Les Deux Soeurs (4)

Depuis qu'elle était rentrée de vacances et avait récupéré son poste de documentaliste dans une entreprise de presse, Agnès avait suscité l'admiration de ses collègues mâles et femelles pour son bronzage et sa bonne mine.
-Tu es resplendissante ! lui avait confié son amie Coralie, célibataire comme elle, dont la peau n'avait pas encore vu le soleil.
Agnès savait que les UV n'étaient pas les seuls acteurs de ce corps rajeuni. L'activité sexuelle intense y était aussi pour beaucoup. Et ça, ses collègues l'ignoraient. Elle se garda évidemment de le crier sur les toits, se contentant d'arborer des tenues toutes neuves mettant en valeur ses rondeurs cuivrées. Elle eut la surprise de voir venir vers elle des demandeurs (mâles) de dossiers qui auparavant ignoraient superbement son travail. Ils plongeaient sans vergogne les yeux dans son décolleté généreux. Elle ne tarda pas à avoir des propositions de déjeuner, de dîner ou d'un simple verre de la part d'hommes plus ou moins mariés mais qui la savaient célibataire. Pour une fois, elle pouvait choisir. Et à tout prendre, elle accepta l'invitation du plus haut gradé, non pas avec l'intention de coucher avec lui (elle ne voulait pas avoir l'air de "faire la pute" et de toute manière, elle suspectait chez lui une queue molle) mais avec l'idée de lui parler de son travail et de faire avancer sa carrière "à la régulière".

En revanche, la suggestion d'un journaliste de venir l'accompagner dans un reportage lui plut illico. Elle avait toujours admiré sa plume, mais aussi son côté grand seigneur détaché de la mode et des convenances. Elle savait qu'il accumulait les conquêtes féminines (sa copine Coralie en savait quelque chose), qu'il était libertin et qu'il n'était pas du genre à demander une fille en mariage. Mais c'était précisément ce qui lui plaisait. Elle avait souvent regretté qu'il la sollicite sur le plan professionnel sans la draguer, et elle en avait conçu un peu d'amertume.

Aussi, quand il vint la trouver pour un dossier, mais cette fois en la complimentant pour son "look", elle en rosit sous son hâle. Le lendemain soir, elle était dans sa voiture pour l'accompagner sur un reportage ayant pour thème la vie nocturne dans la ville.
Pour l'occasion, elle avait revêtu un pantalon corsaire qui lui moulait cuisses et fesses et un dos nu mettant en valeur son bronzage et épousant étroitement ses seins lourds dépourvus de soutien.
- Tu as tout à fait l'habit de circonstance, lui avait glissé Hubert, le journaliste.

C'est ainsi qu'ils entrèrent dans plusieurs boites aux registres divers -rock, jazz, homo, libertin- et chaque fois à la sortie, Hubert demanda à Agnès ses impressions pour prendre des notes. Le passage chez les libertins l'impressionna particulièrement et elle crut un moment qu'ils allaient se fondre totalement dans l'ambiance ce qui, du reste, de lui aurait pas déplu. Mais Hubert voulait rester professionnel.
Il était tard dans la nuit lorsqu'il lui proposa de la ramener chez elle. Mais auparavant, voulait-elle venir prendre un verre chez lui ? Agnès accepta illico. Elle était trop excitée pour rentrer se coucher après ce qu'elle avait vu et entendu. Elle avait une furieuse envie de baiser avec ce mec bien qu'elle s'efforçât de ne pas trop le lui montrer.

Quand elle entra dans l'appartement, elle fut frappée par la décoration baroque. C'était bien le logement d'un type hors normes. Il lui offrit un verre de whisky, s'assit à côté d'elle sur le canapé et commença à flirter. Avait-elle un copain ? Où avait-elle bronzé ainsi ? Et seule ? Agnès se garda de donner trop de détails, se contentant d'évoquer l'invitation de sa soeur. Puis Hubert l'enlaça et l'embrassa dans le cou, ce qui était le meilleur moyen de la faire fondre. Elle ne pouvait guère donner le change car les pointes de ses seins dardaient sous la toile légère, preuve de son désir, ce qui n'échappa pas au journaliste. Il lui prit son verre, le posa sur la table basse et l'embrassa en la couchant sur le canapé.
Comme elle répondait à son baiser, il lui proposa la chambre.
- Tu vas vite ! lui répondit-elle, assez hypocritement car elle n'avait guère envie de tergiverser.
Elle se laissa guider dans la pièce voisine et lorsqu'il alluma la lumière, elle eut le souffle coupé. La chambre était tapissée de miroirs. Sur les murs, au plafond et même au sol autour du lit.
- C'est ma galerie des glaces, parfaite pour l'amour, lui glissa-t-il.
Un peu décontenancée, Agnès se laissa guider vers le lit et peloter par son futur amant. Elle l'aida à la débarrasser de son pantalon et de son string en levant les fesses du lit et en se tortillant puis ôta elle-même son dos nu, libérant deux globes gonflés de désir qu'il empauma avec un plaisir manifeste :
- Tu as les plus beaux nichons que j'aie jamais vus, lui souffla-t-il.
Elle en fut flattée, quoiqu'à moitié convaincue, mais sa préoccupation était maintenant de voir sa queue. Elle surgit du pantalon, tendue en arc de cercle, prête à l'emploi. Une vraie queue de Don Juan, au gland parfaitement dessiné, luisant, gonflé, terminant un barreau de chair épais et d'une longueur dépassant les 20 cm. Une queue faite pour donner du plaisir, pensa-t-elle, le bas-ventre trempé.

- Tu me suces ? proposa-t-il.
Il n'avait pas besoin de demander. Elle l'engloutit avec volupté en sollicitant ses seins en même temps dans une cravate de notaire et leva les yeux vers son visage. Mais il regardait les miroirs pour l'observer sous divers angles dans sa fellation. Puis il se dégagea, attrapa un préservatif dans sa table de nuit, s'en coiffa et la bascula en travers du lit, les jambes posées au sol, celle d'Agnès dans le creux de ses bras. Il la pénétra, en douceur afin qu'elle pût prendre la mesure de son volume. Agnès gémit du plaisir d'être aussi bien remplie et pour la première fois, se découvrit en train de baiser par miroir interposé, celui du plafond. Elle capta d'abord son propre visage épanoui, rayonnant, lunaire puis le dos de son amant et surtout ses fesses, en mouvement tantôt longitudinal, tantôt latéral, tantôt circulaire et ce spectacle décupla le plaisir de la pénétration.
C'était comme si les yeux rejoignaient le sexe dans la même fusion.

Puis elle se retrouva face à la glace, lui derrière la prenant en levrette. Elle se regardait et le regardait en même temps, étonnée de voir le balancement de ses seins entre ses bras à chaque coup de boutoir, ravie de sentir ses mains la pétrir sous toutes les coutures et d'observer la crispation de son visage concentré vers le coït. Puis elle le chevaucha, toujours face au miroir, tantôt à l'endroit, tantôt à l'envers, tantôt à genoux, tantôt sur ses pieds, avec la vue imprenable sur son fessier dansant la samba sur la bite. Elle découvrait son corps dans l'amour sous tous les angles, sa vivacité, sa fièvre, son emballement, ses tremblements de chair, sa tension extrême. Elle se surprit à se lécher et se mordre les lèvres, attitude inconsciente qu'elle n'avait pas subodorée jusqu'alors. Elle découvrait aussi le travail de la bite, ses retraits, ses introductions, son jeu habile et pervers, et cette observation la régalait car elle multipliait son plaisir en se connectant avec ce qu'elle ressentait dans son tréfonds.
Quant à lui, il se gavait de ses courbes, de son enthousiasme, de ses jappements, de ses couinements et de quelques expressions verbales d'une crudité extrême qu'il n'aurait pas imaginées chez cette documentaliste a priori sage.
- Encule-moi maintenant, lui souffla-t-elle en le regardant par-delà le miroir alors qu'il la besognait une nouvelle fois en levrette. Mais lèche-moi d'abord le trou du cul.
Ce n'était pas tous les quatre matins que, tout libertin qu'il fut, il entendait pareille revendication. Cette nana, décidément, l'épatait. Il ne savait pas que cette audace était toute fraiche et qu'elle lui venait de ses frasques vacancières. Il s'exécuta en lui écartant les fesses, emplit l'anneau de sa salive et la sodomisa avec toute sa science en regardant ses nichons osciller dans une danse délicieuse mais aussi son visage qui le fixait pendant qu'elle bramait, comme pour le prendre à témoin de sa jouissance.
La voyant s'attr la chatte avec une main pour se masturber en même temps, il comprit qu'elle voulait jouir une dernière fois ainsi et il accéléra le rythme, faisant claquer la peau de son ventre contre ses fesses dodues avant d'éjaculer en gémissant, cependant qu'elle virevoltait de la croupe pour lui arracher d'ultimes gouttes de sperme. Il bascula les bras en croix sur le dos, l'observant faire de même en regardant le plafond, et la découvrant une main entre ses cuisses pour se terminer en ondulant des hanches. Bon dieu, quelle femelle ! se dit-il avant de s'endormir, épuisé.
*********
Il la ramena chez elle au petit matin après avoir pris une douche ensemble en se pelotant une dernière fois. Puis Agnès retrouva son poste dûment vêtue d'une tenue plus conforme à son travail. Coralie ne tarda pas à l'aborder :
- Alors, ce reportage, c'était bien ?
- Super. Hubert est un type génial.
- Et il t'a mise dans son lit, je parie.
- Tais-toi, on pourrait nous entendre.
- Tu as fait connaissance avec la galerie des glaces ?
- Ah bon, tu connais ?
- Tu parles. Toutes les filles qu'il saute, il les emmène là. Je n'ai pas fait exception... et toi non plus.
- Je compte sur ta discrétion.
- Tu peux. La première fois, dans cette chambre, j'ai pris le plus grand pied de ma vie. Après, je m'y suis habituée.
- J'ai pris un gros pied aussi, tu peux me croire. Mais je ne sais pas si j'y reviendrai.
- En tout cas, si ça te dit un jour, on pourrait y faire un plan à quatre avec mon copain.
- Non merci, pas pour tout de suite en tout cas. Bon, excuse-moi mais j'ai du boulot.
Le soir, Sandrine téléphona à Agnès, à la fois pour lui raconter la séance du bateau (voir le précédent épisode) et pour lui demander de ses nouvelles. Agnès ne lui cacha pas son aventure spéciale avec le libertin :
- Bon, je vois que tu as encore avancé dans ta vie de libertine. Qu'est-ce que je peux t'apprendre maintenant ? Plus grand chose.
- Cela ne t'empêche pas de m'inviter à nouveau à la mer. Je connais un jeune homme qui ne serait sans doute pas mécontent de me revoir.
Les deux soeurs éclatèrent de rire. Une nouvelle complicité était née entre elles.

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