Le Professeur De Lettres

Il était tard, l'hiver avait asséché mon cœur et il faisait si froid dehors qu'il m'était impossible de marcher dans la rue sans trembler. La nuit tombait déjà et il commençait à pleuvoir ; je suis rentrée dans un café-bar pour me réchauffer. Je voulais simplement prendre un verre, attendre que l'averse passe et rentrer chez moi. Je sortais d'une journée de cours particulièrement longue, l'université ne nous laissait pas souffler, nous étions à quelques semaines des vacances et les professeurs s'amusaient à celui qui donnerait le plus de travail. J'aurais nommé gagnant mon professeur de littérature, un passionné de mots et sadique par la même occasion, qui ne trouvait de plaisir que dans l'extrême fatigue de ses élèves. Et nous voir arriver le matin, les yeux cernés, sans avoir rien compris du bouquin que nous devions lire devait profondément le faire sourire. Exténuée, je m’asseyais à une table, commandais un cocktail mi-suce mi-alcool et sortir mon ordinateur portable pour travailler un peu, histoire de ne pas perdre mon temps. Il n'y avait pas beaucoup de monde dans ce café, principalement des collègues venus prendre un verre "after-work" ou des groupes d'amis venus partager du bon temps. Je travaillais sur mon devoir de lettres quand une voix me déconcentra, la voix d'un homme qui s'était assis en face de moi et que je n'avais même pas remarqué, trop occupée à disserter sur les élucubrations du Marquis de Sade. Je levai les yeux, surprise.

L'homme qui était en face de moi était le fameux professeur de littérature.

- Bonsoir, Joy. C'est une surprise de vous voir ici. Qu'est-ce que vous faites de beau dans ce bar ?

Je restai un instant muette, la surprise m'empêchant de dire quoi que ce soit.

- Allons, vous n'avez pas perdu votre langue.
- Pardon monsieur, c'est juste que je ne m'attendais pas à vous rencontrer ici.
- Je viens parfois le soir m'inspirer du peuple français pour rédiger des nouvelles.


- Vous écrivez ?
- Parfois, quand le temps est mauvais et que je n'ai aucune compagnie.

Il ponctua sa phrase d'un clin d'oeil, et je n'aurais su comment l'interpréter. Il me proposa un verre en voyant le mien déjà vide, j’acquiesçai. J'étais justement en train de rédiger son travail et j'espérais de lui un peu d'aide. Je lui parlais donc du sujet qu'il nous avait donné, à savoir la place de la sexualité dans les oeuvres de Sade. Il me répondit, chuchotant, que la sexualité était probablement au cœur de tout homme. Il en sourit.

Après un vif débat sur les partis-pris de Sade, il m'a payé un autre verre, et un verre en entraînant un autre, nous nous sommes vites retrouvés à parler plus intimement, moi à lui expliquer que j'étais seule dans la vie, incapable de m'accrocher, et lui me racontant son histoire d'homme à femmes, cet amoureux de la diversité humaine. Nous avons quitté le bar ensemble, et il m'a proposé d'aller boire un dernier verre chez lui. Je connais les dernières verres, mais je n'ai pas refusé.

Et à peine la porte fermée qu'il m'a plaquée contre le mur pour s'emparer de mes lèvres. Sa bouche est ensuite descendue dans mon cou. Ma peau brûlée par ses baisée était plus chaude que la braise.

Il a enlevé mes vêtements, tous, en quelques minutes. Il s'est débarrassé de sa chemise, j'ai ôté sa ceinture, et je lui ai retiré son pantalon, sans ménagement. Lorsque nous fûmes enfin nus, il m'attira à lui pour m'embrasser encore. Il m'a entraînée vers son salon et m'a poussée sur son canapé, il est venu embrassé ma peau, mon ventre, mes mains se sont perdus dans ses cheveux, il est descendu, encore et encore, sa langue frôlait délicatement ma peau, l'intérieur de mes cuisses, et il refusait de me livrer ce que j'attendais tant.

- Fais moi l'amour.

Il a levé la tête et m'a souri, d'un sourire qui vous brûle. Il a ensuite plongé sa tête entre mes jambes et sa langue est enfin venue rencontré mes lèvres - mais pas ma bouche.
Après avoir fait le tour de mon corps, je me suis redressée et l'ai embrassé, d'une main j'ai saisi son sexe déjà bien dur et tandis que ma langue jouait avec la sienne, ma main s'agitait sur son membre. Il m'a ensuite allongée et s'est penché sur moi...

Son sexe m'a pénétrée doucement, lentement, jusqu'à m'arracher des soupirs de désir. Il a fait de long allers-et-retours, toujours plus rapides, toujours plus forts. Il mordillait mes oreilles pendant que j'étais emplie de lui. Il m'a donnée un orgasme si puissant que ma tête me tourna quelques secondes. Il continua à me pénétrer jusqu'à ce qu'il éjacule en moi, son liquide chaud se répandant en moi et me faisant le plus grand bien.

Je m'endormis contre lui, nue et comblée.

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