La Cabine

Le magasin est bondé, je m'avance vers les cabines pour essayer mes dernières folies.
Une seule semble libre, mais une femme s'y glisse juste avant moi.
Brune, cheveux courts, élégante. Vous m'adressez un sourire victorieux.
Je m'avoue vaincue et ne discute pas...

Etrangement, vous laissez le rideau mal fermé...
Je me sens gênée, les questions se bousculent: "fait exprès? pas fait exprès?". Je ne veux pas regarder, mais il m'est de plus en plus difficile de résister.
Je jette un rapide coup d'oeil, votre chemisier est déjà ouvert, puis je fais mine de m'intéresser aux personnes dans le couloir des cabines, je regarde mes étiquettes... Mais mes yeux sont magnétiquements attirés par votre silhouette.
Vous êtes de dos, mais je vois votre reflet dans le mirroir.

Le chemisier est enlevé, vous commencez à dégraffer votre soutien gorge. Je me mords les lèvres, je regarde à droite et à gauche, persuadée que tout le monde sait que je mate une femme qui se déshabille. Je sens le rouge me monter aux joues, puis une autre sensation, plus profonde celle la.

Vos bretelles glissent sur les épaules, le temps s'est comme arrêté, ou bien est-ce vous qui prenez volontairement votre temps? M'avez vous vue? Je ne saurai le dire! Je change de position, j'en profite pour serrer mes cuisses et apaiser ce petit feu que vous venez d'allumer. Doucement, au bout d'un temps qui me semble infini, vous libérez vos seins, je les découvre mignons, à croquer. Je me sens assaillie par toutes les odeurs de ces femmes ici, et je crois deviner la senteur de votre peau, mais ca ne peut être qu'une illusion..

Je me dis que mon plaisir va s'arrêter là, car vous allez essayer un autre soutien gorge et vous recouvrir... Mais soudain, est-ce nos regards qui se croisent? Juste l'espace d'un instant, je ne sais pas. Je me détourne vite, honteuse d'être surprise par ma victime. Puis je regarde à nouveau.

Votre pantalon est descendu, je devine l'arrondi de vos fesses sous une culotte très sexy... Mes cuisses se contractent encore, je me sens excitée, oui, je l'avoue... Et vos mains prennent l'élastique du slip et le font glisser lentement... Vous êtes nue, offerte à mon regard.

Et là, plus de doute, vous saviez depuis le début: nos regards se croisent pour de bon, une longue seconde. Puis vous portez le doigt sur vos lèvres pour me dire "chuuut", un simple geste de complicité de ce moment partagé, puis vous refermez le rideau complètement.

Peu après, vous sortez et vous dirigez vers moi: "Je vous vois attendre, j'ai tant à essayer que je vous laisse la cabine un moment. A vous maintenant..."
Je suis troublée, je bredouille un simple "merci"... Qu'attendez vous de moi? Un rideau mal fermé aussi...

*****************

J'entre à mon tour dans la cabine mais ferme le rideau complètement. Je reste là, toute bête, avec mes vêtements dans les bras. D'habitude, je me serais dépêchée de tout essayer et ensuite j'aurais regardé les prix. Mais là, je reste sans rien faire. Troublée...

Sur le tabouret, je remarque enfin un petit papier plié. Comme si je m'y attendais, je m'empresse de le prendre en posant les robes n'importe comment. je l'ouvre, il contient un numéro de mobile et une simple phrase, d'une écriture très élégante et décidée "Vous m'avez beaucoup pris, en échange, envoyez moi votre prénom."

C'est complètement stupide ! Qu'est-ce que je fais là? Je me trouve soudain ridicule, je sors de la cabine. Une vendeuse, sourire financier aux lèvres, me demande si cela convenait. Sans presque me retourner, je lui réponds que rien ne m'allait, merci, aurevoir. je suis fâchée contre moi même, je ne comprends pas ce qui m'a pris. Cela ne me ressemble pas !
Tout en marchant, je prends mon portable, l'allume. Un message de mon homme. Il me demande si mon shopping se passe bien et il ajoute que je lui manque.
Je rougis gênée, j'ai l'impression de l'avoir trompé. Je n'ose même pas répondre, de peur qu'il devine que je ne suis pas naturelle.

Je m'approche du parc Verlaine, je passe le portail et décide de me changer les idées dans cet endroit rarement fréquenté et qui m'a toujours apaisée. Tout de suite assaillie par les fortes senteurs de fleurs, par le chant de quelques oiseaux de ville, je me retrouve un peu. J'ai toujours à la main le papier, je le chiffonne en boule et le jette dans la première poubelle que je trouve.

Je continue ma promenade, sur un rythme lent de flânerie et j'avise enfin un banc. Il est légèrement en retrait de l'allée, protégé de la vue par une haie, je m'y assois souvent.
Je reprends mon mobile et me décide à répondre à mon homme. Mais les mots ne viennent pas. Lui dire qu'il me manque alors qu'en fait je pense à elle?
Il y a une heure, je ne la connaissais pas !

Un petit garçon court dans l'allée, soudain il fonce vers moi, main tendue. Il doit avoir 6 ou 7 ans, guère plus.
"Tenez, c'est une dame qui a dit que vous avez perdu ce papier!"
Je prends et je reconnais la boule que j'ai faite du message.
"Quelle dame, elle est où?" Je m'en veux tout de suite d'avoir parlé si fort, le petit garçon semble surpris et inquiet.
"Je ne suis pas fâchée, rassure toi, mais elle est où cette gentille dame?"
Un peu rassuré, il me dit: "Là bàs, au portail".
"Merci, tu es très gentil!", je me lève précipitamment et, sans m'y attendre, je me sens à nouveau transportée d'une énergie nouvelle.
A croire que le reste de ma vie était bien terne pour que je me mette à courir derrière une inconnue qui m'a aguichée deux ou trois minutes. Quand je pense qu'elle m'a suivie et qu'elle a repris le papier dans la corbeille !

Ma marche est entrecoupée de petits pas rapides, mon regard détaille chaque personne dans le parc, espérant reconnaître sa silhouette. Une douce sensation renaît entre mes cuisses, courir intensifie le ressenti, serrer les cuisses aussi.
.. J'arrive au portail et personne ne s'y trouve. Je suis déçue. Et je me sens bête encore une fois.

Pourtant, cette fois j'allume mon mobile et j'ajoute un contact... j'hésite sur le nom à donner. Je l'appelle Verlaine et programme son numéro à dix chiffres. Je clique sur la petite enveloppe et j'écris simplement "Mélanie. Maintenant on est quitte".

*******************

Je fais les cent pas devant le portail, vérifie autant de fois ma messagerie, si j'ai bien laissé la sonnerie, le réglage du volume... Tout y est ! Et pourtant pas de réponse. La sensation au creux de mon ventre est toujours présente et je sens que si je n'étais pas en extérieur, je saurai quoi faire.

Soudain, le portable sonne : message. Je m'empresse de lire, encore mon homme. Je m'en veux d'être agacée par sa présence. Encore un mot doux mais qui ne me fait rien aujourd'hui. Je réponds rapidement "Tout va bien, presque plus de batterie, bisous".
Il fallait que je lui donne des nouvelles, il est du genre inquiet.

Autre sonnerie... Bon sang! Il ne me laissera pas tranquille, je souffle d'exaspération et lit la notification : un MMS de Verlaine.

Je regarde autour de moi, comme gênée, prise en faute. Quand je suis certaine que personne ne peut me voir, j'ouvre son message. les petits points tournent en rond pendant le chargement de l'image. Cette attente est interminable et mon coeur se met à battre plus fort. Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre.

C'est simplement la photo d'une rue.
Le petit message me dit "rdv dans cette rue, enseigne LoveWear et recontactez moi. Mathilde".
Mathile... Je répète plusieurs fois son prénom, Mathilde Verlaine.

J'agrandis l'image et finis par reconnaître l'angle de la Poste Centrale. je ne suis pas très loin. Je reprends ma marche, toujours excitée, le coeur n'ayant pas baissé de rythme. Je dois avoir le rouge aux joues. Je baisse le regard, persuadée que tout le monde peut deviner la chaleur entre mes cuisses et le sourire béat et abandonné qui doit barrer mon visage.

J'arrive rapidement au magasin. La vitrine montre des modèles softs d'accessoires en cuir, des DVD aux titres évocateurs et des livres sur le bondage. Je n'ose pas rentrer, pour moi, tout cela sent le sadomasochisme et le sexe un peu bizarre.
Non, je ne veux pas entrer! Moi qui rêvais d'une personne raffinée, distinguée, je tombe de haut! Mon regard s'assombrit, je ne sais plus quoi faire.

Comme je tourne devant la vitrine, j'aperçois au loin mon amie Charlène et son compagnon du moment. Je ne sais pas si elle m'a encore vue, mais cela ne saurait tarder! Sans réfléchir, et sans autre option, je me réfugie dans la boutique, prise au piège.

L'intérieur est feutré, le sol et les murs sont dans les tons rouge et noir. Je passe machinalement devant quelques rayons attendus tout en laissant baisser la tension. Rien d'extraordinaire, puis je me dirige dans la section vêtements et je suis surprise d'un trouver des tenues qui retiennent mon attention. Les coupes ne sont pas vulgaires et la qualité des tissus est au rendez vous. Je me laisse aller à m'imaginer vêtue ainsi. Et à l'imaginer aussi..

J'écris "J'y suis".

La réponse ne tarde pas "Cabine 4".

****************

Mon coeur accélère à nouveau. Je regarde tout autour de moi, se peut-il qu'elle me suive encore?

Je me dirige vers les cabines d'essayage et trouve rapidement celle indiquée. En entrant, je retrouve la même senteur de parfum qu'auparavant. Elle est venue ici... A l'intérieur, une petite pile posée sur le tabouret et un mot, toujours de cette belle écriture.
"J'ai supposé taille 38 pour la culotte et 85C pour la poitrine. Essayez et achetez si cela vous convient". Elle a l'oeil...

Je souffle un bon coup, excitée et maladroite, je prends les sous-vêtements. Du latex! Je suis surprise, je n'en ai jamais porté. C'est froid au toucher, plutôt doux, aucune couture...

Je regarde encore autour de moi et me trouve stupide, je suis seule dans la cabine! Je me déshabille complètement. En enlevant le soutien gorge, mon regard confirme ce que je sentais, seins tendus et tétons durs. Je me masse rapidement.
En enlevant ma culotte, même constat, elle est légèrement humide. Je passe un doigt rapide le long de ma fente et prend une profonde inspiration. C'est délicieux...

J'enfile d'abord la culotte latex. Le premier contact est étrange, très froid, comme si la culotte avait passé la nuit dehors. La forme est très jolie : sur les fesses elle enveloppe parfaitement les rondeurs à la manière d'un boxer, mais sur le devant, la coupe est légèrement en V dévoilant le haut du pubis. Je me tourne plusieurs fois, je me cambre et passe les mains sur le tissus avec un plaisir certain. La chaleur se transmet rapidement à la culotte et elle devient presque indécelable, comme une seconde peau. je suis à la fois couverte avec la sensation d'être nue.
J'essaye alors le soutien gorge. Même sensation de froid, mais au final, je trouve ça plutot excitant. Il est à balconnets et renforce bien l'arrondi de mes seins. les bretelles s'attachent près des aisselles laissant le décolleté pratiquement nu. J'adore.
Là aussi, je passe mes mains sur le tissus et l'impression de toucher directement la peau et réelle et surprenante. Surtout au niveau des tétons.
Sans m'en rendre compte, je me caresse déjà et le plaisir monte inexorablement. Mon doigt glissant le long de mes lèvres est une véritable , le latex semble transmettre à toute ma vulve la sensation de toucher, comme si mon doigt était une paume complète.

Par peur d'être surprise, je me déshabille à nouveau, et certainement à regrets. Je commençais à peine à apprécier ce nouveau jouet. Après habillage, je me dirige vers la caisse.
Avec un grand sourire, la vendeuse me demande si l'essayage est concluant.
"Oh oui! Je prends l'ensemble", je pose la tenue sur le comptoir et cherche mon porte cartes dans mon sac.
"Votre amie a déjà réglé !" et comme j'affiche un visage incrédule, elle me tend le ticket de caisse "Ne le perdez pas, c'est la garantie". je balbutie n'importe quoi, mais par chance il y a un "Merci" au milieu.

Comme je lui demande un sac, elle ajoute "Votre amie semblait dire que vous aimeriez porter la tenue tout de suite, vous pouvez retourner en cabine, voilà un sac pour vos sous-vêtements actuels". Là encore, je ne trouve pas grand chose à dire et me redirige vers la cabine 4.

J'écris "Vous jouez avec moi Mathilde"
Réponse immédiate "Comme si vous ne vous amusiez pas, Mélanie..."

Rien à répondre...
Je souris simplement, Mathilde semble si bien me connaître ! C'est l'esprit léger que je me glisse à nouveau dans le latex. Je me regarde encore, me caresse, tourne sur moi même. Je remets ma jupe, mon chemisier auquel j'enlève un bouton de plus que d'habitude, je me penche en avant... oui, on voit bien mes seins. Parfait. J'aurais presque envie de chantonner. Et si j'envoyais un petit selfie à ma maîtresse?

Message de Verlaine: "Et ne vous avisez pas de m'envoyer un selfie de la cabine, vous gacheriez tout".

Elle me connaît très bien... Je suis gourde et ne sait pas jouer... Je me sens si petite face à elle, face à son aplomb, elle dégage tant de force et d'assurance.
Message de Verlaine: "Pas de protestation? c'est que vous alliez le faire! Ca me fait plaisir quand même..."

Je souris encore. J'att mon sac et remercie la vendeuse, je me dirige vers la sortie. La sensation du latex en se déplaçant est délicieuse. Toujours ce sentiment d'une seconde peau et de caresses démultipliées.

J'écris "Et maintenant?"
Message de Verlaine: "Soleil chaud sur ma peau, je suis en terrasse et je crois que je me laisserais séduire par la première personne qui m'abordera"

****************

Je m'affole subitement. C'est irraisonné, je le sais, mais je la crois capable de partir avec le premier venu. Je dois la trouver rapidement, mais où?
"En terrasse"....
Cela ne m'aide guère, la plupart des cafés du centre ville ont une terrasse. Avec le beau temps, en plus!
Je dois réfléchir vite. Je me mords la lèvre, tourne en rond, essaye de rassembler mes idées. Mais tout se bouscule dans ma tête.
"Bon sang, calme toi" Je me rends compte que je viens de parler tout haut, des visages se tournent vers moi et la honte qui s'en suit m'aide finalement à me ressaisir.
Une terrase pas loin d'ici, ce n'est certainement pas une femme à courir pour se déplacer.
Elle a de la classe, du style, on peut éliminer tous les PMU et les cafés près de la gare.
Elle a les moyens... La Coupole! Ca ne peut être que ça. La terrasse est petite mais toujours du côté ensoleillé de la rue. Je suis à peine à deux rues de ma destination. Je me mets immédiatement en route. Je suis tellement sûre de moi que je ne regarde même pas les clients aux tables des autres cafés ou salons de thé devant lesquels je passe.
La marche est un plaisir et une angoisse. Je ne sais pas quoi penser et pourtant mon pas ne faiblit pas. Cette hsitoire ne ressemble à rien, jamais je ne me suis faite draguer de manière si directe! Et j'ai un homme... tiens je l'avais oublié celui là...

je me vide l'esprit, je ne veux plus penser à rien. Juste laisser venir l'agréable sensation des caresses du tissus, l'effort stimulant de la marche sur mes lèvres, la perspective de retrouver Mathilde, cette femme qui dégage tant de sensualité et qui m'attire de manière incompréhensible. Je n'ai jamais été attirée par une autre femme.

Soudain, je la vois. Elle est là.

Je dois faire un effort terrible pour ne pas m'effondrer là, tout de suite. Je me force à marcher, si je m'arrête, je ne pourrai plus avancer vers elle. L'émotion est trop forte.
Les émotions devrais-je dire! Ma respiration est devenue difficile, mon regard incertain ose à peine se poser sur elle, là bas, à quelques mètres de moi. Je sens mon ventre appeler, mon sexe se mouiller au souvenir de ce corps nu entrçu. Une vague de chaleur me parcourt tout l'épiderme et le contact du latex devient soudain électrique, comme des millions de petis doigts qui me stimuleraient la poitrine, les fesses et les lèvres. Je me tiens à grand peine debout.
Je suis certaine que Mathilde m'a vue, mais elle regarde nonchalamment vers la rue, un cocktail à la main.
Elle m'oblige à jouer le jeu de l'inconnue qui l'aborde.

Plus qu'un mètre.

Je m'effondre sur la chaise près d'elle "Désolée, je ne me sens pas bien...". Mes jambes se sont dérobées sous moi, mélange de peur, d'excitation, de plaisir et d'angoisse.
Elle me sourit "C'est original Mélanie, je n'ai jamais été abordée de la sorte! Un petit remontant?"
Je prends une longue inspiration et ne peux détacher mon regard de son visage, de son décolleté, de ses mains fines... J'expire avec un petit gémissement.
"Vous n'allez quand même pas..?"
Elle laisse sa phrase en suspens et s'amuse de moi. Je lui en veux un peu, mais le plaisir d'être près d'elle me suffit pour l'instant. Je ne sais vraiment pas quoi dire. Je me sens comme une adolescente à son premier rendez-vous.
Je détaille ses mains, elle en prend soin, les ongles sont impeccables, la peau donne une impression de douceur. Je m'attendais à du vernis ou des bagues, mais rien. Elle est simple et très élégante à la fois.
Son chemisier est légèrement transparent dans la lumière du soleil. Je devine le contour du soutien gorge, le volume des seins. Elle se laisse observer avec plaisir. Elle promène son regard sur les passants, m'autorisant à être indiscrète. Son cou est fin, les cheveux revelés de manière faussement désordonnée encadrent un joli visage sur lequel se dessinent les plus belles lèvres que je n'ai jamais vues. Là encore le soin est caché sous une apparence de simplicité. On devine à peine le rouge à lèvres, pourtant il y en a. Ses yeux sont clairs, oscillant entre le vert et le bleu. Et son odeur, celle qui voletait dans les cabines...
De là où je suis, je ne peux pas voir ses hanches, ni ses jambes. Je le regrette.
Je pose mes coudes sur la petite table ronde.
Elle me regarde enfin, elle n'a plus ce petit air moqueur, mais semble comme moi, perdue dans de tendres pensées. Son sourire est apaisé et tendre.
"Vous êtes belle"
Oui, j'ai réussi à lui dire. A peine sortis de ma bouche, je commence à regretter mes mots, mais l'éclairage qu'a pris son visage en m'écoutant me rassure.
"Vous savez" dit elle enfin, d'un ton grave, "Je ne voudrais pas que vous imaginiez..." Elle marque une pause, cherche ses mots, évite mon regard.
"Non non" lui dis-je. Sans même savoir de quoi elle parle.
Imperturbable, elle reprend "N'imaginez pas que je suis une femme légère, que je m'amuse ainsi tous les jours. Je... C'est venu ainsi, je crois que dans la cabine, vous m'avez réellement regardée. Je veux dire, pas simplement vue, mais comprise".
Je me sens mal à l'aise, je sais que ma réponse sera d'une grande importance, elle attend beaucoup de moi en cet instant. Je ne peux pas me tromper.
"J'aurais horreur que vous me pensiez légère également".
Elle est soudain très attentive et m'invite à poursuivre.
"Pour moi aussi c'est une première, je ne sais pas si je vous ai comprise, comme vous le dites, mais je sais que je ne pense qu'à vous depuis le début de l'après midi. C'est sans raison apparente, j'ai mon homme qui m'écrit et je m'en fous, j'avais des courses à faire, et je m'en fous aussi. Vous êtes devenue mon univers."
Le temps se suspend. Nos regards s'accrochent encore, plus fort qu'avant. Je pense qu'en cet instant je la comprends oui. Elle a tout à fait raison. Je ne saurai pas y mettre les mots, mais l'âme de Mathilde est nue, devant moi.
" Et j'ai très envie de vous" j'ai dit cette phrase de manière spontanée, moi qui ne l'ai jamais dite à mon homme.

*******************

"Viens" me dit elle passant soudain au tutoiement, elle me tend la main. Surprise, j'ai une seconde d'hésitation. D'un petit hochement de la tête elle insiste. Je prends sa main et me lève.
Nous marchons côte à côte.
"J'ai un truc à te montrer".
Il n'y a pas à discuter, la Mathilde pleine d'assurance est revenue.
Sa main est encore meilleure que je ne l'avais imaginée, souple et douce, et d'une chaleur surprenante. Elle me tient fermement, mais sans forcer.
Je ne saurai même pas dire par où nous sommes passées exactement, les rues piétonnes ont fait place à des ruelles encaissées, au sol sale et mal entretenu. Nous arrivons dans le quartier de la Villardière où les chantiers de démolition sont aussi nombreux que ceux de reconstruction. C'était, il y a quelques années, le pire endroit de la ville. Les familles les plus pauvres y trouvaient un logement mais dans un inconfort assuré. Les compteurs électriques sautaient régulièrement, l'humidité dévorait les salles de bains et on racontait que l'eau n'était potable qu'une semaine sur deux. La mairie avait décidé de grands travaux de rénovation.

Mathilde s'arrêta net devant un immeuble désafecté dont le rez-de-chaussée était masqué par une palissade signalant l'imminence de travaux.
"C'est là que j'ai grandi, jusqu'à mes 18 ans".

Je mets un temps à réaliser le contraste entre cette femme raffinée, son aisance financière, son portable dernière génération et une vie à la Villardière. Comme je ne dis rien, elle ajoute.
"J'étais pauvre quoi! Je veux dire que je ne suis pas une femme superficielle, je sais ce que c'est de manquer, de tourner toute l'année avec deux jeans."
Je ne sais quoi répondre, je me sens envahie d'une bouffée de tendresse pour elle. Le seul geste que je trouve à faire est de coller mon bras au sien et de poser ma tête sur son épaule en lui serrant fort la main.
Elle accepte le contact, me caresse la joue et dépose un baiser dans mes cheveux.

"Viens", elle m'entraîne autour de la palissade, bientôt nous avisons une ouverture. Deux planches ont été décloutées et on peut se faufiler à l'intérieur. Connaissant les lieux elle n'hésite pas une seconde. "Fais bien attention où tu marches".
Je regarde le sol, des bouts de verre, des tiges métalliques sont autant de dangers potentiels.
Nous arrivons à l'escalier et montons deux étages.
Elle sort un trousseau de clés et ouvre la porte 23B. "J'ai toujours gardé les clés".

L'intérieur est dégradé, les tapisseries déchirées, la moitié des fenêtres sont sans vitre et toutes les prises électriques arrachées. je me laisse guider. Nous passons un petit couloir dans lequel des placards ont perdu leurs portes coulissantes. Arrivées tout au fond, nous entrons dans une petite pièce. Je devine que c'était sa chambre. Tapisserie rose, des restes de posters au mur. Je la laisse longtemps reprendre contact avec ce lieu qui fut si intime pendant de longues années. Elle regarde, caresse les murs du plat de sa main, retrouve au sol les marques de ses meubles et de son lit. Je m'approche de la porte fenêtre qui donne sur un immense balcon courant tout le long de la façade et partagé par des plaques de plastique jaunâtre épaisses. Sa chambre donne sur la cour intérieure, on devine les garages tout en bas.

Elle me rejoint sur le balcon.
Puis, sans prévenir, elle escalade la rembarde, se tient habilement aux montants de la plaque de séparation et saute sur le balcon voisin.
Je n'ai pas le temps de lui crier d'être prudente qu'elle se repenche vers moi : "Je n'ai pas perdu la main, tu vois!" Et, à la vue de mon visage sidéré, elle part d'un grand rire plein de tendresse.

"J'avais 17 ans, j'étais là un soir d'été. Vas-y, prends ma place." Elle m'explique de m'assoir et de m'adosser à la plaque. Je m'exécute. Je relève les genoux et ma jupe glisse sur mes cuisses révélant la culotte en latex.
"Lui, il était où je me trouve, sur son balcon. Il faisait presque nuit, le rouge du ciel était magnifique. Il était sorti fumer. Moi je ne bougeais pas. Puis, j'ai entendu d'autres bruits et j'ai glissé un oeil entre la plaque et le mur, vas-y, fais le!"
Je me tourne légèrement et aperçois Mathilde.
Elle dégrafe son pantalon, je reste là, comme dans la cabine, hypnotisée par ce corps qui m'attire. Elle poursuit son récit.
"Il avait défait son pantalon et exibé son membre. C'était la première fois que je voyais un sexe d'homme, en érection en plus. Il commençait à se masturber, je sais ce que c'est aujourd'hui, mais à l'époque, jamais je ne m'étais encore touchée."
Mon regard reste fixe, sa main recouvre sa culotte et je vois son majeur qui glisse sur la dentelle délicate. Mathilde ferme les yeux, inspire profondément, et continue à se caresser.
"Toi, ne fais rien pour le moment, attends que je te le dise..."
Je retire ma main de mon entre jambes. Me mordillant la lèvre.

"Je ne comprenais pas ce qu'il faisait. Ce qui m'a troublée, ce furent ses gémissements. Chaque fois qu'un petit son sortait de sa bouche, je sentais un trouble physique dans mon ventre. Sans le comprendre, je ressentais une excitation nouvelle. Sa main allait et venait le long de son membre, il me semblait énorme, démesuré. Parfois il lâchait son sexe et je voyais la tension qui agitait le pénis, les fortes veines qui le parcouraient et la rougeur vive de son gland humide."
Mathilde continue à se caresser, c'est une véritable que de se retenir. Mais je m'efforce de lui obéir tout en serrant mes cuisses, emprisonnant et stimulant mes lèvres que je devine très humides déjà.
"J'ai senti une humidité dans ma culotte et j'ai été curieuse alors je me suis touchée". Mathilde baisse son pantalon et sa culotte. Je vois le triangle chatain de ses poils, elle mets un doigt dans sa fente et ouvre légèrement les cuisses.
"Caresse toi comme je l'ai fait à l'époque".
Je n'en pouvais plus... Ma main, impatiente, recouvre alors le latex de la culotte et je me caresse avec force, presque violence, tellement la tension s'était accumulée.
Je gémis, impudique, sans retenue.
"Chuuut! Tu ne dois pas signaler ta présence!"
Je me tais immédiatement et glisse ma main sous la culotte, je trouve mon clitoris tendu et trempé, je me stimule avec délice.
"C'est ce soir là que j'ai découvert à quoi me servait cette fente et tous les replis qu'on y trouve. Je continuais à le regarder, avec désir cette fois. J'aurais aimé avoir cette queue dure dans ma main et l'agiter comme il le faisait."
La voix de Mathilde me transperce, son ton grave et passionné, la force de ses souvenirs, la regarder presque nue se donner du plaisir. Tout contribue à faire monter en moi une excitation rare et puissante.
Mathilde a ouvert encore plus ses cuisses. Son sexe est bien différent du mien, ses petites lèvres sont très apparentes. Je devine sa main mouillée qui va et vient avec énergie. Elle plonge ensuite ses doigts dans le vagin et inspire avec force.
Je me surprends à imiter tous ses gestes, mes doigts me pénètrent aussi. Nous sommes à l'unisson, dans un seul mouvement.
Ma bouche est ouverte, le souffle court, je me cambre et joue avec mes doigts comme une experte.
"A un moment, ses gémissements sont devenus des râles, il s'est tendu de tout son corps et sa main est devenue frénétique. Je sentais qu'il se passait quelque chose. Cela dura quelques secondes puis du liquide jaillit en saccades puissantes, j'entendis les gouttes contre le plastique, il se soulageait de toute sa tension, jouissait dans sa main et si près de moi. Prise de panique..."
Mathidle a du mal à finir son récit, je sens que le plaisir monte en elle tout comme il monte en moi.
"Prise de panique je me suis réfugiée dans ma chambre... et j'ai joui à mon tour". Au moment ou sa phrase se finit, j'entends Mathilde se laisser envahir par l'orgasme, elle crie, se libère, son visage se tend vers le ciel, sa main s'arrête brusquement, prise dans ses cuisses puissantes.
Je ne me retiens pas non plus et joue le rôle qui m'est donné. J'ai à peine le temps de me lever, d'aller dans la chambre que je jouis à mon tour, avec une force incroyable, les vagues se succèdent et ne semblent pas vouloir s'arrêter.

****************

Après un temps indéfinissable, j'entends la voix de Mathilde.
"Reviens s'il te plait".
Je retourne sur le balcon, j'ai enlevé la culotte trempée et m'assois à nouveau à ma place, toujours genoux repliés, mon sexe découvert. Elle s'assoit à son tour de l'autre côté de la plaque. Nous sommes dos à dos.
"Les jours qui suivirent, je suis ressortie chaque soir espérant le retrouver. Parfois il ne sortait pas, parfois seulement pour fumer. Mais mon grand plaisir était de le voir et de l'entendre se masturber. Quand j'avais la chance d'assister à ce moment volé à son intimité, je mouillais instantanément et me caressais avec volupté."
J'entends Mathilde qui se caresse à nouveau. Mon sexe est trop sensible, je le laisse tranquille un moment, massant mes seins à travers le latex.
"Un soir, il m'a surprise car je n'ai pas été discrète. J'ai vu son visage se pencher vers mon balcon et il m'a découverte, pyjama baissé, la main coupable."
J'imagine la scène en rougissant...
"Je n'ai pas pu bouger et suis restée ainsi, mains contre le clitoris à attendre sa réaction. Il m'a parlé dans une langue que je ne comprenais pas. Puis avec des gestes, j'ai compris qu'il me demandait de le rejoindre."
Mon coeur se met à battre...
"J'ai remonté mon pyjama et, avec son aide, j'ai réussi à enjamber le balcon pour me retrouver chez lui"
Mon coeur s'arrête...
"Viens me rejoindre Mélanie".
Je l'avais deviné..!

J'enlève mes escarpins, trop glissants, et c'est pieds nus que me je hisse. La peur me saisit, mais je réussis à me maîtriser. Je ne suis pas tout à fait dans mon état normal, et Mathilde me retient. J'arrive, après une petite frayeur, sur le balcon voisin, tout près d'elle. Elle a un peu relevé son pantalon, mais il est encore ouvert et son pubis est dévoilé.

"Quand je l'ai rejoint, il m'a simplement pris ma main et l'a posée sur son boxer. C'était du latex. J'ai cru au début que c'était sa peau, mais ensuite, il m'a guidée à l'intérieur du sous-vêtement. Il ne m'a pas embrassée si même touchée. Par les gestes, il m'a encouragé à le masturber. J'étais très maladroite au début, je pensais qu'il fallait agiter avec force. Alors il a mis sa main autour de la mienne et m'a montré le mouvement. Il descendait la peau doucement, main presque relâchée. Puis le remontait la peau en serrant plus fort pour masser le gland avec son pouce. Je m'appliquais et réussis à le satisfaire. Il lâcha alors ma main et s'abandonna à mes caresses. Ce sexe était le plus beau cadeau de ma jeune vie. Il était chaud, vivant, fort. Il dégageait une odeur âcre qu'étrangement j'amais. Et je lui parlais en un sens, je sentais, au fil de mes caresses, qu'il se tendait de plus en plus. le rouge du gland se renforçait et l'humidité perlait au bord du prépuce. J'entendais enfin, de tout près, les gémissements de mon amant secret. Je savais que j'étais sur la bonne voie"

Tout en me racontant cela, Mathidle avait pris ma main et l'avait dirigée vers son sexe. Elle ne m'embrasse pas, ne me touche pas, se laisse simplement aller à mes caresses. Je trouve agréable ces petites lèvres développées, je les caresse doucement, puis je me glisse dans la fente. Tout comme son amant, Mathilde me guide. Elle appuie sur mon doigt pour me dire qu'il faut caresser plus fort. Je m'exécute et elle souffle fort sous l'intensité de la caresse.
Sur la ville, le soir tombe. Une petite voix me parle de ma vie d'avant, mais je l'étouffe immédiatement.

"Ayant compris que je devais me laisser guider par sa voix pour comprendre ce qui lui faisait plaisir, je réussis à le mettre dans cet état qui m'affolait. Le moment ou tout son corps se tend, le moment juste avant la libération. Il devint dur comme du bois, son sexe, ses muscles fessiers, ses cuisses, tout se raidissait subitement. Encoragée par ma réussite, ma main accéléra le mouvement. Je l'entendis du fond de sa gorge venir."

A ce moment, ma main accélère aussi et appuie fortement sur son clitoris. Elle reprend difficielemnt sa respiration, pose ses mains sur mes épaules et lâche un "oui" qui me trouble.

"L'orgasme était là et il gicla. Je pris le sperme chaud sur mon visage, sur ma poitrine. Je ne m'y attendais pas, mais je ne me reculais pas, je continuais à le masturber jusqu'à ce qu'il vide toute sa tension"

A l'évocation de ce moment, Mathilde cria également, jouissant pour la seconde fois, dans ma main cette fois ci.

Je l'enlace alors, et nous restons un long moment sur le balcon à reprendre nos souffles. La nuit s'est installée et les lumières de la ville éclairent le dôme de brume qui la surplombe, come un couvercle irréel.

"Je n'avais pas d'argent, des parents au chômage, mais j'ai eu la chance de découvrir l'amour et le sexe d'une manière si douce... Pour rien au monde j'échangerai ma vie."
Je la serre plus fort contre moi, et dépose un baiser dans son cou.

Sur sa joue, je sens une larme humide couler. Avait-elle aimé cet homme au point d'en être encore nostalgique, tendrement émue? Je le pense.

Elle m'enlaça fort à son tour et m'entraina vers la chambre de son amant.
"C'est ici qu'il m'a tout appris, à mon rythme, sans jamais me brusquer. Il ne faisait que ce dont j'avais envie".
Je la regarde dans les yeux "J'ai très envie" lui dis-je.

Elle pose ses lèvres sur les miennes, le feu m'envahit brusquement. Tous mes gestes retenus se libèrent soudain. Je la déshabille, elle est nue dans mes bras. Elle en fait autant, ma jupe tombe, mon chemiser s'ouvre et elle embrasse mes seins pris dans le soutien gorge qu'elle m'a offert. Nos souffles sont courts, nos respirations fortes. Nos bouches grisées par tant de désir goûtent la peau de l'amante d'un soir.
Elle s'agenouille, prends mes fesses dans ses mains et lèche ma vulve déjà ouverte. C'est délicieux,, je prends sa tête entre mes mains et la guide en saccades, plaquant parfois son visage contre mon sexe lorsque sa langue fouille dans ma fente.

Mathilde... Mathilde... Je ne sais pas si je dis son nom à haute vois, mais je suis toute à elle. j'arrache mon chemisier et mon soutien gorge, les jetant au sol sans ménagement. Je me couche ensuite au milieu de la poussière et des vêtements défaits, cuisses toutes écartées, j'invite Mathilde à poursuivre. Je ne veux pas jouir, en tout cas pas maintenant, je veux que cette étreinte tendre, complice et pleine de fougue dure une éternité.

Mathilde se place au dessus de moi, offrant son sexe à ma bouche et goutant au mien. Elle place ses mains sous mes fesses et soulève mon bassin pour m'ouvrir à sa langue.

Je prends ses petites lèvres dans ma bouche, les suce avec force puis glisse ma lengue entre elles.

Nous sommes comme son amant soudain, muscles tendus, fessiers durcis, le ventre contracté et nous crions ensemble dans un orgasme partagé.


*************

Nous ne nous sommes pas endormies, mais je me souviens l'avoir câlinée longuement alors que ses larmes revenaient.
Le froid de la nuit nous saisit et nous oblige à nous rhabiller. C'est un moment triste, comme si on tentait d'effacer ce qui vient de se passer. j'ai du mal à lui parler ou même à la regarder. J'ai été si loin dans son intimité, dans ses souvenirs, que puis-jes espérer de plus?

Le moment de repasser la rambarde nous fait enfin sourire un peu, je suis si maladroite. Je récupère ma culotte, encore humide et nous descendons, main dans la main.

Toujours en silence, elle me ramène vers la coupole. Déjà, la lueur du matin modifie la teinte du ciel. Il est plus froid, plus impersonnel.

Arrivées au café, elle m'embrasse avec une douceur infinie et me dis "Va maintenant".

Elle se retourne et disparait au coin de la rue. Quand l'espoir qu'elle reparaisse se dissous, je tourne les talons à mon tour. Je me dirige vers chez moi... Vraiment chez moi?
Quelle vie m'attend là bas?

Une bonne journée d'enguelade. J'entends déjà ce qu'il va me crier aux oreilles : où étais-je? Il était fou d'inquiétude! Il a remué toute la ville!

Je prends les devants. j'écris: "Je rentre, pas un mot ou tu ne me revois plus jamais. Fais moi couler un bain, je suis fatiguée".

Arrivée en bas de mon immeuble, je m'interroge. Est-ce que je reverrai Mathilde? Est-ce qu'elle le souhaite? Ou n'avait-elle besoin de moi que le moment de raviver ce qui fut son bonheur? Pour un partage unique et donc précieux...

Dans l'escalier qui mène à la cave, j'enlève la culotte et le soutien gorge latex. Je remets mes sous-vêtements de femme bien sage.
Je roule en boule le latex et m'approche des poubelles pour m'en débarrasser.
Un sourire me vient alors aux lèvres, j'imagine le petit garçon courir vers moi pour me ramener ces sous-vêtements que la "dame a dit que j'avais oubliés".
Je me ravise et les glisse dans mon sac. On ne sait jamais...







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