Allumeuse

J’ai passé le week-end en famille et surtout avec ma petite amie Léa.. Elle s’est montrée chatte, joueuse, espiègle et curieusement pressée d’obtenir une réponse à ses questions très orientées

-Di, m’aimes-tu ? Es-tu sérieux ? M’épouserais-tu ? Quand ?

J’ai eu l’impression étrange qu’elle avait à trancher, à décider si elle devait attendre ma demande ou accepter celle d’un autre candidat plus empressé. Que lui arrivait-il soudain, pourquoi cette hâte à repousser mes mains de son corsage, à détourner la tête au moment d’un bisou, pourquoi cette insistance pour obtenir un engagement? Pourquoi ce petit chantage nouveau

- Non pas touche; réponds d’abord.
-Oh! Juste une petite caresse. Il y a une semaine tu étais moins sévère et cela emblait te plaire. Tes yeux brillaient quand je passais un doigt
-Un doigt; … on sait où ça mène. Et oups ! il n’y a plus de bonhomme. Eh! Bien, ça ne me plaît plus.Tu réponds d’abord et ensuite on verra si tu mets un doigt, pourquoi pas deux . J’adore, mais. Tu demandes toujours plus c’est bien gentil. Comprends que je ne peux pas t’accorder davantage sans assurance sur tes intentions. Bien sûr que je t’aime, que j’aimerais aussi, là, tout de suite. Un mot suffirait, tu pourrais toucher, parle.
J’ai passé le week-end en famille et surtout avec ma petite amie Léa.. Elle s’est montrée chatte, joueuse, espiègle et curieusement pressée d’obtenir une réponse à ses questions très orientées

-Di, m’aimes-tu ? Es-tu sérieux ? M’épouserais-tu ? Quand ?



Jusque là, notre relation progressait paisiblement, sa fréquentation ensoleillait mes samedis et dimanches et éclairait la semaine à venir. J’étais heureux, serein, plein d’espoir.
Ce recul soudain, cette méfiance à peine déguisée me bloquaient. J’aurais aimé crier
-Oui, oui, cent fois oui.

C’était mon plus ferme désir. Combien de fois ne nous étions-nous pas affirmé « Je t’aime ».

Son amour me semblait acquis depuis le soir de la semaine précédente où nous avions échangé un long baiser à pleine bouche, debout au coin de sa rue, hors du halo d’un lampadaire. J’avais osé, audace extrême pour moi, poser une main sur un sein. Elle avait gémi tout bas, mais son baiser s’était fait plus ardent et j’avais décrit des cercles délicats sur l’autre sein. Nos langues avaient engagé une lutte délicieuse, ma main était devenue folle, s’était glissée sous la jupe à plis, avait franchi une bordure de culotte et avait connu la différence entre un garçon et une fille. Curieusement Léa avait à peine protesté contre cette intrusion dans son intimité et pendant que nous nous embrassions avec passion, elle avait évalué d’une main placée au bon endroit, l’effet qu’elle produisait sur moi, avant d’échapper au plus curieux de mes doigts par un bond en arrière accompagné d’un commentaire

- Chéri, n’allons pas trop vite. C’est trop bon, trop fort. Ah! Ce que je t’aime.

J’avais tourné la tête pour porter mon majeur à la bouche et pour goûter l’odeur ineffable et si mystérieuse de son sexe humidifié par mes attouchements prudents J’avais passé une semaine merveilleuse à me remémorer ces instants d’abandon si prometteurs, et je me répétais « Vivement samedi »

Et à l’instant où l’idée de la séparation pour une autre semaine me serre la gorge après quelques timides bisous sur les joues, Léa repousse la caresse de ma main sur sa poitrine pourtant si bien exposée dans une blouse échancrée, s’effraie de mes caresses, rougit quand je détaille avec flamme sa gracieuse silhouette,me rabroue parce que je « ne pense qu’à ça » et se met à parler fiançailles, bague au doigt et mariage. J’ai un projet certes, je suis épris d’elle, oui, je l’épouserai un jour. De là à fixer une date sur le champ, je demande un temps de réflexion. Léa est déçue, écourte notre au revoir.

Il est près de dix-sept heures, je vais rejoindre à mobylette à une vingtaine de kilomètres la chambre que j’occupe chez un couple sympathique pour un loyer plus que raisonnable, à proximité de mon lieu de travail.
Ce dimanche soir, j’ai le cafard, comme tous les dimanches soirs quand je quitte Léa. Demain boulot et pendant toute la semaine je ne verrai ni mes parents ni Léa. Mais ce soir, mon cafard est plus fort parce que Léa s’est montrée pressée de me planter sur ma selle pour rejoindre des copines avec lesquelles elle a planifié une séance de cinéma à dix-sept heures. Nous aurions pu rester encore un peu ensemble, mais son portable sonne. Josiane lui rappelle le rendez-vous devant la salle de cinéma.

-Excuse-moi, il faut que j’y aille, Josiane et Mado m’attendent, je suis en retard.


Et à l’instant où l’idée de la séparation pour une autre semaine me serre la gorge après quelques bisous mesurés sur les joues, Léa repousse la caresse de ma main sur sa poitrine pourtant si bien exposée dans une blouse échancrée, s’effraie de mes caresses, rougit quand je détaille avec flamme sa gracieuse silhouette,me rabroue parce que je « ne pense qu’à ça » et se met à parler fiançailles, bague au doigt et mariage. J’ai un projet certes, je suis épris d’elle, oui, je l’épouserai un jour. De là à fixer une date sur le champ, je demande un temps de réflexion. Léa est déçue, écourte notre au revoir J’ai droit à un rapide baiser, le baiser d’une jeune fille qui a déjà la tête ailleurs, si différent de ceux qui me ravissaient, de ceux de cet après-midi, de ceux de la semaine d’avant, moins chaud, moins long, moins amoureux presque un baiser distrait accompagné d’un vague, plat



-A la semaine prochaine

prononcé plus par habitude que par envie, tout aussi distrait, sans heure et sans lieu de rendez-vous et donc si différent des salutations habituelles des autres dimanches. Cet au revoir froid ajoute de la peine au chagrin de devoir la quitter. Je ressens un indéfinissable malaise, une difficulté à avaler ma salive, un fourmillement désagréable dans la poitrine. Je lance mon moteur, je démarre et tout aussitôt je me retourne pour lui adresser un dernier signe de la main.
Elle ne le verra pas, elle a déjà disparu, sans attendre comme les autres fois. Mon malaise s’accroît, naît un doute.

Je rebrousse chemin. A proximité du cinéma, mobylette enchaînée, j’observe les spectateurs groupés devant la porte. Je repère le groupe connu, la chevelure rousse de Mado si reconnaissable près de Robert, Josiane collée à son inséparable Guy et Lea en train de saluer le groupe à coups de bisous qui termine par l’accolade à un inconnu et lui colle un bisou appuyé sur chaque joue en échange des siens. J’en ai reçu à peine autant un peu plus tôt. Trois couples en somme, réunis le plus simplement du monde. Léa a élu mon remplaçant avec la complicité bienveillante de Josiane qui lui a signalé l’arrivée du nouveau. Celui-ci ne lâche pas la main de Léa, tourne autour d’elle, ne la quitte pas des yeux, fait rire la petite troupe, se rapproche de celle que j’aime, l’entretient, lui chuchote à l’oreille comme pour lui réserver des confidences.

Et moi, pauvre con, je la croyais lorsqu’elle me disait qu’elle m’aimait. J’allais lui promettre le mariage. Il ne faut pas se fier aux apparences, mais il faut savoir interpréter ce qu’on voit. Mon vainqueur se réjouit des éclats de rire de Léa, à plusieurs reprises il lui envoie des bourrades amicales comme un vieux copain, pose sa main sur son avant bras, palpe une épaule puis entoure son cou d’un bras possessif, bien toléré. Il est trop familier pour en être à une première rencontre. La comédienne prétendait ne pas avoir de petit ami. Il est vrai que son soupirant actuel est assez grand, mais il est affectueux, prévenant, enveloppant et plus chanceux que le jaloux qui bouillonne en moi. Elle laisse tomber sa tête en arrière et l’autre se penche pour la regarder au fond des yeux. Josiane envoie un coup de coude à Mado. Elles se marrent…Ils sont ainsi quatre à se réjouir à la vue de cet échange entre Léa et son compagnon. Je n’ai pas fixé la date, elle s’est sentie libérée de moi, m’a vite jeté aux orties et aussitôt elle séduit le suivant.
Quelle allumeuse, elle passe de l’un à l’autre sans vergogne. sans larme mais avec le sourire. Je suis curieux de savoir jusqu’où elle ira pour séduire celui-là et le pousser à convoler. Est-il seul en lice?

Les portes s’ouvrent, le groupe disparaît. Ils ferment la marche Un bras autour de la taille de ma chérie, en propriétaire confirmé,le type la pousse vers la caisse, achète des billets, en tend un à Léa, se montre généreux, paie l’entrée et quel autre privilège en retour ? Elle le remercie chaleureusement de nouveaux bisous qui éclairent leurs deux visages. Salope et vénale la gentille jeune fille?


Sa hâte au moment de me quitter avait donc une explication, elle rejoignait cet autre garçon qui l’attendait. Un rendez-vous était prévu alors qu’elle espérait de moi un engagement. J’enrage. Je m’approche ;le petit groupe emprunte l’escalier du balcon. Il m’en coûte une entrée, je les suis. Je demeure dans la porte battante de la salle, le temps de les voir s’installer au premier rang, tout au fond de la salle, bien isolés. D’ailleurs ils sont seuls à l’étage. L’endroit est discret, le nid idéal pour des amoureux et favorable aux relations poussées. Tout le monde le sait

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