Zac (3)

Je me réveillai très tôt ce matin là. Zac étendu à mon coté. Il étira ses membres engourdis puis il passa sa main sur ma joue comme pour me remercier d’être là et de poser encore sur lui ce regard d’admiration et de reconnaissance qu’il m’était impossible de dissimuler. Il déposa un doux baiser sur mes lèvres puis se leva d’un bond pour se précipiter sous la douche. De la salle de bains me parvint le bruit de l’eau qui coulait et je me mis à imaginer le corps nu aux muscles saillants qui brillait sous l’averse. Je résistai à l’envie de le rejoindre. La nuit avait été épuisante et une pause s’avérait nécessaire.
Le grésillement nasillard d’un téléphone interrompit ma rêverie. Après trois sonneries Zac décrocha. Le bureau sur lequel se trouvait l’appareil avait été installé dans une pièce attenante au séjour. Sans réellement écouter j’entendis mon homme répondre par monosyllabes ou avec des phrases très courtes. C’étaient des oui, des non ou des très bien. Rien ne me laissa deviner la nature de la conversation. Enfin il raccrocha et me rejoignit, nu, devant la baie vitrée. Je m’étais levé afin de contempler le jour investir la ville. Une légère brume matinale se dissipait peu à peu, chassée par les tous premiers rayons d’un soleil qui promettait de devenir éclatant dans les heures qui suivraient. Zac enroula ses bras autour de ma taille et me pressa le dos contre sa poitrine. Il déposa ses lèvres sur mon cou, remonta jusqu’à l’oreille dont il mordilla le pavillon. Dans un souffle tiède il me murmura que j’avais intérêt à prendre une douche si je voulais qu’il continue à m’embrasser. En riant je lui échappai pour me précipiter dans la salle d’eau.

Zac s’affairait dans la cuisine. C’était une vaste pièce entièrement meublée du sol au plafond d’éléments blancs et bleus. Au centre, un large ilot constituait un plan de travail qui servait aussi de table. L’homme y avait disposé les ingrédients nécessaires à un petit déjeuner pour deux.

Je l’embrassai en me pendant à son cou, certain de mériter ses baisers à présent que je sentais le petit garçon propre. Il laissa ma langue envahir sa bouche, ravi. Deux mains vigoureuses se posèrent sur mes hanches puis glissèrent sous mes fesses. Je fus soulevé sans effort apparent et déposé sur la surface froide et douce de la table. Zac approcha une chaise et se positionna entre mes jambes. Mon sexe, qui déjà s’animait, se trouvait juste à hauteur de sa bouche. Il en prit possession, enserrant ses lèvres autour de la colonne qui durcissait rapidement. Il massa doucement mes couilles en faisant rouler ses doigts sur les noyaux durs, pendant qu’il introduisit l’index de l’autre main dans mon trou du cul. La fellation appuyée m’arracha un soupir de satisfaction. La bouche avide m’aspirait telle une ventouse chaude et humide avec des lents mouvements de va et viens. J’enfouis une main dans l’épaisse toison fauve de ses cheveux pour accompagner la caresse. Subitement, à mon grand désappointement, Zac abandonna son ouvrage. Il saisit un morceau de beurre qu’il avait disposé dans une coupelle et entreprit de m’en frotter le sexe encore poissé de salive. Il s’appliqua à enduire méticuleusement toute la surface avec la matière onctueuse qui fondait rapidement à la chaleur de la peau. Il insista sur le gland, l’enduisant de façon à le rendre luisant comme un miroir. Celui-ci commença à étinceler sous les rayons de soleil pénétrant par la large fenêtre. Mon amant leva les yeux vers moi et sourit, visiblement satisfait. Mais il n’en avait pas encore fini. Il plongea ses doigts dans un pot de confiture de prunes et entreprit d’en recouvrir également la bite. Rapidement, il fendit en deux un petit pain beurré et l’appliqua autour de l’organe. Son petit déjeuner était presque prêt, il ne lui manquait plus qu’un ingrédient. Afin de se le procurer il entama un lent et régulier mouvement de ce sandwich improbable. Ces préparatifs m’avaient tellement excité, le contact du pain mélangé au beurre et à la confiture me procurait des sensations si agréables que je ne fus pas long à fournir ce qui lui manquait.
Je lâchai mon foutre sans retenue, inondant le petit pain de ma semence aussi généreusement que je le pus. Zac avala la viennoiserie d’une seule bouchée.

La journée était radieuse. Un de ces après-midi de début d’été qui embaumait de tous les parfums que la nature, en pleine floraison, était capable de fournir. Zac conduisait la puissante Jaguar sur les routes étroites qui ondulaient sur les versants pentus du vignoble champenois.
Nous traversâmes plusieurs villages déserts, engourdis par la chaleur brutale de ce dimanche estival. Enfin la voiture stoppa devant une porte cochère constituée de vastes panneaux de bois ancien. De hauts murs de pierre brute courraient sur une cinquantaine de mètres de chaque coté de l’entrée, constituant les remparts d’une imposante demeure enchâssée au cœur même d’un de ces villages entièrement dévoués au vin pétillant qui y était produit.
Après avoir sonné, un bourdonnement discret déverrouilla un des battants de la porte et nous entrâmes dans ce qui avait été autrefois une cour et qui à présent constituait un grand patio surmonté d’une verrière impressionnante. Les rayons du soleil, à peine atténués par des vitres légèrement teintées, y pénétraient à l’aplomb et faisaient miroiter l’eau d’un bassin rectangulaire. Celui-ci s’agrémentait d’une fontaine qui l’alimentait en cascadant. Le clapotis rafraîchissait l’atmosphère d’une manière très agréable. Je jetai un regard interloqué vers Zac qui me sourit d’un air mystérieux.
Sans un mot il saisit ma main pour gravir les trois marches donnant accès à un couloir qui, après la lumière aveuglante du dehors, me paru plongé dans la pénombre. A l’évidence, mon compagnon connaissait bien la place. Nous progressâmes en silence le long des mûrs clairs sur lesquels étaient accrochés, à intervalles réguliers, des petits cadres qui contenaient chacun une photographie. Les clichés en noir et blancs présentaient des corps nus artistiquement éclairés. C’était une collection d’un érotisme raffiné qui laissait supposer que le maître des lieux était un homme de goût.
Ce que j’avais vu jusque là de la maison ne laissait pas penser le contraire. Une étrange sensation naissait en moi, mélange subtil de curiosité et d’appréhension. Heureusement, la main de Zac dans la mienne atténuait mon inquiétude sans savoir réellement si je devais m’en réjouir ou pas.

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