Petits Secrets De Village - Le Club Des Quatre

« « Vous vous souvenez peut-être, et peut-être pas, je vous ai déjà parlé dans « Petits secrets de village », de Malou qui avait transformé la mercerie de sa mère, et de tout ce qu’il s’y passait, de Virginie la coiffeuse et de son apprentie, de la pharmacienne qui fricotait avec le fils du boucher … il y avait du monde qui passait par cette mercerie !
On y rencontrait aussi Ludovic, le chargé de compte de l’agence bancaire qui s’habille en dame sous ses costumes, la préposée des postes, la directrice de l’école primaire et la principale du collège …

On les croisera peut-être à nouveau, elles, eux. Et d'autres.
Pour d’autres petits secrets … c’est qu’il s’en passe des choses dans ce village … » »


C’est un mercredi par un joli temps de fin juin.
Elles sont trois, trois mères de famille, leurs sept s et le fils de Fanny, qui ont de 6 à 15 ans, Fanny qui ne les rejoindra que plus tard parce qu’elle accompagne sa fille à la danse.
C’est Julia qui les reçoit et elles se retrouvent cet après-midi au bord de la piscine. Des femmes entre elles ? Elles s’observent, oeil critique et peu charitable. Elles causent.

Amies ? De l’extérieur, ça y ressemble beaucoup. C’est un petit village et on les voit souvent ensemble, parce qu’elles ont à peu près le même âge, se retrouvent souvent en attendant ensemble leurs s à la sortie de l’école depuis les années de la maternelle, parce qu’elles se rendent de petits services les unes aux autres, qu’elles et leurs maris s’attablent ensemble quand l’association des commerçants organise un loto ou à la soirée du Club de tennis, pour le barbecue du club de judo.

Fanny et Brigitte sont amies, c’est certain. Caro et Fanny ? Certainement pas … Quant à Julia, toutes les trois s’en méfient un peu.

« « Je vous explique ? On est là pour ça, après tout … Tellement amusant d’observer … Dire du mal ? Mais non ! Voyons, pas moi ! … il suffit de regarder … d’écouter … » »

Il y a Caroline.

Caro … Allongée plein soleil sur l’un des lits-piscine en teck où elle a étendu le grand drap de plage « Roland Garros » acheté à la boutique du tournoi un mois plus tôt, et qu’elle veut montrer : « j’y étais ! ».
Elle est mince, peut-être un peu trop, elle parle de tout et de rien, a un avis sur tout qu’elle exprime haut et fort, souvent trop fort, elle fait sourire Julia en passant souvent sa main dans ses cheveux décolorés, elle en fait trop, comme en représentation permanente. Et elle rit … devinez ? Trop !
C’est plus fort qu’elle. Où qu’elle aille, elle veut être « la reine du bal ».
Son maillot de bain ? Trop lui aussi, trop pour un après-midi au bord de la piscine avec les s, qui a fait lever les sourcils à Julia lorsqu’elle est sortie du local récemment aménagé avec douche et sauna où elle s’est changée, Julia qui retenait son rire en voyant Brigitte qui elle porte un maillot une-pièce sortir à son tour, qui roulait des hanches pour mimer la démarche dansante de Caro dans son dos.

« « On regarde ? On écoute ? Allons-y … » »

… Caro parle de son esthéticienne en se frottant une jambe du plat de la main, remonte, bien haut, tout en haut de sa cuisse, et effleure sa peau, « Elle m’a fait le maillot cette fois », pince les lèvres et plisse les yeux, se penche vers Julia pour un aparté, mais ne baisse pas la voix, « Elle a les mains douces … tu sais comment elle est… », porte la main à sa bouche, fausse ingénue et se mord la lèvre en voyant le fils de Fanny tout proche, debout au pied de la petite table de plastique blanc, un verre de jus d’abricot tremblant dangereusement dans ses deux mains, qui ne perd pas un mot, et surtout pas un geste, bouche bée et yeux rivés sur le doigt manucuré de rose à paillettes brillantes qui frôle le maillot échancré dans l’aine et lisse la peau entre les cuisses complaisamment ouvertes, maillot repoussé d’un doigt négligent en démonstration.
Pour lui, ‘Faire le maillot’, prend brusquement un sens hautement érotique qui provoque la déformation de son slip de bain en lycra où jusque-là son petit pénis de garçonnet se tenait sagement, et qui tout droit sous la taille serrée d’un cordon y est à l’évidence plus à l’étroit, ce que toutes les trois remarquent avant qu’il ne tourne les talons parce que Brigitte l’a chassé d’une tape sur sa cuisse, « Va donc te baigner, toi ! », avant de fusiller Caro du regard, Caro qui continue, imperturbable, à vanter la qualité du travail de Muriel, son esthéticienne, avant de s’informer d’un air outré, « Il a quel âge, le petit Mathieu ? 13 ans, 14 ? Vous avez vu ça ? », ce à quoi ni Julia ni Brigitte ne répondent, l’une secouant la tête en levant les sourcils, l’autre préférant se lever et se diriger vers la piscine, les éclaboussures et les rires des s, préférant toutes deux ne faire aucune remarque pour éviter un esclandre en ce bel après-midi, toutes deux pensant en même temps, « Heureusement que Fanny n’était pas là ! ».


Fanny et Caro ! Ces deux-là ne nous y trompons pas, malgré les apparences, ne s’apprécient pas, depuis longtemps, avant même que Caro n’ait une brève aventure avec le mari de Fanny, ce qui, vous vous en doutez, n’a rien arrangé …

« Mais t’as vu ça ? », Caro allongée sur un transat prend Julia à témoin, rit en balayant une nouvelle fois ses longs cheveux blonds derrière une oreille, arrange son minuscule maillot rose à son entrejambe puis sur son ventre, le lisse du dos d’un doigt pour effacer le pli vertical qui dessine clairement son sexe parce que sans conteste entièrement épilé, « Elle t’as pas laissé grand-chose, Muriel ».

Caro n’est avare d’aucune confidence, surtout si ces confidences lui permettent de parler d’elle, et Julia est une ‘bonne oreille’. Elle écoute Caro quand elle prétend qu’elle ‘fait’ toute seule parce qu’elle n’a pas osé se faire faire ‘l’intégral’ par Muriel, hoche la tête sur ce « … pas osé … » en retenant son rire, sachant bien que ces mots ne conviennent en rien à Caro qui enchaîne en se penchant pour un aveu à voix basse, « Alex préfère … pour … enfin, tu comprends ! », avec un rire de gorge et les cils battants.

Julia n’est pas dupe. Elle reconnaît la provocation implicite des confidences de Caro qui n’ont rien d’innocentes concernant les talents de Muriel, leur esthéticienne commune. Le village est petit … les ragots vont bon train … Muriel et Julia … des bruits ont couru, elle le sait.
Tout finit par se savoir dans un petit village.

‘Bonne oreille’, Julia, mais ‘Bonne langue’ aussi : ni Brigitte, ni Fanny n’ignoreront bientôt les préférences du nouvel amant de Caro en ce qui concerne la pilosité pubienne de sa partenaire de jeu, ni les goûts et pratiques sous-entendues par cet aveu de défrichage intégral.
Toutes les deux sont friandes de ces petits secrets salaces divulgués à voix basse, dont elles-mêmes se protègent, connaissant Julia et ses bavardages, se gardant bien quant à elles de lui confier quoi que ce soit de trop personnel.


Quelques années plus tôt, Fanny s’est confiée à Julia. Elle était désemparée, avait besoin de parler, besoin de conseils …

Lors d’une soirée organisée pour une délégation d’allemands venus pour le jumelage de leurs villages, ils avaient dîné dans la salle des fêtes sur de longues tables et des bancs de bois, bu beaucoup de bière et de schnaps offert par leurs invités, dansé ensuite. En sortant prendre l’air entre deux valses, Fanny avait aperçu de loin son mari sur le parking, l’avait cru malade de trop d’alcool et s’était faufilée entre les voitures pour le rejoindre, s’était brusquement arrêtée sans se montrer en voyant son « amie » Caro agenouillée devant lui, fort occupée à lui prodiguer une gâterie.
Elle était restée cachée accroupie derrière une voiture à les observer, n’osant plus bouger de peur qu’ils ne la voient ou l’entendent s’éloigner, et … curieuse ? Sans doute aussi …

Parler à Julia lui avait fait du bien, mais quelques jours plus tard, beaucoup de monde dans le village était au courant de son infortune. Julia s’était farouchement défendue d’être à l’origine de la rumeur, « d’autres les ont sans doute vus ». Jusqu’au curé qui confessait Fanny tous les vendredis, à qui pourtant elle n’avait rien dit, qui l’avait consolée, lui avait conseillé d’être forte, de prier pour surmonter cette épreuve !
Au moins, sa mésaventure étant devenue quasi publique, a-t-elle trouvé le courage d’une discussion avec son mari : « … ce soir-là seulement … l’alcool … ». Il avait promis, « une seule fois … plus jamais ».

Fanny avait suivi le conseil de son confesseur, elle avait prié ; plus souvent qu’auparavant.
Par contre, elle n’avait que partiellement suivi les conseils beaucoup moins pieux de Julia : elle avait beaucoup rougi et s’était montrée outrée à l’idée de prodiguer à son mari cette même caresse qui semblait lui plaire, par contre elle avait suivi son second conseil en assénant à une Caro trop surprise pour riposter une gifle cinglante.

Depuis, Fanny ne confie plus rien de personnel à Julia, surtout pas qu’elle a fini aussi par suivre le premier de ses conseils, à la plus grande surprise de son mari, à qui elle n’accordait jusque-là que de brèves étreintes dans le noir de leur chambre.

Ce que Fanny ne dit pas à son confesseur, et ne dit plus à Julia, c’est à Brigitte qu’elle le confie.
Brigitte, sans qu’elle le recherche, est celle à qui toutes racontent leurs petits malheurs, leurs angoisses, leurs problèmes de santé.
Mère de trois s et plus âgée qu’elles, elle rassure, et jamais elle n’a trahi la moindre confidence, bien que toutes, de manière insidieuse ou plus directement, aient tenté de lui arracher quelque secret sur l’une des autres ou sur quelque habitant du village.
Brigitte ne s’offusque pas des questions indiscrètes. Elle sourit. Et elle se tait.

Association étonnante que ces quatre-là …
Caroline, blonde décolorée plutôt exhibitionniste qui collectionne les amants depuis son divorce, dont les frasques nourrissent leurs conversations, Julia la bourgeoise, celle avec qui il est bon d’être vue, qui aime bien cancaner et à qui on prête une aventure avec son esthéticienne, Fanny la bigote qui a 34 ans et s’est récemment aperçue qu’une fellation de temps en temps ça égaye la vie d’un mari, un peu la souffre-douleur du groupe, Brigitte la mère, la grande sœur qui écoute et conseille, console parfois, recueille les petits secrets de ses amies, réunies ce mercredi après-midi de juin autour de la piscine.

Et n’oublions pas, nous avons sept gamins et ados qui trempent dans la piscine, huit maintenant puisque Fanny vient d’arriver avec sa fille qui faisait de la danse !

Euh … pas tous dans la piscine …

Pendant que Marie-Luce, la dernière arrivée se change dans le petit local, son frère Mathieu et Manon, l’aînée, 15 ans, des s de Brigitte l’ont rejointe. Des petits secrets à échanger ? Il n’y a pas que les femmes qui observent et causent, les s voient tout, ils en parlent … et dans la salle carrelée de bleu et noir qui leur sert de vestiaire, ils sont tranquilles et leurs mères ne s’inquiètent pas de leur disparition.

Julia et Caro prennent le soleil, Brigitte joue avec les s dans la piscine et Fanny est partie se changer dans la maison.

Justement, Fanny … avant d’aller ‘espionner’ les ados, essayons de voir pourquoi elle s’est isolée dans la maison au lieu de se changer dans le vestiaire …

En arrivant, son sac sur l’épaule, elle a fait un petit signe de la main à Julia en montrant la baie vitrée du doigt, et à son signe d’assentiment, est entrée dans le salon, a contourné le canapé et tout au bout du couloir, est entrée dans la salle de bain dont elle a fermé la porte derrière elle.
Déjà, se mettre nue devant sa fille, c’est hors de question ! Jamais ! Et puis elle a absolument besoin d’intimité …
Elle s’est déshabillée, et une fois nue, avant d’enfiler le maillot une pièce sorti de son sac, en se tordant le cou, dressée sur la pointe des pieds, elle a observé son dos dans les petits carreaux miroirs dont la porte est revêtue : elle a bien fait ! Ces traces rouges sur ses fesses … les boursoufflures se sont en partie résorbées, mais les traces sont encore bien visibles.
Elle a enfilé son maillot noir qui emboîte bien les fesses, a vérifié d’un autre coup d’œil qu’aucune marque n’était visible … si, un peu … une petite trace violacée qui déborde sur la cuisse … elle dira qu’elle s’est cognée si quelqu’un lui demande …
Elle a plié sa chemisette et son pantalon, son slip et son soutien-gorge rangés sous la chemise, et a rejoint ses amies.

Ces marques ? ça méritera explications … plus tard ! Suivons-la …

Une bise à Julia en arrivant au bord de la piscine, frôlement de joues et baiser dans le vide pour Caro, une bise mouillée de Brigitte sortie de la piscine pour l’accueillir qui claque sur sa joue, elles s’installent en cercle autour de la table basse et du pichet de thé glacé sur les lits-piscine en teck couverts de draps de bains.
Fanny fronce les sourcils et plisse les lèvres en voyant le maillot de bain qu’a choisi Caroline, secoue la tête en échangeant un regard entendu avec Brigitte, reviens vers Caro :
— T’es sûre que c’est ta taille ? ça ou rien … y a des s, tout de même, t’aurais pu …
— Oh, mais ils aiment bien, les s ! Enfin, s … ils grandissent ! si tu avais vu …
— Tu veux du thé, Fanny ?
Brigitte a préféré couper la parole à Caro.
— A propos d’s, il en manque, non ?
Caroline a bien compris pourquoi Brigitte l’a interrompue, mais c’est plus fort qu’elle :
— Manon est avec Marie-Luce … ton fils aussi, d’ailleurs ! Ils sont pas un peu grands pour ça ? Remarque, je trouve ça plutôt bien ! Et puis entre frère et sœur, après tout … Tu t’es pas changée avec eux ?
— Et si on se baignait ? vous venez ?
Cette fois, c’est Julia qui est intervenue en voyant les joues de Fanny rougir, et l’a empêchée de répliquer.

« « N’empêche … elle a raison, Caro ! Qu’est-ce qu’il se passe, dans ce vestiaire ? Si elle savait, ça ne lui plairait peut-être pas … allons voir ! » »

Pendant que Marie-Luce se déshabille, Manon remet sur un porte-manteau la blouse de sa mère qui était tombée sur le banc en-dessous. D’un autre porte-manteau, elle décroche un soutien-gorge blanc brodé de fleurs bleu ciel, le lève devant ses yeux, puis le présente sur sa poitrine :
— Joli, non ? Elle a toujours des trucs chouette, Caro !
— Pas ‘cap’ de l’essayer !
— Pff … Tourne toi ! et fais le guet !
Mathieu se place à côté de la porte et l’entrouvre :
— Elles sont toutes dans la piscine.
— Eh ! tourne-toi, je t’ai dit !
— Oh ça va, j’ai déjà vu !
— C’est pas une raison, je suis pas ta sœur, moi !
— Ceux de ma mère aussi, je les ai vus !
— Tu mates ta mère ?
Manon interroge Marie-Luce du regard, qui lui fait signe que oui, hochant la tête en rigolant.

Dos tourné à Mathieu, Manon enlève le haut de son maillot et enfile le soutien-gorge de Caroline, trop petit pour sa poitrine généreuse, puis improvise quelques pas de défilé de mode, rabattant ces cheveux dans son dos et faisant une moue exagérée en imitation de Caroline.
Mathieu détache du porte-manteau le t-shirt rose et le corsaire :
— Y a pas de culotte ? Elle était cul à l’air ? waouh …
— Attends !
Marie-Luce se penche sous le banc et tire vers elle le sac de Caroline :
— Il est là !
Du bout des doigts, elle soulève un petit morceau de dentèle blanche, le déplie et l’étire à deux mains. Le string-ficelle en maille transparente est assorti au soutien-gorge, brodé d’une seule fleur bleu ciel à la base du petit triangle de dentèle. En riant, elle s’approche de Manon et l’agite devant son visage, sourcils levés en défi.
Les joues de Manon rosissent et ses lèvres se pincent, ses yeux allant de Marie-Luce à Mathieu :
— Et pourquoi moi ?
— T’as déjà le soutif …
Manon n’hésite pas bien longtemps. Elle tourne le dos à Mathieu et baisse la culotte de son maillot, enfile le string et étire sur son ventre l’étroit empiècement.
— Pas mal …
— T’as les poils qui dépassent !
— Ça te gêne ? t’as qu’à pas mater ! Putain, vise ton frère ! ça le fait bander !

« « Ils ont vu ? Non. Trop occupés d’eux-mêmes, ils n’ont pas vu une ombre dans l’entrebâillement de la porte du vestiaire. Julia s’inquiétait de ce qu’ils faisaient.
Ça lui a donné des idées, à Julia ? On verra, c’est une autre histoire … » »

— Il est accro aux culottes !
— Ah ouais ?
Mathieu est un peu gêné, rougit un peu, mais il rit en haussant les épaules :
— Bon, ça va …
— Samedi il avait piqué une culotte de ma mère dans le panier à linge et il se branlait avec quand je suis rentrée dans la salle de bain !
— Tu déconnes !
Les deux filles le regardent, sa sœur en riant, Manon avec un drôle de sourire :
— Il fait ça souvent ?

Ils vivent dans un appartement au-dessus de la boutique de leurs parents et partagent la même chambre depuis toujours. Il était question d’aménager les combles, d’y faire deux chambres pour eux et de transformer celle qu’ils occupent en salle de bains attenante à la chambre de leurs parents, mais les affaires ne sont pas florissantes et leurs parents diffèrent toujours. Ils dorment encore dans les mêmes lits superposés que quand ils étaient petits. Cette intimité e les a gênés un temps, et ils n’y font plus attention.
— Il se fait des choses devant toi ? Nooon !
Marie-Luce hausse les épaules :
— Presque tous les soirs !
— Toi aussi d’abord … et en plus tu mates !
— T’as qu’à te cacher !
— Je m’en fous que tu mates !
— Dis plutôt que t’aimes ça !

Des gamins ? Des ados … Manon a 15 ans, les s de Fanny, Marie-Luce et Mathieu, ont 14 ans et demi et 13 ans … et si leur mère semble un peu coincée, semble … ses s, eux, ne le sont pas du tout ! Ils en rajoutent ? Fanfaronnent devant leur copine ? Même pas !

Des ados … ce qui s’est passé dans le vestiaire après … ils en sont sortis un quart d’heure plus tard. Manon avait les joues bien rouges et une drôle de lueur dans les yeux en plongeant dans la piscine. Mathieu aussi.
Avant de quitter le vestiaire, ils avaient soigneusement remis en place les dessous de Caroline, qui croient-ils, ne s’apercevra de rien, même pas de la petite trace au fond du string que Manon a enlevé, trop tard, l’ayant déjà tâché en regardant Mathieu faire devant elle ce que Marie-Luce le voit faire tous les soirs.

Caro n’a rien remarqué ? Si ! Nous verrons une autre fois. Mais elle n’en dira rien, troublée, Caro ! Plus tard …

Les rires et les messes basses, leurs mères en avaient l’habitude et n’ont pas cherché à savoir ce qui les amusait autant et rougissait leurs joues. Elles n’ont pas non plus fait attention aux jeux des mains sous l’eau quand ils faisaient semblant de se battre ou de se noyer les uns les autres, qui figeaient leurs sourires parfois quand ils osaient dans le jeu les gestes qu’ils avaient retenus dans le vestiaire.
Elles auraient dû voir ce qui se passait ? Parce qu’une autre fois, ils seraient moins timides ? Peut-être … les apprentissages des ados échappent le plus souvent aux parents !

Elles étaient occupées d’elles-mêmes, ne faisaient pas attention.
Elles avaient joué avec les plus petits, une sorte de ballon prisonnier avec un ballon en mousse qui se gorgeait d’eau, qui souvent allait rouler sur la terrasse ou la pelouse.
Fanny levait les yeux au ciel et prenait Julia ou Brigitte à témoin quand Caro se hissait hors de l’eau et que son maillot glissait et se transformait en string, qu’elle prenait des pauses au retour et qu’elle était quasi nue dans la transparence mouillée de son maillot.
Elle a pourtant retenu sa langue, n’a rien dit qui aurait pu provoquer une réponse de Caro … Elle aussi à un moment s’était hissée à la force des bras sur la margelle pour aller chercher le ballon sur la pelouse, et à son retour, Caro lui avait effleuré les fesses d’une main sous l’eau avec une sourire bizarre, « t’es bien amochée, dis donc ! ».
Alors elle n’a rien dit de sa tenue, rien dit quand Caro lui a jeté le ballon alourdi d’eau dans la poitrine, n’a rien dit quand elle a posé la main sur ses fesses une deuxième fois.

Elles ont fait goûter les s, et il a été l’heure de partir.
Les s se sont changés, les grands d’abord, les petits ensuite, puis Brigitte, dans le vestiaire au bord de la piscine, Julia et ses s ayant simplement enfilé un peignoir de bain.
Comme en arrivant, Fanny est allée dans la salle de bain au fond du couloir.
Julia a haussé les sourcils, très étonnée, en voyant Caroline se précipiter à sa suite et entrer dans la salle de bain avec elle, et n’y a plus pensé en commençant à ranger les boissons et les gâteaux du goûter.

« « Ces marques que Fanny cache … voyons un peu ! » »

Caroline a couru dans le couloir et poussé la porte juste avant que Fanny ne la referme derrière elle :
— Qu’est-ce que tu veux ? Je me change !
Caroline s’est glissée dans la salle de bains et s’est adossée à la porte, bras croisés sur son sac.
— Allez ! Laisse-moi …
— Tss tsss tsss …
— Mais qu’est-ce que tu veux, enfin !
— Que tu m’expliques, fais pas l’innocente !
Elle pointait son doigt sur le bas du corps de Fanny :
— Tu m’expliques et je dis rien à personne, une tombe …
De ses doigts, elle faisait le geste de se fermer les lèvres d’une fermeture éclair.
Fanny a senti sa vue se troubler de larmes. Il fallait que ce soit elle ! Elle qui ait vu quelque chose. Mais quoi ? Son maillot n’avait pas pu glisser à ce point, si ?
— Mais j’ai rien à dire …
— Tss tsss … pas à moi, Fanny … on n’est pas les meilleures copines, ok, et j’ai rien oublié, toi non plus. J’ai fait une connerie, tu m’as filé une baffe … rien à dire ! Mais là, je veux que tu me dises !
Fanny serrait très fort son drap de bain entre ses poings serrés à en blanchir ses doigts pour contenir ses tremblements :
— Laisse-moi … s’il te plaît, laisse-moi !
— Hé ! Elles vont finir par se poser des questions, tu ferais mieux de te dépêcher, madame la donneuse de leçons ! Je te jure ! Pas un mot … à personne. Entre toi et moi, Fanny.
Caroline a posé son sac à ses pieds et s’est approchée de Fanny, l’a faite pivoter de ses mains sur ses épaules et a fait glisser le maillot, dénoué les bras que Fanny serrait autour de sa taille pour l’abaisser sur ses hanches. Elle s’est agenouillée et a tiré le maillot jusqu’aux pieds en forçant pour le descendre entre les cuisses serrées.
A genoux derrière Fanny, elle suivait du bout de son index tendu une marque rouge violacée légèrement boursoufflée qui barrait ses fesses.
Elle n’a pu s’empêcher, avec une pointe de jalousie, de remarquer la douce courbe des hanches et les fesses fermes, le pli à peine marqué à la jonction des cuisses, la peau lisse et veloutée, sans la moindre trace de cellulite ou de peau d’orange qu’elle-même tentait de résorber avec force crèmes, et a laissé échapper un commentaire :
— La vache … t’es bien foutue …
… en se relevant, sans quitter des yeux les vilaines marques qui zébraient le postérieur. Elle l’a prise par les épaules, et a froncé les sourcils en voyant Fanny serrer fort les bras et les mains sur ses seins. Elle lui a écarté les mains :
— Oh … merde …
Elle n’avait pas imaginé voir les mêmes traces sur ses seins, et surtout pas la vilaine boursoufflure violette et gorgée de sang au bord d’une aréole.
— Merde alors ! T’as fait voir ça à un toubib ?
A la grande surprise de Fanny, et elle s’est surprise elle-même, Caroline l’a serrée dans ses bras et l’a embrassée sur la joue, a essuyé ses yeux et ses joues striées de larmes.
— Bon … allez … vaut mieux qu’on se change avant qu’elles se demandent ce qu’on fout …
Elles se sont rhabillées sans un mot.
En la suivant dans la salle de bain, Caroline voulait forcer Fanny à lui fournir des explications, voulait surtout la mettre mal à l’aise et se venger d’une gifle vieille de quatre ans, mais la vision de son corps marqué la laissait sans voix, toute méchanceté oubliée.

Fanny s’est passé le visage sous l’eau après s’être habillée. L’attitude de Caroline la surprenait, et elle était rassurée de ne lui avoir rien dit, qu’elle n’ait plus insisté.
Même se montrer nue devant elle ne l’avait pas autant gênée ou perturbée qu’elle aurait imaginé l’être.
Elle lui aurait dit ? Pendant que Caroline la déshabillait, se sentant coincée, elle avait essayé de préparer les mots.
Elle lui aurait dit que c’était rien, que c’était pas souvent … qu’elle était d’accord ? Elle n’aurait pas dit qu’elle aimait ça, non, ça elle n’aurait pas osé le dire… juste qu’elle acceptait.

Très bizarrement, elle qui avait été tétanisée aux premières questions de Caroline, se sentait bien maintenant. Presque … fière ? C’est la réaction de Caroline qui avait tout changé. C’était Caroline qui était perturbée, avait des gestes tout doux, ce pli d’inquiétude au front, qu’elle avait senti trembler quand elle avait posé une bise sur sa joue.

Pendant qu’elles s’habillaient, elle avait vu dans les miroirs sur la porte leurs deux corps, côte à côte, nus tous les deux. Un instant, un flash, elle avait imaginé ces mêmes marques sur Caroline. Et ça l’avait … amusée ? … non, plus que ça …


« « Bien ! Les présentations sont faites ! Ben oui, c’était juste l’entrée en matière !
Je sais bien que vous n’êtes pas nombreux à aimer ces histoires un peu longues, avec des suites, et des suites … mais moi j’aime bien !
Et puis il y a beaucoup à dire, beaucoup à regarder et écouter.
Julia ? Julia et Muriel … Info ou intox ?
Caroline et sa vie agitée, on pourrait aller y voir de plus près, non ?
Fanny. Ah ! C’est quoi au juste ces traces sur ses fesses ? Elles sont pas venues toutes seules !
Brigitte ? Aussi rangée qu’elle en a l’air ? Et sa fille Manon, vous croyez pas qu’elle devrait la surveiller un peu ? Parce que le peu qu’on a vu de Marie-Luce et Mathieu … des numéros ces deux-là !

Donc, une autre fois, je vous raconterai …d’autres petits secrets de village … je vous dirai tout … Tout !

A bientôt ! » »

Misa – 11/2015

Comments:

No comments!

Please sign up or log in to post a comment!