulais que je reste ? »
- « Bah… ouais. J’n’ai pas trop envie d’être seul. »
- « Bon… Bah je vais prévenir le taf, ils me doivent bien ça. »
Alors que Jules sortait son téléphone, quelqu’un sonna à la porte. « T’attends
quelqu’un ? »
- « Non j’étais pas censé être là…. »
- « Ah bah oui moi non plus, je suis bête. Je vais ouvrir… » dit Jules en
sortant.
Max sortit son téléphone et envoya comme prévu un message à Camille où il s’excusait,
puis tomba à la renverse sur son lit, fixant le plafond.
- « C’est comme ça que tu bosses ? » dit Jules qui repassait la porte.

- « Ah euh… »
- « Tu as de la visite. Et à mon avis, je vais pouvoir retourner bosser… A ce
soir ! »
Max se releva, se retourna, et découvrit Alban dans l’encadrement de la porte de sa
chambre.
- « Qu’est-ce que tu fous là ? »
- « Camille m’a dit que tu étais reparti, et que tu n’allais pas top. Je ne me
sentais pas bien de te voir comme ça… »
- « Tu me fais quoi là ? »
- « Quoi ? »
- « Tu débarques comme ça chez moi, en séchant les cours… Pour me dire ça ? Je
fais autant pitié ?»
- « Je suis venu m’excuser pour samedi soir. Je suis désolé… »
- « Tu peux. »
- « Je suis venu pour une autre chose aussi. »
- « Laquelle ? »
- « C’est pas facile… Mais en fait, il se pourrait que je ressente quelque chose
pour toi. »
- « Tu te fous de ma gueule ?! Ça te fait bander de te payer ma tête parce-que
je t’ai avoué mes sentiments ? Je pensais que t’étais un pote, mais t’es juste un
connard en … »
Max fut coupé par les lèvres d’Alban collées aux siennes, qu’il finit par repousser.
- « Mais casse-toi ! »
- « Excuse-moi… Tu as raison, il vaut mieux que je m’en aille. » dit Alban
baissant la tête et faisant demi-tour vers la sortie.
Après avoir entendu la porte de l’entrée claquer, Max s’effondra à nouveau sur son
lit. Il sortit son téléphone de sa poche pour envoyer un nouveau message à Camille «
Besoin de te parler. Urgent. ». Il remettait son téléphone dans sa poche quand la
porte d’entrée claquait à nouveau, il se leva pour rejoindre le salon et tomba nez à
nez sur Jules.
- « Ah ! J’ai vu Alban ressortir à peine deux minutes après, du coup je suis
remonté. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? »
- « Je peux pas juste… me taire ? »
Max s’était avancé sur Jules pour qu’il le prenne dans ses bras et le console, ils
restèrent ainsi quelques minutes dans un silence pesant et lorsque Max recula pour
sortir de ses bras, il tenta de dissimuler ses larmes en les essuyant aussitôt avec
les manches de son hoodie.

- « Ça va aller, ne t’inquiète pas. »
- « Si tu le dis… Au fait, merci Jules. »




- « ALBAAAAAAAN !! »
- « Quoi maman… »
- « Lève-toi ! Tu ne vas pas encore passer ta journée au lit ? »
- « Mais il est que 11h ! Laisse-moi s’il te plait… »
- « Non, bouge-toi un peu ! »
Alban se tira du lit pour se diriger vers la salle de bain en trainant les pieds,
pensant : « Dimanche matin, elle me force à me lever à 11h ! En plus j'ai mal dormi…
D'ailleurs pourquoi j'ai mal dormi comme ça bordel ? Je pose la question mais je le
sais en fait, depuis la dernière fois Max m’occupe l’esprit. » Il accueillit la
morsure de l'eau froide avec un frisson, avant de se délecter de la caresse de l'eau
devenue chaude. Alban avait toujours aimé l'eau, notamment la natation qu’il avait
pratiquée pendant plusieurs années. Il trouvait qu'il réfléchissait mieux dans un
milieu aquatique, là en l'occurrence sous la douche. « Putain pourquoi il m'occupe
l'esprit comme ça ? C'est un pote, c'est tout. Je suis pas gay ! Je suis pas gay ! JE
SUIS PAS GAY ! Ça non ! C'est impensable ! »
Plongé dans ses pensées, il commença à savonner son corps musclé et plutôt imberbe. Il
avait quelques poils au niveau des jambes, noirs comme ses magnifiques cheveux coupés
courts, mais ses bras et son torse, sauf un léger "chemin du bonheur", étaient
totalement imberbes. Ses fesses rondes, rebondies mais fermes, son ventre plat, ses
abdos et pectoraux bien dessinés, ses magnifiques yeux bleus, faisaient d’Alban un
véritable canon. Une fois sa douche finie il se sécha et entreprit de se faire beau
comme il aimait tant le faire : un peu de cire dans les cheveux, un peu de parfum et
un coup de crème sur ses joues recouvertes d’une légère barbe de trois jours. Il
termina par sa chaîne en argent, avec ce qui ressemblait à des plaques
d’identifications militaires, que Max lui avait offerte pour ses 15 ans. Il était fin
prêt à affronter ce dimanche déjà bien entamé.
Il entra dans la cuisine familiale et embrassa sa mère occupée à la lecture de son
magazine, et son père qui buvait son café appuyé contre le plan de travail. Il s'assit
en face de sa mère et remplit son bol de céréales.
- « Eh bien fiston, on n'peut pas dire que tu sois matinal ! » dit son père
- « Ouais… » répondit Alban, pensant en lui-même « Qu’est-ce que ça peut te
foutre ? »
- « Toi, tu as la tête d'un Alban tracassé ! »
- « Mais non, ça va… »
- « Je te connais comme si je t'avais fait, et je sais quand quelque chose ne va
pas. T'es sûr que tu ne veux pas m'en parler ? »
- « On peut rire ou pas ? T’es jamais là de la semaine, tu m’adresses la parole
trois fois par mois, et là ce dimanche t’as décidé de la jouer bon père de famille ?
Je vais finir de déjeuner dans ma chambre… » dit Alban en embarquant son bol et la
bouteille de lait, sous le regard consterné de ses parents.
Alban passa par le salon où se trouvait le piano qu’avait utilisé Maxime quelques
jours plus tôt. Il en effleura les touches, les notes sortirent et se perdirent en
raisonnant dans le salon. Il revoyait encore Max en train d’y chanter, pour son plus
grand plaisir. Levant la tête sur le miroir juste au-dessus il se rendit compte
qu’inconsciemment il souriait, aussitôt il retira ses doigts du clavier et son sourire
s’effaça. Il reprit la direction de sa chambre et ne pouvait s’empêcher de penser «
Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Je ne devrais pas penser à un pote tout le temps
comme ça ! Est-ce que Max pense à moi comme je pense à lui ? On est POTES bordel !
POTES ! Je ne suis pas gay, je ne suis pas gay, je ne suis pas gay ! En plus
j'm'imagine même pas sortir avec Maxime, on est deux mecs quoi, c'est un peu… J'sais
pas c'est bizarre les homos j'trouve. C'est pas que je ne les aime pas, mais j'arrive
pas à les cerner vraiment… 'Fin voilà quoi j'me vois pas sucer une bite ou me la
prendre dans le cul comme ça ! Même si c'est Max ! »

L'heure du repas sonna mais Alban passa juste par la cuisine se servir une assiette et
retourna se cloitrer dans sa chambre où il mangea rapidement. Tout l'après-midi fut
consacré à penser à tout et rien, mais principalement à Max. Ça le tourmentait, il
n'était pas sûr de ses sentiments. Amitié ou amour ? Où s'arrêtait l'une et où
commençait l'autre ? Il ne le savait pas et ça le stressait. Etait-il amoureux de
Maxime ou était-ce normal, en tant que bon pote, de penser autant à lui quand on
sentait qu’il allait mal ? En plus il ne se voyait pas être gay et coucher avec Max.
Il sortit son ordi de sous le lit et checka un peu son Facebook, où il vit que Max
était connecté.
- « Hey Max ! »
- « … »
- « Je suis désolé pour la dernière fois. Je ne voulais pas te faire de mal. »
- « Loupé. »
- « J’étais sérieux tu sais… Je n’arrête plus de penser à toi ! Je dors plus !
Tu verrais ma tronche, je suis encore plus effrayant que Mme Landrain ! Pourtant elle
est bien moche la prof d’histoire… »
- « … »
- « Laisse-moi au moins m’expliquer ! »
- « On est pote je te dois bien ça. »
- « Quand j’étais avec toi dans ton lit et qu’on s’est embrassé… Je ne sais pas
pourquoi j’ai eu un grand coup de flip ! J’ai cru qu’on allait… Enfin tu vois. Et je
n’arrive pas à imaginer coucher avec un mec. Donc je me suis enfuit… Et c’était très
con. Je sais que tu vas dire que je ne sais pas ce que je veux, et que je te ,
mais en fait je me aussi tu sais… »
- « On fait quoi alors ? »
- « Je sais pas. On refait comme avant ? »
- « J’y arriverai pas. »
- « Alors on improvise. »
- « Franchement pour me dire ça… »
Alban regarda la fenêtre « Max ! s’est déconnecté » s’afficher puis referma son
ordinateur. Il resta un moment immobile, le regard dans le vide, puis d’un bond se
leva et se prépara à aller piquer une tête dans la piscine de la maison.




Le lendemain soir, après une journée merdique au lycée, Max rentra à l’appart. Nathan
était sur son ordinateur, installé au bar de la cuisine, tandis que Jules dormait sur
le sofa.
- « Vous êtes déjà rentré ? » demanda Max à son frère.
- « Une infirmière de pédiatrie m’a appelée pour que je vienne le rechercher, il
a failli tomber en pleine réa. Il est complètement exténué… »
- « A ce point ? »
- « Il enchaine les gardes depuis plusieurs jours, de manière pas très légale…
Mais bon il s’arrange toujours pour se rendre indispensable, donc voilà le résultat.
Et toi ça va frangin ? »
- « Bah je te cache pas que ça va moyen au lycée depuis que mes potes sont au
courant pour… enfin que je suis gay quoi. Mais bon je me démerde. »
- « Tu as l’air fatigué, tu dors bien ? »
- « Bof. Je dors mal depuis l’accident de toute façon. »
- « Je vais te prescrire quelque chose, ça ne pourra que te faire du bien. Au
fait, Jules et moi sommes invités chez ses parents ce soir, j’ai oublié de te
prévenir. Y’a des pizzas au congélo, mais je te laisserai ma carte si tu veux
commander quelque part… »
- « Ça marche ! Bon euh je vais bosser. »
- « Ok ! »
Max se confina dans sa chambre et s’installa à son bureau. Il posa son ordinateur dans
un coin pour surveiller son facebook et commença son devoir de français. Jetant un
œil, il vit qu’Alban était lui aussi connecté en discussion instantanée. Il ouvrit
donc la fenêtre et lança un « Salut mec ! Je suis désolé pour hier, j’ai été un peu
con… Je ne veux pas qu’on reste embrouillés, ça me manque de me taper des délires avec
vous au bahut. Et puis… avec tous ces connards j’ai besoin de ton soutien. »
- « Ok. On se voit ? »
- « Viens à l’appart ce soir ?! »
- « Ok, quelle heure ? »
- « 21h ? Mon frère paye les pizzas. »
- « Cool ! A tte. »

Alban était là peu après vingt et une heures. Max le fit entrer et Alban s’interrogea
: « Bah ton frère n’est pas là ? »
- « Non il avait un repas avec son mec. Pourquoi ? »
- « Non, pour savoir. »
- « T’as peur de rester seul avec moi ? »
- « Non t’inquiètes ! »
Ils s’installèrent dans le salon pour jouer à la Xbox, comme au bon vieux temps. Le
jeu en pause, Max en profita pour se lever « Je vais préparer les pizzas… »
- « Attends je viens t’aider ! »
- « C’est cool de se retrouver comme ça, comme avant quoi… Avant que je gâche
tout. »
- « Ouais je suis d’accord ! Mais bon tu n’as pas tout gâché… »
Ils mangèrent devant la télé et, lancés dans leur partie, l’heure du dernier métro
était dépassée.
- « Merde y’a plus de métro ! »
- « Bah tu peux toujours attendre que mon frère rentre, il te ramènera. »
- « Il rentre bientôt ou pas ? »
- « Je sais pas. Je pense oui, ça doit pas être la grosse teuf leur repas… »
- « Ok. »
- « Je te proposerai bien de dormir ici mais… on ne va pas recommencer. »
- « Non vaut mieux pas. »
Leurs regards se croisèrent un instant, gênés, puis s’esquivèrent pour pointer à
nouveau vers l’écran. Chacun leur tour, ils regardaient l’autre discrètement, un peu
mal à l’aise, jusqu’à ce que Max pose sa manette.
- « Désolé je n’y arrive pas ! »
- « Moi non plus… » dit Alban en posant sa manette à son tour.
- « J’ai cassé un truc je suis désolé, ça ne sera plus jamais comme avant… »
- « Ça peut être différent, mais rester cool… »
- « C’est-à-dire ? »
- « Rien. »
Moment de silence gêné, ils fixent à nouveau l’écran pour ne pas avoir à se croiser du
regard, mais Alban finit par prendre son courage à deux mains :
- « Si ! Tu dois savoir… Depuis la semaine dernière où je sais que tu as des
sentiments pour moi, je n’arrête pas d’y penser. Je passe mes journées à me répéter en
boucle que je ne suis pas gay, j’essaie de me dégouter au maximum, comme si je voulais
me soigner de quelque chose ou je sais pas… Comme si j’avais le hoquet et que je me
bouchais le nez en pensant que ça ira mieux. Mais ça ne passe pas, tu reviens
toujours… Chaque fois que je ferme les yeux je te vois en train de me sourire, je
repense à ce moment où tu t’es dessapé à côté de moi, où j’ai pu mater tes petites
fesses pendant la nuit, je repense à ce moment où l’on s’est embrassés… Je me voile la
face en essayant de trouver des interprétations bidons ou des explications pourries !
Mais en fait la solution est simple, elle est là sous mes yeux… c’est toi. C’est
parce-que je t’aime. »
Max le regardait fixement, ses yeux devenant chaque fois plus grands et son expression
chaque fois plus étonnée.
- « Tu… tu m’aimes ? »
- « Je ne vois pas d’autres explications. Ce sera surement très dur pour moi de
me l’avouer, ce sera encore plus dur de t’approcher, de te toucher, d’admettre que mes
sentiments vont vers un homme… Mais c’est comme ça, et je le veux ! J’en ai envie.
J’ai envie de toi ! »
- « Putain moi aussi j’ai envie de toi ! »


Max se jeta sur les lèvres d’Alban, en quelques secondes il lui avait ôté son pull
tandis qu’Alban lui avait retiré son hoodie. Ses bras étaient entourés autour de son
cou et il l’avait poussé à s’allonger sur le sofa pour se retrouver au-dessus de lui,
alors qu’Alban avait ses mains sur ses fesses qu’il caressait. Ce dernier fit remonter
l’une de ses mains le long de la colonne de Max jusqu’à arriver dans ses jolis cheveux
blonds qui, décoiffés, cachaient son visage. Il remit délicatement sa mèche en place
pour se plonger dans son regard, caressa sa joue avec son pouce, descendit sur son
menton qu’il agrippa entre le pouce et l’index pour le tirer vers lui et l’embrasser.
La précipitation avait laissée place à la lenteur, leurs visages s’approchaient
doucement, leurs lèvres commencèrent par s’effleurer, se mordiller, pour enfin se
coller. Après quelques baisers, leurs langues se mélangèrent enfin pour ne jamais se
quitter, jusqu’à ce qu’ils roulent du sofa et tombent sur le tapis, inversant alors
les positions, Alban au-dessus de Max. A nouveau ils s’embrassèrent langoureusement,
puis les mains entamèrent de descendre. Max, qui tripotait joyeusement les fesses de
son pote, commença à dégrafer son pantalon chino, bouton par bouton, à le faire
descendre centimètre par centimètre, sans jamais dessouder ses lèvres de celles
d’Alban. Ce dernier finit par l’aider à ôter complètement son pantalon avant de le
jeter sur le côté et de retourner à son baiser, exhibant son boxer d’un bleu cyan vif,
moulant son paquet volumineux visiblement prêt à passer à l’action. Ce fût ensuite au
tour du slim de Max de se retrouver projeté au bout du salon, laissant apparaitre son
boxer fantaisie à carreaux noirs et blancs, moulant lui aussi ses attributs,
suffisamment fournis pour qu’il puisse se vanter.
- « Je n’ai pas envie de rester là, même si c’est très excitant… » chuchota Max
à l’oreille d’Alban qui embrassait son cou.
- « Je te suis, t’es chez toi après tout… »
Ils se relevèrent, Max attrapa Alban par le bras et le tira vers sa chambre. Ils
restèrent debout au pied du lit un moment à s’embrasser, puis Max s’assit au bord du
lit pour se retrouver face au boxer d’Alban. Il commença par caresser le tissu, ses
mains passèrent ensuite sur ses fesses tandis qu’il s’approchait pour embrasser son
sexe à travers la fibre. Il remonta ensuite sur les élastiques pour faire doucement
descendre le vêtement et laisser sortir ce sexe qu’il avait si souvent fantasmé en
secret. Il commença par le masturber doucement, son regard remonta vers le visage
d’Alban qui, les yeux fermés, semblait apprécier. Il se lança alors et commença par
poser sa langue sur son membre, puis ses lèvres, et commença sa première fellation
avec tendresse. Sa bouche descendait et remontait doucement sur toute la longueur de
son sexe, sa langue s’attardait sur son gland, sa main était descendue sur ses bourses
légèrement velues. Alban commençait à pousser de légers bruits, d’abord des soupirs,
des petits « Ah » noyés dans une expiration, puis des gémissements, des petits
encouragements sous forme de « Ah Max c’est trop bon, continue ! ». Il se sentit sur
le point d’exploser, sa main se plaça sur le visage de Max, son oreille entre son
pouce et le reste de ses doigts, et il se plia pour venir l’embrasser tout en le
poussant totalement sur le lit.
- « A mon tour… »
Ses baisers descendirent dans son cou, puis sur son torse, d’abord ses légers
pectoraux, ses quelques abdos, son petit nombril à peine creusé et imberbe, le début
de son aine, l’élastique de son boxer qui se retrouva vite au sol, et enfin son sexe.
Alban s’exécuta de la même manière que Max, d’abord quelques baisers et une
masturbation, puis le premier contact avec sa bouche et ses premiers mouvements de
haut en bas. Il descendit un moment embrasser ses bourses puis remonta à nouveau sur
son membre imposant. Max était aux anges, aux premières loges pour voir celui qu’il
avait tant attendu en train de s’activer sur son sexe, pour son plus grand plaisir.
- « Alban ? »
- « Oui ? » répondit-il en remontant l’embrasser. Le regard de Max suffisait à
lui faire comprendre sa question. « T’inquiètes Max, je suis prêt. Je ferais gaffe,
promis… »
Alban redescendit lentement ses baisers tout en relevant les jambes de Max afin
d’exposer son trou. Il mit son doigt dans sa bouche puis l’inséra lentement, mais
surement, jusqu’à commencer à titiller Max avec. Alban suivit avec un deuxième doigt
lorsque le passage commençait à être facilité. Max montra du doigt le tiroir de sa
table de nuit, d’où Alban sortit une boite de préservatifs et un tube de lubrifiant.
- « Cadeau de mon frère ! » dit-il avec un clin d’œil.
Alban utilisa alors le lubrifiant pour préparer à nouveau son passage à l’aide de ses
doigts, puis il enfila un préservatif et se présenta à l’entrée. Il attrapa la jambe
droite de Max sur son épaule puis rentra son sexe petit à petit, centimètre par
centimètre, à l’écoute de Max qui commençait à se tortiller de douleur sur la couette.
- « Si tu veux on arrête là ? »
- « Non, vas-y. »
Une fois complètement à l’intérieur Alban s’arrêta là, retourna embrasser son
compagnon en attendant qu’il s’habitue à son sexe, et lorsque ce dernier sentit le
plaisir prendre doucement le pas sur la douleur, il demanda à son compagnon de
poursuivre les festivités. Reprenant la jambe droite de Max sur son épaule Alban
commença doucement ses vas et viens, lentement ses coups de reins introduisaient son
sexe dans ses entrailles. Il continua ainsi un moment, les marques de douleurs sur le
visage de Max laissaient place à des expressions de plaisir, les complaintes à des
gémissements, et avec un « Vas-y Alban ! » il ordonna d’accélérer le rythme. Il devint
donc plus rapide, les premiers grincements du lit se firent entendre, il reposa la
jambe de Max et prit appui sur ses mains placées de part et d’autre de sa tête pour
donner les rapides et puissants derniers coups de reins avec lesquels il expulsa son
sperme dans la capote. Max qui avait entamé de se masturber pendant les assauts de son
amant finit par lui aussi lâcher sa semence sur son torse dans des râles de plaisir.
Alban se retira, se nettoya puis nettoya Max, et tomba enfin sur le dos à côté de lui.
- « C’était… ouah ! Plus fort que tout ce que j’ai jamais ressenti ! » soupira
Alban.
- « Tu as été génial mec ! »
- « Max ? » dit-il en se redressant au-dessus de lui pour se plonger dans son
regard. « Tu penses que… »
- « Que ? »
- « Que je peux devenir ton mec ? »
- « Tu viens de le devenir ! »
Ils s’embrassèrent à nouveau langoureusement, Max passa ses bras autour du cou d’Alban
et le fit rouler pour se retrouver sur lui. Ils glissèrent sous la couverture et
continuèrent de se câliner ainsi, ne prêtant pas attention aux bruits dans
l’appartement jusqu’à ce que la porte s’ouvre et que Nathan apparaisse dans la lumière
du cadre, découvrant les deux amoureux l’un sur l’autre sous la couette.
- « W’oups ! Désolé, bonne nuit les gars ! » dit-il avant de refermer la porte
en riant.
Max et Alban se regardèrent en souriant puis entendirent Nathan à travers la porte «
Jules ? Chaton ! Ça y est, ils sont ensembles ! ». Ils rirent et roulèrent à nouveau
dans les draps pour roucouler toute la nuit.

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