Demande-Moi

Demande-moi
( 04/2013 – Misa )

Ce dont je me souviens, et voyez le sourire tremblant que je mords à mes lèvres, c’est la douceur sous ma joue, qui piquait tout mon corps de frissons et faisait mes seins lourds de tension, du petit duvet blond qu’elle avait sur son ventre.
Elle riait de ma peau grenue en m’effleurant du bout de son doigt au creux de mes hanches avant de creuser mon dos et plonger léger et profond entre mes reins qui s’offraient d’une indécente envie de plus loin, joues brûlées de honte à l’attente d’elle moins légère plus profonde, poings serrés sur les draps.
Elle jouait, j’attendais en soupirs, elle disait « Demande-moi », et je n’osais pas.

Ce dont je me souviens, et voyez les larmes que je retiens à mes yeux, c’est la blancheur de sa peau sur les draps de satin que je froissais de mes poings pour empêcher mes mains de dire l’impatience de la brûlure au creux de mes reins.
Je frôlais des lèvres le duvet blond levé de mon souffle, retenais la morsure pour que dure longtemps le temps de l’avant et serrer les dents sur les mots attendus d’impudeur du désir d’elle en moi. « Demande-moi », j’attendais, elle riait, j’ai osé.

Le souvenir ce n’est pas l’instant, le plaisir, le pendant ; c’est l’avant, et l’après.
C’est la danse lente et troublante et la chaleur de la nuit dans son lit, le duvet sur son ventre et la blancheur de sa peau, les draps froissés et l’attente en frissons, l’hésitation et la honte et son rire et les mots.
C’est sa main sur mes hanches le lendemain sur l’esplanade qui va à la mer qui descendait un instant et l’éclair fugitif amusé dans ses yeux.
C’est son rire quand je me penchais sur un étal de fruits et qu’elle effaçait après un pli de ma robe dans mon dos.
C’est un sourire à ses lèvres et ses sourcils levés quand je cherchais mes lunettes, « Demande-moi » et mes joues cramoisies chaque fois.

C’était la première fois.



Misa – 04/2013

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