Emilie Et Nina

Erwann ne vint pas tout de suite voir sa sœur. Je racontais à Émilie ma rencontre avec son frère, sans lui cacher que, la chair est faible, ce que nous avions fait. Un peu déçue sans doute que j’aie une nouvelle fois baisé son frère, elle me remercia néanmoins d’avoir tenté une réconciliation. Nina, certes au courant de mes gouts pour les hommes, me demanda ce que j’aimais dans les relations homosexuelles. Je ne sais que lui répondre d’original, j’aime le sexe, avec un homme comme avec une femme. Avec un homme j’aime être soumis au désir de l’autre, être pénétré par lui, offrir mon corps, ma bouche, mon cul à son sexe dur, conquérant. Sentir en moi le désir de l’autre, prendre mon pied en le faisant jouir. J’aime cet amour viril, bestial, rude. Les corps durs, poilus. J’aime les culs et les bites d’homme.

Émilie rigole en m’écoutant, en sentant monter en moi l’excitation à l’évocation de mes plaisirs homo. Elle me revoit sans doute enculant Fabien. Elle repense à notre weekend orgiaque, la seule fois où elle m’a vue m’abandonner à un autre.

Nina m’écoute sans rien dire. Elle me sait, elle nous sait Émilie et moi plus « expérimentés » qu’elle, plus ouvert, plus pervers aussi. Depuis que nous vivons tous les trois, nous avons trouvé un équilibre. Une routine plutôt. J’alternais plus ou moins régulièrement entre Nina et Émilie. Vivant en quelque sorte dans un mini harem, choisissant le soir venu ma compagne pour la nuit. Nina ne se plaignait pas de me voir partir dans la chambre d’Émilie, mais de son côté cette dernière commençait à s’ennuyer. Nous avions l’habitude de mettre un peu de piment dans nos ébats, et faire l’amour exclusivement dans un lit commençait à la lasser.

— Tu sais, dit Émilie en saisissant la balle au bond, entre deux mecs c’est aussi bien qu’entre deux nanas. Enfin d’expérience je sais qu’entre deux filles c’est super.

La graine était plantée. Le soir même, alors que nous venions de faire l’amour, sa tête posée sur mon torse, Nina me demanda si, peut-être, un jour, éventuellement Émilie pourrait l’initier au sexe lesbien.

Je souriais en me disant que depuis que Nina était entrée dans sa vie Émilie ne rêvait que de ça, se retrouver avec Nina, seules, nues, et l’une contre l’autre. Je répondis que oui, sans doute. Nina m’embrassa et s’endormit en pensant à Émilie.

Je n’eus pas droit à assister à l’initiation saphique de Nina. Je ne pus qu’imaginer ce qui se passa dans la chambre de cette dernière trois jours plus tard, quand elle osa enfin demander à Émilie de faire l’amour avec elle.

Nina, le matin même, au petit déjeuner, alors qu’Émilie tartinait son pain grillé, posa la question sans préambule.

— Tu pourrais m’apprendre à faire ça avec une fille ?
— Faire quoi, demanda Émilie qui avait bien compris ?
— À faire des trucs entre filles.
— Du shopping, se maquiller… ?
— Non, des trucs… enfin tu vois, faire l’amour.
— Ah se bouffer la chatte.

Nina rougit un peu. Émilie rigola. Elle répondit qu’elle était d’accord, et posa un baiser tendre sur la joue de Nina. Le soir même je fus mis à la porte, laissant l’appartement aux futures amantes et allait au cinéma. Je ne me souviens pas du film. Exclu de la soirée des filles, je ne pouvais qu’imaginer leur première fois, et les images qui défilaient sur l’écran ne pouvaient pas occulter le film que je me faisais dans ma tête.

J’imaginais Nina un peu fébrile, tremblante. Partagée entre l’excitation et la peur. L’envie de partir et celle de rester. Émilie avait ouvert une bouteille, et pour détendre Nina lui avait servi un verre. Assises cote à cote, buvant leur vin, Émilie avait commencé à parler à Nina, la rassurant, lui disant que rien ne se passerait qu’elle n’aurait pas choisi, que tout cela était normal, naturel, beau et bon. S’approchant d’elle jusqu’à ce que leurs cuisses se touchent au travers des étoffes qui les couvraient, Émilie aurait prononcé des mots doux, d’une voix tendre, un murmure, un souffle dans le cou de Nina. Posant son verre, prend celui de sa compagne, Émilie se serait tournée vers elle, s’approchant encore, leurs bouches à quelques millimètres, leurs souffles mêlés.
Nina fermerait les yeux, et entrouvrant les lèvres aurait accueilli celle d’Émilie. Premier baiser. Des étoiles dans la tête de Nina exploseraient en mile soleils. Un long frisson remonterait du bout de ses orteils jusqu’à sa langue trouvant celle d’Émilie. Lèvres tendres, bouche humide, langue agile. Un long baiser, interminable, magnifique, inoubliable.

Nina reste là, bouche ouverte, yeux fermés, sentant Émilie se lever, prendre sa main, l’inviter à al suivre. Elle ne bouge pas tout de suite, elle veut encore un peu profiter de ce premier contact qui la bouleverse. Elle ouvre les yeux. Émilie est debout, sa main dans la sienne, au bout de son bras tendu, elle sourit. Ses yeux disent vient, j’ai envie de toi. Nina, qui n’a rien dit depuis le début, se lève, s’approche, et avant d’embrasser à nouveau Émilie, lui dit « J’ai envie de toi, maintenant, ici, plus que toute autre chose » et leur bouche se retrouvent plus fougueuses, plus hardies, plus passionnées.

Dans la chambre de Nina, elles se déshabillent, leurs vêtements tombent sur le sol un à un, presque nues, Émilie se baise, a genou devant Nina elle fait glisser la culotte de celle-ci. Lentement. Si lentement que les jambes de Nina paraissent interminables.
Nue, Nina plonge son regard dans celui d’Émilie, à genou devant elle. Dans ses yeux il n’y a plus la moindre trace de peur. Juste de la tendresse, de l’envie, de l’impatience. Émilie se lève, et installe Nina sur le lit. Elles s’embrassent encore. Émilie a gardé sa culotte, petit morceau de dentelle noire. Elle se place entre les cuisses de Nina, glisse un doigt dans le sexe humide, ouvert. Pendant qu’elle caresse le sexe de son amante, elle fait glisser ses lèvres sur sa peau. Nina frissonne. Elle se cambre, s’allonge, se laisse faire. Émilie profite du moment, prend son temps, tourne autour du pot, du sexe luisant, de ces lèvres qui n’espèrent qu’un baiser, qu’une caresse. Enfin, sa langue pointe vers la chatte de Nina. Premier baiser.
Émilie glisse en Nina, goutte son jus, boit a cette source chaude. Elle mange Nina, lape, lèche, baise, explore le sexe de son amante nouvelle, la fait haleter de plaisir. D’abord douce, tendre, puis plus rapide, plus violente, goulue, affamée, dévorante. Nina se tord de plaisir, retient des cris, pousse de râles. Émilie excitée, folle de désir, retrouvant le gout du sexe féminin, voudrait avaler Nina, sa bouche, ses lèvres, sa langue son toutes tendues vers ce sexe dégoulinant qui n’en peut plus de plaisir, qui va exploser, qui va rendre les armes. Nina se cambre, plaque de ses deux mains le visage d’Émilie sur elle, et hurle, cri primat, bestial, de plaisir total, avant de retomber sur le lit, vaincue, comblée, anéantie.

Émilie se glisse à côté d’elle, sa petite culotte trempée, elle embrase Nina, qui goute sur les lèvres de son initiatrice le jus de son plaisir. Elles restent allongées, Nina reprend son souffle, ses esprits. Émilie la main dans sa culotte se caresse, ses doigts glissent sur son sexe. Nina la regarde faire. Elle repense à sa vie d’avant, quand elle aussi prenait son plaisir en solo, faute d’un homme capable de lui en donner. Alors elle se redresse, descend vers cette culotte trempée, pose ses lèvres dessus. C’est chaud, humide. Émilie retire sa main. Nina glissa la sienne, elle touche un sexe féminin autre que le sien pour la première fois. Elle fait glisse la dentèle, découvre la chatte d’Émilie, la trouve belle. Elle se penche, du bout de la langue elle lèche le jus qui coule entre les lèvres. Elle regarde Émilie, lui sourit, puis replonge vers ce sexe si étrange et si familier en même temps. Elle l’embrasse, elle hésite un peu, tatonne, mais comme surgissant de sa mémoire, ses gestes se font plus sûr, plus affirmé, elle sait. Elle ne saurait dire d’où lui vient ce savoir, mais elle sait au plus profond d’elle même qu’elle sait, que ce n’est pas nouveau, que c’est presque naturel. Elle se souvient des nuits où elle rêvait d’autres filles, de cette copine du lycée qu’elle trouvait si belle.
De ces filles des magazines, portrait sur papier glacé, des images porno aperçues, des fantasmes qu’elle refoulait, des envies taboues, des pulsions inavouées. Elle aime ce sexe de femme qui vibre et se contracte sous sa bouche, sous ses doigts. Elle aime ce corps de femme qui bouge au rythme de ses coups de langue. Elle aime donner du plaisir à Émilie, comme elle en a pris avec elle. Sans s’en apercevoir alors qu’elle lèche et doigte Émilie, elle se caresse aussi, elle a glissé deux doigts en elle et se branle.

Émilie explose de plaisir. Nina contemplant le spectacle du corps de son amante vibrant, exultant, se fait jouir de ses doigts, et tombe à nouveau sur le lit enlaçant son amie, son amante, sa maitresse.

Elles s’endorment dans les bras l’une de l’autre, nues sur ce lit souillé de leur plaisir, heureuses, comblées. Je les trouve ainsi en rentrant. Je bande comme un cerf, je pourrais me glisser entre elles, et jouir en elle, mais je ferme la porte, les laisse seules, ne voulant pas déranger leur sommeil.

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