Remplacement - 1/2

— Hep-là ! Où elle va, la petite dame ! C’est interdit, par là !
Il avait le teint rougeaud et une grosse moustache, une veste de survêtement ouverte sur un maillot tâché de terre et un pantalon assorti dont la ceinture disparaissait sous son gros ventre. Grand. Vraiment grand. Imposant.
— Bonjour ! Le vestiaire, c’est toujours au fond du couloir ?
— Ah … oui ! Mais c’est pas un endroit pour les dames !
— Je suis la remplaçante de Marie-Jo. On vous a pas prévenu ?
— Euh … si ! mais on m’a pas dit que c’était une gamine ! C’est pas bon, ça !
— Mais pas n’importe quelle gamine !

Gamine ! On est encore une gamine, à 22 ans ? Et puis j’ai pas le format gamine ! Je suis même plutôt grande pour une fille !
Je lui ai tendu la main, qu’il a noyée dans sa grande paluche. Je savais que sous ses airs d’ours, il ne me broierait pas la main … Je le regardais en souriant, les sourcils levés :
— Alors José ! Toujours au poste ?
Il plissait les yeux, tenait ma main avec précaution dans sa grande main enveloppante, sans la serrer, comme souvent les grands gars qui ont peur de casser tout ce qu’ils touchent :
— On se connaît, demoiselle ?
— Allez, cherche un peu … en dix ans j’ai un peu changé, c’est sûr ! Tu te rappelles pas des filles que tu fais sauter sur tes genoux ?

— Corinne ? … Nom de dieu de nom de Dieu … c’est toi ? Oh ma puce ! Oh nom de Dieu ! Viens-là …
Il a lâché ma main, m’a enveloppé de ses grands bras en me serrant contre son gros ventre, son visage noyé dans mes cheveux. Il riait ? Il pleurait aussi un peu. Il avait les yeux tout rouges et humides, la lèvre tremblante quand il m’a relâchée.
Il me tenait aux épaules à bout de bras, me serrait encore contre lui, secouait la tête.
— Oh ma petiote … tout ce temps … ça fait un choc … et t’étais où ? Ohlalala … quand Jean-Mi va te voir !
— Il est toujours là ? Il joue encore ?
— Oh non, non …entraîneur, oh miladiou ! La petite Corinne … T’es drôlement belle ! Et puis t’as poussé ! Pour ça, t’as changé !

Il me poussait d’une main dans le dos et a ouvert la porte du vestiaire.

Il criait :
— Jean-Mi ! Jean-Mi viens voir qui je t’amène !
A ses cris, tous ceux qui étaient dans le vestiaire se sont retournés. Figés un instant, les yeux et la bouche grands ouverts de surprise. Deux ou trois se sont brusquement retournés, d’autres se sont précipitamment assis sur les bancs sous les porte-manteaux, tous se cachaient, d’une serviette ou de leurs mains en apercevant ma tignasse brune par l’ouverture de la porte.
Dans le silence qui s’était installé, j’ai entendu que l’un d’eux se fâchait un peu :
— Oh ! José ! ça va pas, non ?
Ceux qui sortaient de la douche y retournaient en me voyant dans l’encadrement de la porte, le bras de José sur mes épaules.

Tous ces grands gaillards, forts en gueule, étaient tout gênés qu’une fille les voit nus !
Jean-Mi est sorti de la douche à son tour, sa serviette dans une main, son shampooing dans l’autre :
— Qu’est-ce que t’as à gueuler comme ça ! Oh …
Il a enroulé sa serviette autour de sa taille avant de s’avancer vers nous :
— Eh ben, José ! Tu déconnes pas un peu, non ? Ferme cette porte !
— C’est Corinne ! C’est la petite !
— Et alors ! … quoi ? Qu’est-ce que …

Lui aussi avait les yeux bien rouges après m’avoir serré dans ses bras.

J’avais dix ans quand ma mère est morte.
Dix ans que je n’avais plus mis les pieds ici.
Ce vestiaire, je le connaissais par cœur. Depuis toute petite j’accompagnais ma mère et jusqu’à douze ans j’avais ma place dans le vestiaire, tout au bout du banc, à côté de la table où ma mère déposait les maillots qu’elle avait lavé dans la semaine.
Les dernières années, c’était devenu une tradition, c’était moi qui remettais son maillot et son short à chacun après l’échauffement les jours de match. Une mascotte. Un porte-bonheur.

J’étais tout le temps fourrée au stade. Je ramassais les ballons, j’aidais ma mère à nettoyer les vestiaires après les matchs et les entraînements, et pour quelques-uns, en échange de bonbons et parce que je les aimais bien, je lavais à grande eau et brossais leurs crampons avant de les cirer.


Jean-Mi et José m’ont faite entrer avec eux, les gars râlaient un peu :
— Oh les gars, ça va, des culs elle en a vu des palanquées, et des plus beaux que les vôtres, je peux vous le dire ! alors arrêtez de faire les chochottes !
— Et la nouvelle copine de Jonas, elle peut venir aussi ?
— On se calme !
— Tu nous la présentes pas ?
— Si, toute-à-l ’heure, dans la salle de briefing ! Habillez-vous !

Jean-Mi avait raison, des culs, j’en avais vus pas mal dans ce vestiaire ! Mais j’avais douze ans la dernière année … et déjà à douze ans le spectacle des vestiaires m’échauffait un peu, et c’était pas les culs que je regardais.
Ils me connaissaient tous, ne faisaient pas attention à moi, et peu d’entre ceux de cette époque s’étaient aperçus que depuis quelques temps j’avais les yeux qui traînaient … et puis il y avait ceux qui passaient de temps en temps à la maison, qui me faisaient sauter sur leurs genoux avant que ma mère me couche, et qui restaient pour un bout de nuit après.
Jean-Mi était de ceux-là.
Je croiserais sans doute les autres aussi, ceux qui avaient raccroché les crampons, qui sans doute viendraient au stade le dimanche.

Jean-Mi m’a présentée à tous. Plutôt sympas, quelques-uns se souvenaient de moi toute gamine, ceux qui étaient cadets quand j’étais partie vivre chez ma tante :
— Tu remplaces Marie-Jo ? C’est vrai ? Eh ben !
J’ai bien vu quelques sourires, quelques-uns qui détournaient les yeux gênés …

J’étais allée voir Marie-Jo avant qu’elle ne parte à l’hôpital puis en maison de repos pour trois semaines. Le boulot, je connaissais, je voulais surtout prendre de ses nouvelles, me faire connaître.
— Alors c’est toi qui a remplacé maman tout ce temps ?
— Eh oui ! Ça fait quoi ? Dix ans ? C’est ça, hein ?
— Ça a changé ou … tu faisais tout comme elle ?

Je n’avais aucune arrière-pensée en lui posant la question, mais elle a rougi et a baissé la tête un instant.
En relevant les yeux, un petit sourire gêné aux lèvres, elle a un peu soulevé les épaules :
— Pas tout de suite, quand même … tu sais ce que c’est … j’ai jamais été mariée … et puis je suis plus toute jeune … mais …
J’ai pris ses mains dans les miennes sur ses genoux, je riais :
— Je parlais pas de … juste le boulot !
— Ah ! Toujours pareil … mais quand même, une petite jeune comme toi … avec ces gaillards !
— T’en fais pas pour moi ! Ils me font pas peur, tu sais !
— T’as bien changé ! Je t’aurais pas reconnue. Je croyais que t’étais à la fac, ou quelque chose comme ça, qu’est-ce que tu fais là ?
— Eh … les études, il faut des sous ! Alors je fais des petits boulots à droite à gauche, ma tante a pas trop les moyens.
— Tu fais quoi, au juste ?
— Kiné. Encore un an !
— Ça pourrait te servir, ici ! C’est qu’ils sont fragiles, certains, on dirait pas ! Y en a quelques-uns qui pourraient t’occuper !
Elle avait un petit sourire en coin en disant ça :
— Toute jolie comme t’es, c’est sûr qu’ils auront plein de bobos à soigner ! Tu verras bien ! C’est leurs copines, qui risquent faire la tête !

Après ce que Marie-Jo m’avait dit, les sourires gênés de quelques-uns m’amusaient. Je voyais très bien à quoi ceux-là pensaient … quelques anciens, des petits jeunes aussi, à peu près de mon âge … sacrée Marie-Jo !
Je ne la jugeais pas ! Du tout ! Après tout, même si à l’époque je ne me rendais pas bien compte, j’avais vu pas mal des joueurs à la maison le soir !
Perpé la tradition ? J’y avais pensé …

Eux aussi y ont pensé ? Je crois bien que oui. Pendant leur briefing, j’ai commencé ce pour quoi j’avais été embauchée.
J’ai débarrassée la grande table au milieu du vestiaire des bouteilles de plastique qui traînaient, trié et plié les chasubles, et j’ai lavé le sol au jet d’eau.
J’étais en train d’en finir, de repousser les eaux de rinçage vers les douches avec un grand balai quand le premier a passé la tête par la porte :
— Corinne ? On va prendre une bière au Café de la gare … tu veux venir avec nous ?
— Chez Jacquot ?
— Oui … tu veux ? Pour faire connaissance …
— Peut-être … je sais pas … tu me sors les poubelles ?
J’y serais bien sûr allée de toute façon, mais voir avec quel empressement il a pris une des deux grandes poubelles et appelé un de ses potes pour la seconde, c’était amusant,
et deux autres sont venus prendre les chasubles pour les ranger dans la réserve !
Jean-Mi appuyé dans l’encadrement de la porte se marrait :
— Si tu t’y prends bien, demain c’est eux qui lavent !
— Et pourquoi pas ?

Ils étaient un peu étonnés au café où je les ai rejoints quand je suis passée derrière le comptoir pour faire la bise à Jacquot et qu’il m’a soulevée dans ses bras, quand Claudia a abandonné sa cuisine pour venir m’embrasser.
Jean-Mi avait passé le message. J’étais attendue.
Jacquot secouait la tête et rigolait en voyant « les jeunots » se mettre en frais pour moi. Ils voulaient tout savoir, qui j’étais, d’où je venais et ce que je faisais, en profitaient au détour d’une question pour se mettre en valeur et raconter leurs exploits sur le terrain.
L’ambiance s’est nettement refroidie quand les petites copines de quelques-uns sont arrivées.
Jacquot riait de plus belle derrière son comptoir, et Claudia passait de temps en temps la tête par le guichet de sa cuisine pour me faire un clin d’œil.

Les plus vieux sont partis, quelques-uns de ceux qui étaient en couple aussi, Jacquot nous a fichus dehors, il voulait fermer.
On n’était plus que quatre sur le trottoir devant le café pendant que Jacquot abaissait le volet métallique : Jonas un grand gaillard tout cabossé qui portait sur le visage les traces du dernier match et sa nouvelle copine, Christelle, une jolie brune toute menue, Milou son copain de deuxième ligne, et moi.
Les autres filles m’avaient un peu boudée au cours de la soirée, mais j’avais sympathisé avec Christelle, toute nouvelle dans le groupe et qui ne connaissait pas vraiment les autres filles elle non plus.

Les garçons sont partis ensemble, et comme Christelle avait sa voiture, je suis montée avec elle pour aller finir la soirée chez Jonas.
Les garçons étaient à la bière, nous au Jet27. Eux parlaient tactique sur la terrasse de l’appart, et nous chiffons dans le canapé.
On a commencé à tendre l’oreille et à jeter un coup d’œil vers eux quand ils se sont mis à parler tatouages. Les bras de Milou en étaient couverts du poignet aux épaules, les plus récents débordant des épaules vers ses pectoraux.
— Il en a sur les jambes aussi.
— Comment tu sais ça ? Je croyais que tu les connaissais pas !
— Je suis rentrée dans le vestiaire cet aprèm, il sortait de la douche.
— Les filles sont admises dans le vestiaire ?
— Les filles non, mais moi oui !
— Veinarde ! Et … c’est comme ses bras ? des trucs tarabiscotés pareils ?
— Ouais … attends …. Milou ? Elle veut pas croire que t’as les mêmes sur les cuisses !
Christelle m’a donné un coup de poing dans l’épaule quand ils ont quitté la terrasse en rigolant pour nous rejoindre dans le salon. Ces gars-là, moi je savais qu’il n’y avait pas à les pousser beaucoup … Et effectivement, Milou n’a pas eu besoin d’encouragement pour baisser son pantalon et exhiber ses cuisses couvertes de frises brunes qui commençaient au-dessus du genou et disparaissaient sous son boxer.
Christelle rigolait :
— T’avais raison. Mais on voit pas tout … ça monte plus haut ? Sur tes fesses aussi ?
Milou a jeté un coup d’œil vers Jonas :
— Curieuse, ta copine ! Elle a des tatoos, elle aussi ? T’en as, Chris ?
— Ouaip !!
Milou a glissé deux doigts sous la taille de son boxer :
— Tu montres et je te montre aussi !
— Normal … tu m’aides , Corinne ?
y-yttt-t
Moi, je savais déjà comment cette histoire allait finir ! Elle aussi ? Je crois ; en tout cas elle avait pas l’air de se dégonfler !
Christelle me tournait le dos pour que j’abaisse la fermeture éclair de sa robe dans son dos, et je ne me suis pas faite prier. Elle retenait sa robe devant sur ses seins en se levant et en tournant le dos aux deux garçons. Je me suis levée aussi et j’ai fait glisser la robe sur ses épaules. Elle avait une tête de fille avec la tige d’une rose serrée entre les dents tatouée sur l’épaule gauche, une bannière en-dessous avec « … I LOVE GIRLS … » écrit à l’intérieur.
Milou a éclaté de rire :
— Là, Jonas, t’as un souci ! Corinne a plus de chance que toi de conclure !
Christelle a tourné le visage vers eux en faisant un clin d’œil à Jonas :
— T’en fais pas, j’aime la variété ! Et puis je connais pas encore bien Corinne …
Elle me regardait les sourcils levés d’interrogation, un sourire en coin. Non, pas froid aux yeux, cette fille ! La soirée partait bien !

Après ? Après Christelle a aussi montré la petite fée verte et rose qu’elle avait sur la fesse droite, et Milou nous a montré ses fesses couvertes comme ses cuisses de frises maoris.

Jonas n’avait rien à montrer, moi si.
Comme je l’avais aidée à enlever sa robe et que j’avais étiré son mini slip sur ses fesses pour montrer la petite fée aux garçons, avec un sourire canaille, elle s’est proposée pour m’aider :
— Je peux ?
— Je te laisse faire.
J’ai écarté les bras :
— Déshabille-moi.
— Eh ! Fais gaffe … je fais pas à moitié …
— Te gêne pas, vas-y ! De toute façon y en a un peu partout !
Elle a un peu hésité à m’enlever mon soutien-gorge, a voulu me retourner dos aux garçons mais j’ai résisté, pour garder la surprise entière, et quand elle est passée dans mon dos pour le dégrafer, je l’entendais ponc ses gestes de « la vache ! ». Jonas et Milou avaient les yeux sur mes seins, Milou me regardait en rigolant et riait de plus belle en me voyant baisser les yeux sur son boxer sans me cacher, bien au contraire.
— Ça descend sous ta culotte …
— Enlève-la, ils ont déjà vu des filles à poil, tu crois pas ?
— Ben … comme tu veux !
Elle s’est agenouillée derrière moi pour faire glisser le slip à mes pieds. La petite bise sur mes fesses au passage ? Agréable …
— Vous êtes prêts, les garçons ?
Milou et Jonas savaient plus où poser les yeux : mes seins, mon ventre, mes seins … et Milou riait toujours.
Les mains sur ma taille, Christelle m’a faite tourner dos aux garçons. Silence. Soupirs.

J’ai dans le dos une grande ronce à tige brune et feuilles vert foncé qui finit sur l’épaule gauche, une branche sur l’omoplate contourne le dos pour s’enrouler sous mon bras et mordre mon sein, le tronc suit la colonne vertébrale et prend naissance au creux de mes fesses. Une branche tourne sur ma hanche droite, une autre pend sur ma fesse et tourne vers l’intérieur de ma cuisse. Il y a de grandes épines noires et quelques pétales rouges en forme de larmes, un petit dragon noir aux yeux jaunes rajouté un mois plus tôt se tient au tronc de la ronce au creux des reins.
Je ne compte plus le nombre d’ heures allongée sur la table de mon tatoueur, et ce n’est pas fini.

Je suis partie me rhabiller dans la salle de bain. Christelle tenait sa robe serrée dans ses poings devant elle et avait commencé à me suivre avant que son copain ne la retienne.
J’ai posé mon jean’s et mon sweat sur le bord de la baignoire, mon slip et mon soutif par-dessus et je me suis passée de l’eau sur le visage. Dans le miroir quand je me suis redressée, j’ai croisé le regard de Milou, appuyé d’une épaule au chambranle de la porte, bras croisés, et Christelle avait disparu.

Des gars comme lui, j’en croise pas tant que ça. Lui était à ma taille, comme son copain Jonas, lui aussi deuxième ligne. Pas simple pour une fille de 1m84 de trouver un garçon à sa taille ! C’est pas pour ça que je me tournais souvent sur des filles, quoique … un peu aussi.

Je me suis retournée vers lui, les fesses contre le lavabo. Parler ? pourquoi … Je savais et il savait aussi, alors … quoi dire ?
C’est pas si souvent que je me sentais petite dans les bras d’un mec, autant profiter. Son copain Jonas avait l’air timide. Pas lui.
Il s’est approché sans me quitter des yeux. Sa main sur un sein, sa grande main qui l’empaumait, le soulevait et pressait doucement, l’autre sur mon ventre, ses doigts fermés sur ma toison brune, pas brusque, directe, une main chaude.
Moi j’ai fermé les doigts sur son sexe à travers le coton du boxer, je l’ai senti grossir et se tendre et je l’ai tenu là, couché sur le côté emprisonné dans le coton pendant que je plongeais l’autre main sous l’élastique de la taille, profond, jusque sous ses testicules que je soulevais au creux de ma main.
Il a lâché mon sein et a passé son bras dans mon dos pour me serrer contre lui, nos mains prisonnières entre nous, son front baissé contre mon front, sa bouche sur mes lèvres, sa langue qui effleurait mes lèvres comme son doigt suivait doucement la fente de mon sexe, ses dents fermées sur une lèvre pendant que ses doigts pinçaient ensembles les lèvres de mon sexe et les faisaient rouler.

J’ai repoussé ses hanches pour baisser son boxer à deux mains, et je sentais sa verge battre contre mon nombril pendant que je le faisais glisser aussi bas que possible sur ses cuisses. Il me fouillait d’un doigt pendant que je levais haut le pied pour le débarrasser de son boxer en le repoussant à ses pieds.
Il savait que j’étais prête.
Je me suis pendue des deux bras autour de son cou et il m’a soulevée des deux mains sous les cuisses que je levais autour de sa taille, avant de me laisser descendre tout doucement. Je me suis cambrée, à peine, pour ajuster la position du gland entre mes lèvres et je me suis laissée descendre sur la verge tendue, droite entre mes cuisses.
Aucune douleur, bien au contraire, un soulagement de le sentir glisser dans mon ventre en m’étirant. Je mouillais depuis le strip-tease dans le salon et les mains de Christelle sur moi quand elle me déshabillait, et j’avais envie de lui depuis les regards échangés, depuis sa présence dans l’ouverture de la porte de la salle de bains.
J’ai croisé les chevilles dans son dos, et je l’ai laissé choisir le rythme, je me laissais faire. Il me tenait de ses grandes mains passées sous mes cuisses, me soulevait et me laissait m’empaler plus fort, ma toison collée à la sienne, nos ventres collés.

Je sentais le plaisir monter, une boule chaude au creux du ventre, mais souvent il ralentissait, me gardait immobile contre lui :
— Tu veux pas jouir ? Tu peux, tu sais …
— On a un peu oublié le préservatif …
— Oui … on a oublié …
Il m’a soulevée plus haut et m’a reposée au sol, m’a prise par la main pour m’entraîner dans le couloir. Il a poussé une porte, l’a refermée : Jonas et Christelle faisaient l’amour. Restait le salon. Milou a regardé le canapé un moment en faisant la moue, et puis a soulevé la table du salon pour aller la poser contre le mur.
Le tapis n’était pas bien épais et grattait un peu, mais je n’y ai pas trop fait attention. Il y avait bien longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi petite enfermée dans les grands bras d’un garçon et écrasée par son poids sur moi. Il voulait me protéger en se tenant sur ses bras tendu au début, mais moi je le voulais sur moi tout entier, je voulais son poids, je voulais sa furie que j’encourageais de mes talons contre ses fesses et je voulais le sentir jouir au plus profond de mon ventre.
Je vous ai dit, un gaillard pareil, on en trouve pas si souvent. Et en plus, ça je vous l’ai pas dit, mais en plus c’est un beau mec, pas juste un géant, non, un beau mec, vraiment !

Encore cette fois j’ai senti qu’il ralentissait, qu’il se retenait :
— T’arrête pas, continue …
— Toi ?
— Après, après … je veux te sentir … baise moi, continue !
Il grognait, n’avait pas l’air convaincu, il hésitait.
— Tu t’occuperas de moi après, Milou, t’en fais pas … hein que tu t’occuperas de moi ?
Je me cramponnais à ses fesses, mes doigts crispés, que j’aurais voulus plantés dans ses fesses, mais elles étaient trop dures.
Les giclées chaudes, la tension rythmée de sa verge, les coups de reins brusques, son poids enfin sur moi quand il s’est relâché … il voulait se retirer mais je l’ai gardé sur moi, agrippée à lui de mes cuisses et de mes bras.
Affalé sur moi il n’essayait plus de me ménager et pesait sur moi de tout son corps. J’étais bien.

— Tu vas l’ !
Il s’est redressé et j’ai tourné la tête sur le côté : deux pieds, deux jambes qui se perdaient dans l’ombre d’un grand sweat. Christelle était plantée là à côté de nous.
Milou a basculé sur son coude sur le côté, a passé le bras sous mon cou, gardant une jambe sur ma cuisse.
— Vous êtes bruyants ! Vous avez presque réveillé Jonas !
— Il dort déjà ?
— Ben ouais !
Elle s’est agenouillée près de moi :
— C’est pas trop dur ? Le tapis est pas bien épais …
— Dis donc ! C’est mon sweat, ça !
— Pas trouvé de peignoir … ça va ?
— Ben … il avait pas fini !
Elle a tourné la tête en plissant les yeux vers mon ventre :
— On dirait pourtant que si … tu coules sur le tapis !
— Lui il a fini, mais pas moi !
— T’as laissé ma copine en rade ?
Milou riait :
— J’ai obéi, c’est tout ! M’engueule pas ! Elle a dit après …

Christelle s’est relevée et a soulevé le sweat qu’elle m’avait emprunté et a enlevé la petite culotte qu’elle portait dessous, l’a roulée en boule dans sa main avant d’essuyer entre mes jambes le sperme de Milou qui coulait de mon sexe.
Milou me regardait et haussait les épaules, aussi surpris que moi. Il laissait faire. Je laissais faire. Elle me bouchonnait sans douceur, poussait d’un doigt sa petite culotte à l’intérieur de mon vagin. C’était tellement inattendu et bizarre que j’étais prise de fou-rire.
Elle s’est enfin reculée :
— Voilà ! T’es toute neuve !
Et elle s’est allongée près de moi face à Milou, s’est penchée pour poser un baiser sur mes lèvres.

Milou me caressait de sa grande main rude posée sur mon ventre, jouait sur mon clito, descendait se mouiller avant de revenir sur lui, pas maladroit, ce grand diable … Christelle m’embrassait du bout des lèvres en tripotant mes tétons entre deux doigts, s’écartait pour laisser Milou m’embrasser, attirait le visage de Milou vers elle d’une main dans son cou pour l’embrasser aussi au-dessus de mon visage.
Ils ont échangé. Milou pétrissait mes seins et Christelle me caressait. Elle était quand même plus douée que lui à ce jeu …
Quand je me suis cambrée, décollant mes fesses du tapis au-devant de la main de Christelle, il a glissé la main sous mon dos, au creux de mes reins pour me maintenir, m’a soulevée un peu plus quand Christelle s’est glissée entre mes jambes pour me faire jouir de sa bouche et de ses doigts.

Elle s’est relevée, est venue barbouiller ma bouche de la mouille qui faisait briller ses lèvres, s’est penchée à mon oreille :
— Tu me le prêtes ?
— Oh oui, mais c’est à lui qu’il faut demander …
Elle s’est installée à califourchon sur mon visage, ouvrait son sexe à deux doigts avant de se poser sur ma bouche, sa joue à plat sur mon ventre. C’est Milou qu’elle voulait ou moi ? Elle comptait sur moi ?
D’un main, en tâtonnant, j’ai cherché une main de Milou et je l’ai attirée sur les fesses de Christelle et je l’ai abandonnée là, pour de la mienne chercher son sexe et le branler tout doucement : un quart d’heure, pour un gaillard comme lui, c’était suffisant, non ? ça l’était !
J’ai poussé Christelle pour libérer mon visage :
— Milou, cette demoiselle a besoin de toi … viens …
Christelle s’est redressée sur les genoux, les fesses dressées bien hautes, son nez noyé entre mes jambes. J’ai guidé le gland de Milou jusqu’à ma bouche pour l’enduire de salive et je l’ai poussé entre les fesses de Christelle sur le petit anneau rose pâle que j’avais senti battre et gonfler, s’ouvrir sous ma langue juste avant.
Lui ne s’y attendait pas, mais j’avais deviné que c’était là qu’elle le voulait.
En même temps que je voyais juste au-dessus de mes yeux le gland gonflé de Milou forcer lentement le passage entre les deux globes qu’il écartait de ses grandes mains, je sentais les dents de Christelle se fermer sur mes grandes lèvres qu’elle avait aspirées dans sa bouche et je sentais deux doigts se frayer un passage et perforer mon anus à mesure que la verge de Milou s’enfonçait entre les fesses de Christelle.
De son autre main glissée entre nous elle caressait son clito de grand cercle, ralentissait puis reprenait la danse folle, ses dents serrées sur mes chairs tendres et ses doigts plantés aussi fort qu’elle le pouvait entre mes reins.
Un hasard, un miracle ? C’est elle qui a tout maîtrisé d’un bout à l’autre : elle a accéléré sa caresse sur son clito et la cadence de ses doigts entre mes fesses en sentant mes cuisses se crisper et commencer à trembler, sans doute aussi en sentant la verge de Milou durcir et ses coups de reins se faire plus secs : on a joui tous les trois, à quelques secondes d’intervalle à peine.

Mon sphincter brûlait sans doute autant que le sien à cause du traitement qu’elle m’avait fait subir, un troisième doigt rejoignant les deux du début, ce troisième doigt qui avait déclenché mon orgasme, entretenu par sa morsure dont j’étais sûre de garder les traces de dents sous ma toison.
Je ne sais pas laquelle de nous deux, sans doute toutes les deux, avait crié assez fort son plaisir pour réveiller Jonas qui nous regardait l’air hagard depuis la porte ouverte de sa chambre.

Milou a claqué les fesses de Christelle en se retirant, laissant l’anneau auréolé de sperme, dont une goutte est tombée sur ma joue, ouvert et encore palpitant de petites contractions de plaisir.
Christelle a fait demi-tour et s’est allongée sur moi, le visage au creux de mon cou :
— Je t’ai pas fait trop mal ?
— Un peu … c’était bien.
— Chouette ! Tant mieux !

(à suivre)

Misa – 04/2016

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