Dizygotes Jusqu'au Bout_3

Le lendemain matin, après le petit déjeuner, alors que Solène dormait encore, Julien proposa à Axelina une petite promenade jusqu’au kiosque.
Arrivés sur place, il la questionna sur ce qu’elle avait de si important à lui dire.
« Cela fait quelques temps que je soupçonne Cédric de me tromper. »
« Allons Axelina, qu’est-ce qui te fait dire ça ? »
« Tu sais, une femme ressent ces choses-là. Il ne se sépare plus de son téléphone. Il se met à l’écart quand il envoie des messages et je l’ai même entendu une fois murmurer qu’il n’était pas seul, alors que j’étais couchée et qu’il croyait que je dormais. »
« Écoute, si ce sont là toutes les preuves dont tu disposes, c’est un peu léger pour conclure qu’il a une aventure. Et puis avec qui, d’abord ? Une des starlettes qu’ils ont recruté pour son dernier film ? »
« Je ne sais pas, mais je sens que les regards se détournent de moi quand on parle de lui sur le plateau. »
« Tu sais ce que je crois ? Je crois qu’il n’y a rien de plus mauvais que vous soyez tous les deux sur le même film. Ça n’a rien de bon. En premier lieu parce que vous vous concurrencez sans le vouloir, ensuite parce que ce n’est jamais facile pour le personnel technique d’être à fond sur les deux à la fois et, enfin, parce que, l’un comme l’autre, avez des rôles à jouer et n’êtes pas vraiment vous-même en permanence. »
« Tu as sans doute raison, moi, actrice, voilà que je me fais du cinéma. Ce serait drôle si ça s’arrêtait à cela. »
« Allons bon, qu’y a-t-il d’autre ? »
« Je sais que Cédric est un séducteur dans l’âme, que c’est plus fort que lui. C’est ça qui me fait peur. »
« Ce n’est pas à toi que je vais apprendre que pour qu’un couple marche, il faut un minimum de confiance. »
« Oui, je le sais, mais il n’empêche que cela n’ôte pas la désagréable sensation que votre conjoint est beau comme un dieu et qu’aucune femme ne lui résiste. »
« Entre séduire et tromper, il y a un fossé comme entre être séduite et succomber, Axelina.

»
« Ah Julien, j’aimerais avoir ta sagesse et ton assurance. »
« Ne crois pas que je serais aussi serein si j’étais à ta place. C’est facile pour moi de garder la tête froide, car je ne suis pas concerné. Je ne sais pas comment je réagirais si j’avais le moindre soupçon à l’égard de Solène. Je crois que je ne le supporterais pas. Mais, par principe, je veux lui faire entièrement confiance, car je ne pourrais pas vivre autrement. »
« Tu as apaisé mon esprit, je t’en suis reconnaissante. C’est toi que j’aurais dû rencontrer en premier. Ma vie serait certainement moins tourmentée. »
« Allons, tu es bien avec Cédric, n’est-ce pas ? »
« Je t’ai déjà avoué que je ne savais pas si j’étais vraiment amoureuse. J’aime à le croire, ça me rend la vie moins compliquée. »
« Allons, rentrons, Solène va se demander où nous sommes passés. »
« Tu as raison, n’ajoutons pas un drame supplémentaire à tout cela, ce serait idiot. Je te remercie pour tous tes belles paroles. Une fois de plus, tu as été de bons conseils. »
La journée passa rapidement. Julien fit découvrir Reims à Solène qui fut charmée par la cathédrale Notre-Dame, la Palais du Tau et pour terminer, le Planétarium. Les deux jeunes femmes repartir pour Lyon en fin d’après-midi ; Julien promis de venir voir Solène chaque week-end, jusqu’à la fin du tournage.
Six mois passèrent et virent la santé d’Henri se dégrader jusqu’à ce qu’un matin, on le découvre inanimé dans son lit. Il fut transporté de nouveau à l’hôpital où on l’installa dans le service des soins palliatifs. Paula dû se faire une raison et passa ses journées auprès de lui, souvent rejointe par Julien. Le chirurgien les prévint qu’il ne s’agissait plus que d’une question de jours, voire d’heures, mais que cela se passerait sans souffrance. Henri appela son fils auprès de lui.
« Julien, écoute-moi mon fils. Je sais qu’il ne me reste que très peu de temps. J’ai toujours espéré que ton frère et toi vous preniez de passion pour mes chères vignes.
Cédric leur a préféré les feux de la rampe, je ne saurai le blâmer, il a fait son choix. Par contre, ton investissement dans la société m’a comblé à un point que tu n’imagines pas. J’en ai parlé longuement avec ta mère. Je veux que ce soit toi qui reprennes le flambeau. Je sais que tu as mis de côté suffisamment pour racheter les parts de ton frère, et j’aimerais que tu me promettes de le faire. Il a suffisamment montré son désintérêt pour accepter cette offre. Si, toutefois, il n’était pas d’accord, ta mère te revendra la moitié des siennes de façon à ce que tu sois majoritaire et puisse décider seul, de l’avenir de notre entreprise familiale. Promets-le-moi mon fils. »
Julien, pleurait depuis que son père avait commencer de parler. Il déglutit bruyamment.
« Je te le promets papa, je ferai ce que tu me demandes. »
« Je n’ai qu’un seul regret. »
« Dis-moi… »
« Je ne connais pas ta copine, elle est certainement très bien, mais c’est une compagne comme Axelina qu’il te faudrait. Elle est belle, intelligente et très cultivée. Elle t’épaulerait à merveille à la tête de l’entreprise. Elle m’a dit qu’elle avait un master de gestion des entreprises. Elle serait bien plus à sa place à manager nos salariés que de faire des minauderies devant une caméra. Enfin, la vie ne vous réserve pas toujours ce que vous aviez planifié. Savoir que tu me succèderas me comble de joie. Je sais maintenant que je partirai heureux. »
Julien ne pouvant contenir le torrent de larmes qui le foudroyait quitta la chambre laissant Paula reprendre place auprès de son époux.
Quarante huit heures plus tard, Henri s’éteignait dans son sommeil. L’enterrement eut lieu deux jours plus tard et le cimetière d’Aÿ ne put contenir tous les amis et proches de feu le roi du champagne.
 
Quelques jours plus tard, Paula et ses deux fils, accompagnés d’Axelina et Solène, se retrouvèrent devant maître Dekerer, le notaire de la famille pour la lecture du testament.

Celui-ci fut sans surprise. La moitié des biens revenait à Paula, les garçons se partageant l’autre moitié. Le notaire lut un codicille rédigé de la main même d’Henri deux jours avant sa mort et précisant dans le détail, toutes les résolutions qu’il avait annoncé à Julien dans la chambre d’hôpital.
Cédric qui écoutait attentivement saisit le regard de son frère et lui fit comprendre silencieusement qu’il acceptait le rachat de ses parts. Cette juteuse opération allait lui permettre enfin de mettre en place le tournage de son film, ce qu’il désespérait de pouvoir réaliser un jour. Les deux frères prirent rendez-vous avec leur banquier commun pour l’après-midi même afin que les choses soient faites le plus rapidement possible comme l’avait souhaité leur défunt père. Sitôt l’affaire réalisée, Cédric repartit pour Paris où il devait rencontrer le metteur en scène pour écrire avec lui le scénario et imaginer le profil des acteurs et actrices qu’ils auraient, ensuite, à recruter.
Solène et Axelina rejoignirent Lyon où il leur restait encore pas mal de travail. Julien, quant à lui, décida d’accompagner le responsable de l’équipe d’œnologues en Australie à Adélaïde, en plein cœur des vignes de sauvignon pour le concours mondial du meilleur sommelier du monde pour lequel il y avait une épreuve réservée aux champagnes. Solène comprenait que son petit-ami avait besoin de s’éloigner quelques jours pour évacuer toute la tristesse liée à la perte de son père adoré. De ce fait, la séparation se passa en douceur et les deux tourtereaux se promirent de s’appeler tous les jours.
« Cédric a lancé le recrutement pour le casting des rôles féminins de son film. Tu devrais y réfléchir, cela peut donner un coup de fouet à ta carrière. »
« Je ne sais pas. Axelina m’a dit qu’elle ne voulait plus tourner avec lui car cela ne lui réussissait pas. »
« Tu n’as rien à voir avec ça. Ce sont leur problème de couple. Le film risque d’avoir beaucoup de succès, il a pris un metteur en scène très populaire et je sais que l’histoire peut te plaire.
»
« Je vais m’inscrire, et passer l’audition. On verra bien. Fais un bon voyage et reviens-moi vite. »
 
Le concours se passa admirablement pour la maison Brosset puisque Sylvain Chenelu, maître œnologue devint brillamment le meilleur sommelier du monde, ce qui ouvrait de nouvelles perspectives commerciales, notamment vers ce continent qui accusait une chute des exportations depuis deux ou trois ans. Plusieurs pays asiatiques se montraient très intéressés également, la Corée, Hong-Kong, le Japon, Singapour et Taïwan. La Chine et l’Afrique du sud prirent également leurs marques auprès de Julien qui s’en retourna en France, ravi pour l’entreprise familiale.
Il fut en revanche assez surpris de trouver Axelina au domicile. La jeune femme semblait fatiguée et avait les traits tirés. Il l’emmena jusqu’au kiosque pour essayer de comprendre ce qui la tourmentait ainsi et tenter de lui remonter le moral.
« Ça ne va plus du tout entre Cédric et moi. Non seulement j’ai appris qu’il me trompe, mais je sais également qu’il n’a pas qu’une seule maîtresse. »
« Comment peux-tu en être aussi sûre ? »
Une des jeunes actrices qu’il a auditionnées est venue s’en vanter à la maquilleuse qui me l’a répété. Nous sommes amies depuis plusieurs années et j’ai toute confiance en elle. Quand il a appris que la petite lui en avait parlé, ne pouvant s’en prendre à sa partenaire du film, il a renvoyé mon amie sur le champ. Alors, pour se venger, elle m’a tout avoué. Elle m’a dit que ça défilait dans sa caravane. »
« Écoute Axelina, tu sais que je ne porte pas la plus grande affection à mon frère et que, si ce n’étaient la fraternité qui nous lie, je n’aurais quasiment que des relations obligées avec lui. Ce que je vais te dire, je ne l’ai jamais raconté à personne. La seule personne au monde à qui mon frère pourrait faire du mal, moralement parlant, c’est moi. Nous sommes jumeaux certes, mais dizygotes. Nous n’avons aucun point commun. Il est sans doute l’un des hommes les plus beau que je connaisse, j’aurais paraît-il du charme, mais ne suis pas aussi beau, loin s’en faut. Notre père l’a toujours préféré et je n’en ai jamais été jaloux. Par contre, j’ai toujours été devant lui, à l’école, pendant nos études, à l’entreprise et ai dû l’aider je ne sais plus combien de fois à faire ses devoirs, ou à rattr ses erreurs. J’étais, d’après-lui, le chouchou de notre mère. En réalité, elle m’a toujours demandé de veiller sur lui et de l’aider en toute circonstance. Quand nous étions petits, et ça s’est perpétré plus tard, il détournait mes copains de moi. Il me chipait également mes petites copines au point que je les ai choisies laides et inintéressantes pour ne pas qu’il ne leur court après. Avec toi, il a trouvé un certain équilibre et, depuis que vous vous fréquentez, il ne me harcèle plus pour savoir qu’elle entourloupe ou mauvais coup il pourrait me faire. Tu as, en quelques sortes, ramené un peu de sérénité entre nous deux. Alors, te tromper pour risquer de te perdre, je ne crois pas qu’il s’y frotte, voire même que l’idée effleure son esprit. »
« Décidément Julien, chaque conversation avec toi est une source d’apaisement. Je me sens bien près d’un homme sage, réfléchi et, en même temps, humble comme toi. Je lui souhaite que tu aies raison, car je ne supporterais pas une seconde d’être trahie. La confiance, je la donne immédiatement, mais il ne faut jamais qu’elle se brise, car je ne la redonne jamais. »
« Écoute, tu veux en avoir le cœur net ? Et bien rendons-leur une visite surprise. Solène était tellement heureuse quand elle a appris qu’elle était finalement retenue pour le rôle qu’elle sera ravie de fêter le début du tournage à Paris avec nous. »
« Tu as raison. Partons demain si tu peux te libérer. »
« Je vais faire le nécessaire cet après-midi et vais faire en sorte de pouvoir m’absenter deux jours. Ça te va ? »
« Banco ! »
Pendant le trajet, la conversation tourna autour du couple Julien – Solène.
« Où en êtes-vous tous les deux ? »
« Je n’aime pas dévoiler mes batteries trop tôt, il paraît que ça porte malheur. Mais comme je ne suis pas superstitieux, prend le petit paquet dans la poche de ma veste. »
« Qu’est-ce que c’est, »
« Ouvre-le. »
Axelina défit le papier cadeau et découvrit un écrin en cuir rouge. Elle l’ouvrit et une magnifique bague de fiançailles apparut.
« Non, ce n’est pas possible ! »
« Eh si, comme tu le vois, tout arrive. »
« Mais, toi qui me disais avoir besoin de temps ! »
« Je sais à quel point je peux te faire confiance Axelina. Je n’ai pas encore décider de la lui offrir. Je l’ai achetée en Australie, et la garde sur moi depuis. Je ne la lui remettrai que quand je serai sûr de moi, quand je saurai que c’est elle la femme de ma vie. »
« Je garderai le secret, tu peux avoir confiance en moi. »
Ils arrivèrent sur les lieux du tournage. Le jour venait à peine de se lever et tout était endormi.
« C’est bien calme ici, on voit bien que les journées sont longues et fatigantes, personne n’est levé. Ne faisons pas de bruit pour ne pas réveiller toute la troupe. Allons à la caravane de Cédric, j’ai les clés. »
A pas de loup ils se dirigèrent vers le mobile home isolé des installations du tournage. Julien remarqua à travers les rideaux tirés que la lumière était allumée dans la pièce principale. Axelina enfonça puis tourna la clé et ouvrit la porte. Ils pénétrèrent à l’intérieur et se figèrent de stupeur devant la vision de Solène nue et de dos, chevauchant Cédric, montant et descendant au même rythme que les soupirs qu’elle poussait. Lui, nu également, la tenait fermement par les hanches et ahanait en grognant. Ils ne les avaient pas encore vus et leur rythme s’accéléra.
« Oui, c’est bon, je vais jouir »
Julien fut le premier à réagir. Il lâcha bruyamment son sac de voyage à terre.
« Vous êtes abjectes, soyez maudits. »
Solène poussa un hurlement de terreur, se jeta sur le côté et se couvrit le corps à l’aide du drap.
« Julien, mais que fais-tu ici ? Attends, je vais t’expliquer. »
Cédric semblait lui aussi très surpris.
« Merde ! »
« Alors elle aussi, il a fallu que tu me la prennes. Tu n’es qu’un immonde salaud. Si tu n’étais pas mon frère, je crois bien que je te fracasserais le crâne. »
Julien repris son sac et rouvrit la porte.
« Vous me donnez envie de vomir tous les deux. »
Solène s’enveloppa dans le drap et se lança à sa poursuite.
« Julien, attends, il faut que tu m’écoutes… »
« Il n’y a rien à dire, tout est clair. »
Julien sorti suivi de la jeune femme.
« Attends laisse-moi t’expliquer. Je n’ai jamais eu l’intention de coucher avec Cédric. Il m’a fait venir hier soir dans sa caravane pour me parler du film, et de moi. Il m’a fait boire du champagne tout en me racontant qu’il croyait en moi, qu’il allait booster ma carrière en me parrainant auprès des plus grands réalisateurs. J’avais la tête qui tourne et je me sentais euphorique d’un côté et puis aussi tu me manquais tellement ; je suis seule tout le temps sur ce tournage, comprends-moi. »
Julien l’écoutait silencieusement mais bouillant à l’intérieur.
« Il a ouvert une seconde bouteille, je n’avais plus les idées très claires. Il m’a fait parler de nous, de nos rapports. Je lui ai dit que je ne savais pas si je te satisfaisais autant que toi tu me satisfaisais. Il m’a embrassée en me disant qu’il allait m’aider à devenir une amante exceptionnelle. Je l’ai repoussé, je ne voulais pas. Mais il m’a fait encore boire et puis il est parvenu à me retirer ma robe. Après tout s’est enchaîné, mais je n’ai jamais voulu ce qui est arrivé. J’étais saoule, je ne savais pas ce que je faisais. »
« Et ce matin, tu étais toujours saoule ? Tu n’avais pas encore décuvé que je t’ai trouvée en train de le chevaucher ? Il n’avait pas l’air de te forcer là, tu avais l’air plus que consentante. »
« Je sais mon chéri, pardonne-moi. Je me suis réveillée en pensant que c’était toi qui m’entourais de tes bras. Il faisait encore nuit, et je n’ai pas vraiment réagi, pensant que c’est avec toi que je faisais l’amour. »
« Tu sais, ce que je déteste le plus dans la vie, c’est qu’on me prenne pour un con. Tu as agi en véritable salope. »
« Oh, ne parle pas comme ça. Pas toi. »
« Je suis un homme comme les autres, tu sais. Ou plutôt devrais-je dire, je suis un cocu comme les autres. »
« Non, ne dis pas ça, je t’ai expliqué… »
« Tu ne m’as rien expliqué du tout. La boisson n’excuse rien. Tu t’es comportée comme une trainée, tout est terminé entre nous. »
Elle voulut se réfugier dans ses bras, mais il la repoussa fermement. Au même moment, Axelina et Cédric sortir de la caravane et se joignirent à la conversation.
« Tu voulais l’aider à devenir une meilleure amante, c’est cela ? mais pour ça, il faudrait déjà que tu sois un bon amant. Tu ne l’es pas. Tu es brutal, égoïste. Ton plaisir passe avant tout ; Je n’ai jamais vraiment pris la plénitude de mon plaisir avec toi. Je ne me sens pas du tout épanouie sexuellement. Je pensais que le temps te ferait murir à ce niveau, mais qu’elle désillusion. Toi Solène, je comprends que tu aies pu craquer pour sa belle gueule. Mais, franchement, qu’a-t-il d’autre qu’un joli faciès ? »
Elle se tourna vers lui et s’approcha le visage menaçant.
« Écoute moi bien Cédric Brosset. Tu es persuadé qu’il n’y a rien de mieux que ton physique. Qu’il peut tout te permettre. Que tu peux séduire toutes les femmes qui passent à ta portée. Mais il y a une chose dont tu ne t’es jamais rendu compte. Il y a quelque chose d’encore plus fort que ta beauté extérieure. C’est ta laideur intérieure. Tu es un être vil, abjecte, méchant, égocentrique. Tu ne respectes aucune valeur et ne cherches que ton bon plaisir. Il y a une chose que Julien pourrait avoir depuis pas mal de temps et que tu ne pourras jamais lui prendre, c’est moi. Quant à toi, Solène, je ne t’en veux pas finalement. Je te souhaite beaucoup de bonheur avec lui. Viens julien, on retourne à Aÿ. »
« Julien, ne me laisse pas, je t’aime. »
« Je ne t’aime plus Solène, il n’y a plus rien et il n’y aura plus jamais rien entre nous. »

Sur le chemin du retour, après de longues minutes de silence, Axelina se tourna vers Julien.
« Je vais arrêter le cinéma, parce que ce n’est pas un métier pour mois. Je déteste jouer la comédie et ce monde n’est pas le mien. Je vais chercher un travail qui correspond plus à mes études et à ce que je sais vraiment faire, de la gestion. »
« Viens travailler avec moi. Laisse-moi t’embaucher. J’ai besoin de quelqu’un de confiance pour diriger le personnel, pour les relations avec les clients et les fournisseurs. Tu sais que j’ai confiance en toi. Donnons-nous cette chance. »
 
Dix mois ont passé depuis le jour où ils ont été témoins de leur infortune. Axelina et Julien travaillent désormais ensemble à la destinée de l’entreprise familiale. Paula leur a cédé les rennes de la direction générale. C’est l’effervescence au domaine ce matin. Paula tourne en rond depuis qu’ils sont partis tous les deux pour la clinique d’Épernay. Toutes les cinq minutes, elle regarde vers le grand portail de l’entrée, guettant leur retour. Elle les aperçoit enfin et se précipite sur le perron.
« Alors ? »
La jeune femme arbore un sourire épanoui. Elle se jette dans ses bras.
« Des jumeaux. »
« Non ! »
« Dizygotes. »
« Ce n’est pas possible, serions-nous maudits ? »
Julien contourne sa voiture et vient les serrer toutes les deux contre lui.
« Mais non maman, un garçon et une fille. »

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