15 Une Nuit Au Kl - Début De Soirée Avec Thibault
15 Une nuit au KL - Début de soirée avec Thibault
Une fin de soirée spéciale ? Voilà comment il mest arrivé den vivre une avec mon insupportable, sexy et arrogant Jérémie. Il est près de 4 h du mat, dans sa voiture quil vient de garer à 100 mètres de la maison de mes parents : pendant quil allume une cigarette, je me penche sur sa braguette bien rebondie ; je défais les boutons un à un, impatient de sortir sa poutre raide du boxer doù elle dépasse déjà ; sa chemise bleu clair avec le col et le revers des doublures blancs, déjà complètement ouverte sur ce torse de rêve
fou de désir, je me penche sur son entre jambe, sur ce sexe quune bouche de nana a déjà fait jouir un peu plus tôt dans la soirée
sa queue a goût de sperme mélangé à un tout léger relent d'urine, du vrai bonheur, quoi
Je maffaire sur sa queue avec un entrain plutôt spécial, lalcool et la situation inédite et excitante donnant de nouvelles nuances à mon exercice. Pendant que je le suce, il continue à fumer lentement sa cigarette, en expirant damples volutes de fumée qui séchappent de la vitre à peine entrouverte, mais pas assez rapidement pour ne pas imprégner lair de la voiture de cette odeur si caractéristique de fumée que je commençais à associer, avec dautres odeurs bien plus fines et agréables, à la personne de Jérémie.
Putain que tu suces bien
- laisse-t-il échapper à un moment.
Cest encore lalcool qui fait que ma bouche quitte sa queue et que, tout en continuant de le branler doucement à la main, je me sers de mes lèvres pour lui demander :
Je suce mieux que la blonde de tout à l'heure ?
Je suis toujours penché à quelques centimètres au dessus de sa queue et mes narines senivrent des effluves magiques, de cette tiédeur virile qui sen dégagent.
Dix fois mieux... répond-t-il, la voix étranglée par la tempête des sens que je suis en train de provoquer en lui ; et il continue - j'ai du me branler pour arriver à jouir, mais là tu vas encore m'avoir, rien qu'avec tes lèvres et ta putain de langue
En disant cela, il appuie fermement et lourdement sa main sur ma nuque, m'obligeant à reprendre ma fellation, imprimant à mes mouvements de va-et-vient lamplitude et le tempo qui lui conviennent le mieux.
Pour savoir comment je me suis retrouvé dans cette situation plutôt inattendue, il faut remonter un peu en arrière. Une semaine pile poil s'était écoulée depuis la folle nuit avec Jérém et son cousin Guillaume ; depuis, à aucun moment le beau brun navait envisagé de révisions avec moi. Pourtant la fin de l'année scolaire approchait et les exams avec.
Certes, depuis qu'on se voyait pour réviser, on n'avait en effet rien révisé, mis à part son anatomie que je commençais à connaître de façon assez fine, ce qui provoquait en moi un engouement certain et me motivait par ailleurs pour aller toujours plus loin dans mon exploration. On appelle ça être passionné. On me reprochera assez souvent dans ma vie de navoir aucune réelle passion, ni sport, ni cinéma, ni littérature, ni tout autre chose qui me rendrait intéressant
javais bien sur une passion, et cétait exactement celle là, la passion pour le sexe masculin. Passion hélas inavouable, bien inadaptée à être posée en bas dun CV ou à être racontée à un compagnon, si ouvert desprit soit-t-il.
Quant au Nico de cette époque, il était tellement en passe de devenir maître expert dans la plastique de ce jeune et charmant Jérémie, au point que si on avait prévu à l'exam du bac une épreuve genre "Anatomie et points érogènes d'un beau male", il se serait tapé un 20/20, voire davantage. Faut dire que les travaux pratiques, ça aide.
Non, cette semaine là on n'avait rien révisé, même si ce n'était pas l'envie qui me manquait de me retrouver devant la queue tendue de mon bel amant.
Hélas, je trouvais au contraire que Jérém m'évitait, limite s'il ne me faisait pas la tête. Je m'imaginais que ça devait être à cause de ce baiser que j'avais osé poser sur ses lèvres le samedi précédent, avant de partir... Mais quel con j'avais été... Et aussi, quest-ce quil est chiant ce mec, ce ti con, à ne vouloir que du sexe
du sexe et encore du sexe
ne connaît-t-il donc pas le bien fou que peuvent faire des câlins ? A bien voir, à posteriori, cest bien ce coté distant, froid, viril, dominateur et centré sur son plaisir de mec qui me le rendait aussi irrésistible, qui linstallait chaque jour un peu plus dans ma peau
son coté insondable, son absence de sentiments, limpossibilité datteindre son cur engendrait en moi une envie de plus en plus brûlante datteindre sa sexualité et de la célébrer avec tous mes talents de jeune salope.
Mais à cette époque, bien que déjà inconsciemment convaincu de cela, je finissais toujours, notamment après nos ébats, à chercher une tendresse dont il sétait montré bien incapable. Il y avait certes des moments où je navais quun envie, celle de me faire défoncer, tout perdu dans une passion charnelle ravageuse, acceptant avec plaisir de me conformer au rôle de vide couilles dans lequel il mavait installé depuis le début ; il y avait en revanche dautres occasions où je le trouvais touchant, notamment cette retombée de lesprit qui suit lorgasme et qui rend les garçons tristes juste après avoir été très heureux ; en ce moments là, jessayais, je millusionnais de voir en lui autre chose quun mec à lappétit sexuel débordant. Oui, parfois après le sexe je le trouvais comme déboussolé, lair dun perdu. Javais alors envie de le prendre dans mes bras. Ou de le frapper tellement je savais quil men aurait empêché. Ou alors de poser un baiser sur ses lèvres
Chose faite, avec un succès tout à fait mitigé
Révision après révision, je me contentais alors dassouvir ses besoins sexuels
Et, à bien voir, cétait moins lenvie de me faire défoncer que celle, certes équivalente en intensité, de lui faire plaisir, qui me faisait accommoder dans cette relation. Certes je retirais un plaisir sexuel certain dans lacte de lui faire plaisir
cependant, voilà que lidée même de lui faire plaisir était plus forte que le plaisir que je pouvais en tirer ; à contrario, je pense que, même si je navais pas retiré de plaisir ou dexcitation à le faire jouir, jaurai quand même eu envie de le faire jouir
car mon souhait le plus cher, cétait de lui faire plaisir, à lui.
Oui, javais envie de lui faire plaisir car il était beau à en crever : certes, mais pas que
je lui trouvais bien autre chose que la beauté et la séduction
ça allait bien au delà
un truc plus fort et plus prenant que la beauté mintriguait chez lui
sa distance, son absence de sentiments ne pouvaient que cacher des fêlures, des blessure, un manque damour remontant à ses jeunes années.
La semaine de cours sécoula sans relief et le samedi arriva ainsi, avec l'angoisse d'une nouvelle distance, cette fois ci peut être définitive, installée entre Jérém et moi. Le week-end est toujours une épreuve de taille quand il empêche de voir la seule personne que vous auriez envie de voir. Et de faire lamour avec. La semaine nous transporte avec ses obligations, son temps rythmé par le train train quotidien... mais le week-end, cet énorme espace vide de 48 heures, peut rendre fou quand on tend vers quelque chose dont on a une envie excessive et que lon sait, il est hors de portée. Et cela est dautant plus vrai et déchirant quand on sait pertinemment que cette « chose » magnifique nattendra pas après nous pour satisfaire ses envies à elle
Heureusement, voilà quÉlodie, ma cousine adorée, me proposa de sortir en boite avec sa bande.
Allez, viens avec nous avait-t-elle insisté face à ma première réticence ça va te changer les idées, ça va te faire du bien
Elle avait raison. Ou, plutôt, elle aurait eu raison si elle n'avait pas choisi le KL, la même boite de nuit où sévissaient en général Jérém et sa clique. Je le savais bien, pour en avoir parfois entendu parler dans des conversations de mecs captées ici et là au hasard, mais ma cousine ne semblait pas en être au courant ou du moins de ne pas y avoir pensé. Je me laissai faire, partagé entre la crainte de le croiser et celle, au contraire, de ne pas le voir.
Je choisis de ne pas parler de tout ça à ma cousine et nous nous retrouvâmes à cinq : Elodie, moi, deux copines à elle et un certain Benjamin, maqué à une desdites copines. Un mec plutôt quelconque, qui n'avait rien pour attirer mon attention. Il était assez sympathique, mais ça s'arrêtait là. Comme quoi tout passionné retrouve un jour les limites de sa passion.
Do you know? What it feel like for a girl.
En cette fin de printemps, Madonna surfait encore et toujours sur l'engouement provoqué par l'album de l'année précédente, le mémorable Music. Le troisième extrait, What it feels like for a girl, supportait le lancement de sa première tournée mondiale depuis 8 ans et accompagnait mes journées passées à attendre le bon vouloir du beau brun, sinstallant à jamais dans mon esprit comme la bande son de ce film fait de mes désirs brûlants, mes craintes, mes angoisses. Une bande son que encore aujourdhui, surtout quand il marrive den écouter des extrait au gré dun passage radio, me replonge illico dans cette période, dans cet état dâme, dexcitation, de souffrance et de frustration jamais oublié.
Madonna, mon héros, comme une gifle au sexe fort, à la toute puissance de la virilité, Madonna, héroïne vengeresse face à la domination universelle de la queue. Madonna, la femme qui joue dans la cour des hommes, revendiquant la légitimité d'être pute au lit mais respectée en dehors, criant haut et fort que la sexualité ne peut pas être un stigmate de notre rôle social. Madonna qui est au sexe masculin, et au machisme en particulier, cette gifle qu'on voudrait mettre aux mecs trop mignons qui se croient tout permis en raison de leur virilité. Madonna qui réussit l'exploit de plaire aux hétéros et aux homos, ainsi qu'à la plupart des femmes brillantes desprit. Elle qui rapproche hétéros et homos dans la même admiration
Les premiers aiment et détestent son insoumission, son pouvoir de séduction, sa façon de prendre et de garder le contrôle, sa domination par lautorité qui est conférée par cette chose insaisissable et rare quon connaît sous le nom de charisme ; oui, bon nombre dhétéros aiment cela, que ce soit consciemment ou pas, se sentir dominé par une nana
et cette idée de soumission du sexe fort, cette idée de pouvoir les tenir de la seule façon qui soit, c'est-à-dire par les couilles, voilà que pour nous les homos cest du pain bénit
nous quon aime aussi souvent nous sentir soumis à un mec viril, on aime parfois voir cette virilité malmenée
cest le principe qui nous fait tant fantasmer au sujet du militaire et de luniforme en général, le genre de mec qui inspire la puissance et la domination, qui respire le sexe et la virilité, par lequel on aime bien nous laisser humilier, devenir son objet, tout en limaginant se soumettre à son tout au pouvoir de sa hiérarchie, en limaginant se faire dominer, à se faire humilier à son tour, sur le plan humain si ce nest sur le plan sexuel, par quelquun qui a tous les pouvoirs sur lui
le pouvoir de le contraindre, celui de le punir
Oui, on peut rêver en sidentifiant à notre Prêtresse du Sexe, rêver que si une nana arrive à détenir le pouvoir de dominer un mec par sa sexualité, pourquoi pas un pd... ; lhomo soumis aime sidentifier à cette image là, carrément une Icône, son coté I'm what I am, son coté « j'ai le pouvoir de vous tenir par la queue », vous les hétéros tous puissants, ainsi réduits à des sexualités frustrées... Oui, Madonna mon héros, toi qui assume à merveille ce coté conasse prétentieusement parfaite en tant quarme daffirmation de soi et moyen dimposer respect et admiration. Un trip qui vraiment me fait kiffer. Madonna against men
as we against men
Do you know? What it feel like for a girl...
C'est cette chanson qui passait au KL quand on y mit les pieds ce samedi là. Cétait sur le coup de minuit et demi. Pour ceux qui ne connaîtraient pas cette discothèque, il faut imaginer que sa dimension était telle et le nombre de salles faisait que l'on pouvait tranquillement passer toute une soirée sans croiser au hasard quelqu'un dont on ne connaîtrait pas les mouvements. Dans cette boite, il était plus courant de perdre les potes avec qui on était rentré que de trouver une personne qu'on aurait envie de voir, même en ayant la certitude qu'elle s'y soit rendue au même moment que nous. Ce soir là, je ne savais pas si Jérém était dans la salle, je ne savais donc pas si ça valait le coup de le chercher du regard.
Mais je le cherchais quand même. Dans la lumière insuffisante et changeante de la boite de nuit, je matais tous les beaux bruns, tous les t-shirts moulants, tous les physiques avantageux que je croisais, en espérant retrouver sa silhouette, son visage.
Me faisant violence pour résister à la tentation brûlante de plonger direct dans la piste de danse, mes jambes menées par la musique et la voix de ma star préférée, la même envie qui mappelle irrésistiblement à faire plouff dans la mer dès le premier orteil posé sur le sable, je suivis ma cousine dans une balade à travers les différentes salles du KL, traversant ainsi au fil de notre petit périple toutes sortes dambiances musicales: techno, disco, latino. Ce samedi là, la discothèque était bondée, au point qu'on avait du mal à se frayer un chemin dans la foule pour avancer, ne serait-ce qu'au pas de la tortue. La moitié des garçon et des filles du lycée étaient présents, dispersés dans les différentes salles.
Le tour des lieux prit quand même un sacré moment, et on finit par se poser dans l'inévitable salle techno. Elodie proposa d'aller danser. Enfin ! Et comment ne pas avoir envie de danser, alors que les enceintes de la piste laissaient désormais émerger, senvolant au dessus dun boucan rythmique conçu par un DJ trop zélé ce soir là, telle la Venus de Botticelli sélevant au dessus de leau, la petite voix de lautre australienne de petit format, en voilà une autre splendide pouffiasse danthologie pouvant rivaliser sans pâlir avec Madonna, jai nommé Kylie
So, lets go Kylie!
La, la, la la, la, la, la, la
La, la, la la, la, la, la, la
La, la, la la, la, la, la, la
La, la, la la, la, la, la, la
A la fois soulagé et déçu de ne pas avoir croisé le beau brun, j'acceptai avec plaisir de la suivre sur la piste de danse. La copine seule se joignit également à nous, alors que lautre copine et Benjamin sétaient arrêtés pour discuter avec des connaissances à eux rencontrées fortuitement.
Nous voilà au milieu de la piste, au milieu de nanas et de quelques mecs si loin de mon idéal masculin que la danse finit par occuper tout mon esprit. Et cette musique
La, la, la la, la, la, la, la
La, la, la la, la, la, la, la
La, la, la la, la, la, la, la
La, la, la la, la, la, la, la
I just can't get you out of my head/Boy, your lovin' is all I think about/I just can't get you out of my head/Boy, it's more than I dare to think about.
Fans avoués de ce tube, Elodie et moi étions comme fous, dansant comme des malades sur cette musique entraînante, ma cousine poussant le délire jusquà imiter certaines poses de la star dans le clip bien connu de la chanson
oh, ma petite Elodie Minogue, quest ce que tu es rigolote
Every night/Every day/Just to be there in your arms/ Won't you stay/Won't you lay/Stay forever and ever and ever/La, la, la la, la, la, la, la
La, la, la la, la, la, la, la
La, la, la la, la, la, la, la
La, la, la la, la, la, la, la
Putain Kylie, arrête de raconter ma vie, on nest pas seuls, un peu de discrétion, enfin !
Le mega tube sachèva sur un final délirant, étiré à outrance mais jamais assez long, plein de La, la, la la, la, la, la, la
La, la, la la, la, la, la, la
La, la, la la, la, la, la, la
La, la, la la, la, la, la, la
Le passage à un autre titre moins prenant à mon goût fit que je retournai à des réflexions que Kylie avait su éloigner pendant un petit moment.
Comme un mec qui retrouve la lucidité après livresse, je me retrouvai à penser à un des grands principes naturaliste énoncés dans louvrage « Teen Wolf », ouvrage jamais écrit mais issu de mes observations précédentes et confirmé par le constat de la faune qui nous entourait à cet instant précis : ce principe dit que, dans lécosystème « boite de nuit », ce sont les lisières de la piste de danse et non pas la canopée qui abritent la faune la plus intéressante, celle des mâles virils.
Car le mâle viril ne danse pas. Celui qui danse est celui qui manque datouts naturels pour séduire la femelle et qui a recours à cette parade pour en attirer lattention et remplacer par la diversion un charme qui nest pas dune évidence éclatante. Il y a une deuxième catégorie de mecs quon retrouve sur la piste : les mecs comme moi, ceux qui aiment tellement les garçons que parfois ils ressentent le besoin de sen éloigner, de sisoler pour reprendre le souffle.
Oui, quand on est un jeune garçon dans mon genre, aimer les beaux garçons, notamment ceux qui ont ce défaut impardonnable daimer les nanas, est un exercice plutôt excitant mais aussi excessivement fatiguant moralement ; un beau gosse est agréable à regarder, souvent une vision presque divine, capable de susciter une émotion telle une uvre dart magnifique, une peinture, une mélodie quon approche pour la première fois et qui nous touche au premier instant ; hélas, ce genre duvre dart suscite des désirs autres quun tableau de Monet ou une symphonie de Mozart
plus on sintéresse à ce genre dart, plus lâme et le corps se rejoignent, tendant vers un physique quon rêve dapprocher, un esprit avec lequel on rêve de se mélanger ; cest une envie qui prend au tripes, qui enivre au premier instant, qui rend accros et qui finit par assommer par overdose ; à chaque fois quon aperçois cette beauté on en est tellement conquis quon essaie de la capter dans le moindre détail, de nous en imprégner jusquà la dernière nuance, on nen laisse pas échapper une miette
et au fur et à mesure que cette beauté emplit nos yeux, à fur et à mesure que ce charme emplit notre cur, le désir monte, monte, monte, un désir vite incontrôlable dont on sait lassouvissement complètement impossible
Comme quand, , on samuse à regarder le soleil, on finit par avoir mal aux yeux, tellement mal quon finit par détourner le regard, vaincus une fois de plus
on sent en nous une frustration monter, nous envahir, une fatigue qui se cumule et qui succède de plus en plus rapidement à lexcitation de découvrir une nouvelle beauté ; cest oh combien épuisant, ce jeu de chaud et de froid, cette succession dexcitation et de frustration ; alors, quand en quelques minutes ces deux sentiments secouent notre cur de façon répétée et incessante, comme à loccasion de ces rassemblements de jeunes males sur leur 31 que peuvent être les samedi soir en boites de nuit, au bout dun moment on a vraiment besoin de répit
Cétait mon cas ce soir là, à cet instant précis :la boite pullulait carrément de charmante jeunesse masculine, lair était tellement chargée de testostérone que ça en devenait étouffant
il y avait tellement à mater que je ne savais plus où donner de la tête
jai vu le moment où mon cou allait se dévisser et ma tête tomber et rouler sur la piste
bref, jen avais le tournis
A ce stade divresse, la fuite et lisolement sont les seuls remèdes qui tiennent la route : on trouve alors refuge sur la piste, on se noie dans une foule moins attirante et donc plus apaisante, on se laisse étourdir par la musique, essayant doublier un instant ces désirs si difficiles à assouvir, séloignant pendant un moment de la vue de ces males, la vue de ce genre de beaux jeunes hommes pour la plupart inatteignables, vue qui est au même temps un plaisir sublime et une atroce
.
Certains boivent pour oublier, dautres dansent
au fil des mouvements, les muscles chauffent, lesprit se détend, la musique donne des ailes, on se sent étrangement libérés, remontés à bloc
la tension retombe, ladrénaline prend le dessus, le jeune homme frustré retrouve vite le désir de caresser du regard un beau corps, le coton doux dun t-shirt, dembrasser des yeux un visage attirant ou un sourire charmant
Dautant plus que le jeune homme frustré sait que, à quelques pas de là, il trouvera ce quil cherche, et il en trouvera en quantité, au point de se retrouver à ne plus savoir où donner de la tête
Oui, le jeune homme frustré le sait bien. Vous voulez apercevoir un beau gosse en boite de nuit? Dirigez vous plutôt vers les points dabreuvement... très en demande de liquides alcoolisés, les jeunes mâles sagglutinent aux abords des comptoirs, un repère bien connu, souvent tenu par une femelle aux phéromones débordants et à la plastique aussi remarquable (et parfois moins remarquable) quexhibée. On les voit, un verre à la main, onduler de façon imperceptible sous leffet de la musique, incapables de se laisser aller au transport des basses puissantes et entraînantes, le regard en mode « chasse et prédation », observer sans retenue les femelles qui sagglutinent, elles, bien au milieu de cette piste de danse qui, faut bien le relever, assouvit quelque part à un fantasme dharem, avec ce défilé incessant et copieux
Sur la piste depuis désormais un bon moment, voilà quau gré des mouvements Elodie et moi nous nous étions enfoncés de plus en plus vers son milieu, nous retrouvant dans un univers étrange de présence presque uniquement féminine, nous éloignant de plus en plus des beaux mâles postés partout autour ; alors on danse, mon esprit libéré par cette obsession de lobservation du beau mâle qui accapare en général tout mon esprit. Je me laisse de plus en plus transporter par la musique, tout comme ma cousine, on repart dans un délire de mouvements fous et de déconnade dont les seules limites sont de ne pas heurter le voisin...
Do you believe in love after love... pas mal cette énième version techno de ce tube, de ce cru signé Notre Dame de Cher, un cru qui commence à bien vieillir du haut de ses trois ans dage.
Dans notre délire on a un peu oublié la copine
ou plutôt cest elle qui nous a oubliés
on la voit sur la lisière, en train de discuter avec un mec pas trop moche qui a lair de la faire rigoler. Bon, elle doit avoir une touche. Elodie dégaine une mine dégoûtée
Putain, il ny a que moi qui narrive pas à brancher
elle rigole. Elle rigole toujours ma cousine, elle sait prendre la vie du bon côté. Même si parfois son rire est, comme à cette occasion, à mi chemin entre amusement et frustration. Je ne lui ai pas raconté le coup du plan à trois avec le cousin de Jérémie, jai trop honte de lui dire
jai peur que ça soit trop même pour elle, non pas le fait de me laisser entraîner dans un plan à trois, mais de le faire dans ces conditions là, avec un mec seul qui mène la musique et qui visiblement samuse à mhumilier
jai trop peur de la décevoir, déjà quelle ne voit pas dun bon oeil que je continue à voir Jérém, que je menfonce chaque jour un peu plus dans cette relation qui me fait autant de mal que de bien, dont lavenir est, à son dire, sans issue et qui ne pourra que mal se terminer ; ma cousine pense que je mérite mieux que cela, que dêtre lobjet sexuel dun mec, si beau soit-t-il. Dautant plus, quà lévidence, ce nest pas ce dont jai besoin, pas tout ce dont jai besoin
Je lui souris et on décide de s'approcher du bar pour chercher des boissons. Par chance, un troupeau de jeunes étalons se lève au même moment et libère un certain nombre de places assises. Nous nous asseyons sur les haut tabourets et nous passons notre commande. Mon tabouret est encore tiède du passage dun jeune homme qui, à en juger des degrés laissés sur le siège, doit cacher une bonne puissance masculine dans son caleçon. Ces une sensation qui disparaît vite, mais sur le coup jai été surpris et extrêmement excité.
C'est à ce moment là que je vois arriver Thibault, un jean et un polo foncé si ajusté à son torse, si tendu sur ses épaules carrées, que mon sang ne fait quun tour
je sens mon ventre papillonner
putain de beau gosse lui aussi
Il est accompagné dun deuxième étalon à la sexualité impétueuse, également très bien gaulé, certainement un autre jeune rugbyman. Ils discutent entre eux, bouche contre oreille, en rigolant sans retenue, affichant une attitude très proche et complice : ils finissent par s'installer a coté de nous... Thibault prend place sur le tabouret juste à coté de moi : comme il est tout à son pote, il n'a même pas du me voir ou me remettre... on s'est croisé une seule fois de près, quelques jours plus tôt, lorsque je me rendais à la chambre de Jérém pour une révision; il partait quand j'arrivais.
Bref, le voilà assis sur le tabouret juste à coté de moi, un beau jean moulant diaboliquement ce cul scandaleux de rugbyman, un petit polo fin Calvin Klein bleu pétrole et dessous un t-shirt noir qui dépasse du col du polo. Il se tient droit, tellement droit, trop droit, alors que je sais que s'il se penchait à peine je verrais sans doute apparaître l'élastique de son boxer. Je suis un peu frustré mais au bout de deux ou trois minutes, il se remet bien face a la table, il se penche vers le comptoir, il s'y appuie et voilà bingo! Mon dieu, cest beau, putaaaaaaain cest beau
Ce bas du dos découvert, ce creux délicat du haut de sa raie, comme une tentation daller y glisser le doigt, pour juste effleurer sa peau, ou mieux, y glisser la langue
Cette vision est magique, on devine le début de ses deux fesses
Et lélastique dun boxer Athena qui dépasse
Ah, vision inconsciente et fortuite, de lintimité dun charmant garçon, quelle émotion mamènes-tu
putain de mec, toi aussi
cest en même temps tellement magique de découvrir ce quil porte et de me dire quil ne se doute absolument que je ne perds pas une miette de ce détail
En attendant, mon beau Thibault, tu ne le sais pas, mais javais les yeux rivés sur le bas de ton dos ce soir, à rêver daller te lécher ta rondelle, et te faire la pipe de ta vie
Je me branlerai peut-être en pensant a toi en rentrant tout à lheure et ça tu es loin de ten douter !!!!!!! Si tu savais ce que je fais avec ton pote Jérém en lieu et place des révisions et si tu savais comment il m'a fait renifler son caleçon un jour en me disant que cela me ferait comme si j'avais ta queue dans la bouche... putain quest ce que j'aimerai que ce petit con tienne sa "promesse" de tinviter à nos révisions; hélas je commence à croire que ce n'était pas une promesse, juste un excès de langage dicté par l'excitation débordante qui altérait sa conscience à cet instant là
Cette vision de l'élastique de son boxer dépassant de son jean ainsi et laissant entrevoir le haut de sa raie fait remonter de mon bas ventre un violent désir de découvrir sa sexualité ; après en avoir un peu déconné avec Elodie, histoire de faire retomber un peu la pression et lexcitation provoquées par la proximité de Thibault, proximité qui mautorisait également à sentir son parfum, et Dieu sait à quel point ils peuvent sentir bon ces petits cons quand ils saspergent dun deo ou dun parfum « à mec », je réalise enfin que la présence de Thibault équivaut à une possibilité, proche de la certitude, du fait que Jérém soit également dans les parages. Peut-être est-il déjà en train de se faire sucer par une nana?
Tout en discutant avec Elodie, je regarde Thibault évoluer avec son pote, picoler, rigoler, jaloux de leur amitié, de leur complicité, des choses qu'ils devaient connaître lun de lautre, les mêmes choses que Thibault doit connaître de Jérémie et que j'ignore et que j'ignorerais certainement à jamais
De quoi parlent-t-il ? De nanas ? De sexe ? De leur vie ?
A un moment ma cousine se lève pour aller aux toilettes, me permettant ainsi de me consacrer à cette observation scientifique que je préfère de loin à toute autre occupation. Oui, je suis un passionné, et quand on lest à ce point là, la passion ne nous quitte jamais. Jamais.
Cest grâce à cette observation poussée, suivant le regard amusé de Thibault, que je vis de loin une silhouette bien connue ; mon coeur fait un bond dans la poitrine lorsque je vis le beau brun, cet incorrigible queutard partir vers les toilettes accompagné d'une blonde pulpeuse
putain de mec
putain de putain de putain de mec !
Je reste là, figé, transi, regarder Jérém disparaître derrière une colonne à un coin de la piste, dans le ventre la frustration de le savoir en train de rechercher un plaisir rapide et improvisé, alors que jai tellement envie de lui, alors que je pourrais tellement lui faire plaisir, le faire délirer dune jouissance bien autrement passionnée et avisée
pendant un court instant je me dis que je vais aller aux toilettes juste pour me savoir proche de lui, pour essayer de capter quelques râles de plaisir venant dune cabine fermée
voir ses baskets bleues dépasser au dessous de la porte en plastique, voir des genoux de nana posés sur le sol
sentir la vibration de sa sexualité en pleine action, chercher sa respiration haletante, la pulsation de son plaisir de mec en train de monter, attendre son explosion, essayer de la capturer avec mon ouïe
Hélas, mes jambes ne voulurent en rien saligner à mes envies. Entre mes jambes et mes envies, toujours cette peur et cette incapacité doser qui me fera rater tant doccasions dans ma vie. Je restai donc là, assis comme un con, imaginant Jérém la queue dans la bouche de cette nana, ses lèvres trop chargées de rouge à lèvre, sagitant maladroitement sur cet engin magnifique dont moi seul pouvais me vanter de détenir la version des pilotes la plus complète. Quel gâchis de laisser conduire une Ferrari à quelquun qui aurait peur de la vitesse et qui nirait pas au delà du troisième rapport
qui laisserait faire ça ? Surtout pas un connaisseur des potentialités des petites rouges
Pourtant moi je laissais bien Jérém se laisser sucer par une poufiasse incompétente
certes, ce nétait pas comme si javais mon mot à dire
mais quel gâchis, enfin
Je restai donc là, à coté de Thibault, à humer son parfum si envoûtant, à me consoler en regardant sa plastique que je trouvais de plus en plus sexy
Elodie tardait à revenir des toilettes et à un moment le pote de Thibault se leva et disparut dans la jungle du samedi soir. Je me retrouvai ainsi seul, assis à coté de ce charmant garçon en train de siroter tranquillement sa bière. Je navais quune hantise, cest quil se retourne vers moi, quil me reconnaisse et quil me dise bonjour
putain, de quoi jaurai bien pu lui parler ? Ce qui devait arriver arriva, car à un moment je sentis ses yeux se poser sur moi et je devinai quil allait me reconnaître et madresser la parole. Ca ne rata pas.
Salut me fit-t-il, un sourire charmant de beau gosse, et de beau gosse gentil, posé sur les lèvres. Cétait un sourire aussi charmant que celui de Jérém, mais si différent. Dans son sourire on sentait louverture, la sympathie, la bienveillance, lenvie de discuter, lintention de sintéresser à la personne en face.
Salut répondis-je.
Lenchaînement Nico, lenchaînement
faut sortir un truc
faut pas passer pour un couillon, pas devant un mec aussi charmant, pas devant le meilleur pote de Jérém
au secours
oui, oui, oui, ça y est, ça vient
Cest avec un naturel tout à fait remarquable que je pondis :
Vous avez eu match cet aprèm ?
Oui, on est parti à Balma
Ca sest bien passé ?
On a gagné facile, les mecs nétaient pas au point
Vous êtes quand même une bonne équipe, vous avez pas mal de bons éléments
Tes déjà venu nous voir jouer ?
Oui, quelques fois
Tu tintéresses au rugby ?
(Bah, oui mon Thibault, au rugby
tas vu comme vous êtes foutus ? comment ne pas sintéresser au rugby à moins dêtre aveugle?). Au lieu de quoi :
Oui, un peu
Ten as jamais fait ?
Non, tu sais, je ne suis pas très sport
Oui
il sourit encore. Je craque.
Tu es seul ? relança-t-il.
Non, avec ma cousine et dautres potes
et
toi ?
Je suis venu avec des potes du rugby
(et Jérém, putain, il est où Jérém, dis moi quil est en train de déconner avec des potes dans une autre salle, au lieu dêtre en train de baiser une pétasse
)
Vous venez souvent ici ?
Presque tous les week-ends
Moment de silence. Embarras de ne plus savoir sur quoi rebondir pour continuer la conversation. Ah, la barrière de la langue, quand on nappartient pas au même monde. Une seul sujet me brûle les lèvres, un sujet délicat à aborder, car il peut soulever des tas dautres questions si lancé trop à brûle pourpoint. Parler de Jérém. Comment y arriver sans donner limpression davoir une curiosité qui va au delà dun intérêt amical ?
Cest Thibault qui se charge de débloquer la situation. Il se penche vers moi.
Alors, ça se passe bien les révisions ?
Euhhhhhh, euhhhhh
soudainement, sensation bizarre dans le ventre. Il sait ? Il sen doute ? Comment diriger mes pions pour ne pas compromettre la position de jeu de Jérémie, un jeu dont je ne connais pas la stratégie ? Neutralité, lair bien dans ses baskets. Voilà mon choix. Je répond alors par un:
Oui
. Pas mal
Jérém va lavoir ce putain de bac cette année ?
Je pense, oui
Cest gentil de laider
Jérém est
A la faveur dune montée soudaine de décibels, javais buté sur la suite de la phrase après « Jérém est » : Jérém, un mot qui navait pas son pareil pour capter mon attention. Je lui demandai alors de répéter ce quil venait de dire et pour mieux entendre jeus le réflexe de tourner la tête, de me pencher légèrement vers lui et dapprocher mon oreille de sa bouche ; je sentais ainsi son souffle sur mes cheveux, sur la peau de loreille et autour, et la proximité faisait que son parfum pénétrait mes narines les enivrant à un point exquis
Jentendis ainsi la fin de la phrase :
Jérém est un mec génial
Je sais, je laime bien aussi
Jai regretté quil redouble la première année de lycée
jaurai du laider au lieu de faire des conneries avec lui
Vous étiez jeunes
Oui
Tu sais, des fois il est un peu
un peu dur avec les gens, mais au fond cest un gentil garçon
Je sais
Il na pas toujours été heureux, faut pas lui en vouloir
Je sentais dans ces mots se dégager beaucoup de douceur, cétaient des mots qui évoquaient à elles seules lamitié forte et sincère qui le liait à son pote de toujours. Des mots qui suscitaient ma curiosité et plus encore ma tendresse vis-à-vis de Jérém. En lécoutant parler, je fus saisi par sa gentillesse, son ton de voix chaud et ouvert mettant linterlocuteur à laise ; une attitude qui était carrément à lopposé de la distance, de la froideur à la limite de larrogance que Jérémie mettait dans ses rapports humains, une carapace derrière laquelle je lavais vu se cacher quasiment à chaque instant de sa vie.
Javais envie de lui poser plein de questions, de le travailler un peu pour en savoir davantage sur le passé de mon beau brun préféré ; hélas, Elodie revint enfin de son escapade aux toilettes. De toute façon, je naurai pas eu le cran de creuser davantage, surtout pas à ce moment là, dans ce contexte bruyant où javais du mal à capter ses mots. Je pense que dans un autre contexte, plus calme, jaurai pu lui poser quelques questions et, en négociant le virage, jaurai pu lui tirer bien des infos
Je pense quand même que les quelques bières quil avait déjà du descendre, dont la dernière agonisait dans sa main, nétaient pas étrangères à cet état douverture, à cette bonne disposition qui déliait sa langue ; hélas, les deux conditions, « environnement calme" et « léger état débriété » sont très difficiles, voire impossible à réunir au même moment
Ceci dit, quelque chose me faisait quand même penser que ce garçon était un réel gentil et que lamitié qui le liait à son pote était telle quil maurait volontiers parlé de lui, sans trahir pour autant son intimité. Il en avait envie, je le ressentais ainsi.
Sacré Thibault, Jérémie avait bien de la chance davoir un pote comme lui. Voyant quon discutait, Elodie sen approcha pour lui faire la bise. Elle prit place sur le tabouret à coté de moi et commença à me parler de quelquun quelle avait croisé en revenant des toilettes. Thibault se leva peu après, disparaissant à son tour derrière un poteau de la salle. Voyant que le jeune rugbyman était parti, Elodie changea soudainement de sujet.
Ca va, Nico, tout se passe comme tu le veux ? me demanda-t-elle, taquine.
Oui, ça va
je lui répondis à mon tour avec un grand sourire, en sachant quelle faisait allusion au fait de mavoir vu discuter avec ce beau garçon.
Tu te fais pas trop chier, non ? Tu tembêtes pas ? Je pars deux minutes aux chiottes et quand jarrive tes déjà en train de draguer un beau gosse..
Arrête, on discutait juste
Cest ça, prend moi pour une conne
dragues bien
surtout ne te gène pas pour laisser ta cousine se démerder toute seule
Jadore quand ma cousine part dans ce genre de délire
Enfin, tu as raison continua-t-elle tu as bon goût, mon cousin, il y a plein de beaux mecs dans la salle, mais celui là a un charme bien à lui
Ah, oui, pour avoir un charme bien à lui, Thibault il en avait bien un. Et puis, cétait le meilleur pote de Jérém. Dailleurs les voilà, tous les deux, copains comme cochon, revenir du comptoir un verre à la main, se dirigeant vers le mur du fond, perchoir de choix pour mater les nanas en train de danser.
Cette soirée à laquelle javais failli ne jamais assister, si ma cousine navait pas insisté pour my traîner, commençait à prendre une tournure qui me plaisait. Et elle était loin dêtre terminée.
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