Troublant(E) (Épisode 3)

La tête posée sur la poitrine de Vincent, Juliette fit glisser ses doigts sur son ventre. Il a fermé les yeux. Ne dors pas. Pas encore. Il est trois heures du matin. Depuis que Juliette est arrivée, ils n'ont pas quitté le lit. Ils ne sont pas séparés. Après leur première étreinte, fiévreuse, maladroite, rapide, elle a eu peur de s'être trompée. Ce désir, cette envie, tout ce qu'elle avait ressenti n'étaient pas à la hauteur de cette première fois, ce premier contact. Puis, alors qu'ils étaient allongés côte à côte, Vincent avait commencé à faire courir ses doigts sur elle. D'abord du bout des doigts, sur son ventre, ses bras, ses seins, ses cuisses, ses épaules. Tout son corps. Le moindre centimètre carré de sa peau nue. Caresses tendres. À peine un effleurement. Elle sentit alors un frisson la parcourir, suivre les mouvements de ses doigts. Sans qu'elle s'en rende compte, les effleurements se transformèrent en vraies caresses. Les mains de Vincent se posèrent sur elle. La couvrirent. Contact plus fort. Plus ferme. Plus intense. Sur ses fesses, ses hanches, ses seins, son cou. Contact d'un homme qui connait les femmes. Aime les femmes. Enfin, logiquement, naturellement, ses doigts finirent leur course, leur exploration en elle. Son corps tout entier se tendit quand elle le sentit la pénétrer. Un frisson inédit parcourut sa peau. Elle n'était que sensibilité. Il la fouilla. La fit jouir de ses doigts. Elle cria. Elle pleura presque de cet orgasme.

Ils firent l'amour encore et encore. À chaque fois ils gravissaient un palier dans le plaisir. Allongée sur lui, sentant la fatigue peu à peu la prendre, jouant avec les poils de son torse, elle sut pourquoi elle était là. Ce n'était pas une lubie, une envie folle, mais un vrai désir de connaitre un homme comme Vincent, capable d'écrire des mots, des phrases d'une sensualité, d'un érotisme a la faire chavirer, mais aussi sachant comment prendre une femme, la faire vibrer, prendre du plaisir tout en en donnant.

Certes Frederic lui faisait bien l'amour, mais avec la force de ses vingt ans, et la fébrilité aussi de cet âge-là. Souvent trop rapide, trop fougueux. Jamais il ne l'avait caressée comme Vincent, jamais il ne l'avait fait jouir de ses doigts. Et si déjà ils avaient fait l'amour toute une nuit, jamais elle n'avait eu de tels orgasmes.

Vincent s'est endormi. Juliette repense aux gestes qu'elle a eus envers son homme quelques semaines plus tôt, alors qu'elle était en train de lire les mots de Vincent. Elle repense a sa main glissant sous les draps à la rencontre du pénis flasque de Frederic, de la façon dont elle l'avait fait durcir dans ses doigts sans le réveiller. Elle s'empare de celui de Vincent. Enroule ses doigts autour. Le caresse. Il se gonfle en douceur. Elle le branle. Puis le glisse dans sa bouche. Elle le suce. Elle l'a déjà fait, mais de savoir Vincent endormi l'excite. Elle voudrait le faire jouir sans qu'il se réveille. Et d'un autre côté, elle voudrait qu'il ouvre les yeux pour la voir avec sa bite dans la bouche.

Il finit par se réveiller. Par jouir. Éjaculer dans sa bouche. Il regarde Juliette essuyer le sperme, son sperme sur son menton, sur ses lèvres. Il se redresse. L'embrasse. Sa langue a le goût de sa queue. Sa bouche est pleine de lui. Elle s'allonge. Ses cheveux roux en corolle sur l'oreiller blanc. Elle s'endort en lui tenant la main. Il la regarde. Remonte les draps sur son corps parfait. Sur son corps qui lui a donné tant de plaisir au cours de ces dernières heures. Il la regarde dormir et s'endort à son tour.

Comments:

No comments!

Please sign up or log in to post a comment!