La Cadette Du Kroumir

Jpj, Tanzanie, août 2014

Son cul avait l'odeur forte des intimités de l'antilope.
Et ici, toute la tribu le savait
Toute la tribu et même encore quelques ethnies voisines en sus
Salauds de voisins, rien que maniaques à flairer le cul de nos femelles
De nos femelles à nous, rien qu'à nous.

Faut pas déconner, s'ils veulent les tirer nos filles, on est d'accord mais faut sérier.
Pas question de nous envoyer de la petite arpète.
Non, nous on veut les gros balèzes avec de bons gènes pas trop récessifs.
Alors on vous les prête nos gonzesses
Niquez, niquez, nous on moissonnera, nous on récoltera
Quelque neuf lunes plus tard.

Tout ça pour vous expliquer que son cul faisait converger ici, aux berges du Tanganyika, tous les mâles correctement burnés de la savane.

L'odeur, oui je crois bien que c'est ça, rien que ça
Qui les faisait, tous, arriver en rangs serrés les soirs de grand vent
Zaiment ça l'odeur
Même que quelque part y'a que ça qui les drive, ces chimpanzés en rut.

Son cul, profond, velu, habité de mille villosités visqueuses
Exhalant des fragrances complexes et poivrées
Son cul était havre, but ultime, espoir possible rêvé des gluances marquées dans l’instinct de l’espèce pour certitude de son devenir .

Mes frères et moi, on avait résolu de l'enlever, de l'emmener et de la mettre
De la mettre et de la remettre sans relâche. Comme vocation.
Quand on forme groupe on peut réellement le faire, on se relaye en solidarité.
Son odeur nous subjuguait.

Le Kroumir, lui, nous voyait d'un œil mauvais
On sentait sa réticence
Sa fille ouvrait les cuisses rien qu’à nous regarder
Et son ventre coulait de toute cette tendresse qui la submergeait.
Lui nous matait de ses yeux révolver pas chaleureux du tout.

Le Kroumir on sentait bien qu'il y tenait, à sa cadette
L'aînée déjà était partie, princesse Tam.

Tam, loin dans ces lieux troubles où se retrouvent les éléphants dans une immense clairière autour d'un étang, enlevée par des qu’on ignore.

La puînée n'avait pas eu meilleure destinée, emmenée aux flancs du Kilimanjaro par une sorte de gorille des savanes, figure silhouette fantôme furtivement tracée par Hemingway, qui courait de crête en crête sur la montagne enneigée. Presque Tintin au Tibet ... Mais là c'était l’Afrique !

Kroumir pensait, celle-là me faut la garer
Chasser ces matous, les faire fuir, les chasser
Kroumir pensait, le Bon Dieu des Chrétiens n'est pas mon ami
Il ne m'a donné que des filles, que des soucis
Pourtant je n'ai niqué que comme il m’a dit, missionnaire…
A croire que coutumes tribales valent mieux que civilisation occidentale.

Chez nous on ne nique que normal, comme nature, comme les bêtes
Écolo, vert
Par derrière
Comme ça la femelle sait pas qui l'a couverte...
Ça garde un peu de mystère à l'arrivée
Histoire de rigoler...
Entre niqueurs masqués.
Et puis c'est ça la variété ... Darwin l'a espliqué, ça fait avancer le monde !

Enfin, tout ça pour vous dire que, dans la case, tous faisaient volontiers golo-golo à la cadette du Kroumir et que la fille elle aimait ça.
Rudement beaucoup, de la mitraille même.

Le Kroumir se désolait, il disait, regardez-moi ce gaillard-là, mettrait deux secondes au jaguar aux quatre cents mètres, mais finira comme un con à Manhattan au marathon...
Et le voilà qui s'intéresse à ma cadette et que cette petite cruche une fois encore lève joyeusement popotin en amitié, en baillant aux corneilles, le nez dans la natte.

Le Kroumir pensait, doit être stérile ma cadette à se faire couvrir ainsi quotidiennement, à rien faire que ça, matin midi et soir et la nuit entière encore, par toute la tribu et ne jamais devenir grosse. Pourrai jamais la marier, va me rester, mais qu’est-ce-qu’on va en faire ?

Sûr que vu que tout le monde l’a essayée et y revient encore et encore, elle a réputation de bonne bien établie.
Du chaland, ça oui, pléthore. La pléiade, comme en ciel d’été dans le désert coté croix du sud.

*

Mais la cadette du Kroumir savait ce qu’elle faisait.
Pour échapper aux maternités elle avait un truc infaillible.
Quand le mâle sur son dos commençait ses gémissements et les prémisses de son plaisir, elle envoyait ses deux bras ses deux mains derrière elle
Elle attrapait les deux magnifiques hémisphères d’ébène et les écartait en invite sur son petit trou noir et velu qui palpitait accueillant, soleil noir.
Jamais un homme n’a pu résister.
Tous ont envoyé la purée en pure perte dans l’ampoule rectale.

Oh, elle a su, de multiples cascades contractives de son sphincter annulaire exprimer sa satisfaction
Bien mieux que tant d’autres par devant.

La cadette du Kroumir n’était pas vierge, non, loin de là, mais elle réservait la porte étroite de son utérus à l’homme qu’elle aimerait. Peut être un jour. Pour faire avec lui l’ de l’amour.

Le col dito, comme étape ultime du monteur à vélo, Ventoux, Galibier…
Etre méritée…

Un jour, son amant du moment l’a menée aux Amériques courir. Lui courait, elle suivait, groupie.

Le Kroumir était fier mais inquiet aussi.
Disait, l’homme blanc baise pas normalement, ce con.
Comment manoeuvrera-t-elle son échappatoire ? Comment esquiver quand on a l’homme sur le ventre là à peser ? C’est pas si facile de l’aiguiller au cul quand il est bien enfilé à fond par devant.

A Manhattan, il courait et elle, comme toujours, se faisait baiser.
Les WASP, white anglo saxon protestants, baisaient à l’américaine, missionnaire.

Très vite elle a trouvé le geste élégant lui permettant le zap, cuisses brusquement levées très hautes pour faire déjanter et petit accompagnement des deux mains pour enfiler la bite raide, longue et mince du Blanc, dans l’orifice étroit choisi, préféré.
Elle était rompue à l’exercice et son cul savait pousser pour s’ouvrir puis avaler subrepticement le gros gland puis la longue tige étroite de l’homme blanc.



La cadette du Kroumir s’est parfaitement intégrée au pays des hommes sans couleur.

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