Réveil Au Paradis 2

Essayons. Ou Jean et toi savez sauter le gros obstacle et oubliez Louis ou vous ne pouvez plus vous aimer ni cohabiter, nous dresserons alors le constat d’échec et tu le quitteras.

- Pour aller où, pour faire quoi ?

- Ce ne doit pas être un souci. Primo tu es capable de te débrouiller seule, nous venons de l’établir. Secundo, je suis propriétaire de ma maison, je m’y sens bien seule et je t’offrirai une place chez moi, pour te permettre de t’établir à ton compte.

- Sans Jean ? Tu es gentille, généreuse, merci. Mais sans lui je perdrai l’envie de vivre et de travailler. J’ai besoin de son amour.

- Je te présente une solution de rechange pour le cas où Jean te rejetterait. Qui sait, il a toléré d’être réchauffé par toi quand il grelottait de froid, donc tu peux garder l’espoir de pouvoir reprendre une vie commune, même s’il faudra de la patience et beaucoup d’amour. Tu aurais chez moi un petit appartement, tu pourrais recevoir. En ville tu rencontrerais Louis et….
- Essayons, répond Sabine. Si ça ne marche pas, si vous ne pouvez plus vous réconcilier, si
-Sabine, tu te moques de moi. Ce n’est pas charitable. S’il te plaît, ne prononce plus le prénom de cet escroc. Sans lui je nagerais encore dans le bonheur, je n’aurais pas offensé mon mari.



Derrière ma porte, je reçois l’information en direct. Ou j’efface de ma mémoire l’aventure de Myriam et de Louis et j’accueille ma femme, ou Sabine constatera l’échec de nos retrouvailles et recueillera Myriam, loin de moi J’ai deux semaines pour me remettre, deux semaines pendant lesquelles deux femmes vont se mettre en quatre pour m’aider. En cas d’incompatibilité d’humeur, au terme des deux semaines, elles tireront les conséquences de l’essai :Ou Myriam restera ou elle suivra Sabine et je me retrouverai dans la situation de jeudi matin, seul, bon pour la corde. Myriam partie chez l’infirmière sera exposée aux stratagèmes de Louis, pourrait rechuter.

Cette idée là m’est insupportable. Sabine a démontré ma responsabilité dans


L’idée d’être l’objet de toute leur attention me séduit de deux femmes. Deux semaines entre ces deux femmes pour rebâtir notre foyer, ce pourrait être le point de départ de mois ou d’années de vie de couple retrouvée. Mieux vaut être seul que mal accompagné, dit-on. C’est plus facile à dire qu’à faire. Cette Sabine me plaît, Myriam semble devenue plus raisonnable. J’ai à tenter une double chance. Je retourne entre mes draps. Pourquoi attendre leurs bons soins ? J’appelle :

-Myriam, Sabine, j’ai froid. Étés-vous parties ? Je savais bien que ça ne durerait pas.

Je suis couché, j’entends le bruit sourd de quatre pieds nus qui accourent. Ah ! On me traite comme un malade ? Je serai un malade capricieux, exigeant. Elles n’avaient qu’à me laisser mourir ! Je le déclare haut et fort :

-Oh! J’ai eu si peur d’être de nouveau délaissé. Vous vouliez me laisser seul ? Alors il ne fallait pas m’empêcher de mourir. Oh! Oui! Une de chaque côté, serrez-vous contre moi. La bonne chaleur. Vous permettez ?

Ma main gauche caresse à gauche, ma main droite caresse à droite. Dans le noir je reconnais Myriam à droite, c’est une question d’habitude, et Sabine à gauche par déduction. Ont-elles intentionnellement changé de place. Rien ne m’oblige à le savoir. J’ai une bonne excuse pour me tromper, pour toucher l’une à la place de l’autre. Mes ongles se prennent dans une toison de chaque côte. Ni l’une ni l’autre ne crie ou ne se dérobe. L’accueil silencieux s’accompagne de mouvements des bassins pour être plus accessibles. Pauvre Sabine, privée de sexe depuis une éternité et soudain troublée, elle devient une proie facile. Ce ne peut pas être uniquement par pitié. Ses sens réclament, notre position permet des attouchements sans alerter Myriam. Et Myriam caressée de son côté espère. Un majeur lisse une fente, le deuxième majeur s’insinue entre des grandes lèvres.
Ici je chatouille une vulve, là j’appuie sur une fente, un clitoris pousse puis un autre apparaît, sort de son capuchon. En réponse muette, deux mains se rencontrent sur ma verge avant un cri de victoire. Soudain Myriam s’émerveille :

-Dis, tu bandes ? Il bande, Sabine tu sens ? Quel miracle. Jean, tu bandes. Quel miracle !

Sabine aussi est ravie :

-Jean je suis heureuse pour toi et pour Myriam.

Mais, elle a participé à ce petit miracle. N’en attend-elle rien ? Sa soumission à mes doigts dit le contraire. Il serait injuste de ne pas l’associer à la suite. Je m’enhardis :

- Sabine, j’aimerais que tu vives avec nous, que tu restes avec nous. Nous avons besoin de tes conseils. Depuis mon retour sur terre j’apprécie ta présence apaisante. Je veux retrouver l’amour de ma femme. Je crois avoir assez de place dans mon cœur pour aimer deux femmes.

En chœur, elles s’écrient :

-Tricheur !

Sabine enchaîne avec humour :

Aimer deux femmes ? Quelle prétention. Tu nies pour une femme la possibilité d’aimer deux hommes, pourquoi un homme serait-il plus capable d’aimer deux femmes, gros malin ? Mais là, en bas de ton ventre, c’est un petit miracle, Tout petit ! Aucune femme ne pourrait se contenter de si peu. Alors n’est-il pas trop tôt pour vouloir en aimer deux ? Tu dois attendre demain, le docteur a insisté sur la nécessité du repos. Quant à te prendre pour un pacha à deux queues, il faudra faire tes preuves. Réconcilie-toi avec Myriam en premier.

Elles se jettent sur moi. Je n’aurai plus froid cette nuit. Je suis si bien, je peux me rendormir.



Dehors le jour se lève. J’ouvre un œil. Jean le bienheureux voit une brune ou une blonde selon qu’il regarde à droite ou à gauche. Contre lui deux corps chauds terminent la nuit. Jean le bienheureux c’est moi. J’ai raté le ciel; ici, c’est le paradis sur terre, il ne faut pas bouger, je veux profiter au maximum de ces heures exceptionnelles dont je n’aurais pas osé rêver.
Pourvu que cela dure longtemps. Deux femmes, la mienne et une autre qui s’est mis en tête de me garder en vie, qui se veut responsable de moi, responsable du bon rétablissement de notre foyer. Deux femmes nues pour me réchauffer. Quel bonheur, j’en ris aux anges, immobile pour prolonger ce moment de grande béatitude. J’ai le devoir de me réconcilier avec Myriam, a dit Sabine. Ce sera un boulot de funambule car à chaque instant une autre crise pourrait survenir. Il me faudra beaucoup de vigilance pour tenir Louis à l’écart. J’aimerais tellement lui faire passer l’envie de souiller Myriam. Oui, mais comment ?

Sabine a dit : « Réconcilie-toi avec Myriam en premier ». Hé!« en premier ».cela sous-entend un :« Et après « ? Sabine acceptera-t-elle de partager un homme, pas n’importe lequel, moi, Jean le bienheureux, avec sa protégée, Myriam. Entre admettre quelques frôlements intimes et passer sa vie avec moi, il y a un fossé. Myriam permettra-t-elle, sans désespérer, de partager mon cœur et mon corps, quand sa propre expérience a mené au fiasco ? Je suis si bien entre mes deux femmes, je laisse divaguer mon esprit, je fantasme, je plane. Mieux vaudrait vivre avec deux femmes aimantes que d’en renvoyer une déçue. Oui, mais l’infirmière ne voudra-t-elle pas se cantonner dans son rôle de professionnelle de santé? Ne s’est-elle par ailleurs entièrement dévêtue que par professionnalisme ? Je rêve, je touche du bout des doigts, je caresse la blonde. Dort-elle ou fait-elle semblant de dormir ? Prend-elle plaisir, la veuve sans mâle, à mes caresses, à ma curiosité ? Ses lèvres laissent passer un souffle court, elle garde les paupière closes, mais dans un murmure à peine perceptible je devine : « Oh! Oui…, si longtemps,… bon, …oui » J’observe son visage, mes caresses restent superficielles, j’ose sans oser vraiment. Derrière moi, Myriam souffle à mon oreille :

- Jean, aime-la. Il y a si longtemps qu’elle n’a pas fait l’amour. Tu peux, je suis d’accord.
Prends-la si tu peux.

« Si tu peux »C’est un défi ? Je tourne la tête vers ma femme. Elle me sourit et hoche la tête, m’encourage à donner du plaisir à Sabine.

- Depuis Bruno elle n’a pas eu de rapports sexuels. Elle a voulu se punir. En te sauvant la vie elle a retrouvé le droit au plaisir. Tu lui plais. Aime-la, je ne serai pas jalouse, je t’aimerai toujours. Prends-la, si elle le veut, nous serons tes deux femmes. Prends-la, cela sera signe de ton amour pour moi.

- Hein ? Tu crois que…

Faire l’amour à l’une pour prouver à l’autre que je l’aime. Est-ce que je comprends ce discours étrange ? Myriam supplie :

-Donne-moi ce signe de pardon. J’en ai besoin. Un homme doit pouvoir aimer deux femmes qui l’aiment et qui s’aiment. Je t’aime depuis que je te connais, Sabine t’estime depuis qu’elle te connaît, je l’aime parce qu’elle t’a sauvé et parce qu’elle est éprise de toi. Elle est le miroir dans lequel je me vois. Fais confiance à la vie, aime-nous, comme nous t’aimons.

- Te rends-tu compte de ce que tu racontes ? Sabine a peut-être droit à la parole ? Et toi supporterais-tu le spectacle de mon union charnelle avec Sabine ?

- Aurais-je demandé à Sabine de se déshabiller et de te serrer contre elle si j’avais voulu vous interdire de coucher ensemble? N’es-tu pas bien entre elle et moi ? Veux-tu de l’aide ? Sabine, ouvre les yeux et embrasse Jean, je le veux .

- Myriam tu es encore sous l’influence de Louis. Tu me demandes l’impossible. Nous vivions à deux. Mais Louis est apparu, t’a bourré le crâne avant de te bourrer le sexe. Aurais-tu reçu ses hommages, ses fleurs et ses assauts si j’avais été un bon mari ? Non, la preuve est faite de mon insuffisance. Incapable de combler une femme comment ferais-je pour en aimer deux de manière à les rendre heureuses? En m’appliquant je pourrai peut-être satisfaire tes sens et mieux vaut une femme satisfaite que deux insatisfaites.

Sabine a écouté en silence, elle peut être étonnée de notre échange.

- Jean tu parles d’or. Cependant, moi qui suis sexuellement morte depuis de longs mois, je saurais me contenter de peu avec un homme que j’aimerais. Je crains de provoquer la jalousie ou la colère de Myriam, sinon je hurlerais de joie quand elle t’invite à m’aimer.

-Oh! Ma chère Sabine, que me resterait-il de mon homme sans ta réaction ? Tu lui as rendu la vie, tu m’as rendu mon mari et tu m’as sauvée du désespoir quand je voulais me jeter sous un train. Tu t’es mêlée de nos vies, tu nous a pris en charge : tu mérites toute notre reconnaissance et notre amour. Je t’en prie, vis avec nous et partage notre amour.

- Myriam, tu ne mesures pas l’importance de ton offre. Vous êtes encore en pleine tempête sentimentale et amoureuse, bouleversés par un terrible orage sexuel. Est-ce raisonnable de vous élancer aussitôt dans une aventure aussi compliquée? Un ménage à trois, comme tu le prévois, a-t-il une chance d’être viable? J’ai pour vous de l’estime et peut-être de l’amour. Mais le partage peut devenir une redoutable épreuve. Ce que je recevrais de ton mari serait pris sur la part qui te revient. Je saurais me satisfaire de peu car c’est beaucoup comparé à rien, mais ce peu ne te manquerait-il pas beaucoup au risque de te renvoyer vers un Louis ? Et puis, tu connais la répulsion de Jean pour l’idée de partage si chère précisément à Louis ? Enfin il ne faut pas confondre reconnaissance et amour.

- Jean, ne serais-tu pas heureux de vivre avec Sabine ? Par amour de moi, aime-la.

La perspective de ce partage me tente. Avant de vous donner une réponse, je veux savoir si vous êtes prêtes à donner une leçon à Louis? Sa conduite me semble indigne. Peut-on le laisser impuni ? Laquelle de vous deux sait comment venger votre honneur et lui faire payer ses exécrables agissements ?

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