Le Pont

Maintenant, il nous conduis jusqu’à un pont qui nous faisait face, à une quinzaine de mètres devant nous.
Il appuya brusquement sur l’accélérateur et nous démarrâmes en trombe pour nous arrêter quelques mètres plus loin, au milieu de cet édifice de fer pendant que les balles des sbires qui nous précédaient cherchaient à se planter dans nos chaires.
Il entama une manipulation laborieuse et positionna le véhicule horizontalement.
Après avoir manié le levier de vitesse, il pressa violemment l’accélérateur une nouvelle fois.
Nous nous sentîmes reculer, l’espace d’un instant je crus m’entendre hurler et le pare-choc heurta la barrière du pont qui se décomposait dans le vide.
Nous entamâmes une descente lente, très lente vers le lac que dominait le pont.
Un flash blanc obstrua ma vision et je fus transporté dans un autre monde…

Quarante mètres.

Nous étions habillés, sur le lit, ma tête sur son torse. Il me caressait tendrement les cheveux.
— Tu te rappelles le premier jour que l’on s’est rencontrés? Me dit-il.
— Comment l’oublier?
— Tu étais tellement pressé que tu m’as bousculé.
Je ris.
— Oui! Et après c’est là que j’ai découvert que tu travaillais au même endroit que moi. Je savais plus comment réagir!
— Pourquoi?
— Je ne sais pas, j’étais très maladroit en ce temps-là!
— Tu me feras toujours rire, Nathan.
Je l’embrassai.
L’instant d’après, ces baisers se transformèrent en véritable baisers de cinéma, tellement intenses que je pouvais parfois sentir ses os en dessous de la chair rouge de ses lèvres.
Il prit ma tête entre ses deux mains et planta son regard dans le mien.
Il voulait tellement dire : « Je t’ai enfin trouvé. C’est avec toi que je veux vieillir ».
Soudain, il se leva et me prit par la main.

Trente mètres.

Nous étions sous les draps et nous nous embrassions encore comme si notre vie entière en dépendait, comme si le « spectacle » que nous offrions était indispensable à notre survie.


J’étais sur lui, mon corps nu sur le sien… Toucher sa peau tellement lisse, tellement exquise au goût quand je mordillais son téton…
Il lâchait quelques gémissements en rythme avec la croissance que prenait son membre.
Je descendis la tête.
Il sentit mon souffle passer sur ses abdominaux et sur sa verge gonflée de désir, qui ne demandait qu’à ce qu’on la sorte.
Je tirai légèrement sur le tissu et l’érection fut libérée.
Je la pris en main et le masturbait avec le plus grand soin, je voulais lui faire connaître plus haut que le septième ciel, le transporter aux confins de l’univers, le faire exploser dans un marécage de semence masculine.
Ma main refermée sur son membre le masturbait encore plus vite, plus fort pendant qu’il lâchait des expirations intenses.
Je ne réfléchis pas et pris son pénis en érection entier dans ma bouche.
Il lâcha ce qui était presque comme un cri de surprise.
Je le suçais, je faisais progresser mes lèvres à son gland de plus en plus vite.
Je passai ma langue sur sa couronne, sur son gland ce qui le fit tressauter tellement cette partie est sensible.
En un coup décisif je plongeai sa verge au plus profond de ma mâchoire et il libéra tout son sperme dans ma bouche sans prévenir.
Je m’empressai de tout avaler.


Vingt mètres.

J’étais tellement hors de moi que je ne pus m’empêcher de l’interrompre subitement pendant qu’elle me racontait son week-end.
— Tu veux que je te dise, Kathy? Tu es une faux-cul. Sans doute la pire que je connaisse.
— Quoi?!
— Tu es une faux cul. Tu m’as donné rendez-vous ici dans ce café pour qu’on parle de notre couple, tu m’annonces que toi et moi c’est terminé et enchaînes directement par me raconter ton week-end débile. Tu veux que je te dise? Je mérite mieux que ça. Je mérite mieux qu’une fille qui s’en cogne de ce que je ressens.
Je me levai et commençai à rassembler mes affaires.
— De toutes façons tu n’étais pas mon style.

— Tu veux savoir le pire dans l’histoire? C’est que j’ai fait l’immonde boulette de croire que toi et moi ça aurait pu marcher. À jamais.

Dix mètres.

Nous étions tous les deux allongés sur le lit, enveloppés dans la couverture.
Je m’amusais à entremêler mes doigts avec les siens, signe de notre grande complicité.
Je passai une main sur son corps et le serra fort contre moi.
Très vite, ma main se posa sur ses abdominaux et l’instant d’après sur sa verge, au repos.
Nous nous regardâmes et sourions en même temps.
Je sentais sa verge gonfler sous mes doigts et j’entreprenais de la masser délicatement.
Il avait l’air de beaucoup apprécier ce que j’étais en train de lui faire.

Cinq mètres.

Je la pris et elle coulissa lentement, lentement en moi.
Je n’aurais jamais cru de toute ma vie que de telles sensations existaient, c’était purement indescriptible tellement sa verge me remplissait, elle m’explosait le cerveau de jouissance quand elle se mit à faire des va-et-vient dans mon intimité.
Il me sodomisa comme jamais il ne l’avait fait, ses cuisses frappaient durement contre mes fesses, ses coups de reins étaient intenses.
Quelques instants plus tard, un liquide chaud se répandit en moi et mon amour s’écroula, épuisé.

Zéro mètres.

Je me réveillai en sursaut, les draps trempés de sueur et me levai pour me préparer.
J’entrai dans la douche, actionnai l’eau et repensais à ce rêve tellement irréel mais qui pourtant avait du sens quand j’étais l’acteur.
J’aurais tellement aimé vivre un amour comme avec cet homme, je me sentais totalement dépaysé.
La solitude était ma seule amie…
J’avais besoin de quelqu’un pour réparer mon cœur abîmé par Kathy.
Je souffrais, je souffrais de ne pas trouver l’amour, de ne pas me retourner dans mon matelas et contempler ma moitié dormir, ou qu’elle prononçait « Bonjour » quand j’ouvrais les yeux et que je réalisais peu de temps après qu’elle m’observait dans mon sommeil, toute souriante.

Tout cela me manquait tellement…

Je sortis de chez moi et verrouillai la porte d’entrée.
Je consultais ma montre et constata avec horreur que j’allais être en retard à mon travail.
Je me mis à courir, à détaler les différents rues.
Je courus autant que je pouvais avant de bousculer quelqu’un.
Je me retournais pour m’excuser et je fus pris d’un vent glacial qui me figea sur place.
L’homme de mes rêves…

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