Chapitre 5 : Discussion

Je n’arrive pas à dormir. Je fixe le plafond, mon cerveau tourne en boucle. Syl-vain dort paisiblement près de moi. On s’est branlés, l’un face à l’autre, et j’ai enfin goûté son sperme. Lui, il a hésité avant de mettre son doigt dans la bouche. J’ai eu l’impression qu’il se forçait pour me faire plaisir. Il ne m’a pas laissé le temps d’en parler avec lui, il m’a embrassé et filé reprendre une douche. Puis, il s’est couché, et le sommeil l’a happé. Sauf que moi, j’ai besoin qu’on discute de sa réaction. En plus, je suis toujours perturbé par cette his-toire de vie à deux. Son sac est dans mon armoire avec ses habits pliés sur une étagère. Sa brosse à dent aussi a trouvé sa place près de la mienne.
Ce n’est pas ce qui me dérange, c’est une évolution naturelle dans un couple. Non, c’est le comportement servile de Sylvain qui ne va pas. Il ne donne jamais son avis, il obéit à tout et il ne se plaint jamais, sauf quand je ne suis pas avec lui. Là, il sait s’exprimer. Je ne pense pas pouvoir supporter de vivre avec quelqu’un de soumis en permanence. Ça m’est arrivé de coucher avec des passifs soumis, j’avoue avoir pris beaucoup de plaisir à les dominer. Mais mon amoureux, je le veux combatif, qui affirme ses préférences, et qui se soumet au lit s’il en a en-vie, une fois de temps en temps.
Je me tourne vers lui, et j’essaye d’imaginer notre futur. Il dit oui à tout, y compris à ce qu’il n’aime pas, et je finis par me lasser. Je ne nous laisse pas six mois ensemble, à ce tarif-là. Or, ce n’est pas ce que je souhaite. Mais comment fait-on pour aborder ce genre de sujet avec une personne qui ne sait pas dire non sans la froisser ? Je n’ai jamais été confronté à ce genre de situations, et j’ai peur de commettre une faute impardonnable. Je tiens à lui, et il y a de fortes chances qu’il prenne mes paroles pour du rejet.
Je prends la résolution de le forcer à aborder le sujet et bien d’autres. Cette conversation sera pénible mais nécessaire.

Rassuré, je dépose un baiser sur son front, et je m’endors, ma main sur son torse. Le réveil me tire du sommeil à cinq heures. Sylvain l’arrête, se lève pour se laver et s’habiller. Je me rendors avant qu’il soit parti. Je pense qu’il m’embrasse avant son départ. Quand je me réveille pour de bon, je suis seul et le soleil brille dehors. Il y a un mot sur l’oreiller : « Je reviens tout à l’heure après le boulot, prépare tes mains, mes pieds en veulent encore ». Je me branle en pensant à ça.
Je passe la matinée à faire mes corvées habituelles. Cette routine me fait du bien, c’est rassurant d’accomplir des gestes de la vie quotidienne, même si ce n’est que nettoyer la vaisselle ou faire briller sa table. Je suis même allé faire des courses, et quand j’ai tout fini, il est à peine onze heures. Je m’ennuie. Je suis sur mon canapé dans mon appartement propre, et j’allume la télévision pour zapper. C’est fou le nombre de rediffusions et d’émissions débiles qu’on trouve à cette heure. J’éteins, un peu déprimé. Je réalise qu’à part mon travail, je n’ai pas de vraie vie sociale ni d’activités annexes. Je pourrais reprendre mon des-sin, mais il est très bien comme il est, et je dois attendre l’approbation de mon ami. Le connaissant, il va adorer.
Je décide donc de ressortir, et mes pas me mènent au parc de la bibliothèque municipale. J’aime ce lieu, j’y trouve toujours la paix. Je m’installe sous un arbre pour me protéger des rayons du soleil. Il tape dur aujourd’hui, et je n’ai rien emmené pour me protéger. Pourtant, je devrais y penser avec ma peau claire qui rougit si facilement. Je me souviens quand j’étais au foyer, on partait tous les ans quelques jours en vacances, très souvent dans un lieu avec un plan d’eau. Et à chaque fois, j’avais des coups de soleil monstrueux. C’est d’ailleurs grâce à l’un d’eux que j’ai rencontré mon premier amant, et c’est la seule fois où j’ai apprécié de me brûler, et quel bonheur.
Je me laisse submerger par ce souvenir agréable.
C’était mon premier baiser et la première fois que quelqu’un tripotait mon sexe, l’extase pour le jeune homme de quinze ans que j’étais, et une surprise pour lui qui ne s’était pas attendu à cet engin. Je ne l’ai jamais revu, ce garçon, et je n’ai pas pu le remercier. Enfin, je l’ai remercié avec mon plaisir mais pas avec des mots. Ce garçon m’a fait me sen-tir spécial pendant quelques minutes. Quand j’ai rejoint les autres, je rayonnais de joie, et cela a duré une semaine au moins.
C’est avec un sourire que je rentre chez moi, mon mental gonflé à bloc. Je pré-pare le déjeuner et à quatorze heures quinze, Sylvain sonne à ma porte. Je songe alors à lui faire un double des clefs. Je l’accueille d’un long baiser, et on mange en parlant de choses et d’autres. Il se douche et fait sa sieste. J’en pro-fite pour amener mes plans à mon ami qui les approuve sans limite. Je lui montre différentes essences de bois et il opte pour de l’orme rouge, un bois brun, dur et résistant avec des veines riches. Mon projet avance donc et je prévois d’aller acheter le bois le lendemain. Mon ami me remercie encore et je rentre.
Vous devez vous demander où je vais pour travailler le bois. C’est simple, je loue un garage que j’ai transformé en atelier de menuiserie. J’y ai rassemblé tout le matériel de mon père, ainsi que tout le nécessaire pour manger, me laver et dormir. Il est aménagé de manière à pouvoir y rester une semaine entière sans rentrer chez moi. Quand je travaille sur un meuble, je ne vois pas le temps pas-ser. Seule Coralie connait l’emplacement de mon atelier, c’est un endroit où je peux m’isoler quand je veux me vider la tête.

A mon arrivée, Sylvain dort toujours. Je peaufine mes plans avec les quelques ajouts que j’ai imaginé en route. Cette table basse sera un vrai bijou et je me demande si je ne dois pas aussi concevoir une table à manger, pour faire la paire. J’en dessine les plans, m’inspirant des modèles que j’ai vus exposés chez un antiquaire. J’aurais bien fait des chaises, mais ce n’est pas mon rayon, il fau-drait que je trouve quelqu’un pour fabriquer les assises.
Et là, je me dis qu’un banc peut faire l’affaire, cela donnera un air de pique-nique campagnard à la maison. D’accord, je l’avoue, je m’emballe un peu trop, mais cette idée est gé-niale. Je suis tellement content de mon idée que je pousse plus loin en créant un meuble assorti.
C’est Sylvain qui m’arrête dans mon délire. Il pose les mains sur mes épaules et embrasse mon crâne. Il siffle d’admiration en voyant mes dessins. Il s’assoit en tournant les feuilles vers lui, et les détaille un à un. Il semble impressionné. Il lève les yeux vers moi, il porte un jogging et un tee-shirt, ses pieds nus. Son regard exprime une surprise incroyable. Je m’en étonne, il sait que je construis des meubles quand j’ai le temps. En plus, la veille, il a déjà regardé les plans de la table basse :
-Tu comptes faire tout ça ? C’est super beau. Ces sculptures, là, ça fait trop bien. Tu vas faire comment ?
-Avec patience et lenteur. Alors, tu aimes ?
-Oui, beaucoup. Ton ami a de la chance, et ça va lui couter cher.
-En fait, je ne vais pas construire le meuble, j’ai fait ça pour m’amuser, pareil pour le banc et la table.
-Et si tu les faisais pour mon père ? Je cherche un cadeau à lui offrir pour Noël, et notre table commence à se faire vieille. Je te la paierai, bien sûr.
-C’est pas donné, tu sais, surtout le bois. Tout dépend de ce que tu veux comme essence.
-Tu me montreras ?
-Avec plaisir.
Je l’attire à moi pour l’embrasser. Il monte sur mes cuisses, et me caresse. Je sens son sexe dur contre mon ventre, et le mien gonfle vite. Mais je me rappelle que je dois lui parler. Je le porte sur le canapé et l’assois dessus. Son érection m’attire, je veux céder à mes pulsions, et je vais le faire. Avant ça, je dois dis-siper tous les doutes et répondre à mes questions. Sylvain tente de continuer à m’embrasser mais je le repousse gentiment. Je prends mon air sérieux, et il saisit le message :
-Ne t’inquiète pas, je veux juste qu’on parle d’un truc.
Hier, quand tu as goûté mon sperme, tu n’as pas eu l’air d’aimer ça.
-C’était la première fois. Avec Oscar, on mettait des capotes pour tout, y compris pour sucer.
-Y a pas que ça, tu ne discutes jamais quand je te fais un truc, tu dis oui à tout, comme si tu ne voulais pas me contrarier.
-C’est vrai, dit-il en baissant les yeux. Avec Oscar, je ne pouvais pas dire non, il trouvait toujours un moyen de me convaincre. Alors j’ai pris l’habitude de tout accepter.
-On va mettre les choses au point, répondis-je fermement, je ne suis pas Oscar. Je ne veux pas d’un mec soumis, je te veux combatif, que tu t’exprimes, surtout quand tu n’aimes pas un truc. Par exemple, si tu ne veux pas boire mon sperme, c’est pas grave, on ne le fait pas. Pareil pour les pieds…
-Ça non, c’est trop bon, me coupe-t-il. En fait, je sais pas trop ce que j’aime. Tout ce que j’ai jamais fait, c’est sucer et me faire sodo. Parfois, il me laissait le sodo et c’était toujours en levrette. Je réalise que c’était très méca-nique, la tendresse venait après qu’il a assouvi son besoin.
-Je comprends, dis-je, alors on va faire comme ça. On teste et tu me dis si tu aimes ou pas, je ne te force pas, pour rien. Tu as des fantasmes ?
-Oui quelques uns. Le premier étant que tu me laisses faire ce que je veux de ton corps.
Je souris et je m’allonge, mais Sylvain a un autre plan. Il se lève et se dirige vers la chambre. Je l’accompagne, il me pousse sur le lit et me déchausse. Il re-tire mes chaussettes et fronce le nez. Je saisis le message, je file sous la douche et revient nu dans la chambre. Je m’allonge, et il reprend en faisant un peu la moue. Il m’avoue qu’il veut me déshabiller lentement. Alors je remets mes vêtements et il sourit. Je reste pieds nus, cette partie-là est déjà faite. Il me repousse sur le lit, et je suis impatient de voir ce qu’il veut faire.
Il est très maladroit et ça me touche. Il masse mon pied, ça me fait des cha-touilles et je me tortille en gloussant. Alors, il modifie sa technique, appliquant ma méthode, sur mon pied gauche. Il effectue avec sa main des allers-retours sur la plante de mon pied depuis les orteils jusqu’au talon en appuyant légère-ment, plusieurs fois en maintenant ma cheville. Je prends plaisir à sa caresse tendre et légère. Je dois dire que pour une première, il est plutôt doué. Je sou-pire en gémissant de plaisir.
Ensuite, il saisit mon pied à deux mains (une à l’extérieur, l’autre à l’intérieur) en plaçant les deux pouces sur la plante du pied. Il exerce une pression plus marquée sur ses pouces depuis le talon jusqu’aux orteils en partant latéralement en éventail. Il répète plusieurs fois ce mouvement, puis à l’aide d’un seul pouce, il appuie plus fort en montant depuis la partie interne du talon jusqu’au petit or-teil. Il termine en appuyant les deux pouces en plein centre du pied en faisant de petits cercles. Là encore, je prends un plaisir immense, et ce n’est que le pied gauche. Lorsqu’il termine, je ne fais plus attention au temps.
Il ne tente pas de les lécher, je pense qu’il n’est pas prêt pour cela. Il remonte sa main sur mes jambes, vers ma bouche et m’embrasse, caressant mon ventre sous mon tee-shirt. Il déclenche des frissons dans tout mon corps et mon sexe tendu. Sa langue parcourt ma gorge, puis mon torse à travers le vêtement. Il la passe sur ma peau en soulevant mon tee-shirt, je soupire plus fort, ça fait long-temps que j’attends ça. Il suçote mes tétons, les mordille, ils pointent et sont durs. Sylvain ignore mon sexe et continue à s’occuper de mon torse.
Je regrette d’avoir remis mon boxer. Mon sexe frotte contre le tissu rêche, et il est trop serré pour contenir mon érection. Ça me fait un peu mal, et cette douleur augmente mon plaisir. Je m’empare de sa bouche et j’essaye de le pla-quer sur le dos. Il résiste et je me rappelle qu’on réalise son fantasme. Je lui souris et il redescend sa langue sur mon torse. Il prend son temps, léchant chaque centimètre de ma peau, joue avec mon nombril et s’arrête à ma ceinture. Sa langue continue à lécher ma peau pendant qu’il déboucle ma ceinture et dé-boutonne mon jean.
Il fait glisser le vêtement lentement, et remonte sa langue le long de mes jambes poilues. Je commence à perdre la tête, ça fait trop longtemps qu’on ne m’a pas sucé. Il retire mon boxer et ma queue, enfin libre, se déploie dans toute sa splendeur, mes vingt-trois centimètres de la honte. Sylvain la regarde quelques secondes avec envie. Il la saisit fermement et la branle lentement. Il avance sa bouche ouverte et entoure mon gland de ses lèvres douces. Sa langue passe dessus, et il tente d’aller plus loin. Il arrive très vite à sa limite, et manque de s’. Il se dégage, et recommence. Hélas, je suis tellement ex-cité que je gicle dans sa gorge en grognant. Il avale le premier jet en s’étranglant, et recrache le reste. Il se redresse en faisant la grimace, il n’aime pas ça. J’att des mouchoirs mais il lèche mon jus :
-Ça fait bizarre, dit-il après m’avoir embrassé, quand ça arrive dans ta gorge. C’est chaud et gluant, mais j’adore. Tu fais comment pour ne pas recra-cher ?
-Question d’habitude, je vais te montrer.

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