L'Ingénue

— Claire ! On y va !
— J’arrive, maman ! Je suis prête, ça y est !
— Oh … Waouh ! Ma fille qui s’habille en fille ! Elle te va encore bien, cette jupe ? Tu devrais la mettre pour aller au lycée !
— Tu rigoles ?
Au lycée en mini-jupe ! Manquerait plus que ça ! Jamais !
Ce matin, pour aller en course avec ma mère, j’avais même pas mis de soutien-gorge ! On voyait les bretelles sur mes épaules et c’était pas joli. Ma mère avait remarqué. Elle n’a rien dit mais elle souriait.

C’était pas vraiment un piège, même si sur le moment je l’ai pris comme ça : à la fin des courses, dans la galerie marchande, elle s’est arrêtée devant la vitrine de l’agence de voyage !
— C’est l’occasion ! Va te renseigner ! Depuis le temps que tu diffères …
— Maman !!!
— Allez, va !
— Tu viens ?
— Non. Toute seule. Et ne reviens pas les mains vides ! On se retrouve à la Presse !

L’agence de voyages ? Je vous explique … Je passais mon bac à la fin de l’année, et pas de doute, je l’aurais. Mes parents avaient pris les devants, parce que ça demande organisation, et avaient décidé de m’offrir un voyage.
Seule.
J’avais un budget, à moi de me débrouiller ! Ils trouvaient que j’étais trop réservée, trop timide, alors ce voyage et son organisation, c’était un peu un challenge avant la fac l’année suivante … c’était d’ailleurs comme ça qu’ils me l’avaient présenté !
Ils avaient un peu raison … j’avais depuis toujours du mal à me lier, je perdais mes moyens quand je ne connaissais pas les gens. Solitaire et timide. Même au Lycée, pas facile de se lier quand on a deux ans d’avance … Déphasée, en marge.

J’avais respiré un grand coup avant de pousser la porte de l’agence, très consciente en voyant mon reflet dans les portes en verre, comme si j’avais besoin de ça ! de mes seins nus sous le coton de mon top, de mes cuisses découvertes par ma jupe trop courte.

Il n’y avait qu’une fille à l’accueil ce jour-là, occupée à son ordinateur "Je suis à vous, tout de suite".


J’étais accroupie devant le présentoir depuis quelques minutes quand j’ai senti une main se poser sur mon épaule.
L’hôtesse d’accueil m'avait rejointe.
En tournant la tête, j’ai eu juste sous les yeux le badge épinglé sur le maillot noir moulant à col roulé de la jeune-femme penchée vers moi : « Magda ». Elle portait aussi un truc bizarre et marrant, moitié jupe moitié short en tissu écossais rouge et bleu, bouffant sur les hanches et serré à mi-cuisses gainées d’un collant noir opaque.
Elle m’a tendu la main pour m’aider à me relever, m’a guidée d’une main dans le dos vers un bureau vide, s’est encore penchée pour chuchoter à mon oreille :
— Installez-vous, je suis toute à vous.
… sa joue presque contre la mienne, et toujours sa main dans mon dos pour m’accompagner jusqu’à la chaise derrière le second bureau !

Gentille, d’accord, mais un peu familière tout de même ! Si ç’avait été un homme … j’aurais … J’aurais fait quoi ? Honnêtement ? Rien … comme d’habitude ! Trop timide … je me serais enfuie ! Mais c’était une fille …

Elle s’est assise à côté de moi, elle parlait, elle riait, sa main sur le dossier de la chaise dans mon dos, sa main sur mon épaule pour souligner une remarque, ces cheveux contre ma joue quand elle montrait du doigt un détail sur l’écran de l'ordinateur où défilaient des plages, des hôtels … elle riait … sa main dans mon dos, sa cuisse contre ma cuisse nue sur laquelle je tirais ma jupe trop courte … encore bien familière !
— Vous avez froid ? La clim, peut-être …
— Non, j’ai pas froid …
La honte ! Elle regardait mes seins qui pointaient sous le mince coton de mon top ! Elle riait, appuyait sa main plus fort dans mon dos !

Je me sentais … bizarre ! Déboussolée ! Elle se comportait comme si on était … des amies de longue date ? des parentes ? enfin, je croyais que c’était comme ça que des amies ou des cousines pourraient être … en fait je n’en savais rien ! je n’avais pas d’amie proche et pas de cousine ! Et à vrai dire, ces contacts physiques m’ont toujours un peu gênée.
Pas l’habitude. Pas très à l’aise.

— Regardez ! Que pensez-vous des îles grecques ? Rhodes ! On a une promo en séjour « All inclusive » du 15 au 24 juillet ! Super intéressant comme prix et rien à s’occuper sur place ! Tout compris ! Mer et soleil ! A ce prix-là, moi-même j’ai pas pu résister ! Laissez-vous tenter, allez!

Je n’avais qu’une envie : partir, respirer, m’échapper …

En rentrant à la maison j’ai montré à mes parents tous les documents du voyage : Rhodes, du 15 au 24 juillet.
Eux étaient ravis. Moi … je ne me souviens plus … soulagée d’être débarrassée de cette première étape.

Je l’ai revue deux semaines plus tard un soir de fin juin, après les épreuves du bac, en allant faire des courses au supermarché.
— Claire ! Claire ?
Je me suis retournée, très surprise d’entendre mon prénom. Elle courait en agitant la main, un grand sourire aux lèvres. Elle m’a fait la bise, m’a prise par le bras, m’a entraînée vers la cafétéria :
— T’es prête ? T’as fait ta valise ? Tu sais là-bas, un maillot et un chapeau, ça suffit ! Encore que le maillot ...
C’est seulement là que j’ai compris ce qu’elle m’avait dit quand j’avais réservé : « moi j’ai pas pu résister. », qu’on allait partir ensemble !

Elle m’a entraînée à la cafeteria du centre commercial. Elle était assise sur la banquette, tournée vers moi, un bras sur le dossier dans mon dos, ses doigts posés sur mon épaule.
Sans doute parce que j’étais encore sous le coup de la surprise, ce contact m’amusait plutôt, et je pensais « décidément, cette fille est une tactile ! », et puis de son autre main, du dos d’un doigt elle frottait mon jean’s sur ma cuisse :
— T’as pas ta mini-jupe, aujourd’hui ? t'étais mignonne, avec !
… et elle continuait à frotter ma jambe du dos du doigt !
Je me souviens qu’elle se mordait la lèvre et qu’elle me regardait dans les yeux, qu’elle s’est penchée vers moi pour poser une bise sur ma joue.
Enfin, une bise … elle est restée longtemps ses lèvres sur ma peau.

Quand je raconte comme ça, je me rends bien compte que c’était évident. Mais je vous assure que moi, j’avais pas compris. Je suis conne, hein ? ouais … Je ne me souviens plus si je vous l’ai dit, mais côté drague, j’étais au niveau zéro : pas de flirt, pas de petit copain … alors une fille, imaginez un peu ! Oh, je savais bien que ça existait! mais comme existent les pygmées et comme l'eau mouille ...

Ses mains, ces gestes, cette bise, me gênaient un peu, mais pas du tout pour ce que ça voulait dire, ça, je n’y comprenais rien, mais tout simplement parce que je n’en avais pas l’habitude. A part ma mère, personne ne se comportait ainsi avec moi ! En fait j’étais gêné par la nouveauté, l’inconnu.
Gênée ? troublée aussi. Même si de ça non plus je ne m’en rendais pas bien compte, que je n’en étais pas consciente : elle s’est penchée à mon oreille « T’as encore froid ? », en regardant les petites pointes de mes tétons qui marquaient sous le chemisier et mon mince soutien-gorge. Et comme une idiote je riais en haussant les épaules.

C’est possible d’être bête à ce point-là à presque 16 ans ? Ben oui ! La preuve ! Nunuche, godiche, allez-y ! Lâchez-vous …

Croyez-le ou pas, ça m’est égal, mais mon corps et ses réactions m’étaient quasiment étrangers. Bon, ce n’était pas la première fois que mes tétons se dressaient, et puisque je suis sur ce terrain-là, oui, j’avais déjà constaté qu’en même temps mon sexe s’imprégnait d’humidité ! Et vous pouvez écarquiller les yeux tant que vous voulez, me montrer du doigt comme une bête curieuse, non, je ne faisais rien de ces manifestations qui me faisaient me sentir un peu honteuse et mal à l’aise. Curieuse, oui, mais la honte et la gêne l’emportait.

Bon, j’ai évolué, depuis !

Elle parlait « valise », de tout ce qu’elle mettrait dedans, en plus d’un maillot de bain et d’un chapeau. Elle disait petites robes pour les balades du soir et pantalon léger, tops en satin et t-shirt de coton, elle disait aussi ses petites culottes en dentelle et un petit string transparent, « tu verras», je riais une main devant la bouche à ce « tu verras » si surprenant qui m’amusait, elle disait les livres qu’elle emmènerait, ses crèmes solaires et après-soleil, elle arrangeait une mèche sur mon front et lissait ma joue du dos de sa main.

J’étais bien. Finalement je me faisais très bien à l’idée de ne pas partir seule, j’étais même rassurée, et elle était gentille. Je me souviens que ce jour-là j’avais l’impression de me découvrir une grande sœur … Ah ! Je vous ai pas dit ! Magda, elle a 24 ans.
Si c’était ça une copine, parler de tout et de rien, même de petites culottes et d’être bien sur une banquette de café, de parler vacances en sentant la peau piquer d’une bise sur la joue, alors tout allait bien.

Pourquoi je n’en ai rien dit à mes parents ? Je ne sais pas. Ils voulaient tellement qu’à la veille d’une année de fac je devienne autonome, que je quitte le confort du cocon familial … ils étaient si contents tous les deux de me voir assumer ce voyage seule, comme une grande !
Ma mère était malgré tout un peu surprise qu’après avoir beaucoup traîné pour m’organiser, je semble si contente, elle me l’a dit, et même là, qui aurait été la bonne occasion, je ne lui ai pas parlé de Magda.

— Je ne travaille pas cet après-midi ! On se balade ?
Sur le parking le lendemain elle me serrait tout contre elle, et comme elle l’avait fait la veille en nous quittant, a posé un smack sur mes lèvres en m'ouvrant la portière… Et non, je vous jure, même ça, ça ne me surprenait pas vraiment : une copine, j’avais une copine !
Ce que j’éprouvais pour elle était bizarre. J’aimais bien ces moments où on était toutes les deux, où elle me prenait par la taille. Ce que je ressentais était étonnant, surprenant, et c’est parce que je ne savais pas trop comment en parler que je n’ai rien dit à ma mère.

C’est là que pour la première fois j’ai pris conscience que ces gestes montraient quelque chose à quoi je n’avais pas pensé. Comment ? en voyant les sourcils levés d'une dame qui nous regardait en riant en poussant son caddy, son sourire et son clin d’œil après.

Et oui ! Même une godiche et une nunuche finit par s’apercevoir de ce qu’il se passe ! A moi, il m’avait fallu un regard extérieur, celui de cette dame. Alors, tout m’est revenu, comme un film : ce qu’elle disait et comment, ses petits gestes, ce que je ressentais moi, y compris à cet instant.
Je revoyais les moments passés ensemble, en spectatrice, je voyais tout ce qu’elle avait montré et que je n’avais pas vu pour ce que c’était réellement, je voyais aussi le plaisir que j’avais pris à ces moments, et le plaisir que j’avais en ce moment même.
Etonnée ? Plus que ça ! Choquée ? Pas du tout, si ce n’est peut-être par mon aveuglement.
Honte ? Pas le moins du monde ! Sauf de ma bêtise …

Je ne sais pas ce qu’elle a vu sur mon visage …
— Ça va, Claire ? t’as l’air bizarre !
— Magda … tu m’as draguée, depuis le début …
Elle souriait en se mordant la lèvre, haussait les épaules.
Elle avait l’air surprise, un peu inquiète aussi, je devais faire une drôle de tête.
Elle n'a plus dit un mot, et en fait de balade, c'est chez elle qu'elle m'a emmenée.

Elle m’a raconté ma mini-jupe le premier jour et mes jolies jambes, ma petite culotte exposée quand j’étais accroupie devant le présentoir et ensuite sous le bureau mes cuisses ouvertes et mon regard sur elle, mes seins dessinés sous mon top à fines bretelles, mes seins qui pointaient quand elle posait sa main sur mon épaule et mon regard égaré …
— … je savais pas, j’ai pas fait exprès …
Elle m’a raconté nos rencontres et mes regards éperdus …
— … j’ai jamais eu d’amie comme toi …
Elle m’a raconté la première bise qui disait …
— … j’avais pas compris …
… et mes tétons qui pointaient encore comme le premier jour.
— Je savais pas, j’ai rien vu …
— Et maintenant ? T’as vu quoi ?
— J’ai vu la tête de la dame sur le parking.
— Quoi ?
— La tête qu’elle avait quand … quand tu m'as embrassée !
— Claire …
— T’inquiète pas ! ça va ! C’est normal alors, mes tétons qui pointent tout le temps quand je suis avec toi ? c’est à cause de toi ?
Elle arquait les sourcils et ouvrait la bouche. Elle m’a dit après : elle croyait que je me fichais d’elle.
Elle secouait la tête en riant.
— Et … non, rien …
— Quoi ?
Je riais toute seule et je lui ai rien dit, trop bête, trop intime ? Comment lui dire que je sentais ma petite culotte se mouiller. D’ailleurs, je ne savais pas trop quoi faire de ça ! Pas un truc dont on parle !

Vous me prenez pour une dingue, je m’en rends bien compte ! Et pourtant, j’invente rien. Ce mouillé entre mes cuisses, j’en avais jamais rien fait. Je me sentais bien un peu bizarre quand je m’en apercevais, mais de ça, ma mère ne m’en avait jamais parlé.
C’est con, je sais, presque 16 ans, je passais mon bac, et ... quelle gourde !. Je vous jure que j’invente rien. C’est pas pour vous faire rire, tant pis si vous me prenez pour une débile ou une extraterrestre : j’étais vraiment comme ça !

— Magda ? … t’es une fille …
Elle a vraiment cru que je me fichais d’elle ! J’ai vu sa surprise, peut-être même un brin de colère dans ses yeux.
«T’es une fille !» … Ben non, j'y avais jamais pensé ! C’était un prince charmant qui m’était promis, comme à toutes les filles ! pas une princesse !
Ouais, je crois qu'elle était un peu en colère, finalement, quand elle m'a attirée vers elle.
Pas de douceur à ce baiser. Comment elle aurait pu savoir que c'était la première fois ?
— Alors ? Tu préfères les baisers des garçons ?
— Je sais pas ... j'ai pas essayé ... encore, Magda ...
Elle secouait la tête et cette fois elle riait. Et je riais aussi :
— Et me demande pas, j’ai pas froid ! Je crois que c’est à cause de toi ! ça te le fait aussi ?
Elle a baissé les yeux sur mes seins et mes tétons tout durs qui perçaient à travers le soutien-gorge et le tshirt, et pour la première fois j’ai regardé sa poitrine, et ses tétons aussi étaient visibles, alors je riais, et étonnée, le souffle coupé, un peu affolée quand même en sentant une main sur mon sein, et c’était bon, tellement bon sa main, là, qui enveloppait doucement, caressait, son pouce qui froissait le téton, tellement bon, qui pressait mon sein de ses doigts ouverts, j’en avais des frissons et je sentais mes seins durcir, j’ai fermé les yeux.
Sa bouche sur ma bouche et sa langue sur mes lèvres, sa langue qui poussait, ouvrait ma bouche, douce et humide, sa main dans mon cou qui me retenait ... Comme si j’avais voulu m’enfuir ! son souffle chaud, précipité. J’ai ouvert ma bouche à sa langue qui caressait la mienne, au début perdue de trop de sensations, et puis attentive ensuite, même embrasser il faut apprendre, suivre le plaisir à la douceur chaude et vivante de sa langue sur la mienne.
J’en tremblais, et je gémissais de frustration quand elle s’est reculée, qu’elle a lâché le sein qu’elle pressait fort pour m’entourer de ses bras et me serrer contre elle.
— Encore ! encore, Magda ! J’ai des frissons partout !
— Partout ? oh oh …
Elle avançait vers moi et me poussait vers le canapé, sa main sous mon tshirt, qu’elle avait tiré pour le sortir de mon jean’s.
— Eh ! ça se fait pas !
— Oh mais si, ça se fait !
Et elle déboutonnait mon pantalon !

Je riais, mais je me débattais. Elle riait aussi, jusqu’à qu’elle voit mes yeux tout gonflés de larmes. Elle a retiré sa main, me cajolait dans le canapé, m’a embrassée encore, tout doucement, un baiser tout doux, et pleins de petits baisers après sur mes joues mon front mon nez mes lèvres, sa main dans mon dos et l’autre sur mes joues mes cheveux ma bouche mes seins mon ventre sous le tshirt ma cuisse à travers le jean’s et … entre mes jambes … mon dieu que c’était bon sa main là qui appuyait … alors quand elle a recommencé à jouer avec le bouton de la ceinture, la fermeture éclair, qu’elle a mis sa main dessous, je ne me suis plus débattue et je ne pleurais plus.

Je la serrais fort contre moi, elle me faisait pleins de baisers, elle parlait en murmure à mon oreille, il y avait des « chhhutt » des « chérie » des « laisse-moi » plein d’autres mots que je ne comprenais pas et que je n’écoutais pas, beaucoup de « chérie », ça je sais, et j’avais chaud, si chaud, serrée tout contre elle sa main sur mon ventre.

Sur un dernier baiser elle m’a laissée toute seule un moment. Je me souviens que j’en ai profité pour remonter la fermeture éclair de mon pantalon, que je me sentais un peu perdue, un peu bête, et inquiète.

Elle m’a emmenée dans sa chambre. Elle avait fermé les rideaux de velours mais il ne faisait pas noir. J’étais assise au bord du lit, elle debout devant moi. Elle avait les joues très rouges et se mordait la lèvre. Elle a enlevé son pantalon. Je me souviens de sa petite culotte jaune en nylon, vite aperçue, mais je détournais les yeux, je regardais le plafond, le papier peint, partout où elle n’était pas.
Elle s’est agenouillée devant moi, m’a prise dans ses bras pour d’autres petits baisers, m'a poussée en montant sur le lit, s’est presque allongée sur moi, un genou sur mes jambes, ses baisers chauds dans mon cou.
Au début j’osais pas le moindre geste, je savais pas quoi faire, je restais les bras en croix sur son lit et je fermais les yeux, j’évitais le contact sur elle comme j’avais évité de la regarder.
L’envie ? Et la gêne à ne rien faire … et l’envie, aussi.
Elle a poussé un long soupir quand j’ai fermé mes bras sur elle dans son dos, elle grognait dans mon cou « … tu ronronnes ? … », elle riait.

Elle s’est allongée à côté de moi et tout de suite a posé sa main sur mon ventre, essayait de glisser les doigts entre mes cuisses que je serrais fort pendant qu’elle ouvrait à nouveau la braguette de mon jean’s, glissait sa main dedans pendant que moi d’une main entre nous deux je me cramponnais à ma culotte pour l’empêcher de descendre.

Eh ! C’était la première fois ! Attendez, même avec ma mère, j’aimais pas me montrer en petite culotte, alors là, imaginez dans quel état j’étais ! Et sa main sur moi, pire ! Je vous ai dit, non ? Même moi je me touchais pas comme ça, à l’époque !
Oh, j’avais pas du tout envie qu’elle arrête ! ça non, je me souviens bien, mais j’étais franchement gênée. Et j’avais chaud, chaud ! Je brûlais de partout !

Je creusais le ventre pour lui échapper, je tremblais, je retenais son bras pour l’empêcher d’aller plus loin entre mes jambes :
— Magda … qu’est-ce que tu fais ?

Moi je comprenais pas, mais elle non plus ! La pauvre ! quand j’y repense … non mais quelle gourde je faisais ! J’avais la trouille et j’avais honte et … ça me travaillait quand même un peu ! Quelle patience elle a eu ! Parce que je ne rendais pas les armes ! J’avais juste assez peur, sans d'ailleurs trop savoir de quoi, pour lui résister longtemps.
C’est con, mais parce que sans doute elle désespérait et qu’elle avait enlevé sa main, je me suis aperçue très vite que sa chaleur entre mes cuisses me manquait.

J’ai relâché son bras que je retenais, elle en a profité, tout de suite elle a glissé sa main sous ma culotte.
— Oh … t’es tellement mouillée, ma chérie …

Et la houle m’a prise, et je sais plus … je dansais sous ses doigts. Inconsciente à tout, à tout sauf à ce qui se passait entre mes cuisses.
Et je continuais à me cramponner à ma culotte !
Je tremblais, je frissonnais, je riais, j’avais chaud, terriblement chaud, et pourtant, pourtant, je savais quand elle a retiré sa main et s’est roulée sur moi en me serrant dans ses bras qu’elle n’était pas allée au bout, qu’il manquait un petit quelque chose.

Elle plissait les yeux et les lèvres, elle riait, elle plongeait ses doigts dans mes cheveux, me repoussait des deux mains sur mes épaules et s’écartait, ses yeux, sérieux, ses yeux plantés dans les miens :
— Tu trembles tellement … tu veux pas ?


Je ne me souviens plus vraiment de tout ce qui me passait par la tête.
Je me sentais idiote, ça je sais. Perdue.
Je ne sais plus si je lui ai répondu, mais elle s’est relevée et tirait des deux mains sur les jambes de mon jean’s en riant et moi je retenais encore ma culotte qui glissait.
En me rejoignant sur le lit elle posait de petits baisers partout sur mes cuisses et sur mon ventre, soufflait le chaud entre mes jambes à travers ma culotte et mordait le coton à pleine bouche en bousculant mes cuisses de son front.

Elle s’est allongée, à l’envers, d’une main sur mes fesses m’a tournée vers elle sur le côté, sa bouche toujours sur ma culotte et sa joue sur ma cuisse.
C’était … chaud ! inconcevable, Magda qui mordait ma culotte et mes poils à travers le coton, mordait mon sexe en soufflant le chaud … inconcevable et tellement bon.

Et puis juste sous mes yeux sa petite culotte jaune et sa jambe contre mes cheveux, l’autre jambe genou levé ouverte à l’équerre, entre ses cuisses dans l’aine quelques poils longs et noirs qui dépassaient et son odeur de fille ... je me souviens de son odeur, enivrante, sans réfléchir moi aussi j’ai posé ma joue sur sa cuisse pour souffler le chaud à travers le nylon, comme elle le faisait, mais surtout, riez pas, pour la respirer, noyer mon nez dans son parfum de fille qui me faisait tourner la tête.

Il faut apprendre ? Tout ce qu’elle faisait, je faisais aussi, les baisers et mes dents fermées sur le tendre sous le nylon, mes mains sur sa peau pour faire glisser le slip sur les jambes, le baiser sur son ventre et … et plus rien ! Rien pour elle parce qu’un soleil était en train de se lever dans mon ventre, me coupait le souffle, grossissait brûlant et explosait.

— … qu’est-ce que tu m’as fait ? …
Elle me serrait dans ses bras, et écartait de ses doigts les mèches de cheveux collées sur mon front :
— C’est pas aussi fort d’habitude ?
— … jamais avant … jamais !
— Tu y arrives pas ?
— A quoi ?
Sur le moment ? Non ! C’est le lendemain que je lui ai dit que c’était une première pour moi, une véritable découverte. Elle ne me croyait pas.

Sur le moment je n’ai rien expliqué parce qu’elle avait une main entre mes cuisses, qu’elle roulait sous son doigt la petite tige dure tout en haut, qu’un nouveau soleil naissait dans mon ventre, que j’étais secouée comme par des décharges électriques quand son doigt parfois balayait la pointe rose du bouton au bout, et elle souriait grand quand je lui ai demandé entre deux gémissements :
— … avec ta langue … comme toute à l’heure … c’était trop bon …

Naïveté, bêtise ? Je me souviens très bien, et elle aussi … figurez-vous que je lui ai demandé si elle voulait bien que je lui fasse pareil ! Mais si ! Tel quel ! Quand j’y repense … Je me souviens aussi qu’elle mordait son rire à pleine lèvres !
Quand on en reparle elle dit que j’étais « d’une adorable fraîcheur ».

C'était doux, c'était chaud, c'était humide, c'était merveilleux, merveilleusement ... surprenant ? délicieux? interdit ? Toucher entre ses jambes ce ... cet endroit, qu'entre mes propres cuisses je ne touchais que pour faire ma toilette, cet endroit que je ne nommais pas, qui depuis quelques semaines me faisait me poser tant de questions par la tension qui souvent s'y logeait et faisait sans raison, sans raisons ? monter le feu à mes joues, que je découvrais entre ses jambes comme jamais entre les miennes.

J’ai beaucoup appris en un après-midi ; j’apprends vite et je m’applique. Et Magda est un bon professeur.

C’est le lendemain qu’on a parlé de ma virginité, parce que je regrettais qu’elle ne puisse pas me faire ce qu’elle m’avait appris à faire pour son plaisir à elle.
Trop vite ? Trop rapide ? On ne perd pas sa virginité sur un coup de tête ? Et pourquoi pas ! Moi je voulais tout, et je voulais tout tout de suite ! Attendre ? Et pourquoi ? Ce que je découvrais avec elle, ce plaisir qui m’emportait et remplissait ma tête d’étoiles, je le voulais plein, entier, complet, sans compromis, sans demi-mesure.

— Moi c’était avec un garçon.
— C’est obligé ?
— T’es un drôle de fille, toi … non, c’est pas obligé, mais … c’est comme ça normalement.
— Ah ! … mais c’est pas obligé !
Elle avait les yeux brillants, comme si elle allait pleurer, mais elle riait en secouant la tête.

C’était elle la grande, l’adulte, et moi la gamine, mais j’ai de la suite dans les idées. On se voyait tous les jours. Elle a cédé une semaine avant notre départ pour Rhodes et elle était plus inquiète que moi, parce qu’elle, avait eu mal la première fois et n’avait eu aucun plaisir.
Elle avait mis une serviette de toilette sous mes fesses et m’a caressée longtemps, tout doucement, tout tendrement, et j’ai cru qu’elle allait renoncer.
C’est moi qui ai poussé vers sa main le gode qu’elle avait acheté pour moi.

Moi aussi, comme elle, j’ai eu mal quand l’hymen s’est déchiré, et mal encore quand j’ai repoussé son bras pour qu’elle ressorte le gode de mon ventre. C’était sa main, ses doigts que je voulais en moi et pas un morceau de plastique.
Je me cramponnais à son poignet pour qu’elle n’hésite pas, pour qu’elle m’ouvre à elle comme elle s’ouvrait à moi.
Je n’ai pas joui cet après-midi-là. J’ai appris ce jour-là que jouir n’est pas toujours nécessaire, que j’ai du plaisir, du vrai plaisir sans toujours un orgasme, et que c’est tellement bon, plénitude et partage.
Pour la première fois depuis qu’on se connaissait, deux semaines à peine, j’ai vraiment su que je voulais être à elle, avec elle, pleinement, pas seulement pour les orgasmes qu’elle m’offrait, pas parce qu’elle était la première et celle qui m’avait dépucelée, pour être là, avec elle, pour la serrer dans mes bras et l’embrasser, me blottir dans sa chaleur.
Elle a pleuré en essuyant mon sang sur ses doigts et je me suis assise sur ses genoux pour la serrer dans mes bras et l’embrasser ; la réconforter, moi.

Comment ma mère ne s’est aperçue de rien les quelques jours avant mon départ ? Comment n’a-t-elle rien deviné de ce qui m’arrivait ? Mystère !

Elle ne m’avait pas accompagnée à l’agence de voyages et n’avait jamais vu Magda, n’a donc pas pu la reconnaître quand elle était juste devant moi dans la file d’enregistrement pour la Grèce. L’une et l’autre faisions attention à ne pas nous trahir de sourires ou de gestes devant mes parents qui me faisaient de grands signes jusqu’à que je disparaisse vers la zone d’embarquement.
Il serait bien temps au retour ou plus tard de leur annoncer que leur fille de 16 ans si timide, si réservée et solitaire, était amoureuse d’une jolie jeune-femme de 24 ans.

Et les vacances ? Géniales ! Si vous avez l’occasion, Rhodes, c’est super !

Sauf que … vous n’aurez pas comme moi une Magda toute nue toute jolie toute dorée dans votre lit tous les matins tous les après-midi toutes les nuits pour vous faire l’amour et vous faire gémir de plaisir, c’est sûr … tant pis pour vous ! Magda, elle est à moi !

Misa – 01/2016

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