Le Castor 4.



Le discours d'Émile est autoritaire, mais clair. C’est un marché, il commande, Colette se soumet ou il la prive de sa jeunesse d'amant, du plaisir auquel elle a pris goût et de la réalisation de son rêve de vie nouvelle. Le changement fait rêver les foules et pour Colette le changement, c’est maintenant. Elle a dû en rêver : notre train de vie, les voyages, les sorties, les vacances avec moi sont devenus des événements d’une banalité affligeante. Le saut dans l’inconnu avec un jeune amant, c’est nouveau, c’est excitant. Tout sera nouveau, elle se droguera au sperme jeune, vivra un printemps éternel, connaîtra une deuxième jeunesse.

Si elle ne se soumet pas à ce jeune amoureux, adieu le renouveau, les folles nuits d’amour. Elle ne peut plus se passer de ce qu’il a su rendre indispensable, elle veut VIVRE, vivre jeune. Elle choisit, elle se soumet elle se met à quatre pattes sur le matelas, avance vers la verge raide de l’homme debout au bord du lit. Sa main gauche saisit le membre érigé, le tient et la bouche ronde l’aborde pour un baiser sur le gland décalotté par le glissement de la main. Elle lève les yeux vers la face de son nouveau jeune maître, guette la réaction à son coup de langue, sourit de contentement. Émile se concentre sur l’événement, dit :

- Va, suce, tiens-moi au chaud.

La bouche ouverte progresse sur le cylindre, s’arrête. Les yeux de Colette rivés sur le visage fermé expriment l’adoration, elle sait le bien qu’elle prodigue, elle remercie du don reçu.

- Va, suce, à fond, plus loin.

Colette entame l’enfournement complet, par paliers de plus en plus profonds. Elle y met tout son cœur, suce dévotement, lèche avec amour, les yeux débordants de reconnaissance.

- Maintenant, fais demi-tour.Je veux voir ton cul. Hop !

Subjuguée, comme hypnotisée, elle exécute le mouvement aussitôt, présente ses fesses à hauteur du chibre durci par sa bouche et attend l’ordre suivant.



- Par pure bonté, je te laisse de nouveau le choix : je te baise en con ou je t’encule ?

- Comme tu voudras mon amour. Je t’appartiens. Fais de moi ta chose.

La réponse n’est pas terminée, le pieu est parti, a disparu. Colette hurle de douleur. Le ventre d’Émile est collé aux rondeurs des fesses. Le retrait cause une plainte pitoyable.

- Quelle poule mouillée. J’ai compris, donne-moi ton cul, ça ira mieux.

Il monte sur le lit, un pied de chaque côté de la croupe, il plie ses genoux, vient poser sa tringle menaçante à la verticale au-dessus du trou sombre, touche les rides de l’anus, descend encore, fore un passage dans la voie étroite. Colette n’a jamais aimé l’introduction rectale. À mon grand étonnement, je ne l’entends pas protester, et je vois le rouleau disparaître progressivement dans les intestins. Succèdent alors les traditionnels mouvements de haut en bas et de bas en haut, au gré du cavalier attentif aux réactions de sa monture.

La pauvre Colette piaffe, elle n’a pas fini d’avaler des couleuvres et de subir d’incessantes pénétrations dans tous ses orifices. Sa passion pour les bites passera plus vite que les envies d’Émile ou de ses copains. Je n'oublie pas la promesse du bougre de les associer à ses exploits sexuels en prêtant sa maîtresse. Elle sera le centre d'attraction de la bande de jeunes chiens, elle croulera sous de multiples assauts, à moins qu’elle ne se défasse trop vite de ses biens et de la protection illusoire qu’ils lui assurent. Plus de fric, plus d’amour, c’est son triste destin. Elle ignore à quoi Émile la destine, je le sais mais qu'y puis-je ?La bouche amère, je me retire, prends mes affaires et je m’éclipse sans bruit pour échapper aux hurlements d’amour. C’est l’heure de mon TGV.

Puisqu’elle doit m‘abandonner et quitter le domicile conjugal, j’ai prolongé de deux jours mon séjour dans la capitale. J’ai voulu me consoler, me changer les idées, cesser de broyer du noir.
Une soirée cabaret, un passage à l’opéra, rien n’a chassé la boule qui me serre la gorge. J’ai vu sans intérêts de belles créatures. Je suis inconsolable. Comment a-t-elle pu s’en aller sans un mot ? À ses yeux, je ne valais même plus un adieu, un mot d'explication, un remerciement pour les années vécues ?

Ce lundi, je rentre chez moi. Yvonne, la bonne embauchée par Colette, est là, yeux baissés, je l’interpelle. Je fais celui qui ignore sa propre infortune.

- Yvonne, savez-vous où est madame ? Est-elle sortie ?

La bonne me fait signe, me guide vers la cuisine et parle avec gêne

- Madame est partie peu après vous, elle a fait charger ses valises par le jeune homme qui conduisait le pick-up. Elle m’a embrassée, m’a remerciée pour mes bons et loyaux services. Elle m’a annoncé qu'elle quittait la maison, qu'elle n'aurait plus besoin de mes services et devait mettre fin à mon contrat. Ensuite elle m'a recommandé de vous réclamer mon salaire du dernier mois ainsi qu'une éventuelle indemnité de licenciement et, toute joyeuse, elle a sauté dans la cabine du pick-up et a embrassé sur la bouche le conducteur. Et ils sont partis. . Je me disais bien que ce jeune homme venait trop souvent en votre absence, c’était louche. Ils passaient des heures dans la chambre et ça faisait des bruits… Que monsieur me pardonne, je n’aurais pas dû écouter. Mais quand madame jouit, il est difficile de ne pas entendre.

Si je n’avais pas entendu la conversation au restaurant, si je n’avais pas vu de mes yeux le coït dans ma chambre, les quelques paroles d’Yvonne « quand madame jouit » suffiraient à m’éclairer sur la débauche de Colette.

- Pourquoi ne m'avez-vous pas averti des visites de ce jeune homme et de ce qu'ils faisaient dans ma chambre à coucher?

- Madame était ma patronne, je ne voulais pas risquer mon emploi par les temps qui courent. Mon métier a ses exigences. Une bonne est tenue au secret sur ce qui se passe sur son lieu de travail.


- Madame vous a licenciée, mais vous êtes là. Votre discrétion ne vous a pas protégée. Je suppose que vous attendez votre argent. Vous recevrez votre dû. Permettez-moi de vous poser quelques questions. Quelle ancienneté avez-vous dans cette maison ?

- J'ai quatre années d'ancienneté.

- Quel est votre âge, vivez-vous en couple, avez-vous un ou des s ?

- J'ai 26 ans, je suis célibataire, sans .

- Habitez-vous chez vos parents ?

- Ils sont malheureusement décédés. Je loue un petit studio à la périphérie de la ville.

- Votre indemnité de licenciement ne représente pas une grosse somme. Accepteriez-vous d'être embauchée par moi pour les mêmes tâches? Je reconduirais le contrat précédent et je l'améliorerais. Madame ayant quitté les lieux, vous seriez à mon service uniquement. En plus par exemple je pourrais vous offrir une chambre à coucher et un salon, à l'étage, gratuitement. Cela vous épargnerait des transports entre ici et votre domicile, vous y gagneriez du temps et les frais de déplacement, sans compter le montant du loyer. Le travail exécuté, vous pourriez disposer de temps libre pour vous. Vous seriez mensualisée. Bien entendu toutes les installations seraient à votre disposition.

- Je serais officiellement déclarée ? Monsieur établirait un contrat précisant tous ces éléments ? Mais qu'adviendrait-il si madame revenait ? Ou si je prenais un compagnon ?

- Je ne m'engage que pour une personne. En cas de changement important dans votre vie, nous reverrions les termes d'un nouveau contrat notamment en ce qui concerne le logement. Quant au retour de madame, je n'y crois guère. Toutefois c'est une hypothèse à envisager. Vous ne dépendriez que de moi et n'auriez à rendre des comptes qu'à moi. Vous auriez à me témoigner la discrétion que vous réserviez à madame précédemment. J'ai prévu un rendez-vous chez mon notaire cet après-midi. Si ma proposition vous convient, veuillez m'accompagner et nous ferons rédiger un contrat en bonne et due forme.


- Oh monsieur, je vous serai dévouée corps et âme. J'ai passé des journées à me désoler et à chercher une place, sans succès. Je désespérais, vous me sauvez. permettez que je vous embrasse. Je vous suis.

Yvonne me claque un bisou majuscule sur chaque joue, pour la première fois en quatre ans. Ouf, me voilà rassuré, je n'aurai pas à exécuter toutes les tâches domestiques !

Le notaire m'apprend que Colette a tenté d'acheter un appartement ancien. Prévenu par mon coup de fil de la semaine précédente, il a consulté la banque, a constaté que mon épouse ne répondait plus aux conditions d'un prêt et qu'elle ne pouvait pas signer de compromis d'achat, ni à son nom ni au nom d'un ami. Colette furieuse et bouleversée l'avait quitté en larmes pour se rendre à la banque. Dans la foulée, à ma demande, le notaire m'a présenté des studios disponibles dans du bâti neuf avec les avantages de défiscalisation. Dès demain nous visiterons un ou plusieurs appartements et je pourrai acheter un studio à louer. Enfin il s'est engagé à rédiger au plus vite le contrat de ma gouvernante, Yvonne. Il voulait me parler en tête-à-tête. Yvonne est sortie.

- Dis-moi, je te mets en garde: pas de bêtise avec la bonne avant le divorce !

J'ai ri en guise de réponse. Dire que je n'avais même pas pensé à jouer au jeune homme avec cette fille qui affichait vingt ans de moins que moi. Mais les jalons à peine posés d'une cohabitation pratique et sans arrière pensée, voilà que jaillit le spectre du terrible "Qu'en dira-t-on ?" Pensez donc, on va dire :

-Il a 46 ans, il vit avec sa bonne de 26 ans ! Sa malheureuse femme l'a quitté quand elle a découvert la liaison de son mari avec la bonne. Pour se venger, la victime s'est jetée dans les bras d'un brave jeune homme.
Vous dites qu'il font chambre à part ? Laissez-moi rire ! Qui surveillera les mouvements entre les chambres la nuit ? Et puis on peut baiser dans une cuisine, au salon devant le téléviseur, sur le canapé ou sur le tapis ou à la cave !
- Quel vieux dégoûtant qui de son autorité pour corrompre une célibataire si sage.
- Quelle salope qui pourrit le mari et pousse l'épouse hors de son foyer.
- Y en a pas un pour sauver l'autre. Le feu où je pense, je vous dis.
- Tenez vos s à l'abri de ces pervers.

La liste pourrait être longue. On va en raconter des conneries ! J'aurais dû réfléchir avant de vouloir à tout prix m'attacher les services de la brave Yvonne. Plutôt elle qu'une inconnue à qui j'aurais dû tout apprendre. Yvonne faisait l'admiration de Colette. Entretien de la maison, achats des biens de consommation, menus, cuisson, lavage, repassage, rangement du linge. Yvonne était une perle, connaissait mes préférences alimentaires, vestimentaires et s'efforçait de faire plaisir. Alors pourquoi la laisser partir au chômage ? Alors, merde au "qu'en dira-t-on" Faut-il l'alerter à propos des bavardages possibles, je ne sais pas. Faut-il revenir sur une partie du contenu du contrat pour la calomnie dans l'oeuf ? Ai-je le droit de créer une énorme déception après avoir donné une grande joie, l'espoir d'une vie de travail heureuse ? Non et non !

Mais ne serait-il pas temps de m'intéresser à Yvonne. Elle faisait partie des meubles et des habitudes. En premier qui est-elle ? Une femme. Élégante, belle, attirante ? Qu'en sais-je ? J'ai pris l'habitude de la voir en tenue de travail, en blouse vague ou en tablier, souvent la tête couverte d'un fichu. Colette captait mon attention, j'étais amoureux de ma femme, peu attentif à l’apparence des autres.

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