Chair Fraîche 6

En pleine nuit, je sens bouger le matelas, la porte de la chambre se referme tout doucement, des pas glissent vers le salon. Des voix étouffées discutent avec des éclats. Pour la première fois je constate qu’elle quitte la chambre de nuit. Dans la poche de mon pantalon? je saisis le récepteur.

- Ne raconte pas, je t’ai entendue jouir comme une salope, alors écrase. Nous n’avons pas vraiment fait l’amour depuis lundi, tu t’es foutue de moi avec ta progression d’escargot.

- D’où sors-tu? Tu as oublié de venir à 17 heures; Tu n’as pas les moyens de payer? Je t’avancerai de l’argent.

- Cesse tes conneries. Fous ton vieux à la porte, arrête de faire la chienne dans son lit. Choisis, lui ou moi, mais pas les deux ou alors l’un par devant et l’autre par derrière en même temps. Pour le sandwich mieux vaudra un copain. Tu ne connais pas tout, ex femme fidèle. Je t’apprendrai à te faire du bien

-Tu es devenu dingue. Je t’aime, je fais tout ce que je peux pour que nous puissions faire l’amour sans problème sous le nez de Louis et toi tu oublies, tu vas faire un tour. Avoue, tu me trompes.

-Tu mériterais que je prenne une maîtresse. Ca te ferait chi…, hein. Si ton cocu te prend encore, je me vengerai. Tes cours d’éducation sexuelle, je n’en ai rien à foutre. Je préfère te foutre chaque après-midi. Avec ton invention crétine tu vas juste lui mettre la puce à l’oreille.

- H"las, c'est fait. Allez, faisons la paix. Je l’ai usé jusqu’à la trame. Il est crevé et il roupille comme un loir.

Voilà donc la raison de ses charges, léchages, branlettes et sucettes et unions à répétition. elle en a usé comme soporifiques afin de rétablir sa liberté de rejoindre Julien la nuit.

- Alors grimpe sur le canapé, tends ton cul, je vais t’en mettre une giclée. Fais vite, j’ai envie. Tu rechignes. Bien, ne compte plus sur moi à l’avenir, il y a d’autres femmes sur la terre.



J’éteins mon mouchard, le pose dans un tiroir, me lève sans bruit, manie les portes avec précaution, entre au salon et découvre le spectacle.

De dos, à trois mètres, Julien, short de pyjama sur les mollets, genoux fléchis, vient de pénétrer par derrière la vulve de Gina agenouillée sur le canapé, croupe déployée par le grand écart, nuisette transparente repoussée sur le creux des reins, épaules et tête écrasées sur le haut du dossier. Elle a retenu un « hon » sous le coup. Julien, la bouscule par derrière. Son pieu en action creuse sa voie entre les grandes lèvres poilues dans un contraste de rouge vif et de noir, par en-dessous les seins se balancent en contrepoint. Julien sent ma présence dans son dos. Gina râle lorsqu’il bondit en arrière.

- Pourquoi? Allez reviens, ohhh!

Elle se retourne, m’aperçoit, garde la pose. Le gaillard remonte le short, me contourne et s’excuse

- C’est de sa faute. Elle me court après.

Elégant le petit! Je descends derrière lui. Quelques éclats de voix plus tard, je remonte.

Gina est définitivement irrécupérable. Depuis six ans elle était ma compagne. Il y a peu elle m’avait convaincu de l’épouser et j’allais lui accorder cette immense joie et la sécurité d’une union officielle, avec robe blanche, maire, notaire et contrat de mariage, curé et tout le tralala. Elle s’est redressée, rabat le tissu qui met plus en évidence ses courbes appétissantes qu’il ne les cache. Elle baisse la tête, s’arrête:

- Ce n’est pas vrai. J’ai entendu du bruit au salon et je suis venue voir ce qui se passait et après. ...Viens, je te demande pardon. Retournons au lit.

Je fais la synthèse de tout ce que j’ai vécu.

- Non, assieds-toi. Julien vient de me traiter de vieux cocu, d’impuissant et de couillon. Il m’a dit qu’il te baise régulièrement les après-midi et que son « initiation » est une farce imaginée par ton cerveau malade pour te moquer de moi.
Tout cela correspond à mes avertissements après la première mise en scène. Tu es assurément amoureuse de lui ; ta persévérance en pleine nuit le prouve. J’ai voulu fermer les yeux, tenter de te détourner de lui, en vain. Je te rappelle que c’est un gamin de 20 ou 21 ans que tu poursuis du haut de tes 29 ans.

Julien n’a rien avoué, mais je sais ce qu’il pense et ce qu’il fait habituellement avec Gina. Je l’ai entendu dans mon écoute-bébé. Elle n’a pas cherché à nier, accablée d’avoir été surprise en plein adultère.

-L’amour n’a pas d’âge.

-J’en conviens. Que proposes-tu de concret?

-Mais j’espérais que ce n’était qu’une passade. Nous pourrions nous réconcilier et repartir du bon pied. Epouse-moi vite et cela ira mieux. Je viens juste de choisir ma robe de mariée dans un catalogue. Et débarrassons-nous de ce locataire, tout le mal vient de sa présence.

-Au contraire, je le garde. Si je le sors par la porte, tu le feras entrer par la fenêtre. Tu as pris l’habitude de faire l’amour avec lui: montre lui la robe blanche, symbole de ta pureté et marie-toi avec ton amant. Tu vois, je suis capable d’être tolérant.

- Mais que vais-je devenir. Où aller?

- La maison fait partie de mon héritage. Rejoins ton amant dans sa chambre, partage avec lui la cuisine et la salle d’eau du bas. Comme vous serez deux locataires, en raison des charges supplémentaires je me contenterai d’augmenter votre versement mensuel de cinquante euros. Vous serez gagnants puisque ton « petit » te baisera gratis. Quant à moi, je me dispenserai de vous regarder. J’ai mieux à faire et c’est insupportable. J’essaierai de faire insonoriser la chambre. Un jour vous déménagerez, je vous laisserai le temps nécessaire pour dénicher un logement.

- Tu ne m’aimes plus? Tu ne me feras plus l’amour? Tu vas te retrouver tout seul. Ce n’est pas possible, tu as besoin de moi. Je reste avec toi. Ne te mets pas dans l’embarras pour une simple histoire de cul.
Je ne le ferai plus, je te le jure. Tu pourras contrôler. Dans le fond, tu le sais, c’est toi que j’aime. Depuis six ans, je suis ta femme, ne l’oublie pas, s’il te plaît.

- Tu viens de le démontrer. Qui l’a oublié? Suffit. Si cette proposition ne te convient pas, tu peux quitter les lieux.

- Ah! Non, pas ça, juste avant notre mariage! Toutes mes copines attendent l’événement.

- Reviens sur terre. Il n'est plus question de mariage avec moi. Tant pis pour les copines. Tu pourras leur expliquer! Choisis une autre victime, Julien est tout indiqué. Je te fais une dernière offre, parce que je t’ai trop aimée pour te laisser tomber. Tu prends une chambre du fond pour toi toute seule, tu me sers de gouvernante, tu consacres tes après-midi à l’entretien de la maison, au lavage et au repassage et à toutes les tâches domestiques. Tu prépares mes repas. La moindre histoire de cœur ou de cul qui troublerait la paix de cette demeure provoquerait un renvoi immédiat. Tu as vu qu’il y a des hôtels pour calmer tes chaleurs.

- Et je vis de quoi?

- Tu as un emploi et un salaire, ton activité ici paie ton loyer et tes charges, ce sont des avantages en nature déclarables au fisc.

- Tu veux me garder sous la main pour pouvoir coucher, c’est ça hein? Une sorte de droit de cuissage pour monseigneur. Tu es gonflé. Je pourrai te demander 50 euros à chaque passe?

- Pense ce que tu veux. Un! tu choisis de partir. Deux: tu vas vivre avec Julien. Trois, tu deviens ma gouvernante, sans espoir de te retrouver dans mon lit sauf quand tu changes les draps ? Dernière précision, à partir de lundi soir la chambre avec lavabo sera occupée par un nouveau locataire. Alexandre ne m’a pas précisé si ce serait un homme ou une femme. Si c’est une femme, si tu ne veux pas de ma dernière proposition, je pourrai lui confier certaines tâches ménagères.

- Tu crois que Julien voudra de moi? J’hésite. Dis?

- Je ne fais pas l’amour avec lui.
Tu le connais mieux que moi, intimement, hum. Pose-lui la question. Je crois savoir comment il répondra. Mais je ne suis pas son porte-parole.

- Non, je préfère rester près de toi. Demain je mettrai mes affaires au fond, je serai ta gouvernante. Allez, viens au lit, nous allons prendre froid. C’est dimanche, nous ferons la grasse matinée. Donne-moi la main. Je me coucherai contre toi et je te tiendrai chaud. Quoi? Tu me montres ma chambre? Le lit n’est pas fait…

- C’est ton boulot désormais. Si tu as froid au lit, va te chauffer chez « mon petit puceau qui a une belle queue ». Mais si tu y vas, tu ne monteras plus ces marches sauf pour venir payer votre loyer.

En tapant des pieds et en pleurant à grosses larmes elle rejoint sa chambre. J’ai le cœur broyé, je suis peut-être trop dur. Moi aussi je pleure cet amour perdu. Enfin, il faut laisser le temps au temps. Je fais le tour de la demeure pour ranger ma cave, vérifier la propreté des salles d’eau, je lis le journal, prends une émission de télé et m’installe dans un fauteuil. Un baiser sur le front me réveille, ma gouvernante me sourit en robe et petit tablier blanc:

- Le petit déjeuner de monsieur est servi. Monsieur voudra bien commander le menu de midi.

Elle a séché ses larmes, me fixe de son regard coquin-câlin. L’espiègle est follement attirante. Combien de temps résisterai-je à ses charmes étalés avec une fausse innocence. Elle me connaît trop. Elle reste pour me reconquérir. Je vais jouer le jeu austère de maître de maison vertueux. L’utilisation discrète de mon écoute-bébé me dira si mon indulgence a ramené la brebis dans le droit chemin. Demain avec l’arrivée de ma nouvelle locataire, des choses vont se mettre en place.

- Gina, n’en fais pas trop. Le tutoiement reste de rigueur entre toi et moi. J’exige que ta tenue soit plus neutre à l’intérieur de la maison. Pas de décolleté affolant, pas de minijupe à ras du cul, port de la culotte obligatoire, ongles propres, mains soignées. Merci pour ce petit déjeuner. Tu sembles connaître parfaitement mes goûts, ce sera un bon point en ta faveur s’il y a concurrence. Va t’habiller plus décemment, je ne veux pas que tu échauffes l’esprit du locataire.

Bien monsieur toi. Comment sais-tu que je n’ai pas de culotte? Il n’y a pas de pellicules sur mes bottines?

-Je connais tes habitudes du dimanche. Il faudra oublier tes mauvaises manières de compagne dévergondée si tu veux vivre à l’étage. Ton choix est-il réfléchi? Tu peux toujours opter pour l’une des deux autres solutions. En as-tu parlé au « petit »

- Il est sorti très tôt ce matin. Peut-être cherche-t-il un autre logement. C’est fin de mois.

- Je n’exigerai pas de préavis. Pourras-tu préparer l’autre chambre et veiller au bon état de la cuisine des locataires. Je descendrai avec toi.

- Mais je ferai comme tu voudras, monsieur Louis. Où et quand prendrai-je mes repas? A la cuisine, seule ou avec monsieur? Devrai-je acheter des aliments séparés ou la nourriture fait-elle partie de mes avantages en nature?

Quelle comédienne! Au pire moment de notre vie elle réussit encore à faire le clown.

- Nous mangerons ensemble, mais tu continueras à participer comme par le passé aux frais de bouche.

- Monsieur doit savoir que je reste évidemment à son entière disposition, à lui vouée corps et âme. J’exaucerai de mon mieux tous les souhaits de monsieur, de nuit comme de jour. Je suis infiniment reconnaissante à monsieur de tolérer ma présence à ses côtés. Quoi que monsieur me demande, je me ferai un plaisir de le satisfaire en tout point. J’espère que monsieur aura la bonté de bien vouloir découvrir toutes mes qualités et qu’il daignera recourir aux nombreux services que je suis capable de lui fournir.

Je ne peux pas m’empêcher d’éclater de rire. Le fou-rire nous gagne.

- Je suis heureuse de faire rire monsieur. Louis, je t’aime.

- Silence. Tu es ma gouvernante, reste à ta place. A propos, nos hôtes paient un loyer et entretiennent eux-mêmes leur chambre et leurs parties communes. Ils assurent l’entretien de leur linge. Ma gouvernante est à mon service exclusif. Sa présence dans les parties louées ou son intervention sur les machines mises à la disposition des locataires constiait un cas de licenciement pour faute grave ainsi que toute marque de familiarité déplacée, j’entends par là les baisers et gestes à caractère sexuel faits avec une quelconque partie du corps.

- Autrement dit mon patron m’interdit la branlette, la pipe et toutes les relations sexuelles avec les locataires. Julien est le fruit défendu, si j’y touche, dehors la gouvernante?

- Pourquoi ne pas l’avoir compris avant? Maintenant je t’accorde deux jours pour savoir s’il veut de toi et si tu veux le rejoindre. Demain soir j’exigerai une réponse définitive. Enfin si notre prochain locataire s’appelle Mandingo et s’il a des attributs hors du commun tu devras respecter avec lui la même conduite digne. Va en cuisine, fais ton travail. Pour forniquer tu iras hors d’ici.

La situation est loufoque. Nous continuons à vivre côte à côte, mais j’ai fixé des règles inacceptables pour une épouse. Pourquoi Gina ne proteste-t-elle pas ? Pour gagner du temps, pour mettre au point un plan B avec l’ex amant ou parce qu’elle se dit que les règles sont faites pour être contournées. Qu’est-ce qui l’empêchera de renouer avec Julien quand je serai au travail: pas vu, pas pris! Elle se met le doigt dans l’œil : l'écoute-bébé restera branché.

Elle a traîné à la télé après le repas du soir. Quand Julien est rentré vers 21 heures, je l’ai invité à monter. Je lui ai rappelé que sauf invitation de ma part, il logeait en bas. Il a appris les trois offres faites à Gina.

J’ai annoncé l’arrivée d’un nouveau locataire qui serait présenté le lendemain entre 17 et 18 heures et la nécessaire entente pour le partage des espaces communs en fonctions des décisions de chacun communiquées demain à 20 heures au cours d’un pot. Ce sera à prendre ou à laisser.

- Je me retire. Gina et toi, avez à parler, je vous abandonne le salon pour le temps nécessaire. Tu es le dernier à avoir usé de son corps. Si tu la veux, sers toi, ranime sa flamme etdécide la à te rejoindre.. Si vous décidez de vous mettre ensemble, vous me le direz à la réunion de demain. Ce soir chacun dormira dans sa chambre, à moins de donner une réponse immédiate. Et puis zut, faites comme il vous plaira, vos histoires de cul vous regardent. Bonsoir.

Gina m’a regardé, j’ai regardé Gina. Ce soir nous ne nous sommes pas embrassés. J’allume mon mouchard. Ils sont muets. Gina se lance enfin

- Supposons que je choisisse de venir vivre avec toi, que serait notre avenir? Bien sûr nous ferions l’amour, mais m’épouserais-tu dans les six mois qui viennent?

- Je te ferai l’amour aussi souvent que tu le voudras. Tu me plais, tu es chaude. Mais je n’ai jamais pensé à t’épouser et je ne t’ai jamais promis de le faire. C’est absolument agréable de baiser avec toi et je le fais avec plaisir. Mais d’où te vient cette idée de mariage? Tu vis avec Louis sans être mariée. Regarde, tu as passé des années avec lui et tu es libre de partir quand tu veux. C’est un plan idéal, du plaisir, pas de contraintes. On pourrait faire un bout de chemin ensemble de la même façon. Libre à toi de préférer faire sa bonniche. Ca ne nous posera pas de problème, on pourra continuer à coucher comme avant, il n’en saura rien. Si ça nous fait du bien, ça ne lui fera pas de mal, puisqu’il ne veut plus coucher avec toi. C’est la meilleure solution, cela nous fait une chambre de plus.

-Donc tu ne veux pas te marier avec moi. Je suis trop vieille pour toi ? Plus assez fraîche?

- Si je devais me marier un jour, ce serait de préférence avec une fille de mon âge, c’est la coutume du pays, tu comprends. Il ne faut pas m’en vouloir. Je ne veux pas choquer mes parents ou mes connaissances, c’est délicat. Mais je t’aime bien, j’adore t’embrasser, te caresser, te prendre. Tu es une femme formidable. Tu m’as tellement fait plaisir en avalant mon jus devant ton patron. Il n’en revenait pas, tu l’as scandalisé. C’était formidable. Tu es la reine des putes.

- Bonne à baiser, mais pas à marier. Tu es le roi des salauds.

- Pardonne-moi. Mais tu y as pris ton plaisir, tu as bien profité de ma jeunesse.

- Je n’en récolte que des regrets. A cause de mon égarement, je perds l’homme de ma vie, le seul qui m’aimait vraiment.

- Tu aurais pu y penser avant de te jeter dans mes bras. Mais une fille qui a le feu au cul, n’a pas de cervelle, hélas.

- Comme tu déformes l’histoire. Qui est venu pleurnicher, demander de l’affection et un peu d’amour, mendier un petit bisou? Mais qu’est-ce que j’ai pu être idiote. Je me suis fait rouler par un morveux, je l’ai pris en affection, je lui ai ouvert les bras.

- Et les cuisses! Et l'abricot Ne regrette rien, tu as vraiment contribué à mon éducation sexuelle. Je n’ai plus peur des filles grâce à toi. Je ne te dirai jamais assez merci.

- Il y aura au moins ça comme consolation. Tu peux descendre maintenant. J’ai compris. Alors désormais je serai la gouvernante de cette maison. Ne compte plus sur moi pour te soulager les bourses. Règlement, règlement. Tu n’auras plus rien à faire à l’étage. Le mieux serait que tu déménages avant d’être foutu à la porte comme tu le mérites. Allez, bonsoir. Ah! Non, plus de bisou, morpion. Fous le camp.

J’éteins l'appareil et je le range. On frappe à ma porte. J’ouvre. Gina a les yeux noyés de larmes. Elle fait pitié à voir. Mais je dois être capable de tenir le coup 24 heures.

- Louis, fais-moi un tout petit bisou pour la nuit. Au secours, aide-moi. Juste un bisou pour le bonsoir.

Elle ferme les yeux. J’ai une envie furieuse de l’enlacer, de la déshabiller, de la rouler dans mon lit. Je dépose un bisou sur son front, elle regagne sa chambre sagement. Entre mes jambes mon pénis va exploser. Mais le plus douloureux c’est ce point d’angoisse dans ma poitrine. Pourvu que Gina ne désespère pas trop vite.

Julien est parti au travail. Mon réveil sonne à sept heures. La gouvernante n’a pas de réveil, je frappe à sa porte, je l’appelle. Elle apparaît, les yeux encore rougis.

- Bonjour, Gina, il est l’heure.

Elle ferme les yeux. A-t-elle volontairement enfilé une nuisette arachnéenne? Ciel, que c’est dur. Mon bisou sur le front est appuyé. J’accroche mes mains à l’huisserie de la porte pour éviter de la serrer dans mes bras.

- Louis, moi aussi je veux te donner un bisou.

Je me penche pour recevoir un bisou tout doux sur le front. La gouvernante occupe la salle de bain, porte fermée. Je l’utilise ensuite. Nous buvons le café ensemble, un nouveau bisou sur le front, elle part au travail. J’empoche l’écoute-bébé. Va pour une demi-journée de travail et un demi RTT non annoncé à la gouvernante. Elle est surprise de me revoir à midi. Nous déjeunons à la même table. C’est ridicule.

- Cet après-midi, je dois rencontrer Alexandre, passer en mairie pour déclarer le nouveau locataire. Je réglerai plus tard ta situation administrative à l’état civil et aux impôts. Il faut que je me renseigne. Tout dépend de ta décision de ce soir. Je rentrerai après seize heures. Seras-tu là?

Où veux-tu que j’aille? Je garde la maison, cher patron.

Un petit bisou sur le front pour l’encourager dans ses bonnes résolutions. Elle ne m’a pas annoncé de départ. Je n’accorde plus de chance à Julien, mais qui sait? Ce soir peut-être ma gouvernante demandera-t-elle plus qu’un bisou.

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