L'Étudiante (4/5)

Longtemps je tentai en vain de chasser son image et les images de nos flirts sensuels de mon esprit, un pincement au cœur se produisant chaque fois que ces images surgissaient. Mais j’étais content d’avoir su (pu ?) la convaincre : sa vie était à faire, la mienne est déjà faite.

Eté et rentrée se succédèrent et je repris mes occupations, accaparé par les derniers préparatifs d’un colloque international que nous organisions dans le cadre des activités du Laboratoire de recherche que je dirigeais.

Je ne fis pas attention à un courriel que je reçus mi-septembre dont je ne reconnaissais pas l’expéditeur : les gens ont parfois des idées saugrenues de pseudonymes pour préserver leur anonymat alors que, dans le cas d’une correspondance (électronique ou papier) personnalisée, l’anonymat est contreproductif. Je reçus quelques jours plus tard de la même adresse un nouveau message que je me décidai à ouvrir cette fois. C’était elle qui m’écrivait pour la deuxième fois. Un mot court et gentil pour m’indiquer qu’elle était bien inscrite à l’Université de * et qu’elle avait pris ses quartiers dans le milieu universitaire de la ville. Je lui envoyai un courriel sobre pour lui souhaiter bonne chance et m’en tins là pour la dissuader de poursuivre nos contacts ; ce qu’apparemment elle avait compris puisqu’elle ne m’écrivit plus.

Fin novembre, je me suis retrouvé en France pour un colloque à l’invitation de mon collègue et compatriote que je lui avais présenté l’année précédente. Quelle ne fut ma surprise, à l’heure du déjeuner, de la retrouver à la même table, souriante comme à l’accoutumée, pimpante dans ses nouveaux habits et, pour une fois, débarrassée de son sempiternel voile. Cheveux mi-longs et soyeux d’un brun virant au noir, elle était la grâce personnifiée malgré d’imperceptibles désaccords dans sa tenue du jour d’où perçait tout de même un souci de sobriété. Sous une veste courte en lin ren de fils de quelque autre tissu pour la faire tenir sans se froisser, elle avait mis un chemisier blanc-bleuté qui se fermait sans doute par derrière si j’en jugeai par les cordelettes du même tissu qui pointaient de dessous la veste dans la nuque.



Elle se leva et vint vers moi pour m’embrasser d’un effleurement de la joue. S’ensuivit une discussion collective sur divers sujets sans importance puis, à la fin du repas, je la pris en aparté pour connaître les raisons de sa présence à cette manifestation. Elle me répondit avec une franchise désarmante qu’ayant eu connaissance de la tenue du colloque, elle en a consulté le programme et la liste des communicants – dont je faisais partie. Elle a donc décidé d’y assister pour me revoir, pour me remercier de nouveau « pour tout ce que tu as fait pour moi » me dit-elle dans une mimique on ne peut plus ambigüe.

Dans l’après-midi je me suis éclipsé, un peu pour éviter de la croiser, un peu par manque d’intérêt pour le programme affiché. C’est le soir, au diner dans l’hôtel même où se tenait le colloque, que je la rencontrai de nouveau. Chemisier en soie vaporeux d’un bleu clair traversé de fils d’un bleu foncé pour le haut, jupe mi-longue du bleu foncé des fils du chemisier pour le bas, chaussures à talons compensés assortis, elle affichait une décontraction que j’avais de la peine à associer à sa silhouette dans mes souvenirs dans lesquels seule sa frimousse d’adolescente avait retenu mon attention. Elle vint à moi de nouveau et nous dûmes nous asseoir à la même table, quelque réticence que j’aie pu avoir sans vraiment l’afficher. Nous sortîmes de table pour un tour dans le jardin en discutant des perspectives qui s’offraient à elle puis je manifestai le désir de rentrer en prétextant une fatigue et l’envie d’une douche chaude. Je rentrai donc avec elle dans le hall de l’hôtel où je lui dis au revoir en posant ma joue sur la sienne et montai.

Moins d’une heure après, on frappa à ma porte de légers coups alors que je sortais de la salle de bains, une serviette nouée négligemment autour de la taille. J’entrouvris la porte en pensant à quelque personnel de service mais je me trouvai nez à nez devant « l’étudiante », habillée comme tout à l’heure, qui me dit un bonsoir inaudible.
Elle ne semblait pas avoir pris le temps de passer par sa chambre. Hésitant quelques fractions de secondes, je finis par ouvrir plus largement la porte pour la laisser entrer. Je courus littéralement vers l’armoire pour sortir un T-shirt et un short que je m’escrimai à enfiler l’un après l’autre, tandis qu’elle approchait. Je n’eus le temps que de passer le short sous la serviette : elle était là, la tête à quelques centimètres de mon torse nu qu’elle se précipita à embrasser en me tenant par les épaules des deux mains. Elle s’appliqua d’abord à me donner de petits baisers lèvres fermés sur tout le torse tout en descendant vers le ventre, puis elle revint en trainées de baisers légèrement mouillés jusqu’à me prendre le menton entre les dents avant que nos bouches se rencontrent dans un baiser profond et baveux.

D’une main leste, elle fit tomber ma serviette et, se dégageant de notre baiser, elle porta le regard vers ma virilité dressée. Hésitante comme une adolescente, elle la prit dans la main et se mit à la faire légèrement coulisser à la faveur de la moiteur de sa paume. Je lui relevai la tête pour un nouveau baiser mouillé et nous nous tînmes ainsi plusieurs dizaines de secondes. Toujours habillée tandis que j’étais nu à présent, je me contentai de la serrer contre moi en ramenant délicatement sa main sur mon torse. Je résistai à une envie d’elle qui me lacérait les entrailles depuis que je l’avais revue le matin. Elle se laissa aller contre mon épaule tout en resserrant l’étreinte que j’avais imprimée à son corps chaud.

C’est elle qui esquissa le geste de se déshabiller. D’un regard qui se voulait sévère, j’ai cherché à l’en dissuader tout en portant la main à la sienne pour l’arrêter. Je m’efforçai alors de lui faire comprendre sans trop de conviction qu’il ne fallait pas aller plus loin ; que j’étais bien trop âgé pour elle que… En vain ! Elle se dégagea d’un imperceptible mouvement du poignet et défit les cordons qui, à la base de la nuque, retenaient son chemisier qui s’ouvrait ainsi vers l’avant en deux pans sur les côtés.
Elle le fit glisser ensuite sur ses bras et se retrouva devant moi en soutien-gorge, les seins emprisonnés dans cet accessoire aux globes rigides de taille appréciable. En dépit de toute ma volonté, je ne pus retenir ma main qui, en un mouvement lent, alla se poser sur le haut du ventre de ma compagne d’un jour, à la naissance des seins dont je pouvais à présent apprécier la forme et la taille. Je fis le tour par l’aine de ce buste offert pour venir dégrafer le soutien-gorge que ma partenaire fit tomber lestement. Les deux globes m’apparurent tels deux belles pommes en phase de mûrissement, d’une blancheur marquée de rougeurs tout comme celles-ci, mais retenus encore par un corsage invisible tant ils étaient fermes. Les tétons dressés me narguaient littéralement. Je ramenai ma main vers eux pour frôler l’un puis l’autre puis je fis descendre ma main à la base des seins comme pour les soupeser. Je les pris l’un après l’autre dans ma main. Je ne pus en couvrir qu’une moitié de ma paume, doigts recourbés pour épouser leur forme. Elle frémit à mon contact et émit un gémissement d’aise. Par une étrange association d’idées, je sentis couler littéralement l’eau acidulée des pommes dans ma bouche et je me précipitai pour les embrasser, les sucer, les mordiller tout en avalant ma propre salive soudainement sucrée-acidulée.

Ma jeune partenaire se cabra légèrement et fit un mouvement ascendant pour m’offrir de ses mains ses seins en exerçant par le bas une légère pression qui les fit remonter dans une posture on ne peut plus érotique. Tel un bébé en manque de lait, je les suçai l’un après l’autre en frottant contre eux mon nez et mon front en des mouvements désordonnés : je n’avais plus vraiment toute ma tête – ou du moins n’avais-je plus conscience que des parties en contact de ces chairs moelleuses, gonflées de désir.

Je parcourus ensuite tout le buste de mes lèvres, en le mouillant de ma salive, en descendant jusqu’au nombril qui m’apparut tel un minuscule cratère d’un volcan éteint mais incandescent, que j’envahis de ma langue fureteuse.
Par un geste que je ne perçus pas, ma jeune partenaire fit descendre la courte fermeture-éclair qui retenait sa jupe par-derrière, laquelle tomba en faisant des plis comme un parachute. Deux superbes jambes aux mollets galbés et aux cuisses fuselées en sortirent et je me suis trouvé tout d’un coup devant une créature de rêve, dont la nudité quasi-intégrale ajoutait au charme de sa frimousse un je ne sais quoi d’envoûtant. Je fus tellement surpris que, au premier instant, j’en restai pétrifié. Je me reculai dans un second moment pour voir « de loin » cette merveille de la nature : le mollet galbé, la cuisse fuselée, la fesse arrondie et les seins en pommes donnaient à la silhouette un profil immensément érotique. Je fis le tour à distance de ce corps dont je ressentais toute la fébrilité sous son aspect inerte. C’est par les yeux que, d’instinct, je m’emparais d’abord de lui. Osant enfin le toucher de nouveau, je fis glisser ma main en mouvements amples tout du long, effleurant à peine les proéminences que ses seins et ses fesses formaient en contraste les uns avec les autres pour accen l’érotisme de la pause. Ses mains à elles restaient inertes, les bras esquissant toutefois une croix sous les seins comme pour les protéger involontairement, alors qu’elle n’avait opposé aucune résistance quand j’avais dégrafé son corsage.

Par je ne sais quelle caprice que seul le désir a dû m’inspirer, je mis d’abord la main sur sa fesse la plus proche que je palpai de la paume en exerçant une pression assez forte. Ma partenaire se contorsionna sous l’effet de ce geste et tourna de tout son corps du côté opposé au mien pour offrir à ma vue et à mes mains ses deux fesses rebondies, séparées par un large sillon qui, se rétrécissant fortement à la naissance des cuisses, donnait l’impression qu’on se trouvait devant les versants en forme de collines d’une vallée inversée. Je portai les deux mains sur ces fesses que je pétris en les massant vigoureusement. De la paume ouverte de l’une de mes mains, j’entrepris un voyage lent vers l’entrejambes de ma partenaire qui ouvrit les cuisses au fur et à mesure de ma progression. Elle était consentante.

Au milieu de la gorge que formait cette vallée en contrebas des fesses, j’atteignis le cratère de son anus que je caressais furtivement dans ma progression vers le vagin. Ma partenaire se contracta instantanément. La moiteur de l’endroit était pareille à l’état que créerait la brume d’un soir d’été : chaleur et humidité accueillirent ma main qui se fraya un chenal vers la grotte inexplorée. Je l’atteignis sans effort, hormis l’étroitesse du chenal dont les parois offraient de toute façon un en-cas de plaisir à ma main du seul fait du frottement. Ma partenaire écarta parcimonieusement les jambes, sans doute pour ressentir le même plaisir que moi dans cette lente exploration qu’elle acceptait visiblement. Je forçais le passage en lui faisant écarter davantage les cuisses avec mon avant-bras.

Je fis aller et venir ma main roulée en quenelle dans cet antre humide mais l’inconfort de ma position me fit renoncer provisoirement au plaisir de ces attouchements. M’accroupissant alors, j’eus à hauteur de ma figure les deux globes fessiers dans la raie desquels je plongeai littéralement mon visage. Le visage ainsi enfoui, je restai immobile de longues secondes en apnée, la bouche et le nez prisonniers de ces blocs de chair aussi frissonnante de désir que mon corps, pourtant soumis au supplice de l’indécision cérébrale, était tendu et chaud : jusqu’où pouvais-je aller ? Qu’est-elle disposée à m’offrir ? Ai-je le droit de lui prendre sa virginité que, j’en étais persuadé, elle avait jusque-là jalousement gardée ?

C’est pour reprendre souffle que je m’extirpai de ma geôle de chair. Tout aussitôt, et en dépit des questions qui m’assaillaient, je fus pris de frénésie pour mordre à pleine dents (sans toutefois vouloir faire mal) dans le fessier de ma partenaire, en y laissant des marques de rougeur à chaque morsure. Je me consolais en même temps que je m’interrogeais : tant que j’en étais à ne prodiguer que baisers et caresses, je ne devais rien craindre de mal pour elle. C’était d’elle que je me souciais en n’arrivant pas à dissocier la nouvelle étudiante de l’ancienne, sa nouvelle vie de sa vie d’antan.

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