Une Pipe Fatale

Une pipe fatale

Depuis mon dernier arrêt j’ai parcouru environ deux cents kilomètres. Voici une « patte d’oie » et aussitôt après j’aperçois un bistrot de campagne, perdu au milieu de nulle part. Ce doit être un relais pour poids lourds, trois camions occupent une partie du parking. Ce sera l’endroit idéal pour faire une pause de vingt minutes.

Au bar trois gaillards à gros bras entourent une jeune femme, la font rire, la serrent de près. Elle se démène pour échapper à leurs paluches baladeuses, protège ses fesses en frappant de ses mains blanches les pattes audacieuses, proteste tantôt ou rit parfois nerveusement; un peu tigresse, un peu chatte en chaleur. Aussi quelle idée de se promener en mini jupe et décolleté provocant quand on veut fréquenter ce type d’établissement. La brune d’une trentaine d’années n’est pas la serveuse, c’est un homme qui m’a servi mon café.

Soudain elle se dégage du tripotage des doigts de ses compagnons, fuit le trio de blagueurs excités aux propos gras et se dirige vers moi en boitillant sur ses talons trop hauts. Diantre, elle est montée sur échasses, sur deux longues jambes dorées. Le reste de la personne est à l’avenant : début de cuisses fuselées, pleines de promesses, hanches larges sous le tissu souple, taille de guêpe sans corset, poitrine rebondie mais bien proportionnée, ni trop forte ni trop petite, mais découverte à la limite de la décence. Et au-dessus, dans l’ovale harmonieux du visage joliment maquillé,sous le cadre des cheveux bruns taillés au carré et savamment gonflés, pétillent deux yeux d’un bleu profond. C’est une superbe créature qui me demande si elle peut s’asseoir à ma table.

Qui repousserait ce sourire charmeur ? Je lui fais signe de prendre place. L’un des lascars glisse aux autres, assez fort pour que je l’entende:

- Hé ! Elle préfère les vieux. La pauvre, je lui aurais montré mon bazar gratis. Elle sait pas ce qu’elle perd.


- Ho ! Ho ! A trois on lui aurait fait prendre son pied. Hé, Alice, reviens, c’est ma tournée, crie un autre sous l’œil neutre de l’aubergiste.

Le vieux, c’est moi. Il ne faut pas exagérer, je n’ai que cinquante-quatre ans. Mes cheveux commencent à grisonner, mais je suis en pleine forme et les trois grandes gueules ont dû le remarquer. Ils aboient de loin mais aucun ne prend le risque de venir se mesurer à moi.

Alice ne dit mot. Je lis dans son regard sa satisfaction d’avoir trouvé un refuge. Je dois avoir une bouille à inspirer confiance et j’ai droit à un large sourire chargé de reconnaissance. Elle murmure :

- Mais qu’est-ce qu’ils sont bêtes. Je ne les connais pas et ils m’ont draguée grossièrement. Merci, heureusement que vous êtes arrivé.
- Je n’ai aucun mérite à cela. Ils se calment. Vous pouvez commander une boisson.
- Un coca ? Vous payez ?
- Appelez le patron.
- Merci, encore.

Elle cherche je ne sais quoi.

- C’est à vous la C5 ?
- Oui ! Je ne l’ai pas volée.

Elle rit de ma piètre plaisanterie. Ma présence la rassure, elle ose demander:

- Ou allez-vous ? Vous pourriez me transporter, je vais à La Rochelle? Je voyage en stop. On m’a déposée ici. Je ne m’y sens pas à l’aise. Les routiers se dirigent à l’opposé, vers Poitiers, je ne peux pas compter sur eux.

Je n’ai pas l’habitude de me charger d’étrangers. Ma femme est jalouse; que pensera-t-elle si elle apprend que j’ai pris une passagère jeune, attrayante, court vêtue ? Mais puis-je abandonner cette jolie fille à ces brutes ? D’ailleurs, à mon âge, ce serait me faire des illusions de croire que je puisse plaire à une fille qui a 20 ans de moins que moi. Mon couple ne sera pas en danger si je rends service. Et puis elle demande si gentiment mon aide. Enfin je serai moins seul pour terminer mon voyage. Alice m’entretiendra, le temps passera plus vite grâce à une conversation.

Elle a attrapé son sac et une veste et nous voilà en route. Elle insiste pour savoir ce qui m’amène loin de chez moi, si je suis célibataire ou en couple, etc.

- Ta femme doit s’ennuyer en semaine. C’est dur d’être séparé aussi souvent.
- C’est un inconvénient du métier. Mais les retrouvailles n’en sont que meilleures.
- Quand même, tu peux vivre plusieurs jours sans faire l’amour ? T’es pas … enfin tu es hétéro ? Oui ? Je te plains sincèrement

Je lorgne parfois rapidement sur les jambes dénudées à ma droite. Hélas, ce n’est pas pour moi. Alice est délicatement parfumée, sa voix est enjôleuse, je comprends l’intérêt que lui portaient les hommes dans l’auberge.

- Tu sais, tu es un chic type. Comment te remercier. La nuit va tomber d’ici peu. Je n’aurais pas aimé rester dans ce bistrot. Ah ! Oui, merci.

Une main légère se pose sur mon genou. Je sens la petite bête qui monte, qui monte. Nous croisons des voitures, la route n’est pas trop large,.Je tiens mon volant à deux mains. La main atteint ma ceinture, défait le bouton, fait glisser le zip vers le bas.

- Que fais-tu ?
- Je veux te remercier. Tu n’as pas touché ta femme depuis quatre jours, ce n’est pas juste. T’es trop gentil, tu mérites qu’on t’aime.
- C’est une question d’habitude.
- Laisse-moi faire. Je suis une passante, on ne se verra peut-être plus jamais. Pour te remercier je veux te donner des signes d’affection, un petit plaisir.
- Oh ! Je ne réclame rien.
- Oui, je le tiens, j’ai déniché le malheureux petit oiseau dans ton caleçon. Sa peau est toute douce. C’est mignon !
- Allons, Alice. Sois raisonnable. Ne te crois pas obligée de me payer en caresses un service offert de bon cœur et gratuitement.
- Hi! Hi! Tes paroles ne correspondent pas aux réactions dans ton zizi dans ma main. Je le sens grossir et s’allonger, il aime la chaleur de mes doigts , c’est indéniable. Pourquoi le priver d’innocents attouchements ? Allez, crie que tu détestes mon petit va et vient.
Crie ou je continue.

J’ai comme un crapaud dans la gorge, je n’émets aucun son. Je ne peux pas crier. Crier : pourquoi ? Personne ne m’entendra, personne ne volera à mon secours. De plus ce n’est pas si désagréable. Je ne peux pas lâcher mon volant. Le sang afflue dans ma verge qui grandit par secousses dans les deux mains d’Alice maintenant.

- Tu vois, tu es muet ! Avoue que ça te plaît. Je sentais bien ton envie refoulée.
- Mais non !
- Mais si. Regarde comme ta queue est belle. Elle palpite, elle exprime le contraire de ta langue. Ce serait dommage de rater cette aubaine. Surveille la route, je m’occupe du reste. Si tu veux tu pourras dormir chez moi ce soir. Je dors dans un lit double. On s’amusera un peu, on fera l’amour et tu te reposeras.
- Ce n’est pas possible, j’ai un rendez-vous important à Châtelaillon ce soir.
- Comme c’est regrettable. Dans ce cas, il n’y a pas de temps à perdre, lève un peu ton coude.

Mon coude est poussé vers le haut, la tête de ma passagère passe dessous. Ma droite abandonne le cuir du volant : il est trop tard, mes doigts se crispent dans la chevelure installée entre mes jambes. Des lèvres chaudes et humides coiffent mon gland délesté de son prépuce. J’en suis affolé, traversé de frissons, paralysé. Dieu m’est témoin que je ne l’ai ni cherché ni demandé, ça m’arrive , ce n’est pas désagréable, c’est plutôt plaisant. Ça ne m’est jamais arrivé sans ma femme. Oui, mais, là, ça m’arrive. Et cette bouche s’ouvre, reçoit deux ou trois centimètres de mon nœud, bave une salive chaude sur le haut de mon gland puis progresse un peu. Mes nerfs se tendent, je gémis. La tête se relève une fraction de seconde:

-Je savais bien que ça te plairait. Je te tiens, je ne te lâcherai plus. J’aime la saveur salée de ta queue. Oh ! Encore.

Ses mains forment un étau autour de ma hampe, ses dents raclent mes chairs tendres. Je ratt mon volant pour garder la droite. J’ai la sensation de pénétrer plus profondément dans la bouche, de frotter contre le palais, d’être caressé par la langue heurter l’intérieur des joues? C’est délicieux, je vais fondre dans ce four brûlant.
La gourmande a un hoquet, remonte puis redescend aussitôt.

- Houlala. Pas si fort., pas si vite.

J’obtiens l’effet contraire. La tête monte et descend plus vite, plus profond, m’engloutit, me serre. Les frissons sont plus forts, mes paupières par moments se ferment. Alice tient le morceau, s’offre un festin de bite, ne contrôle pas ses élans. Elle accélère encore, colle sa luette sur le gland, remonte et replonge, pompe, pompe à allure folle.

-Attention, je sens que je vais éjaculer

L’avertissement l’excite au lieu de calmer son ardeur. Elle grogne. Elle suce, lèche, pompe. Plus elle sent venir l’éclatement, plus elle veut conclure.
- Vas-y , crache, fais-toi du bien, donne-moi ton foutre.

Déjà elle repart à l’assaut, avale tout mon sexe, le secoue, le tourne entre ses joues et presse mes bourses entre ses doigts . La chevelure reprend ses mouvements entre mon ventre et mon bras.

- Oh, ça y est, je pars,je serre les dents. Ma verge est secouée par l’orgasme et les jets de sperme. Des phares m’éblouissent, l’orgasme explose, je donne un coup de volant, j’entends un « crac ». J’ai heurté quelque chose. Alice se redresse:

- Qu’est-ce que c’était?
- Je ne sais pas. Il faut aller voir.

Je m’arrête sur le bas côté, je descends, je rajuste mon pantalon, je marche . Alice me suit, s’essuie les lèvres du revers de la main. Là-bas une ombre bouge et geint. Une autre voiture parvient à sa hauteur, s’arrête.
Nous arrivons ensemble près d’un cycliste qui a du mal à se relever.

- Excuse-moi, il vaut mieux qu’on ne nous trouve pas ensemble.Pense à ta femme ! Dommage, c’était fameux. Mais j’ai encore soif de sperme. Bisous.

dit Alice.

Je m’occupe de ma victime, l’automobiliste téléphone aux secours.
Le cycliste sera évacué par les pompiers. Les gendarmes m’interrogent. Le charme d’Alice opère, elle monte dans l’autre auto. Pour moi, oubliés les spasmes du plaisir, les emmerdes commencent, .


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