Le Tunnel Du Mont-Blanc

Que diable suis-je venue faire dans cette galère ?

Quelle idée d’emprunter un tel moyen de transport en plein hiver ? Le train eut été mille fois préférable, ou l’avion, mais j’ai pensé que… Je devrai penser mieux à l’avenir.
Rejoindre Turin par autocar en cette saison n’était pas une bonne idée, même pour un tarif défiant toute concurrence.
Que diable suis-je venue faire dans cette galère ?

Les passagers du car immobilisé sur l’autoroute enneigée à quelques mètres du tunnel du
Mont-Blanc ont fini par trouver le sommeil, tous sauf moi. Depuis combien de temps sommes-nous bloqués ici ? Ma montre à la lueur de la veilleuse dans le couloir central indique 1 h du matin. D’une main je remonte la couverture jusqu’à mon cou et je ferme les yeux.
Que diable suis-je venue faire dans cette galère ?

Le silence pas vraiment silencieux berce la nuit des passagers. Ici un grognement répond à un grognement, là un soupir enfle comme un ballon d’oxygène. Les odeurs particulières des corps assoupis deviennent enivrantes. Demain je serai courbaturée, et j’aurai exceptionnellement besoin de maquillage pour masquer mes cernes.
Que diable suis-je venue faire dans cette galère ?

J’aimerai rêver. Rêver d’été, de soleil, de superbes créatures exhibant leurs courbes sur le sable blanc d’Ibiza, d’un cocktail savouré aux lèvres d’une de mes amantes, d’un feu sur la plage et de la lueur des flammes dansant sur nos corps nus emmêlés sous une chaude nuit étoilée. Mais pour rêver je dois d’abord m’endormir…

Une sensation agréable me réveille, les cheveux de ma voisine chatouillent mon cou. La pauvre doit chercher une position confortable dans son sommeil. J’ai discuté un peu avec cette jolie brune d’une trentaine d’année qui rejoint son mari et son fils à Turin pour les vacances de février. Moi ? Je dois y retrouver des copines afin de prendre quelques Italiennes dans nos filets.

J’ai bien sûr menti à ma voisine sur le but de mon voyage. Et toutes les deux on est coincées dans ce foutu car à cause de cette foutue neige.

J’observe ma voisine à la lueur de la veilleuse histoire de passer le temps. C’est vrai qu’elle est belle. Mon esprit s’insurge vite contre une pensée pas très sage, ce n’est pas le moment ni l’endroit de me laisser aller. Je ferai mieux d’essayer de dormir.

Un autre mouvement me sort de ma léthargie. Cette fois ma voisine est franchement collée à moi, une de ses mains sur mon pull, tirant à elle une partie de la couverture. Son petit poing serré s’ouvre, et ses doigts fins se posent à plats sur la laine de mon vêtement. Ah ! si elle se savait installée près d’une lesbienne… Je n’ai pas la méchanceté de bouger au risque de la réveiller. La pauvre dort, qu’elle en profite. Mes yeux se ferment à nouveau, pas longtemps.
La main de ma voisine s’est insinuée sous mon pull-over, et caresse distraitement mon ventre. C’est délicat comme situation, délicieusement délicat. Elle doit se croire dans un lit avec son mari, sans doute rêve-t-elle de lui. Je m’assure d’un coup d’œil que tout le monde dort. L’attouchement involontaire me ravit, j’aime m’endormir ainsi cajolée par une femme. Au diable les convenances, la main douce à l’abri des regards me tient chaud, il n’y a pas matière à faire un scandale.
« Allez, Orchidée ! Maintenant il faut dormir. »

J’écarquille les yeux de nouveau peu après. La main de ma voisine s’anime, à la recherche d’un contact franc, jusqu’à ma poitrine. Je tourne la tête dans sa direction. Elle dort la tête sur mon épaule, inconsciente de la situation. Ainsi la jolie brune bouge dans son sommeil, curieuse manière d’en apprendre davantage sur des personnes côtoyées par hasard.
Après tout, il n’y a rien de dramatique et son geste reste innocent. Je me laisse de nouveau envahir par le besoin de repos jusqu’à…

Les doigts de ma voisine ont glissé sous mon soutien-gorge.
Elle dort ? Oui, en apparence. Je devrais la réveiller en douce, sans attirer l’attention générale, afin d’éviter tout malentendu. Oui, mais le contact intime de cette main audacieuse me plait.
Depuis combien de temps ne m’a-t-on pas touchée ainsi ? Trois semaines sans faire l’amour c’est long, alors tant pis pour l’ambiguïté de la situation, je ne chercherai pas à dissiper le malaise.

« Endors-toi, Orchidée, tu n’échangerais ta place avec personne dans ce car. »

Une sensation me tire à nouveau de ma léthargie naissante. Les doigts de ma voisine ont relevé le soutien-gorge par-dessus ma poitrine, et caressent mes seins. Elle est réveillée, le doute n’est plus permis cette fois. La situation me dérange, m’excite, tout s’embrouille dans ma tête. Á moi de faire semblant de dormir pour savoir jusqu’où la poussera son audace. Oui, mais les autres voyageurs dans le car… Si la couverture glisse…
Ma voisine ne semble pas s’en préoccuper, elle accentue ses caresses. Mes seins enflent, mon ventre se durcit. Sa tête bouge dans mon cou, elle mordille le lobe de mon oreille.
Quelle sensation délicieuse ! Quand je vais raconter ça aux copines… Difficile de faire semblant de dormir sans ces conditions.

Je fais quoi maintenant, je lui demande d’arrêter ? Ô zut ! Elle a osé !

La tignasse brune de ma voisine disparaît sous la couverture, sous mon pull en même temps. C’est dingue. Son souffle saccadé brûle ma peau. Je n’entreprends aucun geste pour la retenir, ni aucun pour l’encourager, je suis tétanisée sur mon siège, les mains crispées sur le haut de la couverture afin de la maintenir bien en place.
Sa bouche glisse de ma gorge à mes seins, les couvre de baisers chastes, tendres, presque amicaux. Elle n’a sans doute jamais embrassé la poitrine d’une femme, elle n’ira pas plus loin. Si ma voisine de siège avait la bonne idée de me prévenir, je m’endormirai volontiers dans cette position. J’adore.

Mais la chasteté a ses limites, elle se montre de nouveau avenante, audacieuse.
Sa langue affole mes tétons, elle les gobe, les agace du bout des dents. Ça devient franchement sexuel. Sa bouche en mouvement honore ma poitrine avec une science amoureuse toute féminine, elle m’amène au comble de l’excitation. Je suis très réactive aux caresses sur mes seins, les pointes très sensibles s’étirent, ça lui plait, je le devine.
Ses mains ne sont pas en reste. Elles s’engouffrent aussi sous la couverture. L’une d’elles palpe mon ventre, l’autre tente de glisser sous mon jean. Mais la position assise ne l’aide pas. Alors elle s’active sans hésitation à faire glisser le zip de mon pantalon.
Le bruit de la fermeture éclair va réveiller tout le monde dans le car endormi. Je n’en crois ni mes yeux ni mes oreilles, car je n’arrive plus à faire semblant de dormir, et j’ai l’impression que les travées du car reprennent le moindre son en écho. Je m’en moque maintenant, c’est allé trop loin.

Ma voisine s’active sans perdre de temps. Ses doigts me fouillent avec délice, courant sur ma vulve trempée et mon clito durci, tandis que sa langue continue son ballet endiablé sur mes seins. Elle a défait le bouton de mon jean de son autre main, et me masse maintenant le mont de Vénus.

C’est de la folie furieuse, ma jolie brune sait tout ce qui me comble, elle me masturbe avec application, dosant brusquerie et lenteur. Mes chairs se dilatent sous ses doigts, l’odeur de ma cyprine envahit le car. Je n’en peux plus de mouiller ainsi, je vais en mettre plein le siège.
Ses mains toujours animées sur et dans mon intimité, elle abandonne mes seins et sort la tête de sous la couverture. Son regard et son sourire tendre m’émeuvent à la lueur de la veilleuse, augmentant encore mon état de transe.

Sa bouche se pose sur la mienne tandis que ses doigts se concentrent à l’entrée de mon vagin. Un autre tourne sur mon clito. Je veux jouir, je n’en peux plus. La caresse se fait plus appuyée quand sa langue s’enroule autour de la mienne.
Je me gave de sa salive.
C’est le moment d’un orgasme profond, long et puissant, une jouissance extrême qui s’éternise. Mon bassin projeté en avant maintient le contact avec ses doigts, prolongeant ce plaisir au milieu des passagers endormis Mon râle d’agonie se perd dans sa bouche…

« Vous ne vous sentez pas bien, Mademoiselle ? Vous avez un malaise ? »

J’ouvre les yeux, brûlante d’une fièvre qui n’a rien à voir avec un malaise, les vêtements bien en ordre sous la couverture. Mes seins gonflés à l’étroit dans mon soutif, ma culotte est trempée. Ma voisine la jolie brune est restée sage, ce n’était qu’un rêve.
Dommage.

« Non, tout va bien. Désolée de vous avoir réveillée. »

Elle me sourit innocemment, les lèvres à quelques centimètres de ma bouche. L’odeur de ma mouille nous enveloppe toutes les deux dans un halo, elle ne peut pas ignorer ce parfum sauvage, impossible. Je suis gênée.

« Ne vous inquiétez pas pour ça. Rendormez-vous, et continuez votre rêve. » me lance-t-elle dans son plus beau sourire.

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