Chapitre 12 : Maison

-Bienvenu chez nous, dis-je en ouvrant la porte avec enthousiasme.
-C’est pas comme je l’espérais, répond Sylvain un peu déçu.
-C’est parce que tu ne fais pas l’effort d’imaginer.
La maison est en pierre sur deux niveaux dans le plus pur style auvergnat. L’entrée donne sur un petit vestibule délabré qui dessert différente pièce. Sur la droite, on trouve la cuisine qui jouxte, la salle à manger. En face, il y a le salon et une autre pièce qui peut servir de bureau. Tout est en piteux état, la maison n’a pas été habitée depuis longtemps. Les murs sont tout de même sain et so-lides, la toiture nécessite un peu d’attention, et les fondations tiennent bon. Au fond du couloir, l’escalier en bois donne accès aux chambres.
Sylvain monte prudemment les marches esquintées, évitant de trop s’appuyer sur la rampante branlante. Le papier peint, autrefois bleu, est déchirée et sale, et tombe par endroit, laissant le plâtre à nu. Je compte bien me débarrasser de tout ça. Une des marches cède sous mon poids, et je passe à deux doigts de me casser une jambe. D’accord, cet escalier n’est pas sûr, et il le deviendra bien-tôt. Sylvain me lance des regards consternés par-dessus son épaule, il ne s’attend pas du tout à ça. Moi non plus, j’avoue, quand je l’ai visitée, les marches avaient supporté mon poids. Un sourire se dessine sur le visage de Sylvain quand il parvient sur le palier.
Il y a trois chambres et deux salles de bain, réparties des deux côtés. La suite parentale se situe à gauche et donne sur le jardin. Au fond du couloir, la baie vitrée fêlée ouvre sur une partie du jardin , on voit l’un des pins. Il ouvre les portes les unes après les autres en faisant la grimace. Là aussi, le papier peint se décolle, et les fenêtres méritent d’être changées. Par contre, le parquet est en excellent état, il n’y a aucune moisissure dans la salle de bain. J’insiste sur ces points positifs pour combler le gros négatif. On redescend pour voir le jar-din, avec ses arbres fruitiers et la piscine vide et fissurée.

Maintenant que je la revois, je réalise que cette maison est un taudis sans nom. On s’assoit sur la terrasse carrelée et Sylvain pousse un soupir :
-J’ai imaginé, me dit-il. Les travaux prendront combien de temps ?
-Tu veux dire qu’elle te plait ?, m’étonné-je.
-En l’état, non, personne ne peut vivre là-dedans. Mas je comprends ton enthousiasme. Il y a un énorme potentiel. Si on casse les murs au rez de chaus-sée, qu’on met des portes vitrées et des couleurs vives partout. En plus, y a la cheminée, c’est romantique. Par contre, pas de moquette, du lino partout. Dom-mage qu’il n’y ait pas de grenier.
-Y a une cave, si tu veux, je voudrais y faire mon atelier, et la pièce près du salon est à toi. Il y a beaucoup à faire, on appellera un entrepreneur pour lister les problèmes urgents. J’avais pensé qu’on pourrait faire certains travaux nous-mêmes, comme le placo et la peinture. Il y a aussi cette terrasse, on pour-rait faire construire une véranda ouverte. Comme ça en été on laisse ouvert et en hiver, on profite aussi, avec du chauffage.
-Ça me plait bien, surtout si on fait couvrir la piscine. Bon, on signe quand ?
-Demain, si tu veux. De toute façon, je dois rendre les clefs, l’agent im-mobilier va être ravi. Ça fait des années que la maison est sur le marché, per-sonne n’en voulait. Bon, je sais pourquoi, mais ça prouve que les gens n’ont plus le courage d’entreprendre.
Deux mois plus tard, les gros travaux sont finis. L’électricité, les canalisations, la toiture, la façade, le téléphone, l’isolation, l’escalier, les fenêtres, la chau-dière, tout y passe, et tout est neuf. On a même fait changer les portes en jouant sur la solidité et la sécurité. Ça nous coutés très cher, mais ça en valait la peine. La maison est méconnaissable. Avec Sylvain, on s’occupe de l’intérieur où tous les murs sont automatiquement placotés et isolés. N’ayant jamais fait cela, je charge Sylvain de mesurer et couper les plaques de plâtre. Très vite, il en vient à m’aider et au bout d’une semaine, tout le rez de chaussée est fait.
La se-maine suivante, il ne reste que les peintures et à emménager.
Au début de septembre, soit environ cinq mois après lui avoir demandé de vivre avec moi, la maison est prête à nous accueillir. Nous organisons une grande fête pour la crémaillère. Hélas, Coralie ne pourra pas venir, son mari et elle sont par-tis vivre dans le sud du pays pour son travail à lui, emmenant mon filleul. Nous leur avons rendu visite au mois de juillet, et elle a été heureuse de nous revoir ensemble. Sylvain a tout de même passé un sale quart d’heure parce qu’en me quittant, il l’avait aussi abandonnée sans nouvelles, et elle lui en a voulu long-temps. Nous avons passé une semaine agréable avec eux, une fois les engueu-lades finies.
La fête se déroule à la perfection, nos invités sont ébahis par notre travail. La maison est un mélange de couleurs pastelles qui égayent les pièces, couplé à de larges fenêtres qui font entrer le soleil à flot, et le jardin avec sa piscine cou-verte, son potager et ses arbres fruitiers, et sa grande véranda terrasse. J’ai hâte de tester toutes ces pièces avec Sylvain, ainsi que le jardin. En parlant de lui, comme toujours, il est collé à moi chaque fois que je parle avec un de mes amis homme, au cas où il aurait été un de mes amants. Il n’y en a pas, j’ai fait attention d’en inviter aucun, surtout que plusieurs d’entre eux ont manifesté l’envie de retourner dans mon lit. Le seul qui en a le droit, c’est mon homme.
Les invités finissent par partir, et je m’écroule sur le canapé. On a tout acheté ensemble, aucun meuble ne provient de nos anciens logements. On a tout donné à une association, on voulait recommencer sur des bases saines. Les meubles de mes parents ont été vendus, ils avaient de la valeur. Les seules trucs qu’on a gardés, ce sont les photos et les peintures disposées un peu partout. Sylvain s’assoit près de moi, il est épuisé aussi. J’embrasse ses doigts, ils ont un gout de menthe :
-J’ai bien cru qu’ils allaient restés toute la nuit, dit Sylvain.

-Ils n’auraient jamais osé. TU n’as pas été trop jaloux ?
-Désolé, j’ai cru…
-C’est pas grave, je sais que tu as confiance en moi. Pour te rassurer, le seul mec avec qui j’ai couché présent ce soir, c’est toi.
-Pourtant, ce mec, Thimothé, il te draguait.
-Il est en couple et heureux, c’est juste un jeu entre nous, pour la forme. Je ne l’ai jamais touché, et je ne l’ai jamais voulu.
-Il a un beau cul, je trouve.
-C’est vrai, et personne, jamais, ne l’a touché avant qu’il rencontre son copain. Ça fait plus de dix ans qu’ils sont ensemble.
-Pourquoi il est pas venu ?, s’étonne Sylvain.
-Voyage d’affaire, il rentre demain. Je ne l’ai appris que ce soir. Ça aurait été sympa de te le présenter.
-Tu les as connus comment ?
-Juste après ton départ, je suis allé manger à Flunch. Tim s’est installé à ma table, j’avoue que je voulais me le faire, mais en fait, on a sympathisé.
-J’ai du mal à croire qu’il ait pu te résister.
-C’est pourtant le cas, il sortait déjà avec Yann. Bon, je vais me doucher et me mettre au lit.
-Je te rejoins vite.
Je monte et je me déshabille. L’eau chaude qui sort des différents jets massent mes muscles endoloris. Quelle joie d’avoir une douche à jets massant, on re-trouve ses forces. Sylvain me rejoint, et je l’embrasse tendrement. On sort après qu’il m’ait lavé entièrement, et je le porte sur le lit. Avec les travaux, nous n’avons pas souvent fait l’amour, simplement quelques caresses volées à cause de l’excitation du moment. Je suis très chaud, et en manque de son cul si ferme. Je le dépose sur la couette avec délicatesse, et j’écarte ses cuisses. Mon sexe est raide comme jamais, et mes couilles bien pleines.
L’eau de la douche me sert de lubrifiant, j’y ajoute un peu de salive que j’étale sur ma queue. Sylvain soulève ses jambes, ses pieds sur mes épaules. Je les em-brasse rapidement, ce sera pour un autre jour que je m’occuperai d’eux. Je place mon gland contre son trou, Sylvain se cambre pour moi.
Je pousse légèrement, et mon gland entre en lui. Je ne vais pas plus loin, Sylvain grimace de douleur. Il agrippe les draps et respire plus fort. Quand il se calme, je recommence à le pénétrer, tout doucement, centimètre par centimètre. Je suis très vite obligé de me dégager et de recommencer du début. Lorsque je suis en entier en lui, je me penche et l’embrasse.
Mon regard ne quitte pas le sien tandis que je le pilonne avec douceur et ten-dresse, que je caresse sa cuisse velue. Il halète plus fort à chaque mouvement, il s’accroche à moi, et je sens qu’il réclame sa dose de sauvagerie. Alors, je vais plus fort en lui, plus vite. Ma queue coulisse avec aisance, ses yeux se ferment et il me sourit. Je lui donne ce qu’il veut au point de le faire crier et ses cris me donnent plus de force. Dans un spasme, je m’enfonce en lui et mon jus gicle puissamment tandis que je grogne. Je reste en lui encore un peu, c’est l’endroit que je préfère. Sylvain me garde emprisonné dans ses bras. Nous restons ainsi un moment, mon sperme s’écoule hors de lui.
-Bébé, ça ira, le réconforté-je. On ne fera pas les mêmes erreurs.
-C’est pas ça, je sais que tout est différent. C’est ma jalousie, je ne la comprends pas. J’ai toute confiance en toi, c’est plutôt les autres, le problème.
-On s’en fiche des autres, je ne les vois pas. Oublie-les, et dis-toi que c’est flatteur, parce que, eux, ils ne m’ont pas.
-Je vais essayer. Ça te plait qu’on te regarde ?
-Pas vraiment, je ne veux être vu que par toi. A ton avis, pourquoi je mets ces vêtements serrés ? Pour toi, pour que tu puisses me déshabiller du regard chaque jour.
-Je sais plus quoi dire là. C’est moi que tu séduis tous les jours ? Mais je suis à toi.
-Et alors ? L’un n’empêche pas l’autre. Jusqu’à la fin de ma vie, je ferai mon possible pour que tu tombes encore et encore amoureux de moi, et je veux aussi te faire hurler de plaisir tant qu’on le peut.
-Je t’aime, me réplique-t-il en desserrant sa prise. Je te séduirai aussi.
-Tu le fais déjà.

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