Un Dessin

Je m'assoie sur une chaise à quelques mètres du sofa en cuivre rouge. J’attends quelques minutes, en installant méticuleusement mon matériel. La pièce dégage une ambiance chaleureuse. J'attends encore, je ne sais pourquoi mais mon pouls s'accélère. Je tapote mes doigts avec mon crayon, les jambes serrées à l'extrême, tendue.

La porte, dos à moi, s'ouvre. Je ne sais pas qui entre. Mon dos se raidit, mon souffle s'arrête. J'entends des pieds nus avancer sur le sol. Je plisse les yeux et refrène une envie de me retournée.

Un silence s'instaure aussitôt, je me lève et referme quelques rideaux maladroitement. Je me rassoie, plisse ma jupe, m'arme d'un crayon et d'une feuille. Nous n'échangeons pas un mot. Je commence mon esquisse.


Il ne peut s’empêcher de sourire, mon regard le rend nerveux. De la sueur perle le long de son cou, longe son torse, contourne ses tétons, souligne les muscles de son ventre, fait briller sa chute de reins et ses poils pubiens... J'inspire lentement. Allongée là, nu sur ce sofa, voilà un homme soumit à mon art. Un volontaire amateur, étourdie et gêné, à qui chaque coup de crayon arrache un sourire. Son sexe dur témoigne de son plaisir. Je gomme, je trace, il ne sait où je pose les yeux. Ce que je rate, recommence, réajuste. Je me sens désormais maîtresse de se corps immobile qui pose pour moi, dont le souffle varie selon se que j'observe. Sa mâchoire se contracte, je le devine brûlant. J'ajoute de longs cils et l'ombre qui tombe sur ces joues. Il a un visage délicat. Un nez droit. Nos regards se croisent, je ne respire plus. Il détourne la tête et expire, comme affolé. Je fignole les ombres de son cou virile, de ses jambes musclées et de ses pieds. Il agite les orteils, c'est à mon tour de sourire. Il m'épie autant que le le scrute. Que voit-il ? Une jeune fille habillée trop court qui s'acharne sur un calepin ? Sans doute. Une jeune fille qui ne porte pas de soutiens gorge.

. Voit-il mes tétons au travers du chemisier ? Les voit-il se tendre sous le tissu ? Je cale une mèche derrière mon oreille pour chasser cette pensée mais mon regard se pose sur son entre jambe. J'expire difficilement. Mon crayon ripe et tombe. Nous nous regardons.

Je me penche et le ramasse tout en soutenant son regard. Voit-il la naissance de mes seins ? Je me redresse rapidement, le souffle cour. Il soutient mon regard, je n'arrive pas à m'en détacher.
- J'ai presque finit, je chuchote.
Il n'a pas l'air de m'entendre. Il me détail des pieds à la tête. Je me fige. Les rôles sont inversés, il me découvre à son tour. J'estompe les ombres finales plus vite qu'à l'accoutumée. Mes mains s'agitent sur la feuille comme elles s' agiteraient sur son corps... Je me risque à lever la tête, je croise à nouveau son regard. Il me sourit. Cet homme magnifique, allongé nu sur ce sofa, semble débarrassé de toute gêne. Je rougis, moi qui suis habillée et déclencheur de la situation.

Je détaille à nouveau son corps en prenant mon temps, essayant de le mémoriser. Mon premier nu. Je signe le dessin, presque à regret. J'ai les joues en feu lorsque je relève la tête. Il se tient debout devant moi, le sexe arrogant. J'entends son souffle chaud et son parfum de mâle auquel je répond par un couinement. Il y a quelques secondes de flottement. Honteuse, je lui tends le dessin en tremblant. Il le prend délicatement en me regardant intensément. Mon cœur s'emballe. J'ai envie qu'il me prenne ici, sur ce sofa en cuire rouge. Ses yeux ne me quittent pas, et il me semble qu'il lit en moi comme dans un livre ouvert. Il se penche sur moi. Je ne respire plus. M'att le menton. Je ferme les yeux. Il dépose un chaste baisé sur ma bouche et quitte la pièce.

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