L'Amour Dans Les Fourrés 1

Vous voulez vous aérer en bonne compagnie. Inscrivez-vous dans une association locale active et munissez vous de l’équipement nécessaire. Une bonne paire de chaussures de marche, un sac à dos contenant un vêtement de pluie léger, pull, casse-croûte boisson en thermos et une trousse de secours, éventuellement un rouleau de papier, enfin un bâton de marche: vous êtes armé pour partir en randonnée. Seul ou à deux ou plus nombreux, selon les goûts. Depuis des années, Anne, mon épouse et moi, Julien, avons choisi d’adhérer à un club de randonneurs de notre ville. Nous avons apprécié de vivre en groupe, de lier connaissance avec des citoyens et citoyennes de notre ville, d’avoir des contacts en dehors de notre vie professionnelle.

Le club organise des sorties régulières, choisit les itinéraires en fonction du temps et des saisons, distribue pour chaque excursion un plan du parcours avec indication des points de regroupement et un horaire approximatif. Moyennant une cotisation, le marcheur est membre du club et assuré en cas d’accident. Enfin le club rend service, mais n’impose pas la participation à toutes ses activités. Selon un calendrier connu de tous, le samedi matin a la préférence des participants. Le dimanche est plutôt réservé aux rencontres inter clubs, assez rares.

Anne a pris l’habitude de marcher dans le groupe de tête, afin d’éviter l’effet d’accordéon fréquent et pénible lorsque la colonne est longue. Il lui arrive souvent de me laisser en conversation avec l’un ou l’autre pour aller papoter, comme elle dit, avec les autres jeunes femmes, Sandrine, Alexia, Isabelle, Corinne, tantôt devant moi tantôt derrière. Rien n’est codifié, tout dépend des circonstances.

Circonstance particulière ce samedi, je vais devoir utiliser mon rouleau de papier hygiénique.. Je me laisse glisser dans la colonne qui s’est divisée en au moins deux groupes. Discrètement, je quitte l’allée forestière et je me poste derrière un taillis dans le sous bois.

J’entends les bavardages des attardés sur le chemin.Il fait beau et doux à l’ombre des feuillus. L’humeur est joyeuse,

A l’instant où je me relève, je me dis que j’aurais pu être surpris. Un couple vient de quitter l’allée et se dirige vers le taillis suivant. Je reconnais l’élégante épouse du maire accompagnée, comme il se doit, de monsieur le premier adjoint. Monsieur le maire est beaucoup trop occupé pour s’adonner aux plaisirs de la randonnée pédestre. Sa blonde épouse le représente au sein du club, en qualité de vice-présidente. Il lui doit en grande partie sa récente réélection, elle est belle, distinguée, toujours aimable, attentive aux suggestions de ses concitoyens qu’elle transmet fidèlement à son époux.

Le représentant de la mairie, chargé d’assurer officiellement le club de la bienveillance de la municipalité est l’adjoint. Il s’affaire généralement autour de madame, l’entretient longuement, ne la quitte pratiquement jamais pendant ces randonnées. Oui, mais de là à l’accompagner dans les taillis : j’avoue que sa conduite éveille ma curiosité. Non, il n’est pas là en sentinelle, pour protéger la dame dans un moment d’intimité. Tous deux se sont abrités derrière une haie sauvage. Il était temps de s‘y cacher, l’envie était pressante de s’isoler, sacs à terre, pour s’embrasser à pleine bouche, pour s’étreindre amoureusement.

Il n’y a pas de temps à perdre, Sabine relève rapidement sa jupe de fin tissu, fait glisser l’entrejambe de sa culotte sur ses genoux blancs, se penche et je suis ébloui: oh le beau pétard! Elle est en position et reçoit aussitôt un membre vigoureux dégagé du pantalon de survêtement du très digne adjoint. Et oui, pour être dignitaire, on n’en est pas moins homme ou femme. L’adjoint présente à la chatte poilue de la femme une verge de belle dimension. Ceci explique cela, taille et vigueur expliquent le choix de l’amant.

Madame a pris appui d’une main contre un tronc et s’est saisie du brandon horizontal pour le mettre sur la bonne voie.
Le tâtonnement devant le vestibule ne dure pas. On ne perd pas de temps en préliminaires, l’absence des personnages importants ne devra pas être trop longue sous peine d‘être remarquée. La charge est rapide, les secousses de bonne amplitude, les encouragements étouffés par la peur d’une indiscrétion. Monsieur l’adjoint devait être très chaud. Déjà il se retire et déverse sur le sol, en jets saccadés, son trop plein de semence.
. Monsieur l’adjoint devait être très chaud. Déjà il se retire et déverse sur le sol, en jets saccadés, son trop plein de semence. Le temps passe vite. Je n’ai pas chronométré la séance. L’affaire a été bâclée en six ou sept minutes L’escapade amoureuse ne laissera pas de traces et n’augmentera pas le tour de taille si fin de la mère de famille.

On se rajuste, on s’accorde un dernier baiser en secret et on se précipite à vive allure sur le sentier. Je leur laisse prendre une certaine avance. Me voici détenteur d’un secret à ne révéler à personne. J'ai vu le cul de madame, beau comme un cul de François Boucher, plein, rose, joyeux, presque aussi beau que celui d'Anne. J’ai vu aussi son honorable abricot fait pour s’ouvrir sous la poussée d‘un sexe d‘homme. Oui je l’ai vu s’ouvrir pour l’accueil de la vigoureuse biroute de monsieur l’adjoint au maire, devenu pour l’occasion l’adjoint également du mari de madame, en matière de sexe.

On sait que l’une des tâches d’un adjoint est de suppléer un titulaire. Ici, le bonhomme se montre à la hauteur jusque dans les moindres détails quand il faut satisfaire l‘épouse du premier magistrat; il fignole et met tout son cœur à la tâche. Quel zèle il déploie pour faire reluire Sabine. S’il travaille aussi rapidement et aussi efficacement pour la commune qu’il vient de se dévouer pour la dignitaire avec empressement, ardeur et chaleur, les affaires de la ville sont entre de bonnes mains.

Je m’explique mal cette séquence d’amour à la sauvette. Certes j’ai adoré faire l’amour dans la nature avec Anne, mais je n’ai jamais expédié les affaires aussi vite.
Si j’avais supposé leur complicité sexuelle, je les aurais imaginés confortablement installés dans une chambre d’hôtel. Quoique, ici, il n’y ait ni femme de chambre ni portier à l’affût et prêts à monnayer les secrets d’alcôve. C’est discrétion assurée ou presque! A la réflexion, ils ont fait preuve d’un certain entraînement, limitant au minimum possible, les temps de préparation ou de remise en état, pour privilégier l’action. Assurément, ce n'était pas une première fois.

"Il est cocu le chef de ville," Il y a donc une justice, les malheureux et les riches sont égaux devant le cocufiage, sauf moi, bien entendu. C’est que ma chère Anne n’irait pas se faire farcir comme une dinde par un autre que moi. Chef de gare, console toi, des cocus, il y en a d'autres que toi, ! La liste s’allonge.

Sur leur élan, les deux amants remontent d’un pas vif la queue de la colonne, sans doute en se livrant à des considérations sérieuses sur la nécessité de laisser pousser, sous les arbres géants, des abris de verdure pour les animaux de la forêt. Pour aujourd’hui, ils peuvent maintenant se séparer et aller individuellement prendre la température des électeurs participants. Ainsi notre premier magistrat aura un rapport circonstancié et précis sur l’atmosphère de ce groupe de la population, quémandeur de subventions municipales. Les amants parleront-ils de l’utilité des fourrés dans la forêt communale pour les couples adultères ?

A la première halte, je rejoins Anne. Je la trouve en pleine conversation animée avec notre ami Sylvain, le receveur de la poste. Leur dialogue doit être passionnant. C’est d’ailleurs plutôt un monologue .Ma femme, très attentive à la parole de Sylvain, ne s’est pas aperçue de mon absence. Tant mieux. Moins elle me posera de questions, moins mes réponses seront embarrassées. Lui raconter ce que j’ai observé un peu plus tôt, pourrait donner des idées à certaines femmes, par contagion, mais pas à elle. Mais je me suis juré le silence.
Mon secret ne doit pas être divulgué.

Le groupe se remet en branle. Anne et Sylvain devisent sans se soucier de moi. Geneviève m’interpelle au passage. Elle n’apprendra rien de moi à propos de la liaison de son mari. Motus et bouche cousue. Ces images de l’accouplement vertical resteront mieux gravées dans mon esprit si elles ne sont pas partagées. En rêve je remodèlerai la croupe magnifique avant pénétration de la fausse blonde. Voilà deux personnes à surveiller à l’avenir, si je veux revivre des instants délicieux. L’exemple vient d’en haut. Par bonheur il n’est pas souvent imité. Geneviève m’entreprend faute de trouver oreille plus attentive ou disponible.

- Alors, Julien, ta femme t’oublie. Attention, cher ami, ce Sylvain va te l’enlever. Marche avec moi. Tu vois Joël, mon adjoint de mari, doit assurer la protection rapprochée de Sabine, la femme du maire. Comme toi, je suis seule dans ce cortège, sans homme, perdue parmi les femmes.

Elle se rabat sur le premier venu. Je serai une tombe, je ne lui dirai pas jusqu’où une garde peut se révéler «rapprochée » dans le cas évoqué.

Geneviève est l’épouse de monsieur l’adjoint, je ne peux pas refuser pareille invitation. Des commandes municipales pour mon atelier pourraient dépendre d’elle. Évidemment il n’est pas question de lui raconter le faux pas de son mari observé dans le sous bois. Il vient de s’envoyer, en position debout, la belle Sabine. Ce n’est pas à moi de me mêler des histoires de cul de ces notables. A chacun ses emmerdes. Je ne suis pas justicier. Je trouve cependant cocasse la mise en garde de Geneviève contre le rapprochement de Sylvain avec Anne et contre les supposées et possibles entreprises consécutives au lien qui les rapproche. Comme si Sylvain avait une quelconque chance de séduire ma tendre épouse. Si je suis discret, Geneviève l’est beaucoup moins. Et j’apprends par le détail les conquêtes du receveur, chaud lapin, notamment pendant les randonnées de l’association;

- Sylvain, par exemple, a pris Gabrielle, la femme du facteur, derrière une meule de foin. La ville entière, à quelques exceptions près, dont je fais partie, est au courant. C’était sur la fin d’un parcours à découvert. La femme adultère aurait ramenée dans son corsage, en foin, le repas d’un lapin. Pour le plus grand plaisir du préposé au courrier, éleveur de lapins à ses heures. Le lundi, il racontait cette délicate attention de son épouse à tout le bureau de poste, y compris au sévère receveur, hilare pour l’occasion et qui savait pourquoi ! Et depuis le brave facteur se réjouit d’avoir été le premier à avoir fait rire son chef aussi ouvertement pendant les heures de travail.

-Vois-tu, croit-elle bon de commenter, le cocu est toujours le dernier averti. Tu vois, mon mari toujours à la remorque de Sabine, s’il savait que son patron a essayé de me séduire, il s’occuperait mieux de moi. Je ne veux pas brouiller nos élus, donc je me tais. Mais si la blonde continue à l’accaparer à chaque randonnée, il se pourrait que j’aie une faiblesse pour le premier magistrat ou pour un beau gars comme toi, hum?

Elle insiste parce que je suis un courageux travailleur.

- Sais-tu que Sylvain collectionne les culottes gagnées dans les bois. Il aurait une chambre fermée à clé où ranger ses trophées . Imagine le en train de renifler la culotte d’Anne.

- J’en ai des frissons dans le dos.

Si cette femme là n’est pas en manque je donne ma queue à couper! ! Le maire ? Va encore, ce serait une juste vengeance, mais moi ? Pourquoi moi ? Je n’aime pas Geneviève sans pouvoir le hurler. J’aime et j’adore ma chérie, je n’ai pas l’intention de la tromper. Ces avances me laissent froid. Geneviève a-t-elle des doutes sur la solidité de mon couple ? A force de marcher derrière Anne et Sylvain, aurait-elle remarqué une familiarité trop prononcée? Le commencement du début de quelque chose. Cette femme est une redoutable observatrice de ses concitoyens et elle le prouve:

Tiens qu’est devenu Sylvain? Ta femme n’est plus devant nous. Où sont-ils passés ?

La brutalité de l’alerte me secoue. Quoi, auraient-ils repéré un endroit comparable à l’abri de Joël et de Sabine ? Non, ce n’est pas possible. Je regarde devant, à droite, à gauche… Rien ! Je me retourne. Les deux intéressés se sont arrêtés à une centaine de mètres en arrière. Sylvain vient de sauter le fossé et tend la main à Anne pour l’aider à franchir l’obstacle. Mais ! Voilà donc, le scénario se répète. Anne franchit l’obstacle avec l’aide de son partenaire de marche.

Comments:

No comments!

Please sign up or log in to post a comment!