Résonance Primitive 3

Ce week-end, c’est soirée trio. Enfin presque ! Ce n’est pas vraiment une partie à trois comme je les aime habituellement, où le centre tourne, et où les rôles se redistribuent au gré des désirs. Là, tout est fixe, les rôles donnés, et le scénario figé dans le genre. Une contrainte, un contrat censé éviter les risques. Pourquoi pas ?
C’est un plan candauliste avec les parents de Manon. Un truc ou le mari aime voir sa femme se faire prendre, parfois sans ménagement, et devenir salope un peu plus à chaque fois. C’est fort résumer dit comme ça, mais comme dans tout, il y a des nuances.
Aline et Damien s’aiment depuis plus de vingt ans déjà, et semblent amoureux de la veille. C’est rare, tellement rare. Leur secret ? Aucun je crois. Je pense qu’il y a des trajectoires qui se croisent un jour, et qui deviennent une, comme un fruit du hasard, là où d’autres ne font que se côtoyer pendant un temps, ou se briser.
Pour Damien, sa femme est la plus belle, et il l’aime à s’en vanter, à le prouver. « Et elle est encore plus belle quand elle fait l’amour ! Tu ne me crois pas ? Tient, regarde ! ». C’est comme ça qu’il m’a montré les premières photos de leurs coquineries. Soft dans un premier temps. Puis explicite, de plus en plus. Jusqu’au jour où ce n’était plus Damien entre les cuisses d’Aline, mais un inconnu sans tête, et avec une grosse queue.
C’est vrai qu’elle est belle Aline, dans l’horizontale. Cet aperçu offert gracieusement par le mari eut tôt fait de me mettre l’eau à la bouche. Et je ne parle pas des vidéos qui ont suivi, où en plus de la voir prendre du plaisir, je pouvais aussi l’entendre. Quelle musique ! Comment résister ? Pourquoi résister ?

Ils habitent une maison en ville, dans une rue à deux pas de chez moi. Pas très grande mais confortable, avec un petit coin de verdure juste derrière, cerné de béton. Toutes les maisons de la rue sont collés les unes aux autres, et construites sur le même modèle.

Seuls les jardins, tous dans le même alignement, sont différents de par leur composition, et donnent la seule touche dissonante d’humanité dans cet univers rectiligne.
Comme je viens à pied, je me suis fumé un petit stick avant de partir, et je me sens délicieusement léger. La rue me semble paisible, et la lumière des lampadaires moins froide. Il faut dire que les façades ne dépassent pas deux étages ici, et que le ciel semble plus disponible. Même l’odeur m’est agréable ce soir. Une odeur d’hiver. Un air froid et sec, chargé de parfums d’âtres, nombreux dans cette rue. Mon adolescence remonte, et le souvenir de ma campagne aussi. La corvée de bois, toujours grincheuse. Les foyers allumés en permanence. Penser à charger un gros morceau avant de monter se coucher. Sentir la chaleur vive à chaque alimentation. L’odeur de la cendre, l’odeur du feu. Cette banale routine d’époque me réchauffe le cœur d’une douce nostalgie.
Je sonne, les yeux sur mes chaussures et un sourire idiot sur les lèvres. Quand la porte s’ouvre, surprise : Manon !
Je n’ai pas le temps de lui dire : « qu’est-ce que tu fous là », qu’elle me colle deux doigts mouillés sur les lèvres.
- Goûte ma chatte ! Me lance-t-elle espiègle, en guise de bonsoir. Quelle chipie !
Je lutte contre l’envie de me sucer les lèvres, d’avoir son goût en bouche, et tranquillement, les essuies de mon éminence thénar.
- T’as pas une soirée pyjama ce soir ?
- Si, me répond-elle, mais après manger. Entre !
La chaleur de leur foyer est accueillante, chargée de vanille et d’encens. Dans un couloir plutôt large en guise d’entrée, quelques chaussures trainent à côté de leur meuble, sur lequel sont posés des gants et un bonnet. Quelques cadres au mur, des clés. Au bout de ce couloir, un escalier en bois qui mène vers les chambres, et à droite, l’entré d’une très longue pièce divisée en trois. De droite à gauche : salon, salle à manger et cuisine américaine. La salle à manger se résume à une table longue cernée de chaises et sur laquelle trône une corbeille de fruits presque vide.
La cuisine me fait kiffer. Pratique et peu encombré, avec des plans de travails en veux-tu en voilà, et des tabourets de bar devant un comptoir, qui marque la frontière. Aline et Damien s’affairent dedans. Le salon est le centre névralgique avec sa table basse, carré, posé sur un tapis clair et moelleux. Sur deux côtés, une banquette d’angle convertible et confortable, faite pour la baise, c’est évident. En face, contre le mur du couloir, une télé, qui a dû couter cher vu son format, trône, entouré du son qui va avec. Les films de cul prennent une autre dimension à cette taille, d’où notre attachement à la HD. Et puis quelques plantes de tailles différentes , d’ici de là, cassent un peu le minimalisme de leur intérieur.
Sur la table basse, quelques bougies, source de l’odeur vanille, accompagnent l’alcool et les verres déjà en place, au milieu d’amuse-gueules servis dans diffèrent petits plats. Ça sent l’apéro-dinatoire, il y a de la verdure.
- T’es sure que tu manges avec nous ? Demandais-je à Manon, suspicieux.
- Ça te ferait chier mon d’Jo. Elle me plante et monte en courant dans sa chambre. Elle est en jogging et chaussette, vraiment pas une tenue de soirée entre fille, enfin, je crois. Je rejoins Aline et Damien, l’un occupés à découper des carottes en bâtonnets pendant que l’autre prépare une sauce blanche. Une poigné de main à Damien et un « comment va ? », et deux bises pour Aline la muette. Enfin, pas une vraie muette, une économe des mots plutôt. Je me débarrasse de mon blouson et des accessoires d’hiver, et demande le plus désintéressé possible ;
- Elle bouffe avec nous la gamine ?
- Non, me répond Damien, elle va bouger dans une petite heure.
Aline sourit comme si elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle est heureuse, ses yeux pétillent. Timide, elle évite mon regard et pique un fard. Elle devait être aussi belle que Manon lorsqu’elle était jeune. Plus petite, ses lignes sont moins fines, et son corps plus large. Ses cheveux longs châtains sont maintenus en arrière, par une pince à cheveux ouvragée.
Sous son tablier de cuisine, une laine légère qui descend jusqu’à ses fesses. En dessous, je devine sa longue robe qui s’ouvre par-devant. Et puis, sans doute des bas pour compléter, et une culotte. La culotte ? Pas besoin de rayon x pour en être sure qu’elle est là. Aline aime se faire déculotter, surtout par un amant, devant les yeux de son mari. Elle ne paye pas de mine au premier coup d’œil. Tellement gentille, tellement timide, tellement discrète. Mais tout à l’heure, lorsque nous serons suspendus dans la nuit, elle sera à son affaire avec nos queues pour elle toute seule. Et la discrète, ne sera plus tellement timide, ni même gentille.
- T’as vue comme elle est heureuse ? Damien surprend ma pensée.
- Oui, je vois ça.
Lui aussi est heureux. Heureux que sa femme soit heureuse, et je me sens moi-même heureux de contribuer à leur bonheur du soir. Tout le monde y trouve son compte. Physiquement, Damien c’est moi en un peu plus jeune, un peu plus large, un peu plus beau et un peu moins dégarni. Sexuellement, nous ne nous touchons pas tous les deux. Mais je le soupçonne de vouloir sucer ma queue lorsqu’elle sort de la chatte de sa femme. J’ai déjà senti sa langue glisser sur ma tige pendant qu’Aline s’empalait sur moi, assise, le dos contre mon torse. Dans ces moments-là, Damien aime cadrer serré sur sa chatte investit. Les plans en deviennent presque abstraits, fascinants. Et puis il fond, bouche ouverte comme un mort de soif, sur ce spectacle luisant et se régale, à grand coup de langue. D’où certains dérapages accidentels, d’après ses dires. J’y crois à moitié. Me faire sucer par un mec ne serait pas une première, mais je ne l’encourage ni ne le décourage pour l’instant. Son sens de l’humour me rebute encore trop.
- Sinon, quoi de neuf docteur ? Me demande-t-il en croquant une carotte, fier de lui. Qu’est-ce que je disais…
- Oh non ! Dis-moi que ça t’est venu d’un coup.
- Quoi donc ?
- Quoi de neuf docteur ? La carotte ! C’était spontané ?
- Euh… Oui.
L’hésitation du menteur. De toute façon, Aline le balance en pouffant.
- Depuis combien de temps il la travaille ?
- 10 minutes. Lâche-t-elle sans quitter des yeux sa planche à découper.
- Tu sais qu’il y a eu plusieurs mises à jour de l’humour, depuis les années quarante.
- T’as vraiment perdu ton âme d’. Me lance-t-il, une fois encore. Ce n’est pas le seul à le dire, d’ailleurs, ces derniers temps.
- Mon âme d’ ? Elle va bien, merci. Ce n’est pas parce que tu verses une larme sur une photo de Casimir que tu as une âme d’. Une âme d’ n’est pas nostalgique. Une âme d’ regarde devant, s’invente le monde. Le malheur aujourd’hui, c’est que les gosses sont trop souvent accompagnés de crétins, qui ont une idée niaise, pathétique, voire dangereuse de l’enfance. Faite de Bisounours et de poupée Barbis…
Oups ! J’agace. Damien me regarde en fronçant les sourcils, l’air de dire « pitié, pas ce soir », pendant qu’Aline s’est arrêtée de trancher ses carottes, perplexe.
- Sers-moi un Pastis, ça va me détendre.
- Ouais, je crois ! confirme Damien.
Pendant qu’il se dirige au salon pour préparer mon verre, je me glisse derrière Aline, et me serre contre elle. Je lui respire la nuque pendant que mes mains remontent sur ses seins. Elle se cambre, m’ouvre son cou, et décolle les bras de son corps, le couteau toujours dans sa main, offrant le spectacle à son mari, qui revient vers nous, rassuré de la tournure. Elle me plaît Aline. Docile, mais à son plaisir seulement. Elle ne force rien. Tout ce qu’elle donne, elle le donne de toute sa personne. Je me suis souvent demandé lequel des deux, d’Aline ou de Damien, avait entrainé l’autre. Damien « le pousse au vice », ou Aline «  la combustion spontanée » ? Je m’amuse à chercher encore.
Caresser Aline, c’est comme créer une vague, troubler une surface. Elle se love, se frotte à l’espace. Elle donne envie d’apesanteur et de rendez-vous orbital.
Un roulement de tambour dévale les escaliers et Manon surgit tout sourire, pas dupe du tout, de ce qui se trame dans la cuisine. Elle s’est changée. Le jogging a laissé sa place à un jean clair, surmonter d’un pull seyant, mais toujours pas de blouson. Elle passe derrière le comptoir, ouvre le frigo, et sort un petit plat rempli de gros bâtonnets de concombre, pioche dedans, puis le tend vers nous.
- Servez-vous, j’ai préparé ça pour vous. Elle ne dissimule même pas la malice qui semble débordé de ses yeux et de son sourire lorsqu’elle me le présente, et j’ai l’étrange sensation qu’elle est en train de nous griller devant ses parents. Putain ! elle fait de moi un adolescent.
Le concombre, le substitut vert, l’ami écolo des femmes esseulées et gourmandes. Manon et moi avons la théorie que toutes les femmes y ont goûté. Obligé. La plupart jurent que non, offusquées et rougissantes. Pourtant ; moins compliqué qu’une commande internet ; moins honteux que de passer la porte d’un sexe shop ; et tellement facile à planquer. Le bac à légumes suffit. Sans parler des modifications génétiques qui le rende plus long, plus lisse, plus souple, et de plus longue conservation.
Je me souviens d’un homme, un jour, au rayon légumes, en train d’agiter un concombre dans chaque main en direction de sa femme, au rayon fruits. Et de lui demander, à voix plutôt haute, et avec un grand sourire coquin : « on en prend deux ? ». Sa femme ne savait plus où se mettre. Ah oui ! Nous avons à peu près les même théories à propos des aubergines, des courgettes, des carottes, des bananes et même des radis noirs. Manon rajoute les radis roses aussi, pour une touche de raffinement dit-elle.
- Tu t’es lavé les mains ? Lui demandais-je un peu méchant.
- Nan ! Mais je l’ai préparé avec amour. Son ton dévoile trop.
- Ça, j’en doute pas ! Répondis-je beaucoup trop vite.
Si Damien semblait n’avoir rien remarqué, Aline, elle, venait de surprendre quelque chose.
Et puis merde, je n’ai rien à me reprocher ! Je pioche dans le plat.
- Tient Damien, je peux goûter ta sauce ? Quelle erreur ! Manon laisse échapper un rire vite étouffé, qui le rend encore plus suspect. Me voilà embarrassé. Le shit ralenti ma pensée et je passe trop de temps à me demander si je dois accompagner son rire ou rester inerte.
- Goûter ta sauce ? Je vois pas ce qui est drôle ? S’interroge son père, dubitatif.
- Normal, t’es encore planté dans les années quarante. Diversion au pied levé, j’aime mon cerveau.
- Parce que toi, tu trouves ça drôle ?
- Non ! Mais moi j’ai perdu mon âme d’, tu le sais bien.
Le problème, c’est qu’Aline regarde sa fille sans un mot, avec une expression que je ne lui connais pas. Elle semble la sonder, calmement, froidement, et Manon le sens. Elle est presque redevenue une petite fille. Puis Aline se tourne vers moi, toujours silencieuse, et me sonde à mon tour. Je ne me dérobe pas et la laisse faire, tranquillement. L’échange de regards est court en fait, mais tout est dit. Elle me demande, sans un mot, si je couche avec sa fille, et sans un mot je lui réponds que non. Me croit-elle ?
- Goûter ta sauce ? Goûter ta sauce ? C’est quoi, c’est du rap ? Heureusement que Damien bloque un peu. D’ailleurs, je m’étonne qu’un obsédé comme lui ne percute pas sur une allusion aussi évidente. Peut-être un système de censure automatique qui se met en route en présence de sa fille ?
- Sans doute ! Lui répondis-je, laconique. Quelque chose me gêne dans cette ignorance e. Je suis à deux doigts d’ouvrir ma grande gueule quand Aline nous suggère de passer au salon.
Changement de pièce, changement d’atmosphère, et changement de conversation à l’initiative de Damien.
- Du boulot en ce moment ? Me demande-t-il pendant que nous prenons place.
Merde ! Pas mon sujet préféré. Autant, quand j’en ai, j’aime en parler, autant quand je n’en ai pas, le fait d’en parler me rappelle seulement le fait que je n’en ai pas , alors…
- Non ! C’est le calme plat, et ça commence à durer. Une phrase que je récite telle quelle, à mes proches, « avides » de mes nouvelles. Je n’en peux plus de la dire. Le pire, c’est le « ah !? » inquiet qu’ils font tous, ponctuant la fin de ma phrase.
- Pourtant, t’aime ça glander ? Me jette Manon redevenue moins sage.
- Glander, c’est le plus beau des métiers ! Mais seulement entre deux boulots, c’est une question de contraste.
- C’était quand ton dernier boulot ? Me demande Damien qui ne lâche pas l’affaire.
- Vers la fin de novembre, juste après les attentats. Celle-là aussi je la sors telle quelle. Ce qu’il y a de bien, à posteriori bien sûr, avec les attentats, c’est qu’ils empêchent mes interlocuteurs de compter le nombre de mois qui nous sépare du 13 novembre parce qu’ils bloquent sur l’événement, et du coup, m’oublient un peu.
- Trois mois quand même ! T’as une vie d’étudiant en fait. C’était sans compter Manon, évidemment.
- Je n’arrive toujours pas à comprendre ce qu’ils cherchent en faisant ça ? C’est Aline qui pose la question. C’est tellement rare de l’entendre s’exprimer sur un sujet d’actualité, que nous sommes tous surpris, et restons quelques secondes, silencieux, tous en cœur.
Du coup, je regrette d’avoir évoqué les attentats comme contre-mesure. Aborder ce sujet n’est jamais une sinécure, tellement l’intelligence semble volatile sous l’effet d’émotions disproportionnées et souvent suspectes. Le sang coule chez nous, et tout le monde s’étonne, ne comprend pas, ou peu. Je vois les gens se comporter comme des s, et afficher des images, comme pour conjurer le sort, et croire qu’une autre réalité est possible en priant. Autant dire que c’est pas gagné. Et puis, « nous sommes en guerre » scande notre Premier ministre. Quelle clairvoyance ! La question est plutôt : quand ne l’avons-nous pas été ?
Généralement, dans ce genre de débat, je préfère fermer ma gueule pour ne pas envenimer les choses. Ça plombe l’ambiance et ne va jamais très loin. Les méchants sont vraiment méchants, et les gentils, ment innocent. Et puis la religion sur le tapis, le moyen-âge, la barbarie des autres. Les autres ! On a du mal à comprendre que ce ne sont pas les autres qui nous frappent. La fascination de la mort, comme ils disent, n’est pas un produit d’importation. Notre histoire avec un grand h, devrait nous le rappeler.
Généralement, c’est là que j’ouvre ma gueule, et que je rappelle qu’ils ont beau se fantasmer Arabes et musulmans jusqu’aux dents, ils sont, malgré tout, une pure production de notre terroir socio-machin-chose. Sure que ça plaît pas à tout le monde, mais c’est ça la question la plus importante il me semble : qu’est-ce qui, dans notre façon de vivre, a pu générer une telle folie ?
Faut que je me calme. Je ne suis pas là pour une soirée politique, et mes hôtes non plus. Pendant que j’errais dans mon cerveau porté par le THC, la vie sociale c’est poursuivi dans le salon.
- Qu’est-ce que tu fais pour les vacances ? C’est comme un coup de défibrillateur de la part de Damien, et j’ai une sale chanson dans la tête. Il reste suspendu, ainsi qu’Aline, en attente de ma réponse, et j’entends presque Manon retenir son souffle. Si j’ai entendu les mots de sa phrase, le sens est à la traine.
- Les vacances ? C’est quoi ça ? La jointure est faite.
- C’est ton mode de vie, la moitié de l’année. Balance Manon, ce qui fait rire ses parents.
- Les vacances ? C’est quand t’es sure de retrouver ton job à la fin. Ma réplique est sèche.
- Cet été, reprend Damien, on compte aller à la mer, on n’a pas encore décidé où. Mais si t’es dispo et si ça te branche ?
La mer ? Pas vue depuis 20 ans au moins. Quelle drôle d’idée ils ont.
- Vacances entre adultes ? Demandais-je curieux.
- Non, avec Manon et une copine.
- Ah ?
Vraiment une drôle d’idée. Mon premier réflexe est de refuser sans même comprendre le pourquoi d’une telle réticence de ma part. Je n’aime pas cette idée, viscéralement, je la trouve déplacée, incongrue et dangereuse. Je leur réponds « on verra », mais c’est tout vu. Je n’ai pas envie d’être le témoin de leur quotidien, même sous le soleil et au bord de la mer. Pour moi, connaitre les gens, c’est m’affecter de leurs défaillances et mesurer mon impuissance à leur venir en aide. C’est con ? Merci, je suis bien placé pour le savoir.
- Détends-toi Joey ! On te demande pas un rein non plus. Damien est plus perspicace que je ne le pensais. Normal pour un voyeur. Aline ne dit rien, mais je perçois de la déception, et ce malgré son sourire, devant mon manque d’enthousiasme. J’esquive.
- Tu sais que je ne peux jamais prévoir, avec mon boulot.
- Évidemment. Conclut Manon, sans étonnement. Elle ne s’attendait pas à autre chose de ma part.
- En tous les cas, l’invitation reste ouverte, conclut Damien. Bien ! ma puce, poursuit-il en claquant une fois dans ses mains, il va être l’heure, prépare-toi.

Enfin l’heure ! Je pensais que Manon bougerait par ses propres moyens, mais il n’en est rien. Damien nous dit qu’il en aura pour 20 minutes aller-retour. Environ. Je ne rêve pas, c’est bien un clin d’œil grossier qui ponctue sa phrase ? Je regarde Aline pour détecter un signe de complicité. Elle sourit, mais j’ai un doute.
- Aller ma puce, dépêches-toi ! Damien cache mal son empressement.
- Du calme ! réplique Manon, y a pas le feu pour les vieux.
- Encore du rap ? T’écoute du rap toi, maintenant ? Merde ! Où sont mes clés ? Sacré Damien. Il m’arrache un sourire. S’il arrive à me faire rire franchement, je veux bien qu’il me suce. Manon ne lui répond même pas. Elle passe devant moi, entre la table et le canapé, m’obligeant à ranger mes jambes pour libérer le passage. Puis, ses jambes toujours emmêlées aux miennes, elle se penche vers sa mère pour lui faire la bise. Son sac passé sur une seule épaule, glisse et me tombe pile poil sur les couilles. Plus de peur que de mal, le sac est léger. Il doit contenir son pyjama, pour sa partie entre filles, et son god ceinture, pour approfondir ses amitiés.
- Oh, pardon Joey ! s’exclame-t-elle faussement navré. Je pourrais la griller, là, maintenant. Je pourrais faire le beauf, et m’exclamer que son sac est rudement lourd, lourd comme s’il y avait une brique dedans. Papa suspicieux, soupçonnerait une bouteille d’alcool passé en douce, contre avis parental. Il exigerait l’ouverture du sac, et tomberait effaré, sur le god ceinture rose glace à la fraise, et sans doute quelques petits accessoires annexes. C’est avec cette idée un peu tordue mais bien tentante que je lui souris. Elle est maligne Manon, c’est comme si elle suivait le film de ma pensée. Un peu crâneuse et un peu défiante, elle se penche vers moi pour me faire la bise à mon tour. Joue gauche pour la première, du côté de sa mère, puis son nez frôle le mien pour le passage à l’autre joue. Son regard situe son père dans la salle à manger, s’assurant sans doute qu’il nous tourne le dos dans sa recherche, et au moment de la deuxième, feignant le déséquilibre, je sens sa bouche aspirer le lobe de mon oreille, bien baveuse. Elle se redresse, me cogne les genoux sans ménagement pour se sortir de là et nous lance en secouant sa main ;
- Passez une bonne soirée, et ne vous couchez pas trop tard. Puis sort de la pièce, suivit de son père qui tient à nous préciser, de ne pas l’attendre.
On avait compris. Mais au moment où claque la porte, je me dis que les choses risquent d’être compliqués.
- On a 10 minutes. Attaque Aline. Il se passe quoi avec Manon ? Je peux pas dire que je suis surpris, mais là c’est plutôt frontal. Surtout pour une muette.
- Pourquoi 10 minutes ?
- Changes pas de sujet. Vous couchez ensemble ? C’est étrange, je n’arrive pas à savoir si c’est de l’inquiétude de mère qui domine son émotion, ou une jalousie de femme. Ses yeux marrons et ses pupilles dilatés par la faible luminosité de la pièce, lui donnent un regard noir quelque peu flippant.
- Non, nous ne couchons pas ensemble.
- Ça va arriver ? Celle-là, elle est dure. Je ne veux pas lui mentir. Lui dire non, c’est faire une promesse que je ne pourrais peut-être pas tenir. Mais peut-elle entendre ça ? Alors ;
- Je ne le veux pas. C’est quand même la vérité, pour le moment.
- Elle te désir, tu l’as remarqué ?
- Oh oui, ça j’ai vu. Répondis-je franchement. Aïe, aïe, aïe, c’est sur le fil. C’est con, mais ça m’excite, et c’est tant mieux, ça booste mon cerveau.
- Tu crois pouvoir lui résister ? Plus Manon devient femme, et plus Damien devient père. Il se refuse de voir qu’elle est devenu très belle, très désirable. C’est toujours sa puce. Mais moi, je vois le pouvoir qu’elle a sur les hommes, et la conscience qu’elle en a. Je sais aussi que j’ai eu son âge, et que ma virginité était déjà un vieux souvenir à l’époque.
- C’est vrai ? A quel âge ?
- Je suis sérieuse Joey. Effectivement, elle l’est.
- Un peu trop peut-être. Oui, Manon est très désirable, et oui elle me chauffe. Elle me chauffe comme une expérience, pour se faire les dents, pour se mesurer à elle-même. Quand elle en aura marre, elle passera à autre chose. Et puis, tu me prends pour qui ? C’est pas mon genre deux femmes dans la même famille.
Je sur-joue légèrement l’énervement, histoire de clore le sujet. Et ça marche. Aline est redevenue muette. Cette soirée me semble soudainement mal engagée, et je maudis Manon d’avoir réussi son coup. Alors, sur une inspiration ;
- Ceci dit, tu ne m’as pas présenté ta mère.
Aline me regarde quelques secondes suspendus, et éclate de rire. Je la tiens.
- Elle est bonne ta mère ? Si toutes les femmes de ta famille ont le même tempérament… Ta grand-mère est toujours vivante ? T’as des frangines ?
- Non, et puis c’est papa qui était coureur. Lâche-t-elle entre deux rires.
- Et des cousines ? Au moins une avec laquelle tu aurais fait tes premiers tâtonnements.
Elle ne rit plus, mais le sourire reste sur ses lèvres entrouvertes. Dans son regard, je vois qu’elle se souvient. « Racontes ! » Lui dis-je en murmurant et en me rapprochant d’elle.

- Je me souviens de la bite à Dudule. Commence-t-elle.
- La bite à Dudule ? Putain c’est énorme ! J’avais l’incrédulité joyeuse, limite moqueuse, à l’énoncé de ce titre qui ressemblait plus à une vieille blague, qu’à un vieux souvenir.
- Tu crois pas si bien dire, il l’avait vraiment énorme. Enfin, pour la main d’une gamine.
- Seulement la main ?
- Un peu la bouche aussi.
- Et ta cousine ? Quel rapport ?
J’ai le flair pour les histoires croustillantes, et celle-ci sentait bon la ruralité.
- Ma cousine ?

«  Ma cousine Marie. Marie salope ne lui était pas usurpée, tu peux me croire. Fille d’agriculteur. Dernière d’une fratrie de 6, dont elle est la seule fille. T’imagine l’univers ? Je passais souvent mes vacances chez eux, enfin, si on peut appeler ça des vacances, dans la mesure où je participais aux tâches de la ferme au même titre que Marie. Mais, je ne regrette pas. J’aimais bien la ferme, son espace, ses odeurs et tous ces endroits où nous pouvions nous soustraire du regard des adultes. Les granges, les tas de paille, les balles rectangulaires, que même nous, nous pouvions porter. Autre chose que les balles rondes d’aujourd’hui qui peuvent nous écraser. Elles ont sans doute détruit l’attrait de la campagne pour les s. Les balles rectangulaires, c’étaient comme des legos géants avec lesquels on pouvait construire des cabanes et des tunnels. Se cacher. Mon oncle gueulait souvent.
Enfin bref. C’est avec ma cousine que j’ai découvert le sexe, mais ça tu t’en doutes. Tu me montres la tienne et je te montre la mienne. Premières caresses, puis premières masturbations, chacune de son côté, puis mutuelle. Premières léchouilles aussi, et premières jouissances. Marie aimait beaucoup explorer mon corps, et j’aimais ça. Nous avions fait le tour de notre sexe, mais celui des garçons nous restait encore inaccessible.
- Donc, Dudule ?
- Patience ! Un de ses frangins, qui faisait son service militaire, planquait des revues porno sous le plancher de sa chambre. Des playboys surtout, mais aussi des ouvrages beaucoup plus explicites, avec des gros plans, des pénétrations, et puis le sperme. Autant dire que les premières fois, on n’a pas tout compris. Mais au fil du temps…
Nous visitions souvent le plancher de son frangin, avides de nouveauté. Mais la source a fini par se tarir et nous en voulions plus. Nous voulions voir de nos propres yeux, toucher de nos propres mains.
- Goûter de vos propre bouches…
- Si tu m’interromps pour la vannes, j’arrête… Bien. Tiens, dit-elle en remontant le bas de sa robe et en s’allongeant sur le dos. Lèches-moi, mais doucement, comme une caresse, ça t’évitera de dire des conneries.
La punition me convient. J’obtempère docilement, et m’installe confortablement entre ses cuisses agrémentées d’une paire de bas noir et du porte jarretelle qui va avec. La culotte est en dentelle, transparente, délicieuse. Je respire son entre-jambe encore emballé et perçois l’odeur de son sexe mêlé à celle, artificielle, du textile. Puis, enivré, je déballe doucement, et découvre sa chatte, qui n’a jamais connu l’épilation. L’épilation, c’est l’erreur fatale de la femme. Ça, et la volonté d’être légal de l’homme. Quelle idée de vouloir se rabaisser ?
Alors que je m’apprête à lui ôter complètement sa culotte, elle m’arrête et replis ses jambes en écartant ses cuisses.
- Laisses là à mes chevilles, ça m’excite.
Elle me laisse faire ensuite, en passant ses bras au-dessus de sa tête. Je ne le vois pas encore, mais je sais qu’elle est déjà mouillée, et lorsqu’elle sent le contact de mes doigts écartant délicatement ses lèvres, elle bascule sa tête en arrière, les yeux clos, dans l’attente de mon souffle, de ma bouche, et de ma langue. Elle soupir au contact.
- Huuumm ! Tu me rappelles ma cousine… Il s’appelait Roger, reprend-elle. Tout le monde l’appelait Dudule sans que l’on sache pourquoi. Tout le monde le prenait pour un simplet, alors qu’il ne l’était pas. C’était pas une lumière non plus, mais il était gentil. Peut-être un peu trop. Il n’était pas beau non plus, vraiment pas beau. Un gros nez, le front bas, les oreilles décollées.
- Il était pas roux non plus ? Putain, un vrai cliché !
- Parle pas la bouche pleine. D’une main elle appuie doucement sur ma tête pour me remettre à l’ouvrage. Les souvenirs sont des clichés… Non ! Pas les doigts… J’en étais où ? En plus d’un physique ingrat, il se trainait des rumeurs sur ces mœurs, comme on traine un chapelet de casseroles. La plus délirante, était qu’il se tapait des vaches. Tu te rends compte ? Non ! Tais-toi et lèches… plus bas.
Nous nous sommes mis à le suivre discrètement, pour connaitre ses habitudes, et peut-être le surprendre. Nous avions l’idée qu’il serait le candidat idéal pour nous montrer ce que nous voulions voir. Il n’avait pas d’amis à qui se vanter et, de toute manière, qui le croirait s’il en parlait.
Un jour, nous l’avons suivis jusqu’à son potager en dehors du village. C’était l’été, et la chaleur était sans brise. Il était torse nu et butait des rangés de patates à n’en plus finir. De temps en temps, il allait se tremper la tête et le corps, au tonneau en fer, posé à côté de la cabane de jardin faite de bois et de tôle ondulé. Un vrai four. Nous l’observions de loin, depuis un tas de bois qui longeait le jardin, sous le soleil, sans bouger, ruisselante. Comme ma chatte maintenant. C’est Marie qui nous fit repérer en déplaçant un morceau de bois.
- Qu’est-ce que vous me voulez ? Nous lança-t-il méfiant, limite parano.
- On a soif, tu peux nous donner à boire ? Lança Marie. Il nous regardait avec un air un peu idiot, s’attendant sans doute à une mauvaise plaisanterie. Puis, après une demi-minute, il nous fit signe de le rejoindre et se dirigea vers la cabane. Il sortit une bouteille d’eau qu’il gardait au frai dans le tonneau, et nous la tendit.
- j’en ai deux autres, allez-y, n’ayez pas peur. 
Marie, qui s’y connaissait en patate, le lança sur le sujet.
- La terre n’est pas trop sèche ? La récolte devrait être bonne cette année, si les doryphores ne s’en mêlent pas. Et patati et patata… Elle était maligne ma cousine. En un rien de temps, elle l’avait décontracté. Puis elle passa au vif du sujet, en l’appelant par son prénom.
- Écoute Roger, on a un service un peu spécial à te demander. Roger devint un peu plus rigide, et un voile de déception glissa sur sa face. Non, ne t’inquiété pas, c’est pas une arnaque ou un mauvais plan, au contraire. Ma cousine et moi, vois-tu, on se pose des questions sur les garçons. Et dans le village, les garçons de notre âge, bin, tu vois comment ils sont. Difficile de leur demander ça.
- Demander quoi ? L’inquiétude ne le quittait pas.
- On voudrait que tu nous montres ton sexe. Direct ! Comme ça ! Moi-même j’étais soufflé. J’en ai rougi, et lui aussi.
- Vous êtes folles ? Vous voulez que j’aie des ennuis ? Qu’on me traite de pervers.
- T’emballe pas ! Déjà, tout le monde te traite de pervers dans le village, et dans le village d’à côté. Ça restera entre nous. Un secret. Tu connaissais ma grand-mère, tu sais que je l’aimais beaucoup, et bien je te jure sur sa tombe que ça restera entre nous, hein Aline ?
- Heu… !?
- Jures !
- Heu…je jure sur la tombe de Griffon. C’est mon chien qui est mort l’année dernière. Ma grand-mère est toujours vivante, désolé.
- T’es pas obligé de jurer sur une tombe, tu peux jurer sur une tête aussi. Me lança Marie un peu agacé par ma traine.
- Ah, bin, sur la tête de ma grand-mère alors.
- Et toi Roger ? Toi aussi tu dois jurer.
Roger se concentra sur les multiples problèmes qui venaient de faire irruption dans son esprit. Jamais aucune femme ne lui avait demandé une chose pareil. De plus, nous n’étions encore que des gamines. Et puis, pouvait-il nous faire confiance, même sous serment ? Qu’arriverait-il si ça se savait ? Et surtout, sur quelle tête jurer ?
- Je jure sur la tête de Toby, c’est mon chien.
- C’est ton seul ami ? Demanda Marie un peu moqueuse.
- Oui ! Il y avait quelque chose de pathétique, et de triste dans sa réponse, mais l’émotion ne s’attarda pas. Comment qu’on fait ? Demanda-t-il.
Marie regarda en direction de la cabane.
- Là, dans la cabane, on sera bien.
Un vrai four la cabane, je l’ai déjà dit. Même avec la porte et la petite fenêtre ouvertes. De plus, le plafond n’étant pas haut, on sentait la chaleur émaner des tôles ondulées. L’endroit n’était pas très propre évidement. Le sol dur n’était que terre tassé très sèche. Il y avait pas mal d’outils, bêche, croc, binette, râteau. Une faux rouillée qui n’avait pas servi depuis l’invention du moteur à explosion. Une charrue de motoculteur, une brouette, un pulvérisateur, plusieurs arrosoirs en plastique et en alu. De quoi faire le bonheur sur un vide grenier de nos jours. Il y avait même une petite table et deux chaises dépareillées.
La chaleur nous empêchait de fermer la porte, ce qui rendait la situation à la fois tendue et rassurante. Nous nous tenions côte à côte face à lui, sans rien dire, attendant qu’il s’exécute. Il s’avança un peu plus vers le fonds de la cabane et commença à défaire sa ceinture. Je me souviens du cliquetis. Puis il défit ses boutons et son pantalon tomba sur ses chevilles, d’un coup. Il portait un slip kangourou blanc, propre, étonnamment propre, et volumineux niveau paquet. Il le fit glisser jusqu’à ses genoux, et quand il se releva, nous vîmes notre première bite en vrai, ainsi que ses couilles qui pendaient, presque à se décrocher tellement elles semblaient lourdes.
- tu bandes pas ? S’étonna Marie.
- Bin non ! Marie s’avança vers lui les yeux rivés sur cette verge pendante. Lui faisant face et me cachant la vue, je dû m’approchais à mon tour pour voir sa main se tendre et effleurer cette peau fortement veinée.
- C’est doux. Constata-t-elle. Touches.
- Pas tout de suite. Lui répondis-je. Même si j’en avais envie, j’étais assez troublé pour hésiter. D’autant plus que sa bite semblait prendre du volume et se redresser lentement mais surement.
- Regardes, je le fait bander. Puis s’adressant à lui. Ça te fais du bien ?
- Bin oui. C’est excitant.
- Tu vas éjaculer ?
- Pas comme ça, il faut…euh, enfin…
- Enfin quoi ? Demanda-t-elle, excitée elle aussi.
- Faut la caresser, la prendre dans sa main et coulisser, comme traire une vache. Aïe ! moins fort.
- Comme ça ? elle ne perdait pas une miette du va-et-viens de sa main autour de ce gros mandrin. Moi non plus d’ailleurs. Mais je jetais un œil aussi au visage de Dudule. Ses yeux étaient mi-clos, sa bouche entrouverte. Sa respiration s’accélérait et sa tête partait parfois en arrière, tout en lâchant un grognement. J’avais envie de la toucher moi aussi. J’avais aussi envie de glisser ma main dans mon short et de me doigter. Je sentais que je coulais. Et puis, l’odeur de nos transpirations devenait plus forte, entêtante, enivrante.
- Et vous, nous dit-il, vous me montrez aussi ? Moi aussi j’ai jamais vu en vrai.
Marie ne se fit pas prier. De sa main libre, elle descendit son short et sa culotte en une fois. Puis, elle écarta de deux doigts sa chatte pour lui montrer son intimité.
- Je ne vois rien, dit-il, recule un peu. Mais Marie ne voulait pas lâcher le morceau.
- Aline, montre la tienne. Allez ! Elle me sortait de mon hypnose provoquée par le flic flic que produisait le va et vient de sa main. Les hommes aussi mouillaient ? Je baissais timidement mon short à mon tour, puis ma culotte auréolée de cyprine. Je m’arrangeais pour la cacher dans mon short, un peu honteuse, puis entrepris, comme Marie, d’écarter mes lèvres.
- Montes sur la table. Me demanda Roger.
- Le plafond est trop bas, et les tôles sont brulantes. Protestais-je.
- Assis-toi dessus alors, et ouvre bien tes cuisses. M’ordonna Marie, le regard étrange.
Pas question de poser mon cul sur cette table dégueulasse. J’ôtais mon short et ma culotte qui m’entravaient, puis à l’aide d’une des chaises, je grimpais le plus proprement possible sur la table. Je cherchais le meilleur appui à la fois sur mes jambes, plantés devant et ouvertes, et sur mes mains en appuis sous mon dos et légèrement derrière moi, tout en évitant le contact entre mes fesses et la table. Roger avait ses yeux scotchés sur ma fente et sa respiration était encore plus forte.
- Tu vas éjaculer ? Lui demanda Marie.
- Oui, ça va venir, continu. Puis s’adressant à moi. T’es belle, toute luisante.
- Tu aimes ? Lui demandais-je en écartant un peu plus, et en soulevant plus haut mon bassin.
- Oh oui, c’est la plus belle chose que j’ai jamais vue. Je peux toucher ?
- Non ! Qu’avec les yeux. Intervint Marie. Puis soudain ;
- Plus vite, plus vite… Il saisit Marie, par le poignet qui l’astiquait, et lui imprima un rythme plus élevé. Sa bouche s’ouvrit encore plus grande, ses yeux se fermèrent complètement, et surtout, il ne respirait plus. Il n’y avait plus que le flic flic très rapide et la voix de Marie qui demandait ;
- Comme ça ? encore plus vite ? C’est bon ?
Pour toute réponse, un râle puissant, effrayant, comme un nageur resté trop longtemps sous l’eau et qui retrouve de l’air. Et le sperme, qui gicle loin, plusieurs fois, accompagné de spasmes qui secouent tout son corps. Marie ouvre les yeux en grand, fascinée par ce liquide qui coule épais sur sa main. Elle le branle encore un peu, puis porte ses doigts à son nez et les renifle en faisant la grimace. »

Interlude SMS. Damien sans doute. Aline att son portable et sourit à la lecture.
- Il vient de déposer Manon. Me dit-elle. Puis elle me cadre et me dit ; Cheeeesse !
Sans me décoller de sa chatte, je dis cheeesse à mon tour, en ajoutant un clin d’œil et le signe ok de ma main droite. Elle tapote, puis repose son téléphone.

- Voilà ! Elle t’a plu mon histoire ? me demande-t-elle féline.
- Ça s’arrête là ? Comme ça ?
- Oui ! Nous sommes partie comme des voleuses, le laissant avec le pantalon aux chevilles.
- Ça a dû brouter sec la nuit ! Enfin sec…
- Sois pas vulgaires avec mes souvenirs… Mais c’est vrai, nous étions surexcitées cette nuit-là.
- Et ensuite ? Vous l’avez revu ? Vous êtes allé plus loin.
- À plusieurs reprises cet été-là. Puis l’été suivant aussi. Mais non, nous ne sommes pas allez plus loin, enfin, à peine plus loin.
Nous nous amusions à le faire éjaculer, chacune notre tour. Son sperme nous fascinait autant qu’il nous répugnait. Marie me courait après pour m’en barbouillé, la salope. Nous l’avons sucé aussi, mais pas jusqu’au bout. Enfin sauf une fois. Rogers n’a pas prévenu, et Marie a tout pris dans la bouche. Elle était furax. Nous n’avons plus vu Roger pendant deux semaines après ça. Plus tard, j’ai appris que pendant ces deux semaines, Marie l’avait revue, seule, plusieurs fois, pour le sucer encore, et avaler.
- Et toi ? T’en avais pas envie ?
- Pas à l’époque. L’odeur de son sexe, pas toujours clean, me répugnait.
- Un crado.
- Pas à ce point, mais nous nous voyions surtout en fin de journée, l’été, avant la douche. T’imagine ? Mais j’aimais faire monter le plaisir chez lui. Je me sentais puissante de le tenir par la queue. Mais ce que je préférais, c’était de me masturber devant lui, pendant que Marie le suçait ou le branlait. Le spectacle que je lui offrais, le rendait dingue. Je pouvais le lire sur son visage, mesurer l’impact. Il était comme une bête féroce au zoo, que je m’amusais à provoquer, à l’abri, de l’autre côté des barreaux. Il n’y avait que Marie pour le retenir. Mais parfois, je me suis surprise à espérer qu’il se jette sur moi, et qu’il m’enfonce sa grosse queue tout au fond de la chatte, pour y jouir.
- Hé bin ! Pauvre gars. Enfin, pas vraiment. Pas pouvoir vous toucher…
- Si, il nous touchait. Il nous mettait des doigts parfois. Il nous a même léché. Il n’était pas aussi doué que Marie, mais compensait son manque de technique par son appétit. Et il se servait beaucoup de son nez aussi. Son grooos nez. Si j’avais été encore vierge, il m’aurait dépucelé avec.
- Un sanglier peut-être ?
- Bon ! il faut que je te suce. C’était sa façon de clore son histoire ? J’étais pas contre.
- Pourquoi il faut ?
- Ta bouche sens ma chatte, et la mienne doit sentir ta bite. C’est pour Damien.
- Il te l’a demandé ?
- Non. Mais il aime aussi mes initiatives.
Elle me fait mettre debout face à elle, et je n’ai rien d’autre à faire que de subir. Elle baisse mon pantalon et mon boxer à mi-cuisse, regarde ma queue déjà au garde-à-vous, contente d’elle, et remonte sa bouche en un contact léger et électrique, le long de ma verge, comme pour s’en imprégner.
- T’as pas le calibre à Dudule, mais t’en a l’odeur. Me dit-elle avec un sourire coquin, en arrivant au bout.
- Oh ! je me suis lavé.
- Oui ! Ce matin.
- Tu préfères que je sente le gel douche à deux balles. Toi-même tu sens pas la savonnette. D’ailleurs, ça me ferait chier. Une chatte qui sens le savon, l’horreur !
- J’aime ton odeur. Elle me rend folle.
J’avais la preuve sous les yeux. Elle me respirait autant qu’elle me goûtait. Elle était déjà en transe légère et me suçait en toute volupté, révélant en moi une grande gratitude et de la tendresse à son égard. Il y avait quelque chose d’émouvant dans ses pipes, quelque chose toujours à deux doigts de me faire pleurer.

Deuxième interlude SMS. Aline sans sortir ma queue de sa bouche, att son téléphone et me le tend. « Serais là dans 5 minutes, bande de coquins ;) » À mon tour de cadrer. Aline prend la pose, fait la moue autour de mon gland, et joue la dépravée pour son homme. Je double la prise et elle sort sa langue, gourmande. J’envoie.
- Il sera là dans 5 minutes. Qu’est-ce qu’on joue ? La prise en flag ?
- Non, plutôt le signe qui ne trompe pas. Me répondit-elle, mon gland sur son menton.
- C’est-à-dire ?
- Tu jouis dans ma bouche.
- C’est plutôt une dissimulation de preuve ça.
- Fais-moi confiance.
Dire qu’Aline aimait la bite, c’était ne pas vraiment la comprendre. Évidemment qu’elle en aimait le goût, l’odeur, la chaleur. Mais son appétit n’était pas vorace, comme celui de Laure. Elle se délectait du plaisir qu’elle procurait, du pouvoir entre ses lèvres, du pouvoir de son image, de son jeu.
Sa bouche presque ine se joue de ma queue avec une efficacité plus troublante que d’habitude. Je vois Manon dans leurs ressemblances, c’est la première fois. Les yeux, elles ont les mêmes yeux, la même étincelle. Je veux me dégager, ne pas permettre cette ambiguïté mais mon corps n’en a rien à foutre. Au contraire, tel un pousse au vice, mon bassin s’avance à chaque rencontre, et Aline m’avale toujours plus profond. Elle me tient.
Au moment de jouir, j’ai l’image de Dudule lâchant son sperme dans la main de sa cousine. Fugace mais puissante. Comme lui, je sors de mon apnée dans un grand râle. Mes jambes flageolent et cèdent sous mon poids. Je m’effondre lentement dans le canapé, toujours en bouche. Aline ne me lâche pas, et suit le mouvement en gémissant de plaisir. Je ferme les yeux et souris après chaque spasme qui me secoue. Puis, la plénitude, la légèreté. Aline me lâche enfin et me sourit contente d’elle. Aucune trace de mon sperme, elle a tout avalé.
- Merci. Me chuchote-t-elle.
Je reste sans voix. Que répondre à ça ? Et puis, il y a ses yeux, comme une caresse qui me pénètre profondément. Je sens alors un danger dangereusement tentant envahir mon âme. L’envie puissante de l’embrasser hors contrat.

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