Toute Une Éducation, Partie 10

En partant de chez lui, je vais directement à la salle de sport pour 2h. En rentrant chez moi, je m’attaque à mes dossiers.

Au moment où je décide d’aller me coucher, je revois un sms :

‘’ merci pour ce week-end ma belle. J’ai passé 2 jours géniaux… ‘’

‘’ c’est à moi de te remercier. Tu m’as fait découvrir de supers trucs :) ‘’

‘’ ce fut un vrai plaisir de te faire prendre ton pied bébé. Allez, file au lit maintenant, tu bosses demain. Fais de beaux rêves. Moi je vais rêver de ton petit cul autour de ma queue… ‘’

‘’ bonne nuit mon beau gosse pervers préféré ‘’

‘’ parce que tu en connais d’autres ???!!!??? ‘’

‘’ non, j’avoue. Bisous tout plein ‘’

Le lendemain, j’arrive juste à l’heure au travail. Emma me demande comment était mon week-end et, prenant conscience de la perversité de certains de nos ébats, je me contente de lui dire que je l’ai passé avec Xavier.

La journée se passe. Il est bientôt 16h. Plus qu’un dernier client à recevoir puis je pourrai boucler certains dossiers et filer à la salle de sport me défouler.

Quand il entre dans mon bureau, son sourire illumine son visage.

- Bonjour Magali. Comment vas-tu ?
- Bonjour Mathieu. Bien et toi ?
- Impec !

Mathieu est un commerçant de Toulouse. Il a ouvert 3 magasins au cours des 2 dernières années. Et c’est moi qui en ai fait les plans. Aujourd’hui, c’est pour son appartement qu’il est là.

- Installe toi, je lui dis en désignant l’un des fauteuils à la table de travail.

Je déroule les plans et lui explique mes croquis. Il semble ravi de ce que j’ai imaginé pour lui.

Notre entretien dure près de trois quarts d’heure. Il se lève et se dirige vers la porte. Quand j’arrive pour lui ouvrir, il se tourne vers moi, me prenant un peu au dépourvu.

- Dis, ça fait un moment que j’y pense.

Ça te dirait d’aller boire un verre avec moi ?
- Euh, écoute, ouais, pourquoi pas…
- Ce soir, ça irait ?
- Non, désolée ce soir je peux pas. Mais demain si tu veux.
- Ça marche. On se rejoint à 21h devant le bar à côté du cinéma ?
- Parfait. A demain alors.

J’ouvre la porte et il se penche pour déposer un bisou sur ma joue.

Je quitte le cabinet et vais m’entraîner avant de rentrer me préparer et rejoindre mes collègues au restaurant.

Le mardi, dans la matinée, je reçois un message de Xavier.

‘’ coucou bébé. Désolé j’ai pas pu t’écrire hier… ‘’

‘’ pas de prob Xav. Tu n’as aucun compte à me rendre, on est pas ensemble. ‘’

‘’ je sais :) ça été ta journée d’hier ? Et votre soirée ? ‘’

‘’ ouais, nickel. On a bien ri c’était cool. Et toi ? ‘’

‘’ j’ai eu beaucoup de boulot à la clinique. Et j’étais de garde hier soir. Et quelle garde… j’ai rarement autant de visites… ça te dit qu’on se voit ce soir ? ‘’

‘’ j’ai un rencard ce soir... ‘’

‘’ ah OK. Cool. Je le connais ? ‘’

‘’ je crois pas non, c’est un client ‘’

‘’ d’accord. Fais gaffe à toi hein ? ‘’

‘’ ça marche. A + ‘’

A 21h, je rejoins Mathieu devant le bar. On s’installe à une table et on commence à discuter.

- Tu me disais que ça faisait un moment que tu pensais à ce qu’on aille boire un verre. Qu’est-ce qui t’a décidé ? Je lui demande.
- Je sais pas. Les autres fois où je suis venu, je te trouvais un peu fermée. Je pensais que tu avais quelqu’un. Et là, hier, tu avais quelque chose de changé. Tu étais rayonnante, alors je me suis dit que c’était le moment ou jamais.

Faudra que je pense à remercier Xavier, sans lui je ne serais probablement pas autant à l’aise dans mes baskets. Il y a peu, je n’aurais peut-être pas accepté ce rendez-vous, et j’aurais encore moins fait ce que je m’apprête à faire.


- Ça te dirait qu’on aille boire un verre chez moi ? C’est plus calme qu’ici et je pourrai te montrer à quoi va ressembler ton appartement, puisque je me suis inspirée de certains aspects du mien pour faire les plans et les dessins.
- Ça marche. Par contre je suis à pied…
- Pas grave, je te ramène quand tu veux rentrer.

On règle nos consommations et je l’emmène chez moi.

Dans l’ascenseur qui nous mène au dernier étage de ma résidence, il att mon petit doigt avec son index et tire doucement dessus. Je m’approche alors de lui et pose mes lèvres sur les siennes. Il répond à mon baiser en cherchant ma langue de la sienne. Je me dit alors qu’il va falloir que je dise à Xavier que nos bons moments ne devront plus se reproduire selon la tournure que ce rendez vous va prendre.

Quand les portes s’ouvrent sur le palier, nos bouches se séparent. Et Mathieu se prend un coup de poing en plein visage. Et le regard noir de Xavier croise le mien. Il lève à nouveau le bras en direction de Mathieu, mais je m’interpose.

- Xavier, arrête. Tu as perdu la tête ou quoi ?

Mathieu porte sa main à sa lèvre ensanglantée. Je le fais sortir de la cabine et Xavier s’y engouffre sans un mot.

Je fais entrer Mathieu et entreprends de nettoyer sa lèvre.

- Un ex un peu trop jaloux ? Hasarde-t-il.
- Non, du tout.
- Pire ? T’as un mec et tu ne me l’as pas dit ? Ironise-t-il.
- Non plus. C’est un peu plus compliqué…
- Tu pourrais me ramener s’il te plaît ?
- Bien sûr.

Tu m’étonnes qu’après ça, il n’aie plus envie de prolonger la soirée.

Je le dépose devant chez lui et m’excuse pour la 10ème fois.

- On se revoit pour que tu me remettes les plans ?
- Oui, je dirai à Emma de t’appeler.

Et il sort de la voiture sans un mot. Je prends mon téléphone dans mon sac. Xavier m’a devancée.

‘’ heureusement que tu devais faire attention à toi ! Ça va pas de ramener un mec chez toi le premier soir ? Et vu comme je vous ai trouvé dans l’ascenseur, tu comptais le laisser te baiser !!! ‘’

‘’ les leçons de morale ça va ! Je suis adulte, je fais ce que je veux ! Je le connais assez bien pour savoir si je peux le ramener chez moi et m’envoyer en l’air avec lui.
Tu peux me dire ce qui t’a pris ? ‘’

‘’ j’ai pas envie d’en parler par sms. Et je pense qu’on en parlera jamais, je présume qu’en étant avec quelqu’un, tu ne comptes plus à ce qu’on se voit… ‘’

‘’ parce que tu crois qu’il va encore avoir envie de me voir après que tu l’aies frappé ??? Et oui, si commence à fréquenter quelqu’un, faudra qu’on arrête de s’envoyer en l’air. Mais j’ai envie de continuer de voir l’ami… Alors dis moi… ‘’

‘’ je t’ai dit, je veux pas en parler par sms… Alors bonne nuit et bonne route ‘’

OK, il ne veut pas aborder le sujet par message, c’est pas grave. 5 minutes plus tard, je me tiens devant sa porte. Je suis sur le point de tambouriner dessus quand quelque chose attire mon attention. J’entends des accords de guitare. Puis je l’entends lui : il chante et ça n’a rien à voir ce que j’ai entendu il y a près de 13 ans. Il joue une chanson de Vianney , « tombe la neige ». Je reste un instant à l’écouter, oubliant presque que je suis en colère contre lui. Les paroles correspondent bien à notre histoire jusqu’à maintenant.

Puis je lève le poing et frappe fort sur la porte à plusieurs reprises. La musique s’arrête et j’entends ses pas. Il ouvre la porte, me toise et fait demi-tour vers le canapé.

- Tu crois que tu vas t’en tirer comme ça ?

Je me surprends à hurler.

- Déjà, qu’est-ce que tu faisais chez moi ? Tu savais que je voyais quelqu’un, et en plus t’étais pas censé être avec Alice ce soir ?
- Je pensais pas que tu le ferais venir chez toi. Et oui, j’aurai du la voir. Mais le programme a changé hier soir...
- Tu peux pas débarquer chez moi comme ça et t’énerv…

Il me plaque contre le mur et m’embrasse avec fougue. Je le repousse.

- Arrête ! Tu éviteras pas la discussion avec une partie de jambes en l’air !

Il pose son front contre le mien.

- Mais putain, tu veux pas comprendre que je t’aime ?
- Quoi ?

J’ai dû rêver… il n’a pas dit ça ?

- En fait, hier ma garde n’était pas si terrible.
En tout cas pas niveau boulot. En sortant de la clinique, je suis allé chez Alice. Elle était hyper froide et a passé son temps à relire ses cours pour être sûre de pas s’être planté aux examens qu’elle avait dans la journée. Alors je suis resté assis sur le canapé à côté d’elle en attendant qu’elle termine. Et j’ai repensé à dimanche avec cette histoire de voiture. Quand je suis allé la chercher pour la ramener chez elle, c’est tout juste si elle m’a embrassé. Et pendant la demi-heure de trajet elle ne m’a pas dit un mot. Je veux bien, elle était KO de son poste de nuit, mais juste demander comme je vais, ce que j’ai fait de mon week-end… bref. J’ai passé la journée à courir pour sa voiture comme un con.

Il retourne s’avachir sur le canapé, reprend sa guitare et gratte quelques accords en continuant son récit.

- Elle a enfin fermé ses bouquins et s’est mise dans mes bras. Ça a duré 5 minutes… son portable a sonné. C’était une de ses copines. Elle arrêtait pas de glousser et moi j’étais comme un abruti à attendre encore une fois mon tour… au bout d’une heure j’en ai eu ma claque : je lui ai prit le téléphone des mains et j’ai raccroché. Elle m’a hurlé dessus. Je lui ai demandé si elle se rendait compte que j’étais là pour elle et pas pour la déco. Elle n’a rien dit.

Je ne sais pas quoi lui répondre. D’après ce qu’il m’avait dit, il avait l’air plutôt heureux.

- Alors je lui ai dit que je la quittais. Elle ne m’a pas retenu… non, au contraire, elle m’a dit : ‘’si c’est ce que tu veux, barre toi… ‘’. En rentrant chez moi, je me demandais ce que j’attendais d’une relation : de la tendresse, des mots gentils, de l’attention, prendre mon pied, me sentir important pour l’autre, et j’ai réalisé que j’avais tout ça, avec toi… et que ça fait 13 ans que je l’ai à portée de main. Je savais que tu risquais de rentrer tard hier soir, c’est pour ça que je t’ai écrit ce matin pour te voir ce soir. Quand tu m’as dit que tu sortais, je me suis dit que j’allais attendre devant ton appart que tu rentres de ton rencard.

Je ne sais plus où me mettre. Soudainement, j’ai de nouveau 16 ans, lui 19 et je me revois lui dire que je ne veux pas d’un petit copain…

- Je te laisserai pas me dire non cette fois… je sais que l’aventure te tente autant qu’à moi, ajoute-t-il en me rejoignant. Les jours qui viennent de passer me le prouvent. Tu voulais qu’il n’y ait que du sexe entre nous, mais on se serait pas vu autant si tu n’aimais pas être avec moi. Et je suis sûr que si j’avais osé embrasser l’ado que tu étais à l’époque tu ne m’aurais pas dit non...

Il pose une main sur ma taille, l’autre dans ma nuque et m’attire à lui. Il m’embrasse plus tendrement que jamais.

- S’il te plaît, dis quelque chose Magali…
- Je m’attendais pas à ça… même si ça explique ta réaction avec Mathieu…

Il se recule un peu.

- J’ai été pris d’un coup de jalousie j’avoue. Et je pensais vraiment pas que tu le ferais venir chez toi. Je te pensais plus prudente pour pas ramener le premier venu te sauter dans ton lit… pour être honnête, je regrette pas de lui voir balancé mon poing dans la gueule. Parce que 1 ça me fait chier qu’il ait pu te toucher, et que de 2 tu serais pas là avec moi et j’aurais pas pu te dire tout ça…

Je regarde mes pieds : je suis gênée d’une telle démonstration de sentiments.

- Par pitié bébé, c’est de la de pas savoir ce que tu penses. Dis moi un truc, même si c’est pour me rejeter. Mais sache une chose, si c’est non, il n’y aura plus rien du tout. Quand je vois comment tu as bousculé ma vie en 8 jours, je sais que si je continue à te voir, j’arriverais pas à passer à autre chose.

J’ouvre la bouche pour lui répondre mais il pose finalement un doigt sur mes lèvres.

- En fait attends. Avant de savoir, je veux te faire l’amour…

Il m’embrasse doucement.

- Viens, murmure-t-il en me prenant la main pour m’emmener dans sa chambre.

Là, il me déshabille doucement tout en continuant de m’embrasser délicatement.

Pendant que je m’allonge, il retire ses vêtements à la hâte, contrastant totalement avec la douceur dont il a fait preuve pour me mettre nue.

Il se met au-dessus de moi, glissant entre mes jambes jusqu’à ce que son visage soit à la même hauteur que le mien. De sa main droite, il guide son sexe dressé en moi puis saisit chacune de mes mains, enlace nos doigts et maintient ainsi nos bras de chaque coté de ma tête. Il enfouit son visage dans mon cou et entame un va et vient langoureux.

A chaque fois qu’on a couché ensemble, c’était la course à l’orgasme, on était dans la surenchère pour faire un truc inédit. Ce soir, c’est d’une grande sensualité qu’il me prouve qu’il m’aime en me faisant l’amour.

Lentement, je sens le plaisir monter en moi jusqu’à jouir en agrippant ses doigts avec force. Il jouit à son tour et reste un moment allongé sur moi. Sa respiration se fait plus lente et plus profonde, m’indiquant qu’il somnole.

- Tu veux bien que je reste dormir même si je ne t’ai pas encore donner ma réponse ?
- J’espérais que tu me le demanderais, avoue-t-il.

Il s’allonge sur le côté face à moi. Je me tourne à mon tour sur le côté, dos à lui et il vient m’enlacer. Cette soirée prend une tournure à laquelle je ne m’attendais absolument pas. En repensant à tout ça, je m’endors rapidement, bercée par la respiration de Xavier qui a succombé au sommeil à peine ses bras autour de moi.

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