Le Jour De Gloire Est Arrivé (Histoire Totalement Vécue)

Le jour de gloire est arrivé… oui, au terme de mon séjour estival chez ma Maîtresse vient le moment qui va sceller physiquement ma soumission acceptée : la pose d’un prince Albert, dénomination victorienne pour un piercing génital ornant le gland du sexe masculin.
Dans mon chemin de soumission qui m’a conduit à ma Maîtresse, bien des désirs ont affleuré au fil de nos dialogues : des convenus et des originaux, des réalisables et des utopiques (peut-être seulement irréalisés), des personnels qui la séduisaient plus que moi… Dans ce délicieux catalogue, qui cèdera toujours devant le temps et les moyens, certains désirs se sont montrés récurrents, tenaces et… plus que d’autres inscrits dans notre avenir. Les marques physiques de possession de mon corps ont le don de faire battre le cœur de ma Maîtresse et, après le premier tatouage de son emblème sur mon pubis, est venue l’étape du piercing. Oh, cela n’a pas été facile d’accepter ce désir, qui, dès lors qu’il fut clairement formulé, acquit une valeur d’ordre incontournable. Un piercing au sexe ? Non, mais, ça ne va pas ! Cela doit faire horriblement mal… ça doit s’infecter…ça va se voir, ça… n’est pas possible ! Tempête sous mon crâne et dans mon bas-ventre… Ma Maîtresse entend ces mots qui se croient raisonnables et qui semblent fermer les portes ; mais elle qui me connaît bien, sait distinguer la petite ouverture que rapidement ménage la tentation d’un geste insensé de soumission. Et si… Dès lors, la porte ne se refermera pas, et il suffira à ma Maîtresse d’élargir l’ouverture par des mots qui disent son désir, la fierté qu’elle éprouverait si je portais un tel bijou, et aussi la mienne devant une telle preuve d’abandon à sa volonté. Cela a pris du temps mais la patience et la constance sont des qualités majeures de ma Maîtresse qui ont triomphé de mes défenses raisonnables. Et son désir est devenu le mien, dans une fiévreuse acceptation qui n’a fait que croître au fil des étapes : la recherche d’un atelier de piercing d’une réputation irréprochable, les conciliabules, la consultation des sites internet, les premiers contacts.


Ce sera le 23 août au studio de tatouage et de piercing «Mauve», rue Sainte-Catherine dans le quartier gay de Montréal.

Il est des grands jours qui commencent de la plus prosaïque des façons : la quête d’une place de stationnement toujours aléatoire dans ce centre-ville animé. Arrivés en avance, ma Maîtresse et moi, attendons sur un banc bienvenu l’ouverture de l’établissement. Nous ne parlons guère, communiant dans une même impatience dans laquelle se mêlent excitation et inquiétude. Moi, je vis ce sentiment déjà éprouvé lors de précédents défis ou épreuves, l’entrée dans une bulle de soumission qui m’isole du monde raisonnable pour me livrer entièrement à la volonté de satisfaire ma Maîtresse.
Nous entrons. Le studio «Mauve» est à la couleur de son nom, organisé tout en profondeur. P. et son assistance nous accueille, nous nous sommes déjà parlés au téléphone. Lui est anglophone et son français plutôt «rough». Nous procédons aux formalités, dont une me fait sourire : l’expression écrite de mon libre consentement pour la pose du piercing… Comment dire ouvertement que c’est la volonté de ma Maîtresse que je désire aussi librement qu’ardemment accomplir ? P. nous montre la panoplie des bijoux possibles : il en est des fins et des plus gros, des anneaux fermés, d’autres munis de deux boules censées être amovibles. Nous avons de longue date opté pour un PA amovible, si jamais je devais subir des soins médicaux sur mon bas-ventre. Et puis, de l’amovible, il est possible de passer à un anneau définitif, pas l’inverse : ma Maîtresse tient toujours à se ménager une marge d’évolution.
- Alors, quel est votre choix ? Ils sont tous en titane…
Ma Maîtresse me regarde. Je dois désigner l’anneau qui me sera posé. Si je le choisis mince, je risque de la décevoir, elle qui en attend beaucoup, quand elle m’autorisera à lui faire l’amour. Mais les modèles épais me glacent : jamais je ne supporterai un tel perçage. Sans plus réfléchir, j’indique un modèle intermédiaire mais d’épaisseur respectable.
Plus tard, ma Maîtresse me dira son contentement devant mon choix, qui dépassait ses espérances.
Les jeux sont faits. Je me retrouve dans un des box à l’arrière, aux allures de cabinet médical. P. parle d’abondance et me signale toutes les précautions qu’il prend pour que l’asepsie soit la plus rigoureuse possible ; de fait, il consomme une quantité de gants impressionnante.
Je suis couché sur une table d’examen : mon sexe est à l’air et mon tatouage pubien bien visible. Mais comme je porte aussi mon collier métallique de soumis, P. a dû comprendre depuis longtemps quelle était ma démarche. Il n’en souffle mot, en homme qui en a sûrement vu bien d’autres…
Mon cœur bat rapidement et je serre de plus en plus fort la main de ma Maîtresse assise à côté de moi. D’ici quelques secondes, j’aurai le gland percé. Je vis cela comme une sorte de consécration, l’aboutissement de ce mois où j’ai été l’esclave passionné de ma Maîtresse.

Au premier jour, elle m’a rasé intégralement ; mon sexe l’était de longue date, ce fut alors le tour de mon corps et de mon crâne, afin que je sois totalement lisse, selon son sensuel désir. Et j’ai eu l’ordre de passer le rasoir sur mon crâne aussi longtemps que possible, avant que la perspective d’un retour à ma vie ordinaire ne justifie de laisser la repousse.
Je revis par flashes et images les épreuves et sévices que nos imaginations conjointes nous ont fait expérimenter. Nos rites matinaux : hommage aux pieds de ma Maîtresse et flagellation quotidienne d’au moins cinquante coups de l’instrument de son choix. L’obligation de porter constamment des ongles vernis, voire des faux ongles aux allures de griffes, situation certes indolore mais déstabilisante pour ma virilité par sa durée. Le séjour dans un chalet d’une réserve faunique, seuls au bord d’un lac. S’ils pouvaient parler, les bois ronds de notre havre forestier en diraient long sur les délices douloureux que j’y ai éprouvés. Un des plus marquants aura été cette flagellation prolongée en plein air, moi attaché les bras en l’air à une potence destinée au dépeçage du gros gibier mais que nous avons reçue comme un cadeau d’une Providence SM.
Mon dos et mes fesses ont brûlé comme jamais. Plus tard, mon emprisonnement dans une cage à chien, où j’ai passé assis ou recroquevillé une vingtaine d’heures, parfois cagoulé, toujours enchaîné. Et cette punition depuis si longtemps annoncée pour avoir manqué à ma promesse de chasteté : la confection par mes soins de deux plaques hérissées de punaises et qu’un jeu de vis et d’écrous permet de resserrer. Par deux fois, mon sexe a été prisonnier de cette machine, dont prudemment, patiemment mais résolument ma Maîtresse a resserré les deux plaques jusqu’au maximum. Ce fut douloureux mais je n’oublierai jamais le regard de ma Maîtresse, si fière à la fois de pouvoir sans faiblir m’infliger de tels sévices et de me voir les endurer sans mot dire.

Plus que jamais, je flotte dans ma bulle et je me réveille brutalement quand P. enfonce son instrument dans mon urètre. Je ne le vois pas faire car son dos dissimule – et c’est voulu – cette partie de mon anatomie. J’ai mal quelques secondes mais cela reste raisonnable ; je m’attends à souffrir davantage, pressentant une douleur fulgurante inévitable. Mais P. se redresse et déclare que c’est fini : j’aperçois l’anneau et les deux boules qui perforent l’extrémité de mon sexe avant qu’il ne l’entoure d’un épais pansement, comme une poupée, appelée là-bas une catin…
A ma grande surprise, je me relève sans difficulté. Je m’étais imaginé titubant, au bord de l’évanouissement et je marche sur les deux jambes, certes avec une drôle de sensation entre les jambes mais tout semble normal. Je n’en dirai pas autant quand, quelques heures plus tard, j’urinerai pour la première fois… le sang et le feu jailliront de mon sexe.
L’assistante de P. nous délivre moult conseils pour la cicatrisation : en fait des bains d’eau salée répétés pendant plusieurs semaines. Après avoir acquitté la facture, nous repartons muni d’un lourd cabas, contenant un gallon d’eau propre à baigner mon précieux bijou et un joli verre souvenir à l’enseigne de «Mauve» pour lesdites trempettes.
Dehors, le soleil brille. La terrasse d’un restaurant vietnamien nous tend les bras. En face, deux jolies musiciennes de rue nous gratifient d’un concert classique improvisé. Moi, soulagé, ne pensant pas encore aux suites, je flotte dans une béatitude complète. Je suis arrivé là où nous voulions et c’est un chemin qui s’ouvre à nous, vers un horizon de domination et de soumission. Ma Maîtresse rayonne et je l’aime.

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